Sangs maudits, 2 : L éveil des damnés
168 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Sangs maudits, 2 : L'éveil des damnés , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
168 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Marqué par le drame qu’a causé la révélation de sa nature, Kalden choisit de s’effacer de la vie de Shanell, et cherche un moyen pour que plus jamais un tel évènement ne se produise. Avec cet objectif, et habité d’un puissant désir de vengeance à l’encontre de l’Ordre des Chevaliers-Dragons, il rejoint la capitale des Métaberserks. De son côté, meurtrie par la perte de l’homme qu’elle aime, mais soutenue par le prince de Côme, la jeune femme poursuit son voyage vers Berness, afin d’informer l’empereur du complot qui menace son fils, consciente que le Commodore et ses âmes damnées sont prêts à tout pour l’en empêcher.


Englués dans les exigences du protocole impérial, confrontés au dévoilement de leurs origines, en butte aux agissements retors et meurtriers de leurs ennemis, Kalden et Shanell vont tenter de sauver l’Empire coûte que coûte. De découvertes en sacrifices, et de batailles rangées en duels, les chances pour les deux amants d’un avenir ensemble semblent s’amenuiser, jusqu’à disparaître, à moins que leur nature maudite ne soit finalement la clef de la salvation.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 octobre 2019
Nombre de lectures 3
EAN13 9782375681282
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Bettina Nordet SANGS MAUDITS ٢. L'éveil des Damnés Editions du Chat Noir
« Tout est changement, non pour ne plus être
mais pour devenir ce qui n’est pas encore.» Epictète
Prologue
Kaladamden, capitale des Métaberserks, milieu de so irée La douleur explosa. Implacable. Familière. Mais totalement inattendue.
Le roi Arken II ploya sous la vague de souffrance q ui tétanisait tous ses muscles. Sous l’œil médusé des invités du banquet des Clans, il glissa de son siège et posa brutalement un genou au sol. Mâchoires et poings se rrés, le souverain mit toutes ses forces à endiguer la transformation qui s’était amo rcée sans qu’il la souhaitât. Il sentait fourmiller l’énergie animale sous son épiderme. Ell e était si puissante qu’il grimaça. Elle menaçait de le submerger. Un tremblement de mauvais augure le saisit quand les griffes qui jaillirent au bout de ses doigts percèrent ses paumes. Un rugissement fusa de sa gorge contractée par l’effort déployé pour résister à la vague de bestialité qui le roulait comme une brindille dans un torrent. S’il se laissa it emporter jusqu’à la métamorphose totale, il ne pourrait plus revenir en arrière et resterait un animal jusqu’à sa mort.
Il avait l’impression qu’une force extérieure appel ait le tigre en lui. Il devait absolument la contrer, la bloquer. Du coin de l’œil, il vit so n fils Kendrill s’effondrer à sa droite en gémissant, luttant visiblement lui aussi contre la transformation. Et suivirent en cascade les membres des clans les plus puissants des terres Métaberserk : métatigres, lions, panthères, ours et loups. La salle des banquets bru issait de grognement et de corps qui se tordaient. Soudain, une présence se matérialisa à ses côtés et une main agrippa sèchement son épaule. — L’Alpha ultime vient de naître à son animalité, c roassa Bronhill, de l’urgence dans la voix. Tu dois résister à son appel, sinon, nous sommes tous perdus ! Sa puissance est encore brouillonne. Si tu puises dans tes forces le s plus profondes, tu pourras faire rempart ! « L’Alpha ultime ? » Le choc faillit avoir raison du contrôle d’Arken. L e monarque des Métaberserks se tendit pour accueillir la nouvelle onde d’une puiss ance phénoménale qui le balaya. En lui, c’était le chaos. Ses os, ses organes ne savaient p lus quel appel suivre. Le sien ou l’autre? Son peuple dépendait de lui. Il serra les dents et posa sur le dallage ses mains crispées, où la fourrure commençait à poindre, s’ar cboutant pour résister, jetant