Une volée de bois vert
240 pages
Français

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Une volée de bois vert , livre ebook

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Description

Liane décide de quitter le village où elle vit car elle ne peut pas vivre son histoire d'amour avec Thomas. Le père de Thomas, Jules David le maire de la commune de Saint-Félicien à d'autres ambitions pour son fils. Liane ne supporte plus la bêtise et la méchanceté de son frère Robert qui revendique son droit d’aînesse envers sa sœur Mily et elle. La décision de partir elle l'a prise le jour de ses 18 ans. Mais elle attendra sa majorité à 21 ans. Après avoir mis son suicide en scène elle disparaît. Laissant sa famille et tout un village dans la peine. Sur sa route, elle va rencontrer Anaïs qui va lui proposer un travail dans la région de Bergerac en Dordogne, où sa famille exploite un domaine viticole depuis des générations dans le Périgord pourpre. Vingt ans plus tard, arrive au village de Saint-Félicien. Lily Grandjean de la Borie, que personne ne connaît. Qui est-elle ? Que veut-elle ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 juillet 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332917706
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-91768-3

© Edilivre, 2015
Dédicaces


À mon mari
mes enfants
et mes petits-enfants.
Une volée de bois vert
La voiture était arrêtée, sur le bord de la route.
Lily apercevait le village, au loin.
Vingt ans, qu’elle n’y était pas revenue.
Quand elle avait décidé de partir, elle venait de fêter ses vingt et un ans. Elle était majeure.
Tout s’était enchaîné, la crue de la rivière l’avait bien aidée.
Rien de plus facile de faire croire à ses parents, ses frères, sa sœur et aux habitants du pays, qu’elle s’était noyée, emportée par la crue soudaine et violente.
Cette petite rivière était souvent énervée quand la pluie tombait trop fort.
Pourtant, quand elle avait sauvé le chien d’Alfred de la noyade, la rivière était en légère crue.
Tout le village avait crié à l’exploit.
Elle avait préparé son départ depuis longtemps. Le matin, elle était partie travailler à la même heure. Sa mère l’avait houspillé comme d’habitude. Ce matin-là, elle n’avait pas répondu à ses paroles.
Son plus grand regret : c’était de n’avoir pu, embrasser son père, son petit frère Yann et sa sœur, elle savait que Mily serait malheureuse.
Lily ne pouvait rien lui dire, elle n’aurait pas compris.
Dans son sac qui contenait normalement son repas de midi, elle avait glissé quelques habits.
Alfred habitait près de la rivière, il ne fallait pas qu’il l’aperçoive, son plan aurait échoué.
Comme à son habitude, vers dix heures, il descendait au village, là, elle prépara la mise en scène de sa noyade.
Elle appuya son vélo au grand chêne, elle déposa par terre son manteau, son pull, et surtout, son écharpe rouge, celle que sa mère ne supportait pas.
– Ça porte malheur le rouge.
Lily hésitait à remonter dans la voiture.
Elle avait retenu une chambre dans l’unique hôtel de Saint Félicien, chez Bertille.
Elle se décida à repartir en roulant doucement. Quand elle put lire la pancarte de Saint Félicien, son cœur se mit à battre la chamade.
La grand-rue était déserte, c’était le jour du marché, rien n’avait changé en vingt ans.
Quelques maisons avaient été repeintes de ces couleurs bizarres pour la région de l’ouest.
En arrivant dans la rue principale, elle reconnut l’hôtel qui lui aussi avait pris, un coup de peinture jaune. Enfin… C’était la mode.
La place était bondée, toute la population de la commune se donnait rendez-vous le jeudi, jour du marché.
