Quand Cupidon s en mêle
192 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Quand Cupidon s'en mêle , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
192 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Un soir de vol retardé, une paire d’oreilles en quête de distraction traîne parmi les voyageurs dans un aéroport ; rocambolesque attente...


Les facéties du destin dans le jeu des rencontres amoureuses s’expriment par les histoires contées de trois compagnons d’infortune livrant le cheminement les ayant mené à l’amour de leur vie. Quand Cupidon s’en mêle, Cupidon s’emmêle !


Une fois de plus, le hasard ne semble être que l’expression de ce qui n’avait pas été perçu...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 septembre 2018
Nombre de lectures 6
EAN13 9782414267873
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-26788-0

© Edilivre, 2018
Dédicace

à Laurence
Aéroport
Un jour comme les autres, peut-être, peut-être pas…
Le ciel mi-bleu mi-nuageux enrichi en particules polluantes, les gens au regard absent circulant en tous sens, les embouteillages matinaux réveillant la ville assoupie de ses tumultes vespéraux pouvaient faire croire en une sorte de banalité.
En même temps, une impression mal définie, empreinte de petits signes à peine apparents, à l’allure de minuscules grains de sable déréglant une mécanique trop bien huilée, laissait un flou dans mes pensées. Quelques vétilles ! L’ascenseur de l’hôtel en panne, le garçon qui se trompe de boisson chaude au petit déjeuner, mon téléphone qui sonne deux fois par erreur. Rien ne devait attirer l’attention et cependant la journée ne semblait pas lancée sur les meilleurs rouages.
Rome était là ; éternelle, bruissante, fébrile. Du hall de mon hôtel, je la sentais battre au rythme du mouvement de ses habitants colonisant les piazzas aux senteurs de ristretto, encombrant les ruelles aux clameurs vitupérantes et chantantes. Je piaffais d’impatience d’aller mêler mes pas à ceux des romains.
Arrivé trois jours plus tôt, je goûtais pleinement le plaisir de me fondre dans le tissu urbain de cette élégante ville où le regard, à tout instant sollicité, dispute l’Histoire à l’art. L’hôtel, situé à deux pas de la place Navone, m’offrait la joie de déambuler simplement dans ce théâtre à ciel ouvert.
Le congrès de cardiologie auquel j’étais venu assister avait pris fin la veille. Avant l’avion du soir, j’entendais bien sacrifier au parcours du touriste. Troisième visite dans cette fière cité latine et l’envie de me laisser happer par sa vie trépidante m’habitait encore. Juste guidée par une perception sonore ou visuelle, mon attention accrochait telle scène pittoresque de quartier ou telle belle expression artistique totalement offerte au regard du public. L’embrasement émotionnel peut venir nous cueillir à tout moment dans cette pérégrination urbaine. Qu’un souvenir historique nous traverse l’esprit, et l’imagination se débride pour nous immerger encore un peu plus dans ce chaudron culturel. Inconsciemment, ici, nous pouvons tous percevoir la résonnance des fondements de notre civilisation.
Pas et réflexions enchevêtrés, le temps se fit parenthèse et l’après-midi glissa vers ses dernières heures, là où la pierre s’allume de rose et d’ocre sous les rayons obliques du soleil déclinant. Le moment du retour n’allait plus tarder, alors je m’octroyai en compensation la douceur fondante et fruitée d’une glace, bien installé à l’accueillante terrasse d’un café de la place du Panthéon. La joie est communicative dans ce type d’endroit où goûter ces petits plaisirs de la vie se fond avec naturel dans le mouvement des occupations quotidiennes. Ce bonheur tranquille me venait aux lèvres dans un sourire totalement offert à ceux qui voudraient le recevoir.
Malgré cette belle sérénité, l’impression indéfinissable, décalée, qui m’avait visité le matin, refit un passage. Je baignais dans une ambiance détendue et pourtant, par instant, mon humeur se troublait légèrement, insuffisamment cependant pour m’empêcher d’apprécier la légèreté bienfaisante de cette pause.
L’amour d’une femme venait de faire son nid dans le tissu de mes sentiments. Son image émergea dans mon esprit et emplit d’un coup mes pensées. Un spleen romantique n’était pas loin de se répandre dans les arcanes de mon cœur… Alors que le délitement d’un désamour m’avait ces derniers mois rendu solitaire et réservé, elle avait installé dans ma vie son charme et sa tendresse avec l’assurance de voir sourire les lendemains. Tout en moi pressentait l’avenir heureux qui en commun pouvait s’écrire. L’évoquer me rendait joyeux et le manque de sa présence en ces instants me fit mesurer toute l’importance qu’elle occupait désormais dans mon existence. Comme il eut été bon de partager ce voyage avec elle !
Assis dans le taxi, je jetai non sans regret un dernier regard admiratif aux fontaines du Bernin. L’intensité de la circulation me permit de profiter un peu plus de la richesse de Rome. Néanmoins la route de l’aéroport était suffisamment longue pour que la fatigue accumulée du voyage vînt alourdir mes paupières. Sans doute pour adoucir un certain parfum de nostalgie du départ, ma mémoire ressuscitait les bons moments de ce séjour. Des informations intéressantes glanées pendant le congrès au joyeux dîner entre copains chez les frères Sabatini dans le typique Trastevere. Cette échappée romaine me laissait en bouche le goût d’y revenir encore et encore mais avec la femme dont j’avais envie de partager la vie.
