Une vie, à suivre...
114 pages
Français

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Une vie, à suivre... , livre ebook

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Description

Aurélie, pleine de vie, quatorze ans, tombe amoureuse d’Aubin, un ami de son frère. A la fin de ses études, elle devient sa femme, puis, plus tard deviendra mère de trois enfants. Cette famille élevée dans l’amour, le respect et la confiance va malgré tout devoir se confronter à la souffrance de la vie et se battre pour conserver une vie paisible.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 juillet 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332589446
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright




Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-58942-2

© Edilivre, 2013
Une vie, à suivre…
 
 
Fantine CHARMET, Mamie pour les intimes, était de ces femmes au visage épanoui de gentillesse que la vie n’avait pas épargnée ; fredonnant ce petit air qui lui trottait dans la tête depuis le matin, elle préparait pour le goûter sa croustade aux pommes dont les enfants raffolaient ; un bruit de cavalcade dans la cour, la porte qui claque violemment, un tonitruant « Mamie », et l’interpellée, un doux sourire sur les lèvres, les mains enrobées de farine, vit arriver sa petite fille Aurélie ! Elle avait l’habitude de ces entrées fracassantes, mais pour la forme, elle fit mine de froncer les sourcils et se planta face à cette adolescente de quatorze ans lui signifiant de l’air le plus sévère qu’elle put prendre :
« En voilà des façons de se conduire ! Un peu de tenue jeune fille »
Au comble de l’excitation, l’adolescente lui répondit :
« Mais Mamie, c’est urgent » !
Mamie regarda sa petite fille par-dessus ses lunettes, elle connaissait bien les « urgences » de cette enfant, pleine de vie, toujours en mouvement, et si douce en même temps, et se remettant à pétrir la pâte, elle lui dit de sa voix tranquille :
« De quelle urgence s’agit-il donc ? »
Aurélie fronça à son tour les sourcils, la faisant ressembler encore plus à sa grand-mère et rétorqua de l’air bougon que prennent les adolescents pour faire d’une peccadille une catastrophe :
« Roxan joue au tennis avec ses copains, et je dois leur apporter une bouteille de limonade ; vite s’il te plait ! »
Mamie renversa sa tête en arrière, fit rouler dans sa gorge le rire cristallin qui la faisait aimer de tout le monde, et répondit :
« N’y aurait-il pas parmi les copains de ton frère Roxan un certain jeune homme « beau comme un Dieu » répondant au prénom d’Aubin, par le plus grand des hasards ? »
Aurélie aurait bien voulu répondre une méchanceté, mais le rire de sa grand-mère avait le don de la calmer ; elle sourit, puis rouge d’avoir été démasquée elle bougonna :
« Heu, oui peut-être, enfin c’est possible, mais où est-elle cette limonade ? »
La dénichant enfin, elle refit le même chemin en sens inverse, n’omettant pas de faire trembler la maison en claquant la porte !
Aurélie attacha en hâte le panier sur le porte-bagage de son vélo, et partit à grands coups de pédales ; elle souriait, elle adorait sa grand-mère, elle savait bien à quel point elle lui ressemblait ; se remémorant son doux visage toujours avenant, elle se sentit encore plus proche d’elle et se dit quelle chance elle avait d’avoir cette famille ! Elle pensait à toutes ces soirées exceptionnelles où Fantine mettait les pincettes dans les braises, préparait les bols de lait bien chaud, puis faisait couler le caramel que donnait le sucre sublimé par les pinces écarlates ; enfin, pour donner encore plus de magie à ces belles nuits, elle racontait de sa voix chaude des histoires qui les faisaient rêver !
Revenant à la réalité du moment, Aurélie arriva au tennis toute essoufflée, les joues rouges, les yeux brillants, détacha le panier, et lança plus qu’elle ne rangea sa bicyclette contre le grillage.
Son frère Roxan éclata de rire, il était fou de sa sœur, pleine de fougue, gaie, enjouée, et, ce qui ne gâchait rien, très jolie ; il en avait pour preuve l’engouement de ses copains qui en avaient fait leur mascotte. Il la regarda arriver en courant, brandissant sa bouteille de limonade.
Il était de trois ans son aîné et ne savait pas faire un pas sans la « trimbaler » derrière lui ; il aimait la personnalité qu’elle affichait, son penchant pour l’imaginaire, sa façon d’être souvent dans les nuages, sa faculté à inventer des histoires, et surtout, à les faire mourir de rire en les racontant ; il en était sûr, elle était une artiste, en herbe certes, mais une artiste à part entière ; même sa voix lorsqu’elle chantait envoûtait son entourage !
Aurélie se planta devant lui, le gratifia d’un sourire éclatant et, lui plaquant un léger baiser sur la joue, lui murmura à l’oreille :
« Il est où Aubin ? »
« à trois pas derrière toi » dit-il sur le même ton de confidence.
Elle se retourna et, sans plus de façon, se dirigea vers celui qui avait envahi son cœur depuis quelque temps déjà ; il faut dire qu’il était beau, élégant, instruit, et savait montrer de l’intérêt pour toutes les passions d’Aurélie : la musique, la danse, la gymnastique, l’écriture ! Il y avait longtemps qu’il avait reconnu en elle ce don artistique qui la faisait rayonner en toutes circonstances.
