Rêves par correspondance
117 pages
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Rêves par correspondance , livre ebook

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Description

Jingyu fait partie d’un boys band populaire en Corée du Sud. Sa vie est rythmée par la musique, les concerts et l’amitié qu’il porte aux autres membres de son groupe.


Mais tout prend une tournure inattendue lorsqu’une nuit, il fait un rêve des plus troublants ; une jeune femme a besoin de son aide. Quand son rêve revient, nuit après nuit, plus réel que jamais, Jingyu se promet de mener l'enquête.
Qui est cette inconnue qui semble vivre à l'autre bout du monde ? Et surtout, arrivera-t-il à l’aider avant que le pire ne se produise ?



Fans d'Invisible de David S. Goyer, ce roman est fait pour vous !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 octobre 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9791038101845
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Annabelle Chair 
Rêves par correspondance





Teen Spirit
Mentions légales
Le piratage prive l'auteur ainsi que les personnes ayant travaillé sur ce livre de leur droit.
Teen Spirit © 2023, Tous droits réservés
Teen Spirit est un label appartenant aux éditions Bookmark.
Copyright © Annabelle Chair 
Illustration de couverture ©  Cora Graphics
    Suivi éditorial  ©  Lucile Stenger, Mélodie Smac
  
  Correction ©   Corrections d'Enfer
Maquette © Rémi Laporte 

Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit est strictement interdite. Cela constituerait une violation de l'article 425 et suivants du Code pénal. 
ISBN : 9791038101845
Existe en format papier


Attention : ce roman contient des éléments qui pourraient s’avérer dérangeants pour certains lecteur·ice·s, notamment du harcèlement et des violences familiales physiques et verbales.


Chapitre 1
« Hyung ? »
 
