Tenerife en hiver
114 pages
Français

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Tenerife en hiver , livre ebook

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Description

Quelque temps après sa rencontre avec Lorenzo, Léa décida de passer l’hiver à Tenerife.

Elle cherchait à comprendre les émotions qu’elle ressentait envers ce jeune homme, ce qui la fit plonger dans les souvenirs de son passé où elle espérait découvrir le sens de sa vie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 novembre 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782334035163
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-03514-9

© Edilivre, 2015
1
C’est lors d’une assemblée qu’elle l’avait vu pour la première fois. Il se tenait avec un groupe de personnes qu’il écoutait avec intérêt. Son visage était détendu et il semblait épanoui.
Léa lui avait trouvé un charisme qui réduisait la distance qui la séparait de lui. Elle avait de la peine à détourner son regard tant elle était captivée par sa personne : un jeune homme au teint hâlé typique d’un homme du Sud. Il avait fait naître en elle une émotion profonde qui ne l’avait jamais quitté depuis, et qu’elle ne pouvait ou ne voulait pas définir. Pourquoi avait-elle soudainement été envahie par une telle émotion ?
Il faut que je fasse sa connaissance, s’était-elle dit avant de se retourner vers ses connaissances qui avaient poursuivi leur conversation pendant son bref moment d’inattention.
Eh, Léa ! Tu rêves ? lui avait demandé son amie. Léa s’était soudainement rendu compte qu’elle avait momentanément oublié la présence de tous ceux qui l’entouraient.
Elle avait eu un sourire au coin des lèvres lorsqu’elle avait répondu : oui, je crois, et était revenue tout à fait à la réalité.
Léa s’était mise au soleil sur le balcon de son appartement de Tenerife. Elle cherchait à se remémorer tout ce qui s’était passé avant cette rencontre incongrue, invraisemblable et au dénouement absolument incroyable.
Le sentiment d’étonnement qui ne la quittait plus depuis cette soirée allait donner un sens différent et une joie nouvelle à sa vie qui était déjà plus que comblée dans son ensemble.
Le rythme reposant des vagues qui venaient s’échouer sur la plage déserte rompait le silence. Un peu plus loin, le cri des mouettes postées sur un rocher lequel protégeait la maison du vent lui parvenait.
Ce bercement lui rendait les souvenirs du passé plus agréables de ce qu’ils avaient été en réalité.
A présent, elle se sentait sereine car les violentes émotions occasionnées par les évènements passés s’étaient considérablement estompées. Leur violence avait perdu de son intensité première et lorsqu’elle se les remémorait, tranquillement installée sur sa chaise longue, la douleur qu’elle avait pu ressentir par le passé avait presque disparu.
La veille, Lorenzo lui avait envoyé un e-mail dans lequel il lui souhaitait de passer un bon séjour et de retrouver un espagnol fluide. Il avait ajouté qu’elle lui manquait.
Il est si attentionné, avait-elle pensé, émue, mais tout en sachant que Lorenzo était conscient de l’effet qu’allait avoir cette remarque sur elle. Léa lui pardonnait son petit côté machiste. Elle n’était pas dupe, mais ne pouvait résister à ce beau jeune homme qui lui affirmait qu’elle lui manquait.
Elle se demandait ce qui les avait poussé à se rapprocher et ce qui avait rendu possible qu’ils se lient ainsi d’amitié.
La raison était certainement leur passion commune pour la musique, s’était-elle dit.
Lorsqu’elle l’avait revu, elle lui avait demandé quelle était la raison de son séjour en Suisse, s’étant aperçue de son léger accent espagnol.
Je suis aux études, avait-il répondu.
Dans quel domaine ?
J’étudie à la Haute Ecole de Musique de Lausanne.
Voilà enfin un domaine dans lequel Léa se sentait à l’aise, car la musique occupait une place importante dans sa vie.
Et de quel instrument jouez-vous ?
Du violon !
Du violon, avait-elle songé intérieurement.
Le violon… j’aime le violon. Que jouez-vous ?
Un peu de tout !
Quelle réponse insatisfaisante pour Léa !
Oui, mais quoi en particulier ?
Mendelssohn en ce moment, avait-il répondu sans penser que cela lui évoquerait un nom connu.
Oh, ce n’est pas rien !
Je suis encore aux études.
Son humilité la touchait.
Il fallait qu’elle l’entende jouer.
Léa s’était affairée pour rendre cela possible. Durant une fête, elle avait insisté pour qu’il prenne son violon et avait été à la fois enchantée et émue par sa manière de jouer.
Quand on l’invitait, elle répondait qu’elle viendrait accompagnée. Et lorsqu’elle recevait chez elle, elle avait coutume d’inviter Lorenzo.
Quand il emmenait son instrument avec lui, l’entendre jouer devenait un plaisir pour chaque invité.
Léa se remémorait les artistes qui venaient parfois dans sa maison familiale lorsqu’elle était très jeune. Le souvenir des murs de sa maison tremblant sous la puissance de la voix des ténors devenait si intense qu’elle en frémissait encore. Il arrivait qu’elle les eût déjà entendus sur scène et le privilège de les recevoir en privé la rendait euphorique. Ces instants magiques représentaient les moments forts de sa vie.
