Trahison

Kaba Djènè

Description

Une femme trompée, une maitresse psychopathe, un homme plein de remords. Trois personnes dont la vie bascule un matin dans un restaurant italien, quand l'épouse surprend son mari et sa maitresse.

Djenabou quitte son mari, espérant tourner la page de son mariage et commencer une nouvelle vie. Bouba quant à lui ne désire qu'une chose : reprendre sa place auprès de la mère de ses enfants. Mais c'était sans compter sur la sulfureuse Mina qui décide de faire de la vie de son ex-amant un enfer en l’empêchant à tout prix de rejoindre sa famille.

Sujets

• Romance
• Toute la romance
• Fiction

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 13 novembre 2020
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782414492374
• Langue: Français

Extrait

Couverture
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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
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ISBN numérique : 978-2-414-49234-3

© Edilivre, 2020
Chapitre 1 Le sort de l’infidèle § Djenabou
Je les observe, sortant des toilett es du restaurant. Je devine ce qui vient de se passer. Je connais Bouba. À une époque, nous avons vécu cela : des parties de jambes en l’air dans les endroits les plus insolites. Nous débordions d’imagination : mon petit atelier, les toilettes des restaurants qu’on fréquentait, les toilettes des boites de nuit, notre vieille voiture, son petit bureau d’assistant juridique…
J’ai la gorge nouée. Mon corps tout entier tremble tel une feuille. Mes larmes refusent de couler, et… cette chose, cet horrible point noir que je sens à la place du cœur : de la douleur à l’état pur. Je le regarde prendre la main de la femme. Ce regard amoureux et plein de désir qui s’est si souvent posé sur moi. Aujourd’hui, il est dirigé vers une autre… Ils ne me voient pas. Pourtant je suis à 4 mètres, cachée derrière des lunettes, une perruque rouge et un foulard.
Je suis là aujourd’hui à la place de toutes celles que j’ai réconfortées. Les comprenais-je ? Certes ! Mais ce n’était pas moi. Allez savoir pourquoi l’être humain n’arrive pas à se mettre à la place des autres de façon parfaite, les plus attentionnés s’y approchent. Mais une vraie expérience est réelle et la mienne est douloureuse.
Mon mari, cet homme tenant la main d’une autre femme, l’autre main glissant sous la table du petit restaurant italien à la recherche des jolies jambes de la jeune femme assise en face de lui. Je scrute chaque mouvement, chaque expression. Je sens soudain le poids des années et des nombreuses maternités sur mon corps. C’est violant et humiliant. Oh non, les années ne m’ont pas fait de cadeau. Chaque grossesse a laissé ses traces et j’acceptais ces vergetures, ces cellulites et ces kilos en trop qui me rappelaient le lien que j’avais avec chaque enfant… enfin jusqu’aujourd’hui.
Elle est si jeune, si belle… Ces jolies courbes et cette poitrine parfaite. Oui il a du goût, je l’avoue. Cette fraîcheur… Elle a quoi ? 22 ans ou tout au plus 23. Oh cette femme me rappelle tout ce que je n’ai plus.
Mon cher mari qui m’a promis fidélité et amour pour le meilleur et le pire. Il n’avait d’yeux que pour moi. Cette femme est tout simplement une version de moi en plus jeune. Il ne pouvait être plus clair quant à son envie de me faire payer le prix de tous ces changements.
Cet horrible sentiment de honte. Oh oui j’ai honte. Je me sens humiliée et lynchée publiquement. J’avais remarqué qu’il rentrait de plus en plus tard, les voyages qui se multipliaient, son téléphone qui sonnait et qu’il ne décrochait que quand il était seul.
Toute une vie… Quelle stupidité ! C’est la seule chose à laquelle il ne fallait pas toucher.
Je décide d’agir.
Je ne suis pas quelqu’un qui subit son destin. Je vis mon destin, je fais des choix et je viens d’en faire. J’attends pile le moment où ils s’embrassent. Je me lève douloureusement. J’ai mal partout mais je dois agir sans attendre.
Je m’arrête à côté et attends qu’ils finissent de s’embrasser. J’ai l’impression que je joue un rôle dans un film. Tout me paraît si irréel. Mon époux là, dans les bras d’une autre.
Ils sentent ma présence… ou peut-être pas mais ils arrêtent de s’embrasser pour me regarder. Mon époux met quelques secondes avant de me reconnaître. Il sursaute. Je lis la confusion sur son visage.
– Du calme mon amour, reste assis !
Je dois être la dernière personne qu’il s’attend à voir à cet endroit.
– Tu étais censé être en voyage d’affaires à Madrid. Que fais-tu à Paris ?
Je ris nerveusement avant de repartir.
– Ah j’ai la réponse : tu traînes avec ta maîtresse.
L’autre fille n’avait pas bougé. Elle est, elle aussi, en état de choc. Je m’adresse à elle.
– Vous êtes très belle mademoiselle…
– Mer… ci. Essaye-t-elle de dire.
– Vous paraissez très jeune. Vous savez, cet homme qui se tient là devant vous s’est marié très tôt avec moi.
Je prends une chaise et m’assois en continuant de parler.