l’entièreté de son énergie dans la bataille. Il se mit à tressauter, ses tendons lui donnant l’impression d’être prêts à se rompre. Des fleurs r ouges s’épanouirent soudain sur la dalle claire au-dessous de lui. Il lui fallut quelq ues secondes pour comprendre que c’étaient des gouttes de sang qui s’écoulaient de s on nez. Dans un suprême effort, il releva le visage vers le plafond et, poussant un rugissement de rage et de frustration, projeta toute sa force d ’Alpha pour stopper le raz-de-marée qui fauchait les plus puissants de son peuple. Brusquement, tout s’arrêta, comme une tempête qui s ’apaise. Totalement vidé, à la limite de l’inconscience, Arken s’affaissa. * * Oratoire du chapitre de Gren’Ob, route du nord-est
Le claquement rageur de la fermeture du Livre des S ecrets Anciens troubla le silence de la bibliothèque. Cet exemplaire manuscrit était au moins la vingtième copie du volume originel. La première avait été effectuée à la va-v ite quelque mille ans plus tôt, dans les labyrinthes de Lyones. Tous les cinquante ans envir on, des copistes étaient chargés par l’Ordre de rédiger des fac-similés, afin de pallier l’usure du temps. Chaque Chapitre en possédait une. Bien évidemment, ces scribouillards ne devant en aucun cas répéter ce qu’ils avaient retranscrit, ils trouvaient le repos éternel immédiatement après avoir achevé leur labeur. Urias Vicinus se renversa sur son siège et ferma le s yeux. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas consulté ces écrits, et malheureusement , sa mémoire ne lui avait pas fait défaut. Il ne pouvait pasleIl avait besoin de lui vivant. La rancœur et  tuer. la haine le rongeaient tel un acide.Ellelui avait menti. Elle l’avait berné. Durant toutes ces années, il avait cru avoir barre sur elle, mais il avait été l e dindon de la farce. « Plus tard. Je le tuerai plus tard. » Son regard gris accrocha le coffret de bois qu’il transportait toujours avec lui. L’artefact qu’il contenait valait le prix d’un petit royaume. Lentement, le Commodore fit basculer le couvercle en arrière, dévoilant sur un coussin de v elours pourpre, deux demi-anneaux de plast d’un blanc laiteux, reliés d’un côté par une charnière et de l’autre agrémentés à chaque extrémité d’une pièce rectangulaire en métal brillant frappée d’une lettre chacune, un M et un G. Il caressa l’objet du bout d e l’index. « On n’est jamais trop prudent. » Après avoir refermé le coffret, il appela le cheval ier-dragon de faction près de la porte et lui ordonna de faire venir le commandant du Chap itre. Quelques minutes plus tard, un homme de taille moyenne portant une armure blanche inclina son visage masqué devant le Commodore et chef des armées. Urias attaqua sans préambule : — Vous transmettrez un ordre à tous les chevaliers-dragons de l’Empire : il y a lieu de capturer un Métaberserk particulier qui sera sous f orme animale. Il ressemble à un tigre, mais en plus gros. Son pelage est entièrement crème , et il possède des canines longues comme des poignards. Son regard devint d’une dureté adamantine lorsqu’il ajouta : — Celui qui fera l’erreur de le tuer devra en répon dre personnellement devant moi…
Chapitre I
Kaladamden, capitale des Métaberserks, au pied de l afalaise La pointe de l’épée piqua sa carotide, toutefois Ka lden ne chercha pas à s’y soustraire. Il écarta juste les bras, éloignant sa main droite du pommeau de la lame qui pendait à sa ceinture, montrant qu’il ne comptait p as se rebeller. Il ignora les puissants demi-arcs horizontaux prêts à projeter leurs carrea ux sur lui, les écailles de son armure les arrêteraient ; tout juste pourraient-ils lui oc casionner quelques hématomes. En revanche, ses yeux dorés ne quittaient pas le visag e de celui qui pouvait lui ôter la vie d’un tout petit mouvement du poignet. Il l’avait re connu tout de suite. C’était Tark, le métaberserk qu’il avait mis à terre juste avant que Shanell et lui ne soient capturés par Kendrill, le prince héritier du