Sur sa faim !
252 pages
Français

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Description

Ils sont six : la passionnée Stéphanie, le poète et musicien Jérôme, 16 ans, la fantasque Amélie, 14 ans, le plutôt caractériel Norbert, l’intransigeante Eugénie veuve et retraitée, qui s’incruste, et... qui est réellement le sixième protagoniste ? De grand matin, Stéphanie a commis une gaffe qu’elle juge énorme ; aussitôt son mari, lésé, lui tombe dessus et la discussion s’anime et s’envenime... Y aurait-il péril dans le couple... et en la demeure ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 mai 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414241743
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-24172-9

© Edilivre, 2018
Du même auteur
Du même auteur :
Reflets (2007)
Troubles et incertitudes (2008)
Y croire… (2011)
L’île joyeuse (2013)
Raconte-moi Mozart… (2013)
Au fil d’Isis (2015)
Auprès de ma blonde (2016)
Les trois épreuves d’Isis (2017)
Qui sont-ils ? Que portent-ils ?
STEPHANIE : Epouse de Norbert ; professeur de Lettres et comédienne. Elle porte un bracelet d’origine ethnique à son poignet.
NORBERT : Le mari ; professeur de mathématiques. Il porte une grosse montre voyante au poignet.
EUGENIE : Mère de Stéphanie, veuve, retraitée. Elle porte un ample collier autour du cou.
AMELIE : Fille de Norbert et Stéphanie, quatorze ans, lycéenne. Elle porte une tenue de jogging.
JEROME : Frère de Amélie, seize ans, lycéen.
ARSENE : Le visiteur du soir, représentant du groupe « Inspirations, aspirations » .
Où sommes-nous ?
Un appartement quatre chambres au premier étage d’un immeuble cossu, la banlieue parisienne, à proximité d’une place où s’est terminée, la nuit précédente, une foire.
La salle à manger : moderne mais plutôt cosy, vaste, se voulant chaleureuse.
Une grande table familiale huit places, nappe damassé saumon.
Au centre de la table, un grand vase conique empli d’œillets.
A l’arrière : une imposante armoire à compartiments, aux portes coulissantes.
A gauche de l’armoire : une horloge pourvue d’aiguilles, qui comporte un orifice permettant l’apparition d’un coucou mécanique, l’horloge sonnant à chaque heure du jour « piou-piou ».
Côté jardin, une porte donne sur la cuisine, une autre sur un balcon.
Côté cour, une porte s’ouvre sur le corridor menant à l’ascenseur ; une autre conduit aux quatre chambres.
A côté de la porte de la cuisine se dresse un buffet surmonté d’un miroir.
Acte I Matin de chien ! (12 scènes)
Scène 1 Stéphanie (seule)
Le mois de juin. Un lundi, 6 : 59 du matin. Une chaleur estivale.
Tourmentée, visage fermé, quelque peu titubante, Stéphanie dresse sans se presser la table du petit déjeuner, soupire bientôt, bâille, prend soudain la pose d’une personne lasse, avant de fixer l’horloge, sourcils froncés, bâillant une nouvelle fois.
Stéphanie (tracassée) :
Maudite horloge, sonneras-tu à l’heure ?
Mais tu te déroges aux règles du bonheur !
Et toi, sacré coucou, vas-tu apparaître ?
J’espère ton piou-piou ; va, agis en maître !
Piou-piou de l’horloge : le coucou sort puis rentre. Sept heures. Sursaut, ensuite soupir de Stéphanie, qui pose bruyamment les couverts sur la table.
Stéphanie :
Ah ! Tout de même ! Il faut bien que quelque chose tourne rond si ce n’est la terre ! Mais encore !
Nouveau bâillement puis, dents serrées, elle complète la table.
Stéphanie :
Allons ! Zen, ma vieille ! Zen attitude… zen attitude, ma vieille… Euh non ! Suis pas vieille, loin de là, je suis toujours jeune. JEUNE ! Détends-toi… Non ! Pas possible ! Inconcevable ! Suprême utopie ! Pas dans ce cas… ce cas précis. Aïe, aïe, aïe… Grave ! Aïe, aïe, aïe… Mais qu’ai-je fait ? Aïe, aïe, aïe… Il va me tuer ! Il va m’en vouloir, exploser, me haïr, mon Nono… mon mari… mon chéri ! Je n’aurais jamais dû… Quelle gaffe énorme, mais cela devait arriver… se produire. SE PRODUIRE !
Silence soudain. Hésitation manifeste. Tout d’un coup inspirée, elle dresse la tête, paraissant chercher ses mots.
Stéphanie (comme si elle récitait du Shakespeare) :
Car après mon retour, tout à fait décidée
Et sans aucun détour, je me suis appliquée :
Consultant mon reflet dans l’horrible glace
Trônant près du buffet, je me suis fait face.
Comment lui annoncer, craignant sa réaction,
Que j’ai vraiment fauté, rouge de… confusion ?
Expectative brutale : Stéphanie retient son souffle ; elle est ailleurs.
Stéphanie :
Qu’avais-je comme choix ? Simplement lui dire…
Mais avec mon émoi, c’était mieux d’écrire.
Diable, honte de moi ! Je vais me maudire
Car il est comme un roi, et je crains son ire !
Concentration. Plus calme, elle semble à présent méditer.
Stéphanie :
La table de chevet de la chambre à coucher
A reçu mon billet ; je l’ai imaginé,
Contemplant les œillets sur la nappe posés,
Et ça c’est le bouquet tout bien considéré !
Si, à la cuisine, je l’avais rédigé
Entre deux tartines, l’originalité
A coup sûr bénigne, j’aurais alors créé,
Loin d’être divine, de quoi le… secouer ?
Le fâcher c’est certain ; lui déplaire c’est sûr !
Je connais le refrain. Ah la déconfiture !
Une main posée sur les lèvres, Stéphanie, la petite mine, reste pensive quelques secondes.
Stéphanie :
Le refrain de Norbert, pourtant mon grand chéri,
Est on ne peut plus clair : avec lui, on ne rit
Que fort peu de mes vers ; notre amour est béni
Mais, avec les revers, on n’est point à l’abri.
Nouveau soupir. Le regard vague.
Stéphanie :
Holà Stéphanie, mais que t’arrive-t-il ?
J’ai le cœur en vrille. Que te réserve-t-il ?
Entrée soudaine du mari, sec, autoritaire. Elle sursaute, regardant autour d’elle, limite désespérée.
Scène 2 Stéphanie, Norbert
Norbert (furieux) :
Stéphanie !
Stéphanie (innocemment) :
Moi ?
Norbert :
Oui ! Toi, Stéphanie Lebaque, professeur de Lettres et de langue française, de surcroît comédienne, née de Lespinasse, la descendante directe de Julie de Lespinasse, femme de lettres, 1732-1776, fondatrice du Salon des Encyclopédistes et…
Stéphanie :
C’est moi, tout ça, un beau pedigree on ne peut plus…
Norbert :
Je t’en prie, pas de rallonge d’aristo ! Mais comment as-tu pu… ? Je n’y crois pas ! Me faire ça à moi ? Où avais-tu la tête ? C’est… pas croyable ! Est-ce toujours bien toi, mon épouse, qui, après dix-sept ans de mariage… je dis bien DIX-SEPT ! se permet de… de… J’en perds mon latin mais, pour un prof de maths, c’est moins grave. Misère ! Le chaos ! Moi qui te faisais confiance ! Sainte-Mère !
Stéphanie (percutante) :
Ah ça sûrement pas !
Norbert (interrogatif) :
Comment ?
Stéphanie :
Ta mère était loin d’être une sainte, on le sait tous, Dieu ait son âme, et avec un arrière-grand-père truand, braqueur de banques, tu…
Norbert :
Je… quoi ?
