Sans âme
163 pages
Français

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Description

Nom : Lilya
Âge : 25 ans
Statut : Célibataire
Emploi : Gérante d’un manoir
Particularité : Aucune.


Pas fun, comme CV. Pas fun du tout dans un monde où les vampires sont sortis de leur cercueil et vivent avec les humains. Encore moins fun quand trois vampires particulièrement canons, Leif, Caïus et Titus (avec de tels noms, on ne peut être que canons, non ?) débarquent au manoir et m’annoncent qu’ils reprennent les rênes de l’entreprise...


Et encore encore moins fun quand des jeunes femmes commencent à disparaître dans la région.


Disparition de jeunes femmes, vampires... Vous voyez le lien ?


Moi, Lilya jure solennellement de ne pas me faire remarquer, d’être gentille et... À qui je vais faire croire ça ? J’ai une trop grande gueule pour me tenir à carreau ! Je n’ai peut-être pas de pouvoirs magiques, mais j’ai un charme indéniable, et des employés fidèles.


Tout ce qu’il faut pour évoluer dans ce monde de brutes, et ne pas céder au charme de mes nouveaux patrons.


Ouais...



Enfin, j’aimerais bien avoir moi aussi un petit don pour... Je ne sais pas. Survivre ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 janvier 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782378127091
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À ma mommy, parce que ton rêve était d’écrire un livre et que ta fille a essayé



Prologue
L e maître venait de secouer sa clochette, mais je ne bougeai pas. Étaient-ils sérieux ? Allaient-ils réellement me chasser ? Engourdi, mon corps refusait d’esquisser le moindre mouvement. Je restai bouche bée, le cœur battant si fort qu’il résonnait dans mes tympans. À leur tour, ils se turent, me fixant de leurs yeux démoniaques avec des sourires effroyables. Le groupe rougeoyant ne faisait plus aucun bruit et m’épiait comme une seule entité. Plus que treize minutes…



Chapitre 1
J e rentrais à la maison alors qu’il était déjà très tard. Ou plutôt très tôt. La nuit avait été longue, preuve en était, l’image peu avenante que mon visage blafard renvoyait dans le rétro. Avec ces yeux trop grands et cette chevelure qui partait dans tous les sens, je ressemblais à une des héroïnes mortes-vivantes de Tim Burton. En même temps, mon rythme de vie collait parfaitement avec celui d’une chauve-souris. Comme d’habitude, je terminais le boulot à plus de quatre heures du matin. Et même si j’adorais travailler le soir, la brume du petit matin faisait toujours gonfler mes longs cheveux épais, me donnant l’air d’un drôle d’épouvantail. Un bâillement peu élégant écartela mes mâchoires. Pourtant, ma tignasse blonde n’était pas une raison suffisante pour quitter mon job. Quand ma petite coccinelle Volkswagen vert pomme remonta l’allée boisée, les rayons du soleil perçaient déjà l’horizon. Je descendis de voiture et les hululements des chouettes laissèrent place aux gazouillis des oiseaux.