trône des hommes-an imaux. « Parfait. Il sait qui je suis, et donc que je suis intouchable. Il ne me tuera pas sans raison valable. » Pourtant, la lueur inquiétante dans les yeux sombre s du guerrier ne présageait rien de bon. — Pourquoi es-tu revenu ? siffla celui-ci. Et comme nt se fait-il que tu portes une armure de chevalier-dragon ? La haine qui vibrait dans sa voix à l’énoncé de ce dernier mot indiqua à Kalden qu’il serait suicidaire de raconter qu’il l’avait récupér ée, avec ses armes et son sac qui contenait notamment ses bottes de rechange et son m asque, à l’endroit où il les avait dissimulés quelques semaines plus tôt. — J’ai trouvé l’armure et le reste sur un cadavre, mentit-il. Un demi-sourire aux lèvres, il remarqua, en se dési gnant : — Tu as souvent vu des chevaliers-dragons démasqués avec un visage pareil ? Le métaberserk ne sembla pas goûter son humour. — Pourquoi es-tu revenu ? aboya-t-il. — Je dois m’entretenir avec ton roi. La pression de la pointe sur sa jugulaire se fit pl us forte. Kalden déglutit. Sans le quitter des yeux, Tark ordonna : — Désarmez-le. Deux des six hommes présents vinrent lui tenir chac un un bras, tandis qu’un troisième débouclait sa ceinture et lui ôtait fourreau et épé e. Lorsqu’ils se furent éloignés de plusieurs pas, Kalden remarqua, avec une ironie amu sée : — Si vous me voulez totalement désarmé, je pense qu ’il serait judicieux de récupérer aussi le poignard qui se trouve dans ma botte droite… L’air irrité, Tark fit signe à un quatrième homme d e le délester de l’arme en question. Puis Kalden vit le regard du méta se fixer sur sa c hevelure, qui lui couvrait les épaules, et ses yeux se plisser d’étonnement. — Comment… murmura ce dernier, avant d’affermir sa voix et remarquer, troublé : Je ne suis pas fou, tu portais des locks. On ne peut p as démêler des locks, on les coupe. Alors comment peux-tu ne plus les avoir et arborer des cheveux toujours longs ? L’ex-chevalier-dragon poussa un soupir las. Fermant brièvement les paupières, il souffla : — C’est l’un des sujets que je dois aborder avec vo tre roi.
La pièce était bondée. C’était le milieu de l’après -midi, et au vu de la file de métas qui attendaient pour accéder aux premières marches mena nt au trône et à son occupant, Kalden supposa que c’était jour de doléances. Cela se passait également ainsi à Nicée, avec le Commodore.
Penser à ce traître assombrit un peu plus l’humeur du jeune homme. Encadré par Tark et plusieurs autres guerriers, il traversa l’immens e salle. Sa vêture lui attira des coups d’œ il emplis de stupéfaction et d’une hostilité pal pable. De murmures incrédules à son entrée, les conversations se muèrent peu à peu en b rouhaha. Il vit le regard haineux de Kendrill le suivre, et remarqua son geste instincti f de couvrir de sa main unique la coque de métal qui enveloppait le moignon de son autre av ant-bras. Kalden sentit l’instant exact où les yeux mordorés du monarque se posèrent sur lu i. Leurs regards se croisèrent alors et se soutinrent jusqu’à ce que son escorte et lui parviennent au pied de l’estrade. Tark mit un genou à terre et inclina la tête. — Votre Majesté, nous avons surpris l’Intouchable a lors qu’il tentait de rejoindre la falaise. Il porte une armure de chevalier-dragon, e t même son épée est… Les yeux toujours fixés sur Kalden, Arken II leva u ne main impérieuse pour faire taire son soldat. — A-t-il fait preuve d’agressivité lorsque vous l’a vez intercepté, Capitaine ? — Non, Votre Majesté. Mais l’armure… — Vous a-t-il fait part de la raison de sa présence ? — Non, il a juste dit qu’il devait vous parler. Pou rtant, la prudence… — Je suppose que vous l’avez désarmé, avança le mon arque, balayant du regard la silhouette athlétique de Kalden moulée dans l’armure d’écailles noires. Tark eut un haut-le-corps, tant l’idée que son souv erain le pense capable de mener devant lui un individu suspect armé le choquait. — Absolument, Votre Majesté, affirma-t-il, pincé.