Et voilà que Lorenzo était chez elle ! Cela lui faisait un bien fou. Il le ressentait et prenait à cœur de lui faire ce plaisir.
En revanche, Lorenzo n’était pas féru d’opéras qu’il trouvait trop longs et auxquels il préférait les concerts.
Cela dépassait l’entendement de Léa.
Les meilleurs moments passés avec Lorenzo appartenaient à ce temps-là. Assis devant leur ordinateur, ils écoutaient leurs airs favoris. Elle choisissait des moments de l’opéra particulièrement émouvants. Les haut-parleurs étaient de bonne qualité et diffusaient une belle musique.
Elle lui faisait écouter ses morceaux d’opéra préférés, notamment quand Lucia chante avec la flûte, que Rigoletto enrage pour arriver aux supplications par la suite, ou encore quand Alfredo désespère d’avoir blessé Violetta.
Elle le plongeait dans le contexte des histoires que la musique rend si particulières.
Elle lui avait raconté avec émotion l’histoire de Rigoletto, le dernier opéra qu’elle avait vu avec son père. Une histoire de père et fille, une histoire qu’elle avait vécue avec son père. Elle lui témoignait une affection et une admiration profondes. Elle le respectait et avait identifié la raison de ses inquiétudes.
Elle ne tenait pas toujours compte de ses conseils lorsqu’ils lui déplaisaient, bien qu’elle sache qu’ils étaient pleins de sagesse. Mais elle savait qu’il voulait son bonheur et qu’il avait tout mis en œuvre pour lui donner une bonne éducation.
Léa avait reçu une instruction qui lui permettait de faire face à toutes sortes de problèmes et de situations.
Le père comprenait sa fille, qui avait tiré une partie de son caractère, même quand elle avait tout cédé par amour pour l’homme qu’elle avait rencontré. Son mari était l’homme de sa vie et elle avait passé son existence à ses côtés.
Sa mort marqua la fin d’une grande histoire d’amour, mais son cœur était resté très attaché à lui au-delà de cette séparation cruelle.
Elle avait dû accepter que l’on ne pouvait vivre avec une personne décédée. Avec le temps, elle s’était inquiétée de constater qu’elle n’avait besoin de personne pour se sentir bien. Seule sur son balcon à Tenerife, elle se sentait privilégiée d’avoir le temps et les moyens d’y être. Elle écoutait la radio régionale et même les publicités ne la dérangeaient pas. On chantait des chansons sur les amours perdus ou ceux qu’on voulait récupérer. Cela la rappelait au temps où ces histoires avaient de l’importance pour elle et où elle souffrait d’entendre ce genre de musique car elle s’en sentait trop concernée.
Pourtant, son couple avait failli se briser malgré l’amour qu’ils avaient l’un pour l’autre, ou peut-être justement parce que cet amour était trop fort et les faisait souffrir lorsqu’ils étaient en désaccord. Une brèche s’était ouverte entre eux alors qu’ils étaient plus sûrs que jamais que rien ne pourrait mettre leur couple en péril. Ils considéraient leur union invulnérable et étaient convaincus que la fidélité qu’ils se portaient mutuellement résisterait à tout.
Pourtant, tous deux avait terriblement souffert après que le mari de Léa eût accepté un déplacement qui n’aurait dû les séparer que durant une courte période.
Pourquoi n’avait-elle pas quitté son propre travail pour l’accompagner à San Francisco ? Des pleurs et des blessures profondes auraient pu être évités.
Une fois séparés, leur amour et la confiance absolue qu’ils avaient l’un envers l’autre n’avait pourtant pas résisté à la trahison. Qu’avaient-ils fait pour se laisser emporter par le besoin de plaire et d’être désirés par une autre personne pour se prouver que l’on peut toujours séduire et être séduit ? Par l’idée que l’on intéresse des personnes qui sortent de l’ordinaire, ou du moins qui le paraissent ?
Léa lui envoyait des lettres brûlantes d’amour. Elle se languissait de ses étreintes et se sentait vulnérable. Elle travaillait dans un monde d’hommes et leur était désirable, mais elle savait que son intégrité et sa réputation auraient été compromises si elle avait accepté ne serait-ce qu’une seule sortie avec un de ses collègues.
Elle avait sa famille et ses amies et ne se sentait pas seule de ce côté-là. Toutefois, une fois le soir venu, elle se posait des questions sur ce qu’elle faisait de sa vie, consciente qu’elle passait ses jeunes années loin de son mari et des enfants qu’elle espérait avoir.
Un enfant… voilà ce qui pourrait le faire revenir !
Il fallait qu’elle aille le retrouver. Je vais lui faire une surprise et le rejoindre pendant les vacances, avait-elle pensé. Elle avait ensuite commencé à mettre son plan à exécution.
Elle savait qu’il irait très certainement travailler la journée, ce qui lui permettrait d’explorer la ville et le célèbre Golden Gate Bridge et Cablecar. Les magasins possédaient sans nul doute un charme différent de ceux de Zürich, ce qui ne lui posait aucun problème. Le soir, après un dîner au restaurant, ils boiraient du champagne et écouteraient de la musique sur laquelle ils danseraient en se serrant très fort l’un contre l’autre. Ils prendraient des décisions qui changeraient leur vie et la

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