Les lampadaires s’éteignaient déjà. En somme, le petit village de Forêt-la-Belle s’éveillait. Je ne savais pas si l’on pouvait qualifier cet endroit de village, puisqu’en réalité il n’était constitué que d’une dizaine d’habitations construites au bord d’une route. La maison dans laquelle je vivais était reculée de toute civilisation, au cœur même d’une forêt. Comme un zombi, je claquai la portière, sans prendre la peine de verrouiller la voiture. Puis, je me ravisai. Nous étions au milieu de nulle part et, depuis plusieurs semaines déjà, une dizaine de disparitions avaient eu lieu dans le coin. Je me mordis la lèvre en m’interdisant de jouer la trouillarde. Des gens qui s’évanouissaient dans la nature, ça avait toujours existé. Mais ces derniers temps, les infos locales en faisaient leurs choux gras. On parlait de fugue, d’enlèvement, et même de possibles traites humaines. Non, non, Lilya, ça suffit . Je secouai la tête pour chasser ces tristes pensées. Je titubai jusqu’à mon portail en fer forgé noir. La drôle d’idée que lui et moi étions en tous points assortis m’arracha un sourire. Je me disais qu’au final, ma dégaine était aussi effrayante que lui. Avec ses pics acérés, ses portes énormes et particulièrement hautes, mon portail devait dissuader tous les intrus qui se risqueraient à approcher de trop près.
— Comme toi avec les mecs, ma vieille !
Oui, ça m’arrivait souvent de me parler tout haut et à la troisième personne. Est-ce que j’étais cinglée ? Peut-être. La fatigue commençait déjà à me faire penser n’importe quoi et surtout, à me rendre moins alerte. Mes paupières devenaient de plus en plus lourdes. Je tâtonnai avec maladresse dans mon sac en bazar dans l’espoir de retrouver les clefs. J’avais tant de tickets de caisse, de papiers, de rouges à lèvres et de vieux chewing-gums que cette simple manœuvre relevait de la mission impossible.
— Ah, enfin, te voilà ! criai-je de joie à l’adresse de l’énorme clef rouillée que je venais de saisir.
Trop empressée de rejoindre mon lit douillet, je ne pris pas garde à là où je mis les pieds. Et maladroite comme j’étais, je faillis m’étaler de tout mon long. Tout ça à cause d’un fichu tas de mauvaises herbes.
— Aaaaargh ! Encore !
Je m’abaissai pour ramasser ce bouquet inopportun. Comment avais-je pu oublier cette tradition lunaire ? Ah si, je savais, je n’étais pas aussi illuminée que ma voisine, madame Pautz. Depuis presque cinq ans, à chaque pleine lune, la vieille dame déposait devant ma porte un énorme bouquet de plantes étranges avec des corolles blanches et de longues tiges. Et comme d’habitude, un petit mot l’accompagnait :
«  Rien de plus vivifiant que l’angélique des bois : contre la fatigue et le démon. Tu en auras besoin. Lisette.  »

