Sous le gros chêne
180 pages
Français

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Sous le gros chêne , livre ebook

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Description

C’est durant l’entre-deux-guerres que Jeanne et Charles sont engagés comme concierges pour entretenir la propriété de M. et Mme Debrinval, les « châtelains », comme les surnomment les habitants de Mont-Haut.



Quelques années plus tard, Jeannine, l’enfant qu’ils n’attendaient plus, voit le jour. Jeannine est devenue une jolie petite fille précoce et très intelligente quand la guerre éclate. À la sortie de cette guerre, après toutes les privations endurées, Jeannine sait que plus jamais sa vie ne sera la même ; d’ailleurs, elle ne le veut pas. Elle ne veut qu’une seule chose : à l’image de M. et Mme Debrinval, elle veut avoir sa place dans l’élite de la société d’après-guerre et pour y arriver, elle est prête à tout.



Elle va se lancer à corps perdu dans cette course folle.



Son destin sera-t-il à la hauteur de ses rêves ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 juin 2020
Nombre de lectures 2
EAN13 9782414462452
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-46244-5

© Edilivre, 2020
Remerciements
Tous mes remerciements vont à mes deux filles.
A ma cadette pour avoir, avec beaucoup de patience, appris à la vieille dame de 80 ans que j’étais à se servir d’un ordinateur portable ce qui m’a permis de retranscrire tous mes manuscrits.
A mon aînée pour la relecture et la correction de mes manuscrits et pour l’aide qu’elle m’a apportée dans mes démarches afin que ce livre voie le jour.
Merci mes filles, sans votre soutien et votre aide, rien n’aurait été possible.
1 La proposition
Le train redémarra, la lourde locomotive à vapeur s’arc-bouta pour parvenir à ébranler la longue file de wagons qu’elle avait amenée de Liège et qu’elle allait conduire en Haute Ardenne. Dans un bruit métallique, le convoi repartit, la grosse machine dans ses efforts, jetait vers le ciel des halos de fumée épaisse.
Sur le quai de la gare qu’ils allaient quitter, les voyageurs attendaient impatiemment que toutes les voitures soient entraînées dans une nouvelle course pour pouvoir traverser les voies.
Parmi eux, Jeanne et Charles, ils allaient bientôt se diriger vers le portillon où un poinçonneur impassible allait vérifier le ticket qu’ils allaient lui présenter.
Enfin arrivée sur le trottoir qui borde la place de la gare, la femme remit de l’ordre dans ses vêtements, elle tira un peu son manteau et vérifia si son chapeau était resté bien en place, posé sur son gros chignon. Le couple avança dans la rue qui longe l’Ourthe et tandis que son épouse se dirigeait vers la boulangerie où elle allait acheter le dessert qu’elle offrirait à ses hôtes, l’homme s’intéressa aux pécheurs qui scrutaient inlassablement le bouchon qui se dodelinait au bout de leur ligne, à la surface des eaux calmes et tranquilles.
Lorsque Jeanne rejoignit son mari, il ne put s’empêcher de dire comme à chaque fois :
– Comme je voudrais habiter à la campagne pour pouvoir, moi aussi, venir passer de temps à autre, quelques heures au bord de la rivière comme parrain !…
La femme sembla n’avoir entendu que les derniers mots de son mari.
– Je me demande bien ce qu’il a de si important à nous dire, répéta-t-elle une fois de plus.
En effet, au début de la semaine écoulée, le couple avait reçu une lettre de leur tante Marie, elle expliquait que son mari avait une proposition à leur faire mais elle n’avait donné aucune explication, elle les avait seulement invités à venir leur rendre visite aujourd’hui.
Le couple se remit en route, l’homme dut ralentir son pas car à ses cotés, sa femme avait du mal à le suivre, elle portait des chaussures à talons hauts, et comme elle ne les mettait pas souvent, elle avait du mal à emboîter ses pas pressés.
Maintenant, ils allaient entamer la côte qui mène dans le petit patelin où habitent leurs hôtes d’un jour. Charles aurait voulu s’engouffrer dans l’étroit sentier qui s’enfonce en zigzagant dans le bois qui couvre la colline, mais avec les souliers de Jeanne, ce n’était pas possible. Ils décidèrent donc de suivre le chemin en terre battue d’où émergent seulement quelques grosses pierres au dos arrondi par le passage qu’elles supportent depuis un nombre incalculable d’années et qui s’étire en formant des lacets qui neutralisent la raideur de la côte.
Encore un virage, et ils apercevraient la superbe villa que les habitants du hameau appellent pompeusement » le château ». Derrière les sapins qui montent la garde autour de la propriété, apparaîtra enfin la maison que le parrain de Charles et tante Marie occupent. En fait, il s’agit de la conciergerie du petit domaine. Il faut dire que le couple est au service des châtelains depuis de nombreuses années.
Les visiteurs ne se sont presque pas parlés pendant la dure ascension qu’ils viennent de s’imposer, mais tout-à-coup, l’homme semble répondre aux paroles que sa femme a dites en traversant le pont.
– Nous allons bientôt savoir ce qu’ils nous veulent ! lui affirma-t-il.
En effet, il vient d’apercevoir, à une centaine de mètres son parrain, accompagné d’un frétillant petit chien attendant ses invités.
L’homme embrasse affectueusement les arrivants et les entraîne vers sa demeure d’où sort une appétissante odeur de cuisine. Jeanne pense que tante Marie a certainement sacrifié un de ses superbes lapins.
