Mohamed Ier, empereur des Français
188 pages
Français

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Mohamed Ier, empereur des Français , livre ebook

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Description

2096, la France est devenue terre d’Islam. La charia est promulguée, les hommes sont barbus, les femmes sont voilées.



Le très ambitieux et très rusé ministre de l’Intérieur, Abdelaziz Rahmani, s’étant aperçu de la faiblesse du jeune empereur Mohamed, a ourdi un complot pour renverser le Premier ministre et prendre sa place. À cette fin, il manipule comme autant de marionnettes sa maîtresse, souvent à moitié nue, son épouse, toujours enveloppée dans son niqab et bien d’autres personnes.



Pendant ce temps, les jeunes étudiants Jean-Marie et Aïcha voudrait bien filer le parfait amour mais la police des mœurs les en empêche. Et ils sont vite rattrapés par la révolution.



De l’action, de l’amour, des intrigues de palais et des barricades, un roman à lire avec humour !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 mars 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334068116
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-06809-3

© Edilivre, 2016
Chapitre premier
Un matin triste et pluvieux de février 2096, un jeune homme prénommé Mohamed se recueillait, seul, dans le mausolée de Clichy-sous-Bois.
Le bâtiment avait été érigé à la gloire de son grand-père, le premier musulman empereur des Français, au lieu même de la victoire décisive de ses armées sur les dernières forces de la République. Sa base octogonale et ses hauts murs renforcés par de massifs pilastres lui conféraient l’apparence austère d’une forteresse imprenable. Sur le fronton, une large inscription gravée rappelait que le conquérant avait déclaré tout le pays « terre d’islam ». Heureusement, quelques arabesques qui s’enroulaient sur la façade, la belle et large coupole dorée qui s’élançait vers le ciel et les quatre élégants minarets qui entouraient cette dernière donnaient au monument une touche de raffinement et de spiritualité. On y pénétrait par un porche en arc brisé dont l’ouverture large et franche semblait souhaiter la bienvenue au visiteur à l’âme emplie de paix.
À l’intérieur, le jeune homme pleurait et ses sanglots résonnaient dans le vaste espace géométrique et froid. Au milieu, le regard se fixait aussitôt sur un tombeau tragique et formidable : un massif sarcophage de marbre noir et luisant, austère et à peine agrémenté de quelques moulures aux arêtes saillantes. Surélevé par une dalle grise, il était en outre ceint de deux rangées de grosses chaînes en fonte supportées par de forts piliers. Et, en le voyant, on ne pouvait s’empêcher de redouter que le magnifique guerrier n’en sortît soudain, cuirassé, armé et furieux, pour répandre sur le monde sa sainte colère. Il baignait dans une lumière diffuse et multicolore qui tombait de vitraux étroits et placés en haut des murs. Cette unique concession faite à l’architecture française traditionnelle faisait scintiller les lettres d’or gravées sur sa face avant : «  Mohamed I er , empereur, 2015-2076  ».
Mais son petit-fils ne regrettait pas cet aïeul qu’il n’avait jamais connu et ses regards évitaient même la sépulture effrayante qui paraissait prête à l’écraser. À la vérité, il tournait son visage et adressait ses pleurs à une petite stèle blanche dressée tout à côté, neuve, et dont l’extrême modestie respectait la volonté de celui qui l’habitait désormais. Elle portait l’inscription suivante : «  Ibrahim le Débonnaire, 2040-2096 » . C’était son père qu’on avait enterré là quelques heures plus tôt.
Les hommes qui avaient respectueusement inhumé la dépouille devant lui et l’avaient ensuite recouverte s’étaient rapidement retirés et on l’avait laissé seul avec son chagrin.
Il resta de longues minutes accablé, puis ses larmes cessèrent leur flot et ses soupirs diminuèrent. Alors, reprenant un peu ses esprits, il se demanda ce qu’il avait à faire désormais. Le Premier ministre avait organisé minutieusement les cérémonies de ce jour de deuil et, jusque-là, il s’était laissé conduire docilement. Il entendit derrière lui la rumeur sourde d’une armée silencieuse et son devoir lui revint en tête. Une vague envie de continuer à pleurer le retint encore quelques minutes puis, finalement vaincu, il céda. Il adressa un dernier geste à celui qui l’avait élevé et qu’il avait tant aimé, puis quitta le mausolée la tête basse et les pensées confuses.
Dehors, sur la place, avaient été rassemblés les cavaliers de la garde impériale, en grand uniforme et coiffés d’un casque à crinière, les élèves de Polytechnique, ceux de Saint-Cyr et ceux de l’École navale. Lorsqu’il le vit sortir et s’arrêter au milieu d’eux, le général qui les commandait brandit son épée et s’exclama : « Vive Mohamed II, empereur des Français ». Et tous les soldats, présentant leurs armes, répétèrent ce cri trois fois.