Vingt heures à l’horloge du grand hall aéroportuaire et je me laissai happer par l’effervescence sonore autant que bigarrée de ce bâtiment. C’est étonnant comme tous les aéroports se ressemblent ! Si le voyage est sensé procurer un dépaysement, ces établissements représentent véritablement une unité de reconnaissance assurée au cas où les repères viendraient à se dérober sous les pieds du globe-trotter. Cet espace bouillonne continuellement d’un concentré de représentation humaine sans cesse renouvelé. Une ruche bourdonnante ! Ce fut l’image qui me vint à l’esprit. Une apparence d’agitation désordonnée qui, en la scrutant plus finement, révélait un mouvement complexe de tâches précises, intégrées dans un mécanisme totalement régulé. Belle machinerie mais quid du grain de sable ? Bagages tractés ou poussés, mains libres ou emplies, billet cramponné ou dépassant de la poche, chaque petite abeille humaine s’affairait d’un point à l’autre, déboursant quelques pollens d’euro sur les rayons des comptoirs de la consommation. Les bourdons de la sécurité veillaient attentivement au respect des bons rouages de la matrice, prompts à fondre sur le contrevenant.
Mon imagination s’amusait de cet environnement quand un « In seguito il signor » retentit à mes oreilles, me projetant brutalement dans la réalité de la file d’attente que j’avais intégrée sans trop y prêter attention. Sous les regards désapprobateurs des suivants, j’avançai rapidement et fis enregistrer ma valise. Muni du précieux sésame d’embarquement, je pus me réinsérer dans un autre goulot d’étranglement. La chanson « Au suivant » du grand Jacques Brel trottait dans ma tête ! Les policiers aéroportuaires, aussi avenants que des corbeaux lorgnant sur leur proie, m’ordonnèrent de me dépouiller de mes attributs métalliques et de me prêter à une petite fouille au corps. Et bien que l’on se sente en accord avec les réglementations, le doute d’une découverte aussi inopinée qu’iconoclaste nous étreint tout de même… Le rappel à l’ordre n’est jamais bien loin et je dus prendre soin de ne surtout pas franchir le trait noir tracé au sol, de bien poser chaque objet au bon emplacement sur le plateau du scanner, de m’empresser de tout reprendre et remettre rapidement pour éviter les regards réprobateurs des impatients ayant franchi le contrôle plus aisément.
A cet instant, j’avais en mémoire les expériences journalistiques ou individuelles de personnes réussissant à passer toutes sortes d’objets interdits. Aussi ma confiance dans ce système ne dépassait guère quelques degrés sur l’échelle des valeurs sûres !
Avant d’atteindre le hall d’embarquement et ses petits salons, je choisis d’occuper l’attente en circulant dans les allées bordées de boutiques de vente en « duty free ». La société du consumérisme ayant colonisé tous nos espaces de vie, il est désormais possible dans ces aérogares de trouver à peu près tout ce que l’on peut concevoir de vendable. Pendant mon séjour, j’avais dégusté avec plaisir un certain Limoncello et l’idée d’en ramener une bouteille me fit envie. Je me mis en quête de débusquer le bon flacon. Il y avait du choix mais je voulais une marque particulière. Vérification de la carte d’accès à la caisse et j’eus le droit de circuler avec le sac fermé par le ticket agrafé. Une fois de plus je me fis la réflexion que si cette disposition rassurait quelqu’un, je voulais l’entendre de vive voix…
Je passai d’une boutique à l’autre, regardai sans voir, pris des objets en main sans savoir quoi en faire. Je laissai ainsi filer le temps lorsque fut annoncé au haut parleur le report du décollage de mon avion.
Je me rendis vers le guichet d’embarquement. Une petite troupe s’agglutinait déjà autour du comptoir des agents de la compagnie. Bien sûr, ils étaient désolés… L’incident fut immédiatement qualifié de technique. Le mot magique était lancé ! A la fois passe partout et refrain des retards de vol. Sans pour autant nous donner d’explication, ils avaient néanmoins le plaisir de nous annoncer que notre patience ne devrait pas être mise à contribution plus d’une heure. Pratiquement le temps de vol pour Charles De Gaulle, ce n’était plus un retard mais un différé !
« Tiens, tiens » me disais-je en me remémorant la curieuse impression du matin qui jouait à cache-cache avec ma tranquillité.
Résigné, je me mis à la recherche d’un coin calme où attendre confortablement. Je trouvai un salon carré de six places qui ferait très bien l’affaire. Cependant, trois hommes vinrent rapidement prendre place à mes côtés. Jeunes quinquagénaires, ils affichaient une approche franche et sympathique. Je regrettai de ne pas rester seul mais leur conversation respirait la bonne humeur. Mes pensées vagabondaient vers d’autres cieux, entre autres ceux qui avaient la chance de voir sourire mon amoureuse mais, comme le plus souvent lorsque l’on est seul à proximité de gens en discussion, il est impossible de ne pas les écouter. Je n’y vois pas une

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents