Siren et Joran
181 pages
Français

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Description


Dans un monde où les créatures des ombres ne se cachent plus et où les Veilleurs sont devenus le dernier rempart, apprendre à se battre dès son plus jeune âge est une question de survie.


Joran est un flic intègre et idéaliste, récemment recruté par les Veilleurs. Obstiné et consciencieux, il est prêt à tout pour aider un innocent.
Jusqu’à ce qu’il croise la route de Siren, une jeune femme rebelle, intrépide et qui n’a pas peur de frôler la mort pour parvenir à ses fins.


Au cœur de plusieurs enquêtes et avec un contrat sur sa tête, les questions à son sujet s’accumulent.
Et quand deux êtres que tout oppose doivent collaborer ensemble, l’équilibre peut basculer à tout moment.



#Enquête #Vampires #UrbanFantasy

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 septembre 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9791038106642
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Claire DeLille 
Siren et Joran
Les Veilleurs, Brigade paranormale - T.1



Collection Infinity
Mentions légales
Le piratage prive l'auteur ainsi que les personnes ayant travaillé sur ce livre de leur droit.
Collection Infinity © 2021, Tous droits réservés
Illustration de couverture ©  Moorbooks Design
    Suivi éditorial  ©  Delphine Barotin
  
  Correction ©   Elyséa Raven
  
  Contrôle qualité ©   L. Ross

Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit est strictement interdite. Cela constituerait une violation de l'article 425 et suivants du Code pénal. 
ISBN : 9791038106642
Existe en format papier


P rologue
 
Juillet 2018
 
La lumière des étoiles suffisait pour éclairer ses pas.
 
Le vent se levait sur Desitter-Cité. La nuit avait enveloppé la ville de son épais manteau funeste et les habitants s’étaient barricadés comme à l’accoutumée. Nul besoin d’instaurer un couvre-feu ou de patrouiller dans ce quartier pour faire régner le calme. Les duiwels, vampires et autres créatures, s’étaient chargés de rendre les rues presque désertes dès le coucher du soleil. Du reste, il ne semblait pas y avoir ici de policier assez téméraire pour oser se balader dans le noir, même avec la plus puissante des lampes torches et la plus efficace des armes anti-monstruosités.
Elle marcha dix minutes avant de rejoindre sa voiture. La chaleur moite du mois de juillet faisait transpirer les briques des murs autant que le goudron des routes. Le centre-ville empestait l’alcool, la friture et diverses odeurs corporelles. Seuls les claquements de ses talons hauts résonnaient dans la ruelle où était garée sa guimbarde rouge toute cabossée. Elle eut un élan d’affection pour sa voiture lorsqu’elle enfonça la clé dans la serrure et que le « clic » familier retentit, débloquant portes et coffre, et la mettant à la merci de quelques prédateurs terrés derrière les conteneurs à ordures ou accrochés à ses roues.
Elle ne ressentait, pour sa part, aucune espèce de frayeur, elle vérifia juste qu’aucun nain tueur n’était caché derrière le siège conducteur, plié en quatre, silencieux comme un serpent, un long couteau serré contre sa poitrine.
Mais il n’y avait rien. Bien.
Elle s’engouffra dans le véhicule, verrouilla les portières et mit le contact. L’air conditionné fusa et lui caressa divinement la peau tandis qu’un morceau de pop gothique transperçait l’autoradio pour s’infiltrer dans ses oreilles avec effronterie. Elle monta le son et se mit à chanter à tue-tête. La musique vrillait la tôle, le moteur grondait. Parfait. Aucun gnome n’y résisterait. Elle pouvait passer la première et prendre le chemin du retour en toute sérénité.
Il lui fallut un quart d’heure pour traverser la ville et s’engager dans la banlieue résidentielle où elle vivait, quartier des Astrières. Elle n’avait guère croisé que quelques trolls encanaillés, trop ivres pour faire autre chose que la regarder d’un air dubitatif. Ils étaient si rares, les humains, à traîner la nuit, par ici, que la surprise passée, il était souvent trop tard pour les poursuivre. Elle sourit. Faisait-elle réellement partie des humains de toute façon ?
Elle approchait de la voie ferrée. Pile dans les temps ! Son taux d’adrénaline augmenta sérieusement. Elle adorait ça ! Elle sentait déjà le sourire espiègle se dessiner sur son visage à mesure qu’elle distinguait le feu rouge clignoter et percevait la sonnerie indiquant l’arrivée du train. Son pied enfonça la pédale de l’accélérateur tandis que les barrières étaient en place et que le crincrin du convoi se faisait plus strident que jamais.
L’impact fut fabuleux, éclatant et violent. Il colora la nuit d’orange parsemée de reflets bleus et le vacarme réveilla la moitié de la banlieue. La carcasse écrabouillée de la voiture fut traînée sur près d’un kilomètre avant que la locomotive s’arrête enfin. Les trains ne ralentissaient pas beaucoup lorsqu’ils traversaient la ville de nuit.
La conductrice inconsciente avait été éjectée et reposait cent mètres après le passage à niveau dont l’alarme scandait toujours son appel à la prudence.
L’avantage d’être ce qu’elle était faisait qu’après une telle collision, elle pouvait se relever sans gros dommages corporels. Ce qui seul lui importait cependant, songeait-elle tandis qu’elle remontait en courant vers l’avant du train, déguenillée et passablement défigurée, c’était que sa malédiction s’appliquait également aux objets en contact avec elle au moment des chocs. Ainsi, ses vêtements étaient-ils en train de se remettre tous seuls de leurs déboires, tout comme ses plaies cicatrisaient déjà. Lorsqu’elle arriverait tout près de son véhicule, il n’aurait pas fière allure, mais il serait capable de l’accueillir et de reprendre la route. Elle adorait sa voiture ! Plus que nombre de ses contemporains.
Les sirènes retentissaient dans le lointain, mais elle ne s’en inquiéta pas. Les ambulances de nuit n’étaient utilisées que par des robots, bêtes et disciplinés, et sur les vidéos de surveillance de leurs caméras embarquées, on la prendrait pour un zombie, surtout si elle se mettait à marcher cahin-caha au lieu de courir. Elle retint un rire. Oui, dans son accoutrement et avec son bras droit, toujours en cours de réparation, qui formait un angle improbable, même les vrais zombies s’y laisseraient prendre. Quant à son visage, impossible de le reconnaître, en l’état actuel des choses…
Elle arriva chez elle dix minutes plus tard. Sur son pare-chocs encore ondulé à droite s’étalaient quelques traces de sang et de poils de loup-garou suicidaire.
— N’en auras-tu donc jamais assez, bordel ? hurla son frère à peine eut-elle passé la porte du salon familial. C’est la troisième fois cette semaine que tu te tapes un train ! Bon sang de bois, Siren ! Ça ne changera rien. Jamais ! Alors à quoi bon ?
Perchée sur ses talons aiguilles, la jeune femme le défia un instant : bouche crispée et regard acéré, mains sur les hanches, provocante. Puis un sourire illumina son visage, mutin, et elle éclata de rire avant de s’éloigner.
— Siren ! l’appela-t-il encore, désemparé.
— Sanson ! répondit-elle sur le même ton sans se retourner.
Elle avait faim. Elle se sentait sale. Elle aspirait à croquer un énorme sandwich sous une douche brûlante et réparatrice. Et non, elle ne tremblait pas !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Maman, les p’tits enfants qui sortent la nuit ont-ils une chance  ?
Mais non, mon gros bêta, car les vampires les attraperaient !
Maman, les p’tits enfants, qui aiment la lune ont-ils une chance ?
Mais non, mon gros bêta, les loup s-garous les mangeraient !
Maman, la nuit prochaine, si j’vais danser, aurai-je une chance ?
Mais non, mon gros bêta, si tu sortais, tu trépasserais. […]
Comptine enfantine du XVIIIe siècle
chantée aux enfants de Desitter-Cité
 


