Louis-Ferdinand Céline : la manie de la perfection... !
32 pages
Français

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Description

Après avoir, dans un premier temps, reposé le problème préalable et inévitable de l’idéologie célinienne dans un précédent ouvrage (Louis-Ferdinand Céline : mort et vif... !), Jacques Joset aborde désormais l’examen de ce qui fait de Céline un des plus grands écrivains français du XXe siècle : son écriture.

à cet effet, l’auteur la compare d’abord au style de Marcel Proust, globalement considéré d’une manière dédaigneuse par l’auteur de Voyage au bout de la nuit, et en rassemblant ensuite les caractéristiques de l’écriture célinienne procurées par le Docteur Destouches à différents moments de sa vie littéraire.

L’ouvrage est une tentative originale de comprendre les raisons de l’ébranlement produit dans les lettres françaises par l’écriture célinienne, encore timide dans Voyage au bout de la nuit (1932) et radicale dans les œuvres de la trilogie allemande D’un château l’autre (1957), Nord (1960) et Rigodon (1969).

Jacques Joset est philologue hispaniste et Professeur émérite de l’Université de Liège. Ses domaines de recherches sont la littérature espagnole médiévale et des Siècles d’Or, ainsi que la littérature hispano-américaine contemporaine. Il est membre de l’Académie royale de Belgique depuis 2012.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 4
EAN13 9782803104741
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LOUIS-FERDINAND CÉLINE : LA MANIE DE LA PERFECTION… !
Jacques Joset
Louis-Ferdinant Céline : La manie de la perfection... !
Avant-lire de Pierre Somville
Académie royale de Belgique
rue Ducale, 1 - 1000 Bruxelles, Belgique
www.academieroyale.be
Informations concernant la version numérique
ISBN : 978-2-8031-0474-1

© 2015, Académie royale de Belgique
Collection L’Académie en poche
Sous la responsabilité académique de Véronique Dehant
Volume 57
Diffusion
Académie royale de Belgique
www.academie-editions.be
Crédits
Conception et réalisation : Laurent Hansen, Académie royale de Belgique
© Louis-Ferdinant Céline, François Page
Publié en collaboration avec
Bebooks - Editions numériques
Quai Bonaparte, 1 (boîte 11) - 4020 Liège (Belgique)
info@bebooks.be
www.bebooks.be

Informations concernant la version numérique
ISBN 978-2-87569-178-1
 
A propos
Bebooks est une maison d’édition contemporaine, intégrant l’ensemble des supports et canaux dans ses projets éditoriaux. Exclusivement numérique, elle propose des ouvrages pour la plupart des liseuses, ainsi que des versions imprimées à la demande.
Avant-lire
Que faire d’un monde où Céline Dion est plus célèbre que Louis-Ferdinand ?
Une célèbre querelle a jadis fait long feu chez nos « romanistes » : elle opposait les tenants de l’histoire littéraire à ceux de l’analyse textuelle. Les premiers se réclamaient de Sainte-Beuve, Brunetière, Lanson… les autres, de Proust, celui du « moi profond », ou de l’incontournable Servais Etienne, défenseur de la « philologie ». En fait, ils avaient tous raison : face au problème des relations entre la vie et l’œuvre, l’unique solution est de trouver le moyen terme. Le vice est dans l’excès et dans l’exclusive.
On se souvient de l’impérissable texte de Charles Péguy où il nous raconte les cours de « Monsieur Lanson » à Normale à propos du théâtre français. Tout y était parfaitement étiqueté, répertorié et bien en place, quand il buta contre Le Cid de Corneille. Mais laissons parler Péguy :
« Alors, c’était lui, Corneille. On essaya de quereller encore Le Cid , en appelant au secours Guilhem de Castro. Mais, tout le monde avait compris que celui qui comprend le mieux Le Cid , c’est celui qui prend Le Cid au ras du texte ; dans l’arasement du texte ; dans le dérasement du sol ; et surtout celui qui ne sait pas l’histoire du théâtre français 1 . »
Certes, mais à l’autre extrême, le fétichisme objectif de tous les structuralismes, passés et dépassés, aura pu faire lui aussi bien des dégâts. Que le texte soit un objet d’analyse et de plaisir n’empêche en rien sa contextualisation, qui ne sera là que pour le faire valoir et le servir.
Jacques Joset a donc bien fait de rejeter dos à dos les deux tendances, en les pratiquant l’une et l’autre.
Après avoir réglé, lors d’un précédent essai 2 , le soi-disant contentieux de « l’écrivain de génie parfait salaud », il ne craint pas d’historiciser le motif en évoquant les correspondances (dans tous les sens du terme) de son auteur avec Proust, son seul rival dans les lettres du temps. Puis il se livre à une analyse textuelle précise de quelques échantillons représentatifs utilisant une « poétique de Céline » lorsque la chose est possible, mais se penchant surtout, une loupe à la main, sur le texte, rien que le texte.
À ce propos, entendons-nous bien. La sorte d’argot restitué, qui constitue la langue de l’auteur, est aussi artificielle que la langue d’Homère… Si le parler de Courbevoie, pour faire simple, sous-tend tout l’ensemble, on peut dire qu’il est la « nature », mais n’oublions jamais, on le sait depuis Aristote, que « l’art imite la nature ». La prose célinienne est donc cette « imitation », fiction restitutive, laquelle recompose en une gigantesque marqueterie, parfaitement millimétrée, les multiples effets de cette langue populaire toute chargée d’onomatopées. Même s’il surjoue parfois (il est regrettable à cet égard que Luchini comme toujours en remette) l’effet de vérité est saisissant. Mais c’est un artefact . Une œuvre d’art. Pas un micro-trottoir ! Qu’il faut lire au mot à mot, à voix haute et le plus « pointu » possible. Alors, on y est : la musique s’installe et le tempo vous prend par l’épaule pour une longue marche, hors du temps…
À lire Jacques Joset on comprend à quel point la langue de Céline est méticuleuse comme un travail d’orfèvre et précise comme celui de l’horloger. Rien des raccourcis (« brachylogies »), des ruptures de construction (« anacoluthes »), des effets d’assonances (« homoïotéleutes ») voire des redites (« paronomases » ou « redondances ») ne nous est désormais plus étranger. Tout ce qui touche à l’invention verbale sous couleur de néologismes ou de mots-valises nous est dûment décrypté, souligné, valorisé.
Enfin, cette belle étude célinienne nous donne envie de reprendre la marche, ou le Voyage , souvent abrupts et qui nous font parfois le souffle court ; en tout cas, comme à lire Nietzsche, l’oxygénation roborative est toujours au rendez-vous.

Pierre Somville,
Membre de l’Académie
Après avoir dans un premier temps reposé le problème indépassable de l’idéologie célinienne en l’exprimant en termes d’anarchisme ultra-individualiste radical, d’« un tout et son contraire », d’un « prendre tel qu’il est » dans ses fulgurances comme dans ses erreurs 3 , il convient de nous pencher sur ce que, dans cette approche forcément partielle, je regrettais de laisser de côté, c’est-à-dire précisément les fulgurances de Louis-Ferdinand Céline, qui font émettre à Trotski le jugement, daté du 10 mai 1933, plus que ratifié par la postérité, sur Céline « révolutionnaire du roman », faute de délivrer à Voyage au bout de la nuit le statut de fiction conduisant à la révolution sociale que lui avait décerné une partie de la presse de gauche dès sa parution en 1932 ...

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