Après, avoir garé sa voiture sur le parking de l’hôtel, elle se décida à rentrer.
Plusieurs clients étaient attablés au bar, certains tapaient la belote, au fond du café.
Elle reconnut Marc Lefèvre, son copain d’école. Il avait toujours la même bouille.
Les autres joueurs ne lui disaient rien.
Bertille n’était pas au comptoir, elle était dans la cuisine, à donner les ordres au cuistot pour le repas de midi.
Le petit grelot était toujours à la même place. Il faisait courir Bertille.
Quand les enfants l’agitaient et se sauvaient dans tous les sens.
Bertille ne se fâchait jamais, elle était adorable avec eux, on l’entendait dire.
– Pas de bonbons pour les drôles.
C’était leur pire punition, le lendemain tout était oublié.
Sa main prit le grelot et l’agita, tous les clients levèrent la tête aussitôt.
– j’arrive…
Elle reconnut, tout de suite cette voix qui avait bercé son enfance.
– Bonjour madame, c’est pourquoi ?
– Bonjour, madame je vous ai loué une chambre au nom de Lily Grandjean.
– Oui, je vous donne la clé de suite, je vous ai mis la douze, celle qui donne sur la place du marché.
Lily avait demandé une chambre avec vue sur la place du village.
À travers la fenêtre, Lily aperçut le maire de la commune, d’ailleurs peut-être n’était-il plus maire depuis vingt ans.
La vie avait changé et, le maire aussi sans doute.
Peu importe qu’il soit maire ou pas, le moment viendrait pour lui aussi.
– Bonjour. Peu de clients lui répondirent, il semblait en froid avec beaucoup de personnes.
Pourquoi ? Lily finirait bien par l’apprendre. Bertille l’accompagna jusqu’à la chambre.
En regardant la place, pleins de souvenirs lui revinrent en mémoire.
La décision de partir, elle l’avait prise l’année de ses dix-huit ans ; on était majeur à vingt et un ans. Elle attendrait…
Elle pensa, au jour de l’enterrement de Juliette Labarre, cette femme charmante lui avait appris à l’âge de sept ans, qu’il ne fallait pas mettre du sucre dans le café, le sucre dénature, le bon goût du café.
Depuis ce jour, Lily ne sucrait plus son café. Elle buvait du café au lait depuis son plus jeune âge. Elle n’aimait pas le chocolat en poudre.
Ce jour-là, en descendant l’allée centrale de l’église, les anciens de la commune lui parlaient en l’arrêtant.
– Bonjour ma petite Liane, comment vas-tu ? Liane était le prénom que lui donnaient les gens du pays, le diminutif de son prénom : Éliane.
– Je vais bien, et vos jambes ? elles ne vous font pas trop souffrir ?
– Non ma fille, ça va.
Elle s’inquiétait de leurs douleurs, de leur santé, les anciens l’aimaient bien.
Elle leur rendait cette tendresse.
Après avoir posé la main sur le cercueil de Juliette pour lui rendre un dernier hommage, elle revint à sa place. C’est à ce moment là qu’elle vit la femme de son frère aîné venir vers elle, avec un air à faire peur, Paulette ne lui avait pas dit bonjour, elle s’arrêta devant Liane.
– Bonjour Éliane, comment vas-tu ? sur un ton haineux.
Personne ne l’avait appelé Éliane depuis si longtemps, qu’elle marqua un temps d’arrêt.
– Ça va, merci.
La jalousie dans les yeux de Paulette faisait peur à voir. Rien ne l’empêchait d’être aimable, si ce n’est sa bêtise et son orgueil.
Elle avait sans doute oublié qu’elle avait été à l’école avec des habits rapiécés, comme tous les enfants du pays.
Lily savait qu’à partir de ce jour, elle lui mènerait une vie infernale.
Quant à son frère Robert, depuis qu’il était entré au ministère des armées, il se prenait pour Dieu le père. Une anecdote fit sourire Lily : son frère lui soutenait que Jean Jaurès avait été assassiné en mille neuf cent trente neuf.
