Un caillou dans le soulier
280 pages
Français

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Un caillou dans le soulier , livre ebook

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Description

« Dans la rue on la remarquait facilement, cette jolie femme, quelque peu timide, qui manquait d'assurance jusque dans ses moindres gestes et qui possédait ceci de différent de la majorité des autres femmes. Elle avançait difficilement, lentement, avec la crainte maladive d'être abandonnée, d'être trompée. D'un coup d'œil rapide, on aurait pu croire que quelque chose dans ses chaussures la blessait constamment sans qu'elle n'y prête attention, trop habituée à vivre avec cette souffrance. Quelque chose de tout petit, un petit caillou peut-être... » Que peut bien cacher Étienne à Mélissa ? Hantée par l'échec d'une première grande histoire d'amour, la jeune femme, qui va commencer une carrière d'enseignante, peine à retrouver la paix dans sa vie de couple. Car la douleur de la trahison prend toute la place dans son jardin secret. Le stress et la routine du quotidien vont achever de dévorer son équilibre... Autour d'une blessure qui jamais ne se referme, Jocelyne G. Paquin signe une étude de mœurs aiguisée et percutante.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 juillet 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342162455
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Un caillou dans le soulier
Jocelyne G. Paquin
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Un caillou dans le soulier

Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
À Claude, mon fidèle amoureux.
À Jonathan, mon fils, ma fierté.
Avec amour.
Première partie. Patrick
 
Mélissa arpentait les corridors interminables, froids et invariablement climatisés de l’aéroport en souriant. Les néons aveuglants de couleur blafarde qui l’éclairaient par intermittence n’arrivaient pas à ralentir son pas rapide ni même à la faire cligner des yeux. Pour elle, ils étaient des rayons de soleil qui lui réchauffaient le cœur et présageaient d’un grand bonheur. Elle se sentait invincible.
Prestement, elle contournait et dépassait les flâneurs qui la ralentissaient dans sa hâte de monter à bord de l’avion enfin. Infatigable et depuis de longues minutes, elle tirait derrière elle une petite valise remplie de plusieurs de ses effets personnels qu’elle avait sélectionnés avec soin parmi le lot d’articles que sa penderie pouvait contenir ou encore qu’elle s’était procurée à grands frais dans les luxueuses boutiques de son quartier.
Elle regarda sa montre encore une fois. Le début de l’embarquement était prévu pour 20 heures et il n’était que 19 h 30. L’estomac trop barbouillé pour pouvoir avaler quoi que ce soit et ayant très peu mangé pendant la journée, elle sentit ses jambes fléchir sous elle. Elle fit alors une pause dans sa course. Rien ne pressait après tout et elle était même en avance sur l’horaire qu’elle s’était fixée. Un peu plus loin devant elle une série de sièges en plastique usés et inconfortables l’invitaient malgré tout à s’asseoir. Une fois de plus, elle hâta le pas.
Un jeune homme la voyant venir enleva la mallette qu’il avait placée sur le siège à côté de lui afin qu’elle puisse y prendre place. Mélissa s’installa alors sans le regarder tout en s’assurant de conserver sa valise près d’elle et à portée de la main.
Elle était amoureuse. Follement amoureuse. Enfin elle avait rencontré l’homme de sa vie. Celui avec qui elle voulait vivre, donner naissance à ses enfants, vieillir et mourir et ne plus se poser de questions. Trop souvent elle avait été déçue par ses partenaires de vie. Trop de peines d’amour avaient blessé et déchiré son cœur romantique et fragile. Mais là, c’était différent. Elle aimait passionnément un homme sérieux. Un homme mature et rassurant, dans la quarantaine, qui avait du vécu et qui la protégerait et la guiderait, elle qui n’avait que vingt-quatre ans. Un homme sur qui elle pouvait compter et à qui elle pouvait confier sa vie sans réserve.
Elle l’avait rencontré, par hasard, dans un corridor d’hôpital alors qu’elle rendait visite à une amie.
— Excusez-moi, je cherche la sortie.
— C’est au bout, à gauche. Venez avec moi, je vais vous montrer.
Et elle l’avait suivi. Ils avaient parlé de tout et de rien jusqu’à la grande porte donnant sur le stationnement. Puis elle était sortie… et il était sorti aussi. Il l’avait raccompagnée jusqu’à sa voiture, il l’avait saluée et, en tournant les talons, il était reparti dans la direction opposée.
Malgré toute la bonne volonté du monde, elle n’était pas arrivée à tourner la clé dans le contact tant elle se sentait assommée. Vraiment physiquement assommée. Comme frappée par la foudre, elle avait mis plusieurs minutes à se ressaisir lorsqu’elle l’entendit frapper sur la vitre de sa portière.
— Excusez-moi, j’ai oublié de me présenter, je m’appelle Patrick et je suis tombé amoureux de vous.
— …
En tremblant, elle était sortie de la voiture. Et ils étaient tombés dans les bras l’un de l’autre. Plus tard, en y repensant, elle souriait encore intérieurement car elle savait dorénavant que le coup de foudre existe et qu’elle avait eu cette chance, qui n’est pas donnée à tout le monde, d’en vivre un véritable.
Elle ouvrit une revue sortie de son lourd sac à main et inclina la tête. Ainsi positionnée, personne n’oserait la déranger avec un discours insipide, qui est fréquent dans les aéroports, et personne non plus ne s’aventurerait à lui demander une quelconque information. Elle s’était retirée dans sa bulle.
Mais elle ne lisait pas. Elle rêvassait. Elle se voyait déjà arrivée à Vienne, fatiguée mais heureuse, exaltée, en train de courir vers l’homme de sa vie, Patrick, qui la prendrait dans ses bras pour la serrer contre lui et l’embrasser. Il lui dirait qu’il l’aimait à la folie comme jamais il n’avait aimé avant de la rencontrer. Et ils passeraient ensemble des journées magnifiques de pur bonheur.
Elle tressaillit. Un homme la poussait pour se faire une place sur le même banc qu’elle. Elle ramassa son bagage et se leva, lui cédant toute la place. Elle vit un espace libre le long d’un mur, un peu en retrait, et alla s’y appuyer. Le vol de nuit d’une durée de huit heures la garderait assise suffisamment longtemps pour la rassasier.
Enfin sa montre indiqua 19 h 30. Elle soupira. Si seulement Patrick avait pu l’attendre afin qu’ils puissent partir en voyage ensemble.
— Je n’ai pas le choix, il faut que je prenne l’avion quelques jours avant toi. Le congrès débute jeudi et toi tu ne peux arriver que samedi.
— Mais, est-ce que c’est très important que tu sois là dès l’ouverture ?
— Oui absolument ! Je fais la première présentation du congrès.
— Oui mais je t’aurais attendu à l’hôtel, je ne t’aurais pas dérangé.
— Je sais mais je ne veux pas t’imposer ça. Ça peut être long d’attendre toute une journée dans une chambre d’hôtel.
— J’aurais pu visiter la ville et aller te rejoindre à la fin de ta journée de travail pour que nous puissions manger et rentrer ensemble.
— Écoute, c’est mieux comme ça, je t’assure. Quand tu arriveras, j’aurai tout mon temps pour être avec toi.
Elle lui avait souri, résignée. Il lui avait remis un billet d’avion, l’avait embrassée puis il était retourné à l’hôpital finir sa journée. Triste et au bord des larmes, elle avait quitté le restaurant pour rentrer chez elle.
Ils se voyaient depuis près d’un an maintenant. Patrick travaillait beaucoup comme médecin de famille à la clinique externe de l’hôpital mais aussi au bureau qu’il avait ouvert à quelques rues de là. Dès qu’il pouvait se libérer de ses lourdes tâches, il accourait chez elle. Mélissa lui ouvrait son cœur en même temps qu’elle lui ouvrait la porte de son minuscule et sombre appartement près de l’université où elle étudiait.
— Ça ne te mènera nulle part, ces études.
— J’adore ça, c’est passionnant.
— Peut-être mais jamais tu ne pourras travailler dans ce domaine. Il n’y a aucune ouverture de poste qui se fera dans les prochaines années.
— Oui je travaillerai et je voyagerai beaucoup. C’est ma passion et je n’en dérogerai pas pour tout l’or du monde.
— Cette passion-là ne te mènera pas très loin.
— Ce n’est pas vrai. Je ferai le travail le plus passionnant du monde en enseignant aux tout-petits. C’est ce qui m’emballe le plus.
— Fais comme tu veux.
Rapidement ils se retrouvaient au lit où ils passaient le plus de temps possible chaque fois qu’ils se voyaient. Ensuite, une fois rhabillé, Patrick se sauvait vers l’hôpital, abandonnant Mélissa, esseulée, une fois de plus.
Quelques années plus tard, cette passion continuera de perturber sa vie. Mais, pas la passion de l’enseignement, la passion qu’elle entretenait pour cet homme.
Une voix froide et impersonnelle annonça au micro le début de l’embarquement. Les voyageurs se levèrent d’un bond, trop heureux d’avoir l’impression que leur voyage commençait enfin. Mélissa prit place dans la longue file nerveuse et anxieuse d’inconnus qui tentaient, en discutant de choses personnelles qui, véritablement, n’intéressaient personne, de se greffer les uns aux autres créant ainsi un faux sentiment de sécurité.
Une fois à bord, elle rangea son bagage de cabine dans le compartiment au-dessus d’elle et son sac à main sous le siège devant elle. Puis elle s’installa confortablement et attendit le départ.
Aux lieu et place de son amant, un homme de forte corpulence lui sourit en bouclant sa ceinture. Elle tourna la tête et ferma les yeux. Elle essaierait de dormir. Patrick serait à l’aéroport à son arrivée et elle voulait être reposée et disponible pour le suivre dans l’horaire qu’il avait prévu pour eux. Quel grand bonheur. Elle et Patrick au bout du monde pour célébrer leur amour ! Comme c’était romantique. Elle ferait bien des jalouses à son retour en racontant à ses amies leur lune de miel improvisée.
L’avion décollait enfin. Elle regarda par le hublot et ne vit que les nuages, abondants et floconneux. Tout à coup un rayon de soleil vient lui lécher la joue. Elle sourit, comblée.
Les agents de bord commençaient à circuler dans les allées pour offrir, déjà, leurs produits hors taxes. Elle alluma l’écran devant elle et un vaste choix de films s’offrit à ses yeux. Elle choisit de regarder Titanic et se cala dans son siège. Elle dévora passionnément ce film d’amour où elle se substituait à l’héroïne qui, contre toute attente, quittait son canot de sauvetage pour remonter sur le bateau au péril de sa vie afin de retrouver l’homme qu’elle aime. Une douce larme lui chatouilla la joue. Elle la laissa couler, trop absorbée par ses émotions à fleur de peau.
Dans une rangée un peu plus en avant, un jeune enfant se mit à pleurer. Après plusi

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