 
Jingyu était épuisé. Il n’avait pas l’habitude de se plaindre, mais il n’avait qu’une envie : que la musique s’arrête de résonner dans le vieil entrepôt en ruine dans lequel il se trouvait. Il n’avait pas beaucoup dormi la veille, comme chaque année à cette époque, et avait dû se lever tôt ce matin-là, ce qui n’arrangeait pas son état de fatigue. Lui et les quatre membres du boysband dont il faisait partie devaient cependant tourner le clip de leur nouvelle chanson, alors il n’avait pas été question de traîner au lit, même en ce jour si particulier où tout lui semblait plus difficile que d’habitude. 
— Coupé ! On fait une pause ! hurla le réalisateur du clip dans son micro alors qu’un vent frais balayait l’endroit.
Une cinquantaine de techniciens s’affairèrent sur les lieux du tournage, déroulant de longs câbles électriques. Jingyu les regarda faire pendant un instant alors qu’il s’installait à l’écart des membres de son groupe pour reprendre sa respiration. Les chaises mises à disposition par l’équipe technique semblaient plus confortables que le béton froid et poussiéreux du sol sur lequel il venait de s’asseoir, mais Jingyu avait besoin de tranquillité et de solitude. Il n’avait pas envie de se mêler aux conversations pleines d’entrain de ses amis et préférait les observer de loin. L’ambiance mystérieuse et épurée qui émanait de cet entrepôt correspondait parfaitement au titre que son groupe voulait proposer à leurs fans pour leur come-back, mais il correspondait aussi à l’état d’esprit dans lequel se trouvait le jeune homme. Il avait le sentiment de n’être plus qu’une ruine, comme ce vieux bâtiment.
Voyant qu’il gênait l’activité de son staff, Jingyu se leva et alla s’accouder quelques mètres plus loin à ce qui avait un jour été l’encadrement d’une fenêtre ; il n’y avait à présent plus rien d’autre qu’un trou béant donnant sur une plaine aux couleurs automnales.
Jingyu contempla la nature qui s’offrait à lui, cela faisait quelque temps qu’il ne s’était pas retrouvé en campagne. Il avait espéré que ce panorama lui remontrait le moral, mais rien n’y faisait. Il n’arrivait pas à être heureux. Il souffla, exaspéré par son comportement, puis sortit une photo de la poche de son jean, la déplia et la regarda attentivement. Elle le ramenait onze ans en arrière, à l’époque où il vivait encore à Tongyeong, dans le sud du pays, entouré de ses parents, de son frère aîné et de son frère cadet. Leurs joues rosies et le sourire que les trois garçons arboraient sur l’image qu’il tenait entre ses mains ne mentaient pas : lui et ses frères avaient passé une bonne journée.
— Ça me fait penser à quand j’étais gosse, commença Jiho, amusé, en s’asseyant sur le rebord de la fenêtre.
Son allure, aussi mature qu’elle pouvait paraître, cachait un enfant dans l’âme. Ses cheveux teints en châtain foncé virevoltèrent sous un nouveau coup de vent. Jiho arrêta de contempler le décor naturel qui lui faisait face pour fermer les yeux et profiter de la douce chaleur que produisaient les rayons du soleil sur son visage malgré les courants d’air frais sporadiques qui balayaient l’entrepôt en cette fin d’après-midi.
— Il y avait une vieille usine en ruine près de chez moi, reprit-il. J’y allais avec mes amis pendant les vacances. On y a fait les quatre cents coups, tu peux me croire ! On s’est même fait une partie de paintball à l’intérieur ! Autant te dire qu’on a repeint les murs.
À voir le sourire qui illuminait ses traits, Jingyu ne doutait pas un instant qu’il y avait passé de bons moments. Il lui répondit en étirant légèrement ses lèvres, mais dans le fond, Jingyu enviait son aîné. Il aurait aimé avoir lui aussi ce genre d’histoire à raconter, mais il souffrait d’une sorte d’amnésie post-traumatique que les médecins eux-mêmes n’arrivaient pas bien à expliquer. Contrairement aux symptômes habituels de l’APT, Jingyu n’avait en mémoire que l’événement le plus traumatisant de son enfance. Cette réminiscence avait occulté tous les autres souvenirs de sa vie, si bien qu’il n’avait aucune anecdote datant d’avant ses huit ans. À part cette photo, il n’avait en fait plus rien pour se remémorer son enfance.
— Hyung 1 , tu n’as jamais rêvé de remonter le temps ? demanda Jingyu.
Jiho se tourna vers lui.
— Ça m’est arrivé, avoua-t-il en réfléchissant. On dit toujours que tout est mieux avant et d’un côté, ce n’est pas faux… mais si remonter le temps signifie prendre le risque de changer notre futur, alors non, je ne veux pas.
Jingyu hocha la tête. Il comprenait ce que son aîné voulait dire.
— On a tout, Jingyu. Range cette photo et essaye de vivre dans le présent, conseilla-t-il au maknae 2 avant de retrouver le plateau de tournage.
Par hasard, ou peut-être parce qu’au fond de lui il en avait eu envie, Jingyu s’était présenté, quelques années après la tragédie qu’il avait vécue, à un concours de chant puis avait passé une audition à Gyeongju, ville dans laquelle il avait déménagé. Il n’avait jamais rien imaginé de tel, mais ce casting l’avait propulsé au cœur de Séoul, dans un label de musique qui ne pouvait que lui offrir la vie dont il avait toujours rêvé. Malgré son jeune âge – il n’avait que treize ans à l’époque –, Jingyu n’avait pas eu peur de rejoindre seul la capitale. Les adieux avec sa famille n’avaient pas été difficiles de son côté : le lien qui l’avait uni à ses parents et à son frère cadet avant la mort de Jinyoung avait disparu avec son amnésie.
— En place, on reprend ! ordonna le réalisateur du clip.
Jingyu rangea la photo dans sa poche et se plaça juste devant la caméra. Son corps commença à bouger en rythme dès qu’il entendit les premières notes de musique résonner dans le vieil entrepôt. Le tempo était rapide, la chorégraphie difficile, mais rien qui ne pouvait déstabiliser celui que la presse avait surnommé « l’idole le plus talentueux de sa génération ».
Il bougea à gauche, enchaîna deux pas rapides avant de changer de position avec Changmin, le grand blond à l’allure charmeuse qui était devenu son meilleur ami. Il l’avait rencontré quelques jours seulement après son arrivée à Séoul. Jiho les avait présentés l’un à l’autre, pensant qu’ils pourraient devenir de bons amis. Seules deux années les séparaient et tous deux semblaient aussi intéressés par les jeux vidéo que par le chant, ce qui avait facilité leur entente.
— Coupé ! s’exclama à nouveau le réalisateur.
Geonu, le leader du groupe, s’allongea sur le sol, épuisé. Son blouson de cuir noir s’ouvrit sur un tee-shirt au logo d’une célèbre marque de vêtement de luxe. Pas de doute, la styliste allait s’énerver dès qu’elle le verrait étendu dans la poussière de ce vieux bâtiment en ruine.
— Quelle idée tu as eu de composer une chanson aussi rapide ! se plaignit-il envers Jingyu alors que Sangwon, cinquième et dernier membre du groupe, l’aidait à se relever. Je ne te laisserai plus jamais t’occuper de la production de nos albums !
— La question n’est pas là, le corrigea Jiho, essoufflé. Tu devrais plutôt lui demander pourquoi lui et notre cher chorégraphe se sont ligués contre nous en créant ce genre d’enchaînement impossible à exécuter !
Changmin et Sangwon éclatèrent de rire en raison du ton qu’avait employé Jiho. Il ne ressemblait plus à un jeune homme, mais à une vieille dame en train de se plaindre. À part pour le leader et le madnae 3 , cette chorégraphie n’était pas si difficile. La danse avait été le premier amour de Sangwon, bien avant que le rap n’entre dans sa vie, tandis que Changmin avait toujours naturellement su bouger son corps en rythme, sans doute grâce aux cours qu’il avait pris plus jeune.
— C’est parce que vous êtes déjà vieux, railla Jingyu, un sourire en coin naissant sur son visage.
— Attends d’arriver à nos âges et tu verras ! répliqua le leader, amer.
— Vous ne réussirez pas à me faire croire qu’à vingt-quatre et vingt-trois ans, vous êtes déjà bons pour prendre votre retraite artistique, contra Sangwon. Avouez simplement que vous détestez la danse et que vous ne faites aucun effort !
Jiho n’avait en effet aucun intérêt pour cette discipline et semblait raide à chaque mouvement qu’il exécutait. Geonu, quant à lui, était plutôt doué, mais il détestait bouger. S’il avait rejoint le groupe, ce n’était que parce qu’on lui avait promis qu’il pourrait composer la plupart de leurs chansons, promesse que l’équipe qui les entourait avait tenue, à quelques exceptions près.
— En place, on y retourne ! s’exclama encore une fois le réalisateur à travers son micro.
Jingyu reprit sa position. Malgré la fatigue qu’il ressentait, danser lui donnait l’impression de flotter. Aucune autre activité n’avait autant le don de le calmer. Dès que son corps suivait un rythme mélodique, sa tête se vidait de chaque souci qu’il pouvait rencontrer, un peu à l’instar d’un compteur que l’on remet à zéro. Sans la danse et sans le chant, il avait le sentiment de n’avoir aucune identité.
 
***
— Jingyu, tu te magnes ! cria Changm

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