Lily, qui était bonne en histoire, lui dit que c’était le trente et un juillet mille neuf cent quatorze au café du Croissant, par un anarchiste dénommé Vilain.
La réponse ne se fit pas attendre.
– Tu ne vas pas m’apprendre l’histoire de l’armée ça m’étonnerait.
– Non, pas celle de l’armée, mais je vais t’apprendre l’histoire de France.
La gifle claqua sur la joue de Lily.
– Je suis l’aîné.
Le droit d’aînesse était de retour…
Une chose était sûre, il ne l’emporterait pas au paradis.
À ce moment-là, le téléphone sonna, qui pouvait l’appeler ?
– Oui, allô !
– Je vous appelle pour vous demander si vous déjeunerez à midi.
– Euh, oui bien sûr, j’arrive.
C’était Bertille…
Mais quelle heure était-il ? en regardant sa montre, elle vit qu’il était treize heures dix.
Elle enfila son survêtement et descendit tranquillement les escaliers qui la menaient à la grande salle à manger.
La salle était pleine. Bertille se dirigea vers elle :
– Je vous ai gardé une place, à la table de ces messieurs.
Il y avait là trois hommes qu’elle reconnut. Son frère Robert, Jean-Pierre Labarre le fils de Juliette, le troisième était son père.
– Bonjour messieurs, bon appétit.
– Merci, madame.
Elle prit son assiette et se dirigea vers le buffet.
Une salade de pommes de terre avec harengs et oignons, elle n’en avait pas mangé, depuis son départ.
Elle se servit une bonne assiette, elle adorait ça, elle revint, près de son père.
Il la regarda s’asseoir près de lui. Quand il vit le contenu de l’assiette, elle crut voir de la tristesse sur son visage, une idée, sans doute.
– Vous aimez la salade de harengs ? lui demanda son père.
– Oui, j’aime beaucoup, c’est un souvenir d’enfance, ma mère savait bien la préparer.
– Celle-ci est bonne, c’est ma femme qui la prépare pour Bertille, ma fille Liane l’aimait, elle aussi.
Robert prit la parole.
– Allez le père, ça suffit tu te fais du mal avec tes souvenirs, je sais, ça fait vingt ans cette année.
Il est temps de passer à autre chose.
– Peut-être pour toi, ta mère et moi, on ne peut pas oublier ce jour.
Lily sentit son cœur se serrer.
Elle commença son assiette, sans rien dire.
Un petit garçon rentrait en courant dans le restaurant, en passant près du grelot, il le fit sonner à toute volée.
La réponse ne se fit attendre.
– Pas de bonbons pour les drôles.
Le petit bonhomme approcha de la table.
– Bonjour Papy, bonjour Tonton Robert, bonjour Jean-Pierre, bonjour madame, vous allez bien ?
– Bonjour mon petit loup, il est où ton père ?
Le petit garçon n’eut pas le temps de répondre que Robert prit la parole.
– Toujours aussi insupportable, tu avais besoin de sonner le grelot ?
Et toi mon pauvre Robert, toujours aussi bête pensa Lily.
– Tiens, voilà papa !
Lily vit entrer un bel homme qu’elle aurait reconnu entre mille, c’était Yann son jeune frère.
– Bonjour, tout le monde !
Bertille arriva avec une poignée de bonbons dans sa main.
– Tiens mon petit Louis, c’est pour toi.
– Merci Bertille, il la remercia en faisant claquer un bisou sur la joue de la patronne du restaurant.
Lily ne put s’empêcher de dire à Yann que son fils était poli.
La tête de l’aîné lui donna envie de rire. Il ne fallait surtout pas se laisser aller.
Le temps viendra où l’on allait bien rire.
Elle quitta la table, en saluant les personnes qui l’entouraient.
Remontée dans sa chambre, les souvenirs revinrent au galop.
Après avoir préparé la mise en scène de sa noyade, elle prit la direction de la ville, où la gare se trouvait.
Le chemin fut long, mais elle finit par y arriver vers seize heures trente.
Elle s’approcha du guichet pour

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