Viens donc danser, Collinda
172 pages
Français

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Viens donc danser, Collinda , livre ebook

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Description

Suite au décès de son père, Collinda, jeune Algonquienne, quitte le milieu rural de Maniwaki pour l’aventure de la grande ville chez sa grand-mère maternelle.
Collinda veut vivre de son métier de coiffeuse. Fière et déterminée, quoiqu’anxieuse, elle fait face tant bien que mal à l’insécurité que l’inconnu soulève en elle. D’ailleurs, un jour, un individu à l’allure louche et aux intentions suspectes l’accoste. Heureusement, un bon samaritain apparaît pour la sortir de cette fâcheuse situation. C’est ainsi que Collinda rencontre Marc. Une idylle naîtra et propulsera les deux amoureux dans une série de rebondissements qui en auraient découragé plus d’un. Leur amour sera-t-il plus fort que tout et résistera-t-il aux doutes, mensonges et peurs ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 septembre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414121106
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-12108-3

© Edilivre, 2017
Catalogue etc.
Remerciements
Chapitre 1 Le départ
Maintenant tout se bouscule dans la tête de Collinda ; elle vient tout juste d’avoir dix-huit ans, il y a deux jours en septembre.
Les menaces qu’elle faisait à sa belle-mère refont surface, sachant très bien qu’elle devra partir d’ici peu de temps. Graduée en juin dernier en coiffure, à la recherche d’un emploi pratiquement impossible à trouver à Bois-Franc, cette région rurale entre Grand-Remous et Mont-Cerf, elle n’a aucun moyen de transport pour aller travailler.
Collinda sentait la pression montée, fragile, manquant de confiance, elle se sentit tout de même prête à ce changement.
Mais depuis hier, tout se précipitait car son destin la mettait face à la réalité qui venait encore de la frapper ; il venait de lui enlever le dernier membre de sa famille… son père décédé d’une crise cardiaque, âgé seulement de quarante-huit ans.
Pendant les dernières années, Normand s’était rapproché de sa fille et lui offrait tout ce qu’elle désirait ou presque dans l’espoir de combler le vide qui les séparait. Les fins de semaine étaient leur moment ensemble. Normand ne travaillait que pour elle, négligeant ainsi sa deuxième femme qui, elle, ne s’ouvrait jamais à Collinda pour la complimenter ou lui démontrer de l’affection ou de la tendresse car Jeanine était beaucoup trop jalouse.
Car même avant que Normand ne perde sa femme, Jeanine ne se gênait pas pour lui faire des avances, ce qui faisait bien rire Hélène qui ne la prenait jamais au sérieux.
Mais Jeanine connaissait Normand depuis sa tendre enfance ayant été élevée ensemble à Bois-Franc. Elle avait racheté la terre paternelle dans l’espoir qu’un jour elle puisse enfin vivre seule avec l’homme de ses rêves. Cet amour secret tourna rapidement au cauchemar car, dans sa tête, elle ne s’était jamais imaginé de devoir payer le prix de s’occuper de Collinda afin de gagner le cœur de celui tant désiré, pendant ces dix dernières années. C’est la raison pour laquelle Collinda comptait les jours où ces fameux dix-huit ans arriverait.
Mais n’ayant pas eu le temps de savourer une seule minute seule avec lui de son vivant, elle se vengea de ce manque en lui criant sa rage sans relâche. Jeanine ordonna à Collinda de partir de la maison tout de suite après les obsèques car disait-elle : « J’en ai fait suffisamment pour toi et ce que j’ai fait, c’est uniquement pour ton père car je ne t’ai jamais aimée. Au contraire, je t’ai toujours détestée et je te détesterai toujours. »
Ces paroles blessèrent le cœur attristé de Collinda, même si au fond d’elle-même elle ressentait la même émotion à l’égard de cette femme. Alors, Collinda décida de quitter cet endroit tout de suite après la lecture du testament. Elle se doutait qu’elle n’aurait pas grand-chose car la maison et les meubles iraient sûrement à sa belle-mère. Connaissant son père, elle savait qu’il n’avait aucunes économies et peut-être même pas d’assurance vie.
Après mûre réflexion, elle remit son départ pour après les obsèques car sa belle-mère avait décidé de ne pas exposer le corps du défunt et de le faire incinérer le jour même. Et pour les quelques membres de la famille encore vivants, seulement ceux du son côté de son père étaient présents aux obsèques ; aucun du côté maternel ne s’était présenté.
Collinda avait quand même gardé contact avec sa grand-mère maternelle qui lui avait offert maintes fois de venir habiter avec elle à Montréal, et de quitter ainsi sa belle-mère qu’elle décrivait comme une folle. Elle considérait que Jeanine n’avait pas trop bonne influence sur elle et qu’elle engouffrait Collinda dans un cercle négatif.
À l’église pendant le service, Collinda écoutait le prêtre parler en parabole au moment où un déclic se fit dans sa tête : elle entendit les paroles que sa grand-mère avait prononcées à son dernier anniversaire alors que celle-ci lui proposait de venir rester avec elle à Montréal. Collinda décida alors de partir pour vivre chez sa grand-mère car, de toute façon, elle n’avait pas d’autre endroit où aller.
La nuit tombée silencieusement, elle fit sa valise et y plaça quelques vêtements ainsi que ses accessoires de coiffure et une photo de famille qu’elle glissa entre deux chandails. Elle sortit ensuite une vieille boîte de tabac du placard qu’elle s’empressa de dévisser pour en sortir deux cent dollars qu’elle avait amassés à la miette.
