Quand le Meilleur perd
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Quand le Meilleur perd , livre ebook

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Description

Germain, étudiant en pharmacie de vingt-cinq ans, rentre de métropole pour aider son père dans l’organisation d’élections aux Antilles. Un scandale à l’étranger secoue le monde politique. L’atmosphère tendue, le parti risque sérieusement de s’affaiblir. A son retour, Germain retrouve Estelle, dont il est amoureux depuis le lycée. Saura-t-il conquérir son cœur avant de repartir en métropole pour achever ses études ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 octobre 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332580078
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-58005-4

© Edilivre, 2014
Partie I
Mon père m’avait fait rentrer de la capitale où je terminais mes études de pharmacie. Il m’appelait à sa rescousse. Aux Antilles, toute cette tension au sein de son parti depuis que le scandale avait éclaté et se répercutait dans son couple, lui rendait la vie insupportable. Malgré tous ses efforts pour garder confiance en l’avenir et neutraliser les attaques de ses adversaires, les accusations graves contre le candidat favori qui ne cessaient d’affluer de l’étranger, le déboussolaient. Ma mère devenait de plus en plus nerveuse et irascible.
– Bien sûr, mussieu Josué ! lui avait-elle dit ironiquement tout en pointant son doigt sur le petit écran qui nuit et jour émettait des « preuves par neuf » pour étayer ses argumentations. Bien sûr que tu continueras à le soutenir, à le défendre, ton Génie bien-aimé, ton Grand Chef adoré. Si j’ai un conseil à vous donner à toi et à ton parti, c’est de cesser d’appliquer, pendant qu’il est encore temps, la politique de l’autruche pour adopter celle des rats : il faut abandonner le navire. Et puis, ne compte pas sur moi pour envoyer des messages de sympathie et d’encouragement ni à lui ni à sa famille, comme j’ai fait il y a un mois. Choisissez-vous un nouveau chef, une femme, si vous voulez vraiment que les choses aillent mieux.
Chez mes parents, l’angoisse minait l’atmosphère. Les adversaires de mon père progressaient vers la victoire mais lui, il avait l’impression de stagner. Il ne pouvait prendre aucune décision, se lancer dans aucune initiative sans l’ordre du Bureau Central. Dans les communes favorables à son parti, on déplorait une certaine agressivité de la gent féminine qui vociférait contre ce qu’elle appelait « les petits travers masculins », responsables des grands maux du pays et en l’occurrence de notre échec politique imminent.
– Tu vois, Germain, hurla ma mère, ce bonhomme-là, c’est un gars comme ton père, tout comme ton père ! Et encore, je me demande si ton père n’est pas pire avec son incontinence qui le conduira tout droit en enfer. Je m’étonne qu’il ne figure pas dans le livre des records, lui et son harem. Car, tel que je le connais, s’il fallait tout déballer, ce serait beaucoup trop fort aussi bien pour la police que pour les actualités !
Je n’en pouvais plus d’entendre les reproches, les jérémiades, les menaces et les insultes de ma mère qui maintenant parlait de se présenter elle-même aux élections dans le seul but de barrer la route à son coureur de jupons invétéré. Je me rendis au siège. Mon père m’attendait avec un large sourire.
– Alors, Mirette se présente contre moi aux élections ?
– Mais papa, comment tu le sais ?
– Amandine, la servante, vient de m’appeler pour m’avertir. Je me demande ce que je ferais sans cette jeune fille au pair. Grâce à elle, je peux contrôler tout ce qui se passe dans ma maison et éviter bien des ennuis.
Au fait, peux-tu me rendre un service ?
– Oui, volontiers. Je suis à ta disposition.
– Eh bien, va chez Eva et demande-lui de te remettre les discours que j’avais commandés. Tu verras si elle peut, avec des pamphlets, nous aider à influencer l’opinion. Nous devons nous battre et d’après ce que nous voyons, tous les moyens sont bons, même les plus farfelus. Comme on dit, au point où nous en sommes, il faut faire feu de tout bois.
Eva m’accueillit sur le seuil. Nous étions vraiment heureux de nous revoir. C’était une militante du parti, une ancienne camarade de classe, très sympathique et généreuse, qui avait la passion de l’écriture. Elle en avait fait son métier en tant que libraire et écrivain public. Son mari mourut accidentellement et écrire lui permettait, disait-elle, de faire revivre le passé. Je considérais Eva comme une confidente, une personne de confiance qui, de temps en temps, me donnait des nouvelles du pays et de nos amis communs avec qui elle restait en contact.