Rhaaaa, madame Pautz et ses cadeaux farfelus. Elle n’avait pourtant pas tort, j’étais carrément crevée. Quant au démon, il n’existait que dans sa tête de folledingue. Dire que cette voisine avait été la meilleure amie de ma mère… Elle me rappelait une vieille tante bizarre. Étrange, ma génitrice l’était tout autant. Il y avait de cela plus d’une quinzaine d’années, cette entrée grinçante et flippante l’avait fait tomber amoureuse. Eh oui, acheter une maison pour un portail, c’était plutôt fantasque, mais c’est ce que ma mère était, une femme hors du commun.
Dès le début de mes études universitaires, j’avais quitté la campagne et mes parents. Pas qu’ils aient été des gens effroyables, non, c’était plutôt le contraire. Leur éducation avait été centrée sur la nature et les croyances farfelues. Ma mère faisait partie d’une sororité adepte de la Wicca. Disons plutôt que ma génitrice ressemblait davantage à une guérisseuse vaudou new age qu’à une maman traditionnelle. Ses délires de messe lunaire et autres étrangetés m’avaient toujours laissée de marbre. Mon père et moi, nous nous moquions souvent d’elle. Mon Dieu, ce que ça me manquait.
Plus que quelques mètres, j’y étais presque. « Ne pas fermer les yeux, ne pas s’écrouler au beau milieu de la cour », ce serait mon mantra du jour. J’avançai comme un automate vers le porche de ma vieille maison aux murs blancs délavés. Et enfin, j’ouvris la lourde porte d’entrée. Une odeur chaleureuse de vanille et de vieux bois m’accueillit. Je reniflai à pleins poumons l’arôme rassurant de la maison de mon enfance. Cette vieille demeure sur deux étages était restée telle que mes parents l’avaient laissée. Dès le pas de la porte, nous avions une vue directe sur le salon, et Seigneur, c’était une catastrophe ! Il y avait tant de bazar que si j’avais des invités surprise, ils me prendraient pour une grosse crado. Des livres s’amoncelaient sur le canapé, des mugs traînaient sur la table basse. J’eus presque envie de faire un grand ménage. J’avais bien dit « presque ». Plutôt que de jouer à la fée du logis que je n’étais pas, je continuai mon chemin en détournant les yeux. Mon seul objectif : ma chambre. J’enlevai mes chaussures et mes vêtements et les jetai au fur et à mesure dans l’escalier en bois sombre. Même soulever mes cuisses à chaque marche était un enfer. Essoufflée comme un bœuf, je haletai dans le couloir pendant deux bonnes minutes. Seigneur, il fallait vraiment que je me mette à faire de l’exercice. Mes dernières forces me permirent de mettre un pied devant l’autre pour traverser le couloir et enfin rejoindre ma chambre. Elle avait besoin d’un peu de rafraîchissement, les murs rose pâle vieillissaient mal. Par endroits, on pouvait encore voir des bouts de scotch qu’avaient laissés les posters de mes boys bands préférés de l’époque. Dire que je n’avais toujours pas quitté ma chambre d’ado ! J’aurais pu pourtant, l’étage comportait trois chambres. L’une servait de chambre d’amis et de débarras et l’autre… L’autre appartenait à mes parents et je ne me résoudrais jamais à l’idée qu’une tierce personne puisse l’occuper. Les mains sur les hanches, j’observai de mes yeux à moitié endormis le capharnaüm qui régnait. Ouais, ben, cette pièce aussi avait bien besoin d’un bon coup d’aspirateur. Des fringues propres étaient roulées en boule dans le panier de linge sale. Mon lit était défait et ma maquilleuse chargée de chaussettes dépareillées. Il fallait vraiment que je range. Le fait que je ne passais pas beaucoup de temps ici ne devait pas être une excuse.
— Oui, ben, rien à faire, ça attendra demain ! dis-je tout haut en me jetant sur la couette moelleuse.
Ce fut la sonnerie du téléphone qui me fit bondir du lit. Les yeux encore collés, je tâtonnai autour de moi pour trouver ce satané portable. Évidemment, une fois dans la main, la personne avait déjà raccroché. Je soufflai d’agacement en repensant au doux rêve que j’étais en train de faire. Le vague souvenir d’un gladiateur très sexy en armure me revint. Aaaargh ! Frustrée comme pas possible et bien réveillée, j’avais un besoin urgent de faire pipi. Adieu, bel homme bronzé aux muscles saillants, mais ma vessie allait exploser. Je rejetai rageusement les couvertures pour me rendre à la salle de bain au bout du couloir.
Curieuse et réveillée du pied gauche, je vérifiai qui avait osé me déranger de si bonne heure. C’était nul autre que Dan, qui avait brisé mon fantasme endormi. Mon patron, enfin pas vraiment. Après l’achat de la maison, mes parents avaient contracté un gros emprunt pour investir dans son entreprise. Le Manoir proposait une salle de réception, un hôtel et divers services liés au mariage et à toute autre festivité. Ce qui faisait de moi une propriétaire partielle de cet établissement. Je détenais quarante pour cent de cette entreprise florissante. Sauf que Dan, qui avait l’âge d’être mon grand-père, était et resterait pour moi une figure d’autorité. En réalité, lui et son épouse, Sylvia, s’étaient beaucoup occupés de moi. Après la mort tragique de mes parents dans un crash aérien, j’avais été anéantie, perdue et très endettée. Sans eux, je n’étais pas sûre que j’existerais encore. Je savais bien que je devais le rappeler, mais mes besoins naturels étaient on ne peut plus pressants.
Sous la douche, un pincement de culpabilité se fit ressentir au creux de mon estomac . Peut-être que son appel était important, peut-être qu’il s’était passé quelque chose. À chaque coup de fil manqué, je repensais au jour tragique où on m’avait prévenue par téléphone que j’étais devenue orphe

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