Aubin faisait partie d’une famille de sept enfants ; il était le second. Son père, Edouard Nouvel, professeur de lettres, avait une passion inconditionnelle pour les chevaux de courses ; sa mère Edwige, la douceur et la gentillesse personnifiées, savait allier à ce caractère une poigne de fer pour tenir de main de maître toute sa progéniture ; ils avaient, par plaisir et par conviction, acheté un petit hameau en pleine montagne, pas très loin de Foix, auquel ils donnèrent le nom de « Vitarelle » ! Un paradis pour les enfants, les parents, et les chevaux qui vivaient là en totale liberté.
Aubin prit Aurélie par la main, et la fit virevolter en riant aux éclats ; il la serra dans ses bras, lui donnant pudiquement un doux baiser sur sa joue rosée, puis, tout ému, se dit qu’il l’aimait, cette douce enfant !
C’était un garçon très attachant, tendre, dur aussi, tant avec lui-même qu’avec les autres, attendant d’eux la rigueur dont il faisait preuve, mais il avait aussi au fond de lui une douceur, un amour inconditionnel pour la nature, et c’était pour tout cela qu’Aurélie l’aimait autant.
Les années qui suivirent furent consacrées aux études ; Aurélie et Aubin voulaient se donner les meilleures chances de faire ce qu’ils aimaient dans la vie ; et cela passait forcément par les bancs de l’école ; cela ne les empêchait pas de se livrer à des activités diverses et variées, des sorties entre amis ou en famille ; les parents d’Aurélie et de Roxan étaient des personnes bien en avance sur leur temps ! Certes nous étions dans les années soixante-huit mais ils n’avaient pas attendu la révolution sexuelle, les liens complexes entre la contestation culturelle et la contestation sociopolitique, les scènes décalées de la lutte étudiante et ouvrière, ainsi que l’ambivalence des réactions de l’État et des forces politiques, hésitant entre répression et réappropriation du mouvement. Non, ils avaient anticipé dans l’éducation de leurs enfants la rébellion inévitable à ce stade d’évolution de leur société !
Ils leur avaient donc donné une éducation libre, basée sur la confiance, le dialogue et le respect, de telle sorte qu’Aurélie et Roxan ne voyaient pas l’intérêt de faire les bêtises qu’on ne leur aurait pas reprochées ; ils se contentaient de vivre pleinement leur adolescence, et d’en gratifier en même temps leurs amis, qui sans le savoir, profitaient de cette entente spéciale entre parents et enfants. Une véritable révolution ! A tel point qu’il n’était pas rare que Barthélémy et Capucine Charmet aillent s’amuser en « boîte de nuit » avec leur progéniture et leurs copains qu’ils ne manquaient pas de « charrier » dans leur voiture ! Tout le monde y trouvait son compte, y compris les autres parents qui pensaient ainsi que ces jeunes étaient chaperonnés ; s’ils avaient su !
Pour Roxan et Aurélie, sortir avec leurs parents était la certitude d’une excellente soirée, d’une bonne partie de rigolade et de complicité ; lorsqu’ils rentraient, quelle que soit l’heure, Barthélémy allumait le barbecue, faisait griller des saucisses, confectionnait des omelettes énormes pour toutes ces jeunes bouches à nourrir et cela finissait au petit matin par un bon café, puis tout le monde allait se coucher, sachant bien qu’ils auraient la journée pour se remettre ; c’était ça aussi, leur particularité, comprendre qu’il fallait donner pour recevoir !
A dix-neuf ans maintenant, Aurélie était une belle jeune fille, épanouie, souriante, heureuse ; elle n’avait rien abandonné en route, la musique, la gymnastique qu’elle pratiquait et enseignait bénévolement dans un club, l’écriture, l’amour inconditionnel qu’elle vouait à son frère qui le lui rendait bien, l’admiration sans borne pour sa douce grand-mère Fantine, si présente au quotidien, la tendre osmose avec ses parents, et l’amour pour son petit ami qui avait su se faire une place dans cette famille.
Aurélie et Aubin formaient déjà un couple uni, franc, simple ; de deux ans son aîné il savait donner à sa belle la sagesse et la pondération qu’il lui manquait parfois ; il avait opté pour le métier de menuisier charpentier « compagnon du devoir » et il en suivait le chemin complet ; cette association assurait à des jeunes gens, à partir de l'âge de quinze ans, une formation à des métiers traditionnels, basée sur l’apprentissage, la vie en communauté et le voyage appelé tour de France, accompagnés dans leur parcours par des hommes et des femmes qui les guidaient en toutes circonstances, les nourrissaient, les cajolaient comme les parents qu’ils avaient laissés, si jeunes, l’auraient fait ; la femme en charge d’eux était d’ailleurs appelée « la mère » ; leur devise : « union, vertu, génie, travail » ! Rien à ajouter !
Cette orientation professionnelle n’était certes pas un hasard, Barthélémy était lui aussi menuisier charpentier, compagnon du devoir comme il se doit, et avait sans nul doute influencé dans son choix celui qui, il en était sûr, serait un jour son gendre ; Capucine était comptable, elle avait toujours su soutenir son mari, travaillant avec acharnement à ses côtés, lui enlevant ainsi le poids de la gestion, afin de le

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