– Ton père a peur de perdre son candidat ? Je sais, j’ai suivi les actualités. On raconte qu’il pourrait s’agir d’un piège. J’en doute. Mais il aurait dû se méfier. Car, quand on vient te servir du filet mignon sur un plateau d’argent au bon moment et au bon endroit, il faut tout de même se poser des questions. Tu sais, rien ne tombe du ciel, surtout en période préélectorale. Il faut être vraiment très prudent…
– Que faire ? On ne peut quand même pas rester là à attendre qu’on nous le crucifie sans réagir. On dirait que toute cette cascade de malheurs viserait purement et simplement à faire perdre le meilleur en l’éliminant. N’est-ce pas terrible ? Au parti, tout le monde pleure ; on prie, on fait des messes, on allume des cierges devant sa photo. Bigota, notre homme de main, a consulté le Grand Quimboiseur.
– Et que raconte ce Grand Sorcier ? Comment va-t-il s’y prendre ?
– Il dit que l’affaire est délicate. Le favori est, d’après les cailloux magiques, victime de la jalousie d’amis bien moins séduisants et intelligents que lui et aussi bien moins chanceux avec les femmes et dans d’autres domaines. Le sorcier a fait acheter treize cadenas tout neufs, tous identiques pour fermer la gueule de treize crapauds, au sens propre comme au sens figuré. Ha ! Ha ! Ha !
– Toujours des actions symboliques ! Pour les accomplir, on ne recule pas devant la cruauté : pas même envers ces pauvres bêtes utiles et inoffensives ! Votre sorcier regarde-t-il la télévision ? Parce qu’avec tout ce qu’on a entendu aux actualités, il faudrait plutôt clouer le bec de treize poules. Et si c’étaient des femmes jalouses qui voulaient se venger ? Voyons, soyons sérieux ! Cessons de plaisanter. Pour l’instant, vous devez patienter en gardant confiance tout en protégeant et en défendant le candidat de votre mieux. Il faut aussi penser à lui envoyer des messages de soutien. Il doit se sentir angoissé, effondré, abattu. Il faut à tout prix l’aider à remonter la pente, à ne pas désespérer, car il ne suffit pas de rabâcher ce vieux proverbe : « C’est dans l’adversité qu’on reconnaît ses amis. » Le moment est enfin venu pour vous de le mettre en application. Il ne faut pas oublier son épouse, si sympathique, et ses enfants durement éprouvés par les événements.
– Les électrices menacent de ne pas se rendre aux urnes pour protester contre les violences faites aux femmes et l’infidélité des hommes. Il faut quelque chose pour aider mon père à reconquérir l’électorat féminin. Si tu pouvais nous composer l’un de tes petits poèmes ou pamphlets que nous pourrions faire paraître dans notre nouveau journal, Le Scoop de Trafalgar qui, comme le veut mon père, ne comportera que des articles qui concernent le scandale.
– Pour ce dernier point, il n’y a pas trente-six solutions. Nous mettrons l’accent sur le fait que sa femme n’a jamais abandonné le foyer conjugal. Elle reste toujours accrochée, belle et amoureuse aux côtés de son mari. Donc, notre candidat n’a rien du monstre qu’on décrit, puisqu’il vit en couple. Et puis, en ce qui concerne l’autre point qui vous tracasse, c’est un peu délicat. Mais comme nous le savons tous, ici l’homme représente une « denrée rare ». Les messieurs sont en nette minorité et par conséquent très sollicités. Et ils sont si dévoués ! Ha ! Ha ! Nous les comprenons. Nous leur pardonnons tout. Que veux-tu ? C’est la vie ! À propos, comment ça va à la mairie depuis le scandale ?
– Mon père a toujours la majorité en sa faveur, mais ma mère continue à déplorer des provocations, des coups de téléphone anonymes de celles qu’elle soupçonne être ses rivales délaissées, des femmes jalouses ou aigries. Les événements ont obligé mon père à se montrer prudent. À ne plus traîner dehors trop tard la nuit.
– Eh oui, le bruit court que le scandale a déclenché un phénomène étrange, une perturbation générale. Les tombeurs se tiennent à carreau. Comme on dit dans le jargon populaire : le moral est à zéro et la libido fait dodo. Il n’est jamais trop tard pour se remettre en question. Dis à ton père qu’il doit à tout prix garder son calme. «  Wait and see  » disait-on à la...

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