Maud et Mathis , livre ebook

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Mathis, un banquier trentenaire, tombe sous le charme de Maud, une séduisante veuve sexagénaire. Lui qui n’a jamais connu de grande passion s’éprend follement de cette femme si distinguée et comme préservée des affronts du temps. Cette relation fusionnelle va progressivement conduire Mathis, le si raisonnable Mathis, à tuer pour présever son bonheur. Mais le banquier n’est pas au bout des surprises que lui réserve l’énigmatique Maud, et ces surprises l’entraîneront loin, très loin de son quotidien… Ce roman est à l’image du couple peu commun (un raisonnable banquier helvète et une sexagénaire sensuelle et énigmatique) qu’il met en scène: étonnant, déconcertant, servi par un humour ravageur, tenant autant du roman noir que de la description d’une passion d’exception, il ne laissera aucun lecteur indifférent.
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Nombre de lectures

16

EAN13

9782748352917

Langue

Français

Maud et Mathis
Françoise Thibaut Maud et Mathis
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0114473.000.R.P.2009.030.40000 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2010
Chapitre 1 C’est fascinant : elle extrait ses mains gantées de leurs étuis de chevreau gris, étroit et brillant, en tirant sur le bout des doigts, un à un, de manière lente, élégante et mé-canique. La main gauche d’abord : le petit doigt, puis l’annulaire, le majeur, l’index et enfin le pouce. Posément, puis elle étale le gant vide sur ses genoux et le lisse, le rendant plat comme une sole. Le manège recommence avec la main droite, jusqu’à ce que le gant rejoigne son camarade, sur la jupe de tweed gris, tandis qu’elle débite son identité après un désinvolte « bonjour cher monsieur » Il regarde, fasciné. Il regarde ce lent manège précau-tionneux. Son regard est tellement fixé sur les gants posés sur la jupe, maintenant aplatis et soigneusement pliés, sous la main de leur propriétaire, qu’elle se croit obligée de donner une explication, davantage destinée à rompre le silence qu’à vraiment expliquer. — Je porte toujours des gants en ville, tout est telle-ment sale et poisseux… et cela protège des microbes qui s’accrochent aux mains… — Vous avez raison. Il s’est repris, se redresse sur son fauteuil de bureau, la regarde bien en face, droit dans les yeux, comme on le lui a appris lors de sa formation d’agent bancaire : il paraît que cela met le client en confiance, et qu’après un coup d’œil pareil, il vous confie toutes ses économies, même celles qu’il n’a pas encore, sans barguigner. Mais il n’a jamais pu vérifier vraiment cette affirmation ; le métier est plutôt difficile, il trouve, et les miracles sont rares.
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C’est un assez beau gars, bien baraqué mais sans excès. D’après ce qui émerge au-dessus du plateau de son bureau, il doit être assez grand, mais pas trop : un mètre quatre-vingt-deux ou trois, elle pense, en le regardant, attendant la suite. Il n’est pas mal, mais ne casse pas des briques : tout en ce garçon est modéré, mesuré : il a un bon sourire, un menton moyennement volontaire, pas du tout à la Mi-chael Douglas (ça rend antipathique), un nez moyen mais bien droit, un front lisse et mesuré lui aussi, des cheveux châtain clair, légèrement ondulés, souples plutôt ; ce qu’il a de plus remarquable, ce sont ses yeux, d’un velours bleu intense, et ses mains, longues et soignées qui évoquent le joueur de guitare ou de piano. Elle a envie de lui demander s’il fait de la musique, mais elle se retient : c’est bien trop tôt ; ce sera pour une autre fois, s’ils se revoient. — Que puis-je pour vous, madame ? La voix est plaisante, dans une tonalité de dièse, ni trop haute, ni trop basse, et le phrasé est calme, rassurant, des-tiné à faciliter le dialogue. — Eh bien voilà… Elle pépie avec distinction, articulant elle aussi de ma-nière à être comprise sans difficulté, posée sur le bord du fauteuil dans une attitude légèrement tendue, mais sans angoisse : juste le souci d’être intelligible de bout en bout. C’est une petite femme, à la charpente menue, aux pro-portions gracieuses, dans la soixantaine, peut-être, qui a dû être vraiment ravissante – dans le style précieux Tanagra – lorsqu’elle était jeune. Elle a encore un charme réel, pres-que fou, fascinant, qui lui sert – elle en est parfaitement consciente, exercée comme elle est – à obtenir tout ce qu’elle veut. La peau est rosée, saine, sans maquillage, pense-t-il, le regard limpide, la bouche douce, souriante même quand elle parle, le petit nez est « mutin » comme on disait autrefois ; le dessus des mains, qu’il voit forcé-ment, posées sur les gants, n’est pas attaqué par l’âge ; elle est mise avec soin, en vrai tweed, en vrai cachemire, en
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