1
 
L’homme suivait la fillette depuis son école. La troisième fois cette semaine. Il connaissait son itinéraire. Il savait qu’elle serait seule lorsqu’elle passerait devant la descente de garages condamnés l’an passé. C’était pour ce soir. Il att endait depuis si longtemps… Une dernière fois, il vérifia le couteau dans sa poche gauche, puis il accéléra le pas.
Elle était enfin à sa portée, petite fille innocente et pure…
La dernière chose qu’il vit fut son regard écarlate, tandis qu’elle s’apprêtait à lui planter deux canines acérées dans la jugulaire…
 
Ce qu’il préférait, le monstre à visage de fillette, c’était le moment où ils comprenaient qu’ils allaient mourir. Lorsque enfin ils réalisaient qu’ils allaient subir ce qu’ils avaient infligé à d’autres. Il aimait aussi quand il pouvait garder son apparence « normale », mais cela n’arrivait pas souvent. Il devait correspondre à ce que recherchaient les tortionnaires, à leurs futures victimes.
Il ne s’en prenait que très rarement aux créatures de la nuit. Ses cibles étaient les prédateurs humains. Ceux qui auraient pu combattre leur nature. On ne peut en vouloir à un zombie de vous dévorer la cervelle, cela fait partie de son essence même.
Perché sur la plus hideuse gargouille de Notre Dame de Sainte-Ursule, il observait sa ville et les habitations qui s’illuminaient tour à tour pour la soirée. Cette image lui plaisait : lui, assis sur sa statue immonde, comme Batman dans les comics d’antan. Il se sentait tout à la fois ridicule et puissant. Ridicule à cause du cliché de la bande dessinée – il n’avait d’ailleurs rien d’un héros –, et puissant, car il dominait le monde de là-haut. Personne ne se doutait de sa présence et il pouvait à loisir observer cette masse grouillante vivre et se déchirer tout au long de la journée, puis se terrer comme des rats le soir venu. Et gare à celui qui ne resterait pas chez lui comme un enfant sage ! Il fondrait sur lui avec la célérité d’un rapace. Il l’étriperait avec la force d’un fauve, il se repaîtrait de lui avec l’appétit d’une hyène… C’était son droit ! Comme son plus grand devoir !
Du haut de son crapaud, comme il nommait sa gargouille, il se laissa aller à rêver à sa vie d’avant. Celle où il était encore humain et non un élinem , ce démon vengeur connu uniquement de ceux qui l’appelaient de tous leurs vœux, sans pour autant avoir conscience de son existence. Quelle ironie ! Il aimait tant les grands justiciers étant gosse. Il avait même été, lui semblait-il, le héros d’une femme. Avant. C’était à peine s’il se souvenait à quoi elle ressemblait, mais ils s’aimaient et cela lui faisait toujours un trou dans le cœur rien que d’y songer. Elle était morte en même temps que lui. Il n’avait pas su la protéger…
Et quelle espèce de superhéros était-il à présent qu’il vivait dans le plus total anonymat ?
Non, pas d’identité secrète ici ni de double vie ! Il n’était personne. On ne le voyait pas. On savait à peine qu’il existait. Et

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