Les quelques badauds qui s’étaient attroupés malgré le froid et la pluie applaudirent et ovationnèrent à leur tour le nouveau souverain. Mais ce dernier ne put s’empêcher de tourner la tête vers sa mère et ses sœurs qui, en larmes elles aussi, se tenaient dans un coin de la place, près des ministres mais loin de lui. On approcha un véhicule militaire et il fut emporté vers la capitale, définitivement prisonnier du pouvoir.
Le reste de la journée fut rempli de cérémonies interminables. Les Parisiens eurent droit à un beau défilé. Puis le jeune homme, à l’Élysée, reçut de bonne grâce les félicitations des chefs d’État étrangers et celles de son propre gouvernement ; il lui fallut entendre encore les serments de fidélité des fonctionnaires et des magistrats et prononcer en retour de longs discours qui ennuyaient tout le monde et qu’un obscur conseiller lui avait rédigés. Par chance, la seule chose qu’il connaissait de sa charge écrasante était précisément les obligations protocolaires. Naturellement à l’aise dans ce domaine très particulier, il avait même, un an plus tôt, rédigé un petit manuel de savoir-vivre à la cour qui avait été remarqué. Aussi parut-il toujours patient, souriant et cachant le mieux qu’il pouvait sa détresse à ses interlocuteurs.
Enfin, il signa sans le lire le décret qu’on lui présenta et qui instaurait un mois de deuil national. Et, le soir venu, il demanda à ses secrétaires de ne point trop encombrer ses journées et de laisser les hommes que son père avait nommés diriger le pays.
Et il sembla que tout continuerait comme avant. Le Premier ministre, Oussama Benaissa, d’un tempérament fourbe et rusé, ne savait que trop comment profiter de l’incapacité du nouvel empereur. Déjà, pendant les dernières années du règne d’Ibrahim, à mesure que le souverain, malade, perdait ses forces, il avait habilement et patiemment pris tous les pouvoirs. Désormais, il ne doutait pas qu’il continuerait de gouverner le pays sans partage. Dans les jours qui suivirent, il s’efforça donc, sans vergogne, de remplir le moins possible l’agenda du jeune empereur, laissant ce dernier loin du pouvoir. Et, dans les couloirs de Matignon, il peinait à dissimuler un grand sourire satisfait.
Mais le ministre de l’Intérieur, Abdelaziz Rahmani, dévoré par l’ambition et qui se savait brillant, feignait la tristesse, au contraire, afin de ne point se révéler. Et souvent, les yeux mi-clos, seul dans son bureau, il ruminait les divers plans qu’il avait imaginés pour renverser son aîné et prendre sa place. Sa remarquable intelligence, son sens instinctif de la psychologie et son désir bestial du pouvoir lui avaient fait concevoir une machinerie compliquée, mais dont l’un des rouages ne manquait pas d’audace : mettre sa propre maîtresse dans le lit de l’empereur.
En effet, Mohamed II, âgé de vingt ans, n’était ni marié ni fiancé et on ne lui connaissait pas même de petite amie. Or, il avait clairement hérité du tempérament jouisseur de son père et il serait aisément subjugué par la première beauté qui lui ferait découvrir les joies et les transports de l’amour.
Pressé, comme à son habitude, Rhamani, qui connaissait les femmes, s’occupa de celle qu’il voulait donner au nouveau chef de l'État dès les premiers jours du deuil national.
C’était une très belle Normande à peine sortie de l’adolescence et qui s’appelait Geneviève Lanville. Il l’avait rencontrée quelques semaines plus tôt, dans une de ces innombrables réceptions qui rythmaient la vie politique du pays. Elle lui avait été présentée par un photographe de ses amis et le ministre avait été aussitôt séduit par la poitrine opulente et les hanches arrondies de cette magnifique blonde. Celle-ci, réciproquement, s’était montrée fascinée par le chef de toutes les polices de France. Obtenir un numéro de téléphone, puis un rendez-vous avait été un jeu d’enfant pour le séducteur qui vola ainsi sa conquête au vaniteux qui avait eu l’imprudence de la lui montrer.
Évidemment, dévoré par sa manie d’espionner tout le monde, il n’avait pas manqué de demander à ses services de lui fournir rapidement le plus de renseignements possible sur elle. Et leurs conclusions le satisfirent : elle n’était ni une terroriste ni une militante d’un parti subversif, mais simplement une jeune fille de bonne famille, brouillée avec ses parents. Afin de subsister, elle était montée à la capitale et, n’ayant trouvé aucun travail, elle avait accepté de devenir modèle. Elle posait nue et semblait destinée à une carrière de courtisane. Mais Rahmani avait mieux à lui proposer.
Afin de s’assurer de sa fidélité, il lui offrit des robes et des bijoux, mais surtout, il la logea aux frais du contribuable dans un appartement plus grand et plus joli que celui où elle habitait seule. Et il lui donna même une gentille somme d’argent, prélevée sur les fonds secrets de son ministère, pour ce qu’il appelait ses « frais de bouche ». Le montant se révélant égal au salaire minimum payé en France, la jolie blonde se sentit incapable de refuser désormais quoi que ce fût à son généreux amant.
Mais, si elle s’était aussi posé des questions, elle n’eut pas le temps de leur donner des réponses. En effet, le mois de deuil décrété en