Nerveuse, elle ne dormit pas de la nuit attendant impatiemment le bus de six heures. Elle ne voulait absolument pas le manquer car le prochain n’était qu’à dix-huit heures. Étant donné la faible population de cette région, l’autobus ne passait que deux par jour. Assise sur le bord de son lit, elle attendait patiemment que le soleil se lève, moment auquel elle enfila ses souliers et son manteau de cuir noir. Levant les yeux, elle vit que le cadran affichait cinq heures trente.
La gorge nouée, Collinda traversa la cuisine d’un pas de souris sans rien manger. Elle ne voulait pas réveiller sa belle-mère qui était assoupie sur le canapé du salon devant l’écran de téléviseur encore allumé. Collinda tourna la poigné de la porte doucement tout en retenant sa respiration ; elle traversa la pièce et referma avec précaution, descendant l’escalier à l’extérieur sur le bout des pieds.
D’un pas rapide malgré ses jambes qui tremblaient, elle se dirigea vers le chemin et, tout en regardant au loin, elle vit une lueur métallique se rapprocher. Un grand soupir de soulagement se fit entendre. Ouf ! elle n’avait pas raté son autobus.
Collinda avait très peur de la réaction de Jeanine qui tenterait de la manipuler comme elle l’avait toujours fait. Les yeux pleins d’espoir, elle augmenta la cadence pour se rapprocher de la route. Au moment où elle faisait signe à l’autobus de s’arrêter, elle entendit Jeanine l’appeler : « Collinda ! Collinda ! Mais où vas-tu ? »
Collinda tourna la tête vers celle-ci et l’aperçut en train de lui faire signe de revenir à la maison, mais Collinda, confiante, regarda l’autobus s’arrêter.
Jeanine en colère s’écria : « Va-t-en. De toute façon, je n’ai pas besoin de toi… »
Ces paroles n’atteignirent pas le cœur de Collinda, mais il n’en fallait pas plus pour confirmer son choix et à se convaincre de monter dans cet autobus. Le sourire aux lèvres, Collinda laissait derrière elle un poids devenu maintenant trop lourd et difficile à porter.
Assise sur le banc d’autobus, regardant par la fenêtre ce fol hurlement de colère, souriante, elle se laissa emporter vers Montréal. Pendant ce voyage de trois heures, Collinda se motiva intérieurement en se répétant que cette nouvelle vie ne serait sûrement pas pire que celle qu’elle venait de laisser.
Oubliant ces souvenirs, elle partit seule avec son sac, ses économies et son journal qu’elle feuilleta dans le bus à la recherche d’un emploi. Elle y griffonna quelques adresses en prenant bien soin d’encercler les numéros de téléphone correspondant aux offres qui l’intéressaient.
Munie d’une carte de la ville, elle identifia le trajet pour se rendre aux adresses indiquées.
Il devait être dix heures en ce beau matin de septembre lorsqu’elle descendit du bus en plein centre-ville ; c’était très différent de la campagne, avec tous ces gens et toutes ces maisons, mais elle n’avait pas peur. Collinda se dirigea vers une cabine téléphonique située à l’intérieur du terminus pour appeler sa grand-mère et eut beaucoup de difficulté à l’entendre à cause du bruit des interphones. Mais après avoir raccroché l’appareil, elle se sentit rassurée et moins seule.
Sa grand-mère habitait près du terminus mais tout avait si changé en dix ans ; les édifices à bureaux et les maisons avaient poussé comme des champignons. Tournant en rond depuis quinze minutes, elle arriva enfin devant la maison de sa grand-mère, cette belle maison verte de style canadien.
Heureuse, on aurait dit que la terre tournait pour elle. Tout avait l’air si facile qu’elle se demandait bien pourquoi elle n’avait pas pris cette décision avant, de venir dans un autre monde qui était si près du sien et si différent en même temps.
Collinda resta immobile sur le trottoir, les yeux rivés sur cette vieille maison d’une quarantaine d’années. Habillée de boîtes à fleurs aux fenêtres, d’allure charmante, elle avait un cachet qu’elle n’avait pas oublié. Collinda se remémorait ses souvenirs d’enfance qui se précipitaient dans sa tête ; elle se revoyait vers l’âge de huit ans en maillot de bain, en compagnie de son grand-père, courant main dans la main sur le gazon en avant de la maison. Ensemble, ils sautaient ainsi par-dessus un petit jet d’eau sortant du boyau d’arrosage.
Elle revoyait aussi sa grand-mère qui courrait derrière eux, une serviette de plage à la main et qui essayait en vain de la recouvrir… et les rires de ses parents qui résonnaient dans sa tête comme une balade que l’on n’oublie jamais. Cette vision la fit sourire ; c’est alors qu’elle sentit pour la première fois depuis longtemps un sentiment de paix l’envahir.
Collinda avança vers la porte d’entrée et sonna. À ce moment, une petite bonne femme d’une soixantaine d’années au visage pâle et à la tête ornée de bigoudis lui ouvrit la porte. Les yeux remplis de lumières, elle lui demanda d’entrer dans la maison et lui souhaita la bienvenue chez elle. Collinda, émue, la serra dans ses bras. Éloyse indiqua à Collinda de déposer son sac près de la porte et lui demanda où étaient ses autres bagages.
Celle-ci sourit alors…
Tenant Collinda par les épaules, Éloyse la fit tourner sur elle-même : tu as si changé ma petite-fille, déjà dix ans nous ont séparées, laisse-

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