– Nous étions jeunes et fou amoureux. Je vous observais et j’ai eu l’impression de nous revoir plus jeunes. Il était un amour. Il était beau et charismatique. Mais j’avoue qu’il l’est un peu plus aujourd’hui. On était pauvres à l’époque. Mais nous étions si amoureux. On s’est construit ensemble. Aujourd’hui on peut enfin respirer, nous avons une famille, nous occupons des postes de rêve… À votre avis, jolie demoiselle, qu’est-ce qui pousse un homme à aller voir ailleurs quand il pense avoir réussi ? Quand on se cherchait encore tous les deux et que notre seul souci était de manger et payer le loyer, il était intègre et fidèle. Aujourd’hui ma fille de 17 ans m’appelle pour m’avouer qu’elle m’a caché que son père entretient une relation avec la cousine de sa meilleure amie. C’est elle qui m’a donné l’adresse de ce restaurant, qui, paraît-il, est votre restaurant préféré. Connaissant ma fille, je sais qu’elle s’est trouvée face à un dilemme avant de décider de faire ce qui lui semble juste. Alors répondez-moi tous les deux ! Qu’est-ce qui pousse un homme à briser sa famille ?
Je vois maintenant de la peur dans les yeux de Bouba. A-t-il compris que notre mariage est fini ? A-t-il réalisé qu’il vient également de briser le cœur de notre fille pour qui il est un modèle ? J’avoue ne jamais l’avoir vu dans cet état. Il ne trouve plus aucun mot.
Assis là tous les deux, incapables d’émettre le moindre son, ils m’auraient presque fait pitié si je n’avais pas la présence d’esprit de me rappeler que c’est moi la victime.
– Comme vous ne parlez pas, je le fais pour vous. Je n’ai pas la réponse moi non plus. Quoique en vous regardant, je me dis qu’il a pris tous ces risques pour cette jeune et grande beauté. Mais chéri, m’adressé-je à nouveau à mon futur ex-époux, Pourquoi tu ne t’es pas contenté de nourrir tes fantasmes devant un film porno ou des magazines ? Pourquoi a-t-il fallu que tu nous sacrifies ? Tout ce chemin parcouru ensemble, notre belle histoire d’amour, pourquoi tu nous refuses cet happy-end ? Pourquoi tu nous quittes chéri ? Crié-je.
Il prend mes deux mains :
– Non je ne vous quitterai pas. Je n’ai jamais eu l’intention de te quitter. C’est une erreur, c’est une erreur…
L’autre fille se lève pour partir. Serait-elle choquée de le voir réduire leur relation à une « erreur » ? A quoi s’attendait-elle en fréquentant un homme marié ? Qu’il lui soit fidèle peut-être. La pauvre ! Ah non c’est moi la pauvre, si elle pouvait le comprendre !
– Dis donc mon cœur ! Ne l’appelle pas une erreur, tu vas la blesser… Me moqué-je.
Mon mari pose les deux genoux par terre, sans avoir un seul regard pour sa maîtresse. Les hommes et les curieux moments de lucidité qu’ils trouvent pour réaliser ce qui est important et ce qui ne l’est pas.
Il n’y a que 3 autres personnes dans le restaurant. Tous les regards sont braqués sur nous.
Mon mari a les yeux remplis de larmes.
– Mais tu nous as quittés. Tu as décidé de nous quitter quand tu es sortie avec cette fille. Quand tu as décidé de nous trahir. Demain nous entamerons les procédures du divorce.
– Non chérie ! Je t’en supplie. Ne fais pas ça. N’agis pas sous le coup de la colère. Réfléchis mon amour.
Mon époux (mon futur ex-époux) si discret d’habitude n’accordait aucun intérêt à tous ces curieux regards.
– Ça fait longtemps que tu entretiens cette relation. Ce n’est pas une erreur. J’espère pour toi qu’elle en vaut la peine cette fille.
Je me lève et ne regarde pas en arrière.
Chapitre 2 L’ultime mensonge § Bouba
Je dois rejoindre Mina. Mon Alibi cette fois : Voyage d’affaires à Madrid.
Mentir n’a jamais été aussi facile pour moi. Ma femme ne se pose pas trop de questions et je l’en remercie. Parfois il n’est pas si compliqué de me piéger dans mes incohérences. J’ai la chance d’avoir une femme qui me fait aveuglement confiance. J’aime cette image qu’elle a de moi. J’avoue que j’ai été cet homme-là pendant longtemps : Un père de famille responsable et un époux irréprochable. Mais il m’a fallu plusieurs années pour comprendre que j’ai besoin de plus.
J’ai épousé l’amour de ma vie. Je sais que jamais je n’aimerai une femme comme j’aime ma Djédjé mais je ne peux réfuter l’autre réalité : j’ai envie d’avoir une autre vie, à part mon travail, ma femme et mes enfants. Une vie où tout ne rime pas avec responsabilité.
Mina est entrée dans ma vie il y’a trois ans et depuis, je pense avoir saisi ce qui me manquait.
Avec ma femme, on ne parle plus que d’éducation, de visites chez le médecin, des difficultés que notre fils rencontre en mathématiques…
Bon Dieu ! Qu’est-ce que je me sens jeune moi ! Qu’est-ce que j’ai envie d’autres sensations que celles que vit un père de famille ! Tout le monde voit en moi le père de famille sérieux et responsable. Mais je ne suis pas que ça ! le gamin est encore quelque part en moi. Ma femme prend son rôle de maitresse de maison très au sérieux. En l’observant, je sens qu’elle est née pour ça.
Cette fille m’a rappelé ma femme au même âge. Sa spontanéité, cette façon de vivre au jour le jour sans trop se poser de question, cet air presqu’arrogant qui dit : je m’en fou, je veux juste vivre. Et comme par magie, je me dis la même chose.
Je suis riche maintenant et plutôt bel homme pour mes 44 ans. J’use de mon charme auprès de cette jeune fille qui est la version parfaite de ma femme quand elle respirait et n’était pas une maniaque du contrôle.
Elle avale mes belles paroles. Ce qui est paradoxal, c’est que je ne lui mens pas. Je suis vrai avec elle. Je me permets d’être jeune, de me lâcher complètement, sans avoir l’impression que je fais les choses par devoir. Qu