Le repas était réussi comme à l’accoutumée, l’hôtesse avait déjà servi le dessert, mais Charles et Jeanne attendaient toujours les confidences de leurs parents.
La jeune femme se surprit à avoir des pensées un peu amères, elle venait de remarquer que les cheveux blancs qui sillonnaient la toison encore épaisse de Marie étaient bien plus nombreux qu’elle n’en avait le souvenir.
Hélas, pensa-t-elle, les années passent, parrain devra bientôt prendre sa pension et cela sera fini les visites que nous leur rendons souvent ici avec tant de plaisir, ils sont si accueillants !…
Mais bientôt, le parrain s’éclaircit la voix en se forçant à tousser légèrement, il la tira de sa rêverie, allait-il enfin leur faire des confidences ?
Il se décida à commencer :
– Si je vous ai demandé de venir aujourd’hui, c’est parce que j’ai une proposition à vous faire, leur annonça-t-il.
Charles et Jeanne se regardèrent, ils avaient capté le regard malicieux de leur hôte qui se lança alors dans de longues explications :
– Voilà, continua-t-il, je vais arriver à l’âge de la retraite et certainement que Monsieur et Madame Debrinval y ont pensé, eux aussi. Alors je me suis demandé si vous n’aimeriez pas nous remplacer…
Le jeune couple avait le souffle coupé, ce fut Charles qui réagit le premier.
– Mais parrain, lui répondit-il, tu oublies que je travaille à l’usine et même si je t’ai déjà dit que cela ne me plaisait pas vraiment, il est vrai aussi que je ne me sens pas capable de me transformer en jardinier, c’est un métier auquel je ne connais pas grand-chose, pour ne pas dire rien, ce n’est pas parce que je cultive, comme je peux, un petit lopin de terre que je saurais remplir un tel emploi !…
– Bien sûr, j’y ai pensé aussi, reprit le futur pensionné, mais je sais que tu es courageux et je m’arrangerai avec mes patrons pour qu’ils acceptent que je te mette au courant. Je t’assure que cela me ferait plaisir car j’ai de la peine quand je pense que je vais être obligé de quitter tous ces beaux parcs que je soigne depuis presque quarante ans !
Si vous êtes d’accord, j’en parlerai à Monsieur Debrinval avant qu’il ne s’engage avec quelqu’un d’autre. Je suis certain qu’il est content de mes services et qu’il aimerait que mon successeur suive mes traces. Alors, n’est-ce pas une fameuse garantie pour lui si je l’assure de te dispenser mes conseils ? En plus, je saurai bien lui faire comprendre que mon offre n’est valable que si c’est toi qui me succède !…
Quant à toi Jeanne, poursuivit-il, j’en ai parlé avec Marie, nous sommes certains que tu t’en sortiras très bien pour l’entretien de la villa.
De toute manière, intervint la tante, nous ne vous demandons pas de répondre aujourd’hui, parlez-en ensemble et donnez-nous votre réponse dans une quinzaine de jours, ce sera l’occasion de nous revoir.
– Et vous, où allez-vous habiter ? questionna Charles.
– Ah oui, c’est vrai, répondit l’hôte avec une petite flamme de bonheur dans les yeux, nous ne vous l’avons pas encore appris, mais nous venons d’acheter la maison de la vieille Lisa, vous la connaissez bien, c’est la dernière à droite dans la rue. Il y a même une petite étable que nous ferons servir d’écurie car nous avons bien l’intention de nous offrir un joli cheval ainsi que une belle petite carriole, nous comptons bien profiter de notre retraite, nous aimerions visiter cette région que nous habitons depuis tant d’années mais que nous ne connaissons pas encore tout-à-fait !… nous aurons également un beau jardin que je me réjouis déjà d’aménager selon nos goûts.
* * *
2 Jeanne accepte
Le mari de Jeanne qui se prénommait comme son parrain, avait dû se mettre au travail tout jeune. Il avait à peine quinze ans lorsque son père mourut après de longs mois de maladie.
Sa mère s’était beaucoup dévouée pour soigner son mari, elle qui était une bonne couturière avait dû abandonner presque complètement son métier et alors qu’il allait seulement entrer dans l’adolescence, le gamin avait été obligé de quitter son village pour aller travailler en usine dans le bassin sérésien. Une vague parente l’avait hébergé et l’avait accepté à sa table pour une modique somme. Il avait gardé un souvenir ému de celle qu’il avait appelée cousine Léonie.
Le jeune Charles put ainsi rapporter tous les mois à sa mère l’argent qu’il gagnait et hors duquel il prélevait le moins possible pour lui. Il savait que la pauvre femme avait beaucoup de mal à nouer les deux bouts.
Les années passèrent, l’apprenti devint un ouvrier qualifié, il avait un bon salaire. Ses trois sœurs, à leurs tours, avaient un métier, le jeune homme put enfin penser à fonder un foyer. Il avait rencontré sa chère Jeanne par un beau dimanche d’été.
Ils se marièrent seulement alors qu’ils allaient atteindre la trentaine, ils étaient heureux de leur sort, mis à part le fait qu’ils n’avaient pas d’enfant alors qu’ils avaient fait le projet d’en avoir au moins deux.
La vie de l’homme avait donc été toute tracée, il ne se plaignait pas d’être ouvrier d’usine, mais si il avait pu choisir il aurait préféré un métier plus créatif, tout jeune, il aurait aimé être menuisier, déjà gamin il avait rêvé de faire de solides meubles en chêne, il aurait réservé les plus beaux pour son intérieur à lui, où il voyait régner une gentille épouse et dans lequel deux ou trois enfants sèmeraient joie et animation.
Il av

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