Le roi soupira : — Alors, cessez de vous comporter comme s’il allait tous nous tuer d’un simple battement de cils. Le capitaine métaberserk pâlit, protestant d’une vo ix mal assurée : — Mais son armure… Un sourire ironique releva un coin des lèvres d’Ark en II quand il remarqua : — Vous avez souvent vu des chevaliers-dragons démas qués avec un visage pareil ? La mine de Tark s’empourpra en entendant dans la bo uche de son souverain exactement, au mot près, la réflexion précédemment émise par son prisonnier. Il se raidit, avant de se redresser et de faire signe à s es hommes de se mettre en retrait. Lui-même alla se poster à côté de Kendrill, dont les lè vres réduites à une simple fente trahissaient la rage qui l’habitait. Le regard du souverain se porta à nouveau sur l’ex-chevalier-dragon. — Alors, l’Intouchable, peut-on savoir ce que tu as de si important à me dire ?
Durant son périple depuis la frontière entre la pri ncipauté de Côme et l’Empire, sur la plaine de Cunasc’Ger, Kalden avait beaucoup réfléch i à la manière d’aborder le sujet qui bouleversait toute son existence et lui avait fait perdre la femme qu’il aimait, mais il n’était pas parvenu à trouver. — Une chose impensable s’est… produite, commença-t- il, hésitant. Vous seul pouvez m’éclairer sur ce qui se passe… en moi. Assis de biais, le flanc appuyé contre l’un des acc oudoirs de son étrange trône artefact, Arken se pencha vers l’avant, les sourcil s froncés, visiblement intrigué. — Qu’entends-tu par « en moi » ?
Kalden retint un soupir d’agacement contre lui-même . Hésiter, atermoyer, n’était pas son genre, normalement. Il prit une grande inspiration et lâcha d’une traite : — Il y a très exactement huit jours, je me suis tra nsformé en animal. Le visage du roi devint d’une pâleur mortelle, tand is qu’un silence à couper au couteau s’appesantissait sur la salle. Derrière le trône, les lourds rideaux de velours noir s’écartèrent soudain sur la gardienne des lois, qui s’avança à petits pas, jusqu’à parvenir à la hauteur de son souverain. — Huit jours, Arken, répéta sa voix râpeuse. C’estlui. Les yeux du monarque s’écarquillèrent. Lentement, i l s’approcha de Kalden, qui se raidit, ne sachant pas à quoi s’attendre. Le roi le va sa main droite, tremblante, et posa sa paume sur le front du jeune homme. Ce dernier resse ntit une sorte de picotement légèrement douloureux dans tout le corps. Il sursau ta quand Arken II eut un hoquet et rompit vivement le contact. — Par les Premiers… haleta le souverain. Lentement, comme fasciné, il effleura du bout des d oigts une mèche au blond presque blanc et murmura : — Tu ne portes plus tes locks. Et pourtant, tes che veux sont longs. Intacts. — Ils étaient comme ça quand je suis… revenu, expli qua Kalden, qui ne comprenait pas l’attitude étrange du roi des Métas. La gardienne des lois répéta : — C’estlui. — Oui, confirma Arken, qui semblait accuser un choc dont Kalden ne saisissait pas l’origine. Effectivement, c’était surprenant qu’il se révèle ê tre un méta, comme eux, mais pourquoi cette réaction extrême ? D’une voix altérée, le souverain remarqua : — On ne va pas continuer à t’appeler « l’Intouchabl e ». Quel est ton nom ? — Kalden. Le visage d’Arken se décomposa. Le monarque semblai t chercher son air, avec l’expression de quelqu’un en passe de s’effondrer d ’un instant à l’autre. Stupéfait, Kalden vit les yeux mordorés s’emplir de larmes. « Par les Sauveurs ! Que se passe-t-il ? » Sans le quitter du regard, le roi ordonna d’une voi x cassée, mais néanmoins forte : — Que tout le monde sorte ! Tout le monde, hormis B ronhill ! Quelques instants plus tard, ne restèrent plus dans le grand espace que le souverain, la gardienne des lois et Kalden. À peine le dernier méta sorti, le jeune homme se retrouva étreint par Arken II. Sa réaction instinct ive fut de se dégager de ce que son corps rompu aux arts du combat percevait comme une attaque, cependant, il suffit d’une seule petite phrase murmurée par le roi des métaberserks, pour le stopper : — Bienvenue à la maison, mon fils.
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents