Un mari virtuel
188 pages
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Un mari virtuel , livre ebook

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Description

Qui, de la jeune Agnès ou du vieux séducteur libanais Antoine, tombera dans les filets de l’autre ? Elle, cherche le mariage, « un homme qui vous aime et soit aimé de vous » (Molière, Les Femmes savantes), lui, la séduction.

De Paris à New-York en passant par Genève, voici une histoire entre un homme mûr et une jeune femme romantique.

Cette histoire est celle de beaucoup de femmes ; car malheureusement dans les relations amoureuses, le rapport de force est encore souvent en faveur des hommes.

Une quête d'affranchissement à suivre au travers des aventures de la jeune Agnès.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 mars 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334116220
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-11620-6

© Edilivre, 2016
Dédicace


Aux Femmes en cours d’émancipation 1
Qui crent (encore) aux Princes Charmants
1 . Emancipation : action de s’affranchir d’un lien, d’un état de dépendance, d’une domination, d’un préjugé (dictionnaire Larousse)
Chapitre 1
« Un mari ? C’est un mari ; vous ne deviez pas finir par ce mot là, il me raccommode avec tout le reste. »
Marivaux ; le jeu de l’amour et du hasard.
– « Un mari ? Mais DIX maris, au lieu de travailler, quelle idée de travailler, Ach ! »
Etonnée, je tournais la tête vers celle qui venait de dire une incongruité selon moi. Et aussi, amusée de cette réflexion si peu encourageante à l’aube de mon entrée dans la vie professionnelle.
Eva, Eva SCHILVER, une allemande, style Walkyrie, d’un certain âge, proche de quarante ans, élégante dans son embonpoint distingué, très 16 ème , venait de prononcer ces paroles historiques que j’aurais du approfondir.
Mais, jeune diplômée, très enthousiaste à l’idée de « faire carrière » dans une si belle profession que le Droit et en robe d’Avocate, je riais de ces paroles, que la vie – ma vie – me donna par la suite à méditer.
Eva fut ma voisine de siège pendant les années de stage à l’école du Barreau de Paris et je l’aimais beaucoup. Elle aussi, très protectrice, un peu MERKEL, son fort accent dont elle ne se défit pas même après vingt ans en France, m’aimait bien et m’invita plusieurs fois à diner chez elle, avec ma sœur Armande qui elle aussi l’appréciait.
Son appartement dans le 8 ème était meublé de beaux meubles – allemands – et j’avais l’impression d’être à Berlin plutôt qu’à Paris. Ses repas étaient tout aussi typiques.
Très copieux et avec du bon vin.
La première fois que j’étais allée la voir, avec Armande, celle-ci avait sonné. La porte s’ouvrit et un homme – une armoire – apparut et suivi d’un autre qui, s’écrièrent et nous prirent, chacune, dans leurs bras en nous soulevant, aimablement.
C’était des amis d’Eva, aussi juristes qui étaient très bien élevés – au demeurant – et nous reposèrent avec délicatesse sur le sol. Armande et moi riions – rires un peu forcés – légèrement choquées par cet accueil germanique inattendu.
Mais, la société d’Eva était en fait très éduquée et ces élans spontanés s’expliquaient aussi par la différence de style que ma sœur et moi avions – silhouettes fines, plus jeunes et très poupées.
Si la vie d’après nous sépara, chaque fois que j’eus la joie de la rencontrer était partagée et nous conversions comme si nous ne nous étions vues la veille.
Eva avait-elle raison ? Un mari plutôt qu’un travail ? : « Mon royaume pour un cheval »
Qui était le royaume, qui était le cheval ?
Mais, alors, avais-je tout faux ?
Faire ma vie d’abord signifiait pour moi, avoir d’abord un « boulot » pour reprendre le terme de Jim, riche New Yorkais, très gros, rentier n’ayant jamais travaillé de sa vie
– Trouver un mari et faire des enfants plus tard, après l’ancrage sécurisé du travail, était mon crédo, le crédo inculqué par ma mère – femme au foyer – artiste ayant renoncé à une carrière prometteuse de comédienne à la sortie du Conservatoire de la Ville de Paris, abonnée aux revues féminines et féministes – Elle, Marie-Claire et Arts de la table.
Et pourtant, l’histoire d’Eva n’était pas gaie. Elle avait épousé un diplomate français qui avait du la tromper et avait épousé une autre. Française ? L’histoire ne le dit pas. Toujours est-il qu’Eva s’était retrouvée seule à Paris, avec sa fille, une fillette de dix ans, élevée par elle et qu’elle avait dû travailler.
Pas facile pour une Allemande, parlant vraiment mal le Français. Mais, Eva se sortit très bien de cette épreuve, et tint un cabinet juridique franco-allemand, travaillant avec la Chambre de Commerce et sans avoir à plaider trop souvent. Heureusement.
Au lieu de dire : « gauche, » elle disait « GAUCHHE »
Et son ex ?
Eva n’en parlait pas trop ; sauf le jour de son enterrement auquel elle avait été, en catimini, se cachant derrière un pilier de l’église.
Elle devait me dire qu’elle avait vu la (plus) jeune veuve et qu’au fond, elle avait bien fait de divorcer. L’autre, elle « n’avait eu que les restes. »
La fille d’Eva lui fit un grand coup. Très brillante, elle s’éprit d’un « Juif » de famille particulièrement radicale. La perspective d’épouser une Allemande était pour la famille de son futur mari un tremblement de terre et Eva, Bavaroise, était quand même ennuyée.
« Il fallait que Anneliese trouve cet Ariel, ce n’est pas possible. Ach, elle est comme son père, et les enfants ??? Tu te rends compte Ach, c’est terrible. »
Je la rassurais.
« De toute façon, tu n’y peux rien. Elle l’aime. Et puis, tu verras, ça s’arrangera. »
Cela s’est arrangé. Ils travaillent tous les deux à Bruxelles et pour les enfants, il n’y a pas de problème.
Et voilà.
Donc le mariage, c’est bon ?
Après tout, pourquoi pas ?
Oui, mais ce n’est pas si simple. Il faut trouver, et c’est cela le plus dur.
Les hommes se méfient maintenant.
Car, au fond, la libération des femmes, qui l’a voulue ? Les femmes ? Que nenni, au début, ce sont les HOMMES qui ont initié le divorce, pour se libérer. Souviens-toi de Napoléon. Et qui les a mis au travail les femmes ? LES HOMMES !
Tu travailles ? Pas de pension alimentaire. C’était le terme à l’époque. Une pension alimentaire pour nourrir la mère et les enfants, et permettre au mari infidèle de se refaire une jeunesse en épousant – souvent – la secrétaire.
« Divorcerai d’une femme de 40 ans pour deux de vingt ». Qu’elle était drôle cette blague qui circulait dans les années 70/80.
Evidemment, les femmes ont pris le cheval et sont parties avec alors que les hommes ne voulaient que leur donner juste de quoi subsister, le temps d’élever leur progéniture.
Tant pis pour eux.
Oui, mais tant pis pour elles.
Tu as voulu ta liberté ? Et bien, débrouille-toi. Et, plus personne pour tenir la porte, ouvrir la portière de la voiture ni payer la note du restaurant – sauf si Madame allait passer au lit avec le Monsieur.
La règle, non écrite, de « Qui paie la note du restaurant ? » permettant tout de suite de connaître les intentions des participants. Si la femme réglait sa part, elle montrait son indépendance et en principe – sauf exceptions – rentrait chez elle. Si l’homme réglait, ce qui aurait du être la règle même sans arrières pensées, c’était qu’il y avait une note de « glamour » dans la relation et peut-être plus.
Je m’amusais – quand j’étais seule attablée – à deviner les relations des couples qui venaient diner dans les grands restaurants de Montparnasse, situés près de chez moi. C’était assez facile. L’empressement de l’homme, sa lumière dans les yeux montrait sans hésitation que l’affaire était faite. La femme, elle aussi brillait. Il y avait du Pep’s dans leur relation.
Par contre, la lecture du menu sans enthousiasme, l’absence de conversation, de regards échangés, dénotaient hélas, le peu de piment de la relation d’un couple usé.
L’usure du temps. Banal.
Je m’étais donc convaincue de ne pas chercher le mariage. Regardant avec un certain mépris un couple d’étudiants qui promenaient leur future union depuis la première année de droit et qui poursuivaient en couple le cursus universitaire, la main dans la main.
Une union sans heurts, harmonieuse, convenue, acceptée avec cette sérénité d’un bonheur futur certain, probablement avec des enfants, une fois le mariage célébré.
Je les appelai « Les mariés de l’An Deux » en référence au film.
Ils avaient prévu de faire carrière à la SECURITE SOCIALE. Tous les deux. Ils s’étaient présentés, suivant les conseils du Professeur de la fac qui encourageait ses étudiants à aller voir. C’était une bonne voie, mal connue.
L’idée de devenir une « dame de la Sécu » ne me disait rien. Les accidents du travail, les indemnisations journalières, les incapacités, ne me disaient RIEN. C’était de l’administratif, pas du Droit.
En plus, je ne voulais pas développer une mentalité de méfiante, cherchant la petite bête pour rejeter les demandes d’indemnisation. Cela aurait gâté ma foi en la Vie, la Joie.
Mon ambition ? En avais-je ? Une idée vague d’Avocate mais sans plus, mais sans être un saute-ruisseau à vaquer à des dossiers peu ambitieux.
Le recouvrement de créances, je n’y pensais même pas. J’étais au-dessus de tout cela.
Mon idée était d’obtenir mon diplôme, de bonnes notes et un job durable. Le projet d’un mari n’était pas à l’ordre du jour. Et je ne cherchais pas à séduire.
Mon aspiration était de trouver un travail. Point.
Ma mère nous avait inculqué, ma sœur et moi, l’ambition d’être cultivées, indépendantes et ne nous parlait jamais du mariage.
Mon père, italien d’origine avec une naissance américaine à l’est en Pennsylvanie, n’aimait que son « panier de chats » comme il le disait parfois, avec une grande tendresse, aimant nous chouchouter ma mère, beaucoup plus jeune que lui et SES FILLES. Il n’aurait pas aimé voir un garçon les approcher.
En l’absence de toute politique matrimoniale, j’étais avec ma sœur, relativement asexuée, désintéressée par toute cette agitation autour de moi sur les histoires sentimentales de mes camarades filles.
En bibliothèque, il suffisait de regarder une pile de Dalloz pour se douter que j’étais derrière.
J’aurais bien aimé y passer ma vie d’ailleurs. Etre un « rat de bibliothèque » m’aurait convenu, par la sérénité et une certaine assurance sur les valeurs de la vie que l’étude-protectrice des agressions quotidiennes subies par les personnes ordinaires – procure.
Un peu comme les moines copistes, mes recherches pour les devoirs, étaient une activité de plénitude.

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