Stéphanie :
Tu… Allons, mon Nono, je t’en prie, laisse-moi…
Norbert :
Ne m’appelle pas Nono, tu sais que j’ai horreur de ce diminutif, ma Ninie… Sainte-Mère ! Ou presque…
Stéphanie :
Exact, pas si sainte et…
Norbert :
Arrête de me la couper tout le temps, tu…
Stéphanie :
La quoi ? Ah oui, peut-être que tu aurais besoin de…
Norbert :
Mesure tes paroles ! Justement, à propos de mesure…
Stéphanie :
Tu songes probablement démesure ? Bon sang ! Ecoute-moi, je sais que j’ai gaffé, que je suis en faute, mais tiens compte de l’instant, du contexte, réfléchis…
Norbert :
C’est moi qui dois réfléchir, et à quoi ? Aux conséquences directes et indirectes de… tes actes ? Tes actes à toi ? Sainte… Merde alors !
Silence des époux. Ils se regardent puis lèvent les yeux au ciel. Certaine innocence dans l’attitude de Stéphanie.
Stéphanie (cherchant ses mots) :
Mes actes sont… miens ! S’il te plaît, on a tous chaud, l’été tombe tôt cette année, nous sommes tous crevés, cette foire à proximité nous a empêchés de dormir, personne n’a récupéré, mon Nono…
Norbert (contrarié) :
Pardon ?
Stéphanie :
… mon chéri !
Silence. Même attitude que précédemment mais Stéphanie se met à triturer son bracelet, puis Norbert la fixe à nouveau.
Norbert :
C’est mieux ! A propos de ta mère, Eugénie de… Les-pi-nas-se, tu ferais bien d’arrêter de l’appeler « la psychopathe ». Un jour, elle pourrait le découvrir. La psychopathe ! Quelle idée ! Ce n’est pas parce qu’elle fait des fixations et semble souffrir d’un dédoublement de la personnalité qu’il faut l’affubler d’une… telle étiquette ! Elle vient de perdre son mari, ton père ; nous l’hébergeons par compassion pour sa situation et…
Stéphanie :
Ça, pour se situer, elle se situe bien. En plein jeu de quilles. Enfin, je veux dire…
Norbert :
De quilles ? Là, tu perds… la boule et c’est le cas de le dire ! Pourtant, avec une pareille ascendance, l’hérédité aidant… Bon sang !
Stéphanie :
Bon sang justement, celui des Lespinasse ! D’or, fier, souvent adulé, bien considéré ! Par contre, de ton côté, avec une mère frivole, un peu folle et fauteuse de troubles, tu peux parler. Haut et fort, mon No… chéri ! Et quand feras-tu réparer l’horloge, notre Piou-piou ? Il est défectueux, notre oiseau, alors ne me reproche pas…
Norbert :
Mais il y a de quoi ! Que t’est-il arrivé ? Ma pauvre Ninie, toi toujours si… consciencieuse, si droite !
Silence. Ils se tournent soudain le dos, tous les deux las, fatigués, avant de se refaire face, Stéphanie la main sur son bracelet, Norbert triturant sa montre.
Stéphanie (triste, mais les yeux secs) :
Eh bien pardonne-moi alors ! Oublions ça !
Norbert :
Ça, ce n’est pas rien ! Non ! Pas de pardon ! Comment as-tu pu ?
Stéphanie (offensive) :
Comment ai-je pu ?
Norbert :
Que t’est-il arrivé ?
Stéphanie :
Que m’est-il arrivé ?
Norbert :
Que t’est-il passé par la tête ?
Stéphanie :
Oui, que m’est-il passé par la tête ?
Silence soudain. Ils se toisent. Ambiance.
Norbert :
Pourquoi me répètes-tu ainsi ?
Stéphanie :
Pourquoi je te répète ainsi ?
Stéphanie s’approche lentement de son mari ; celui-ci devine qu’elle va tenter de le prendre par les sentiments. Méfiant, il la scrute.
Norbert :
La tactique Lespinasse, je présume ? La douce approche avec le mouvement de hanches approprié et le sourire félin ? Je te connais, trésor, mais tu sais très bien que tu rates parfois ton… strike. Non, pas question que je capitule ! C’est trop grave pour que je passe l’éponge.
Stéphanie :
Justement c’est ton jour !
Norbert :
Quoi ? Comment ?
Stéphanie :
Le lundi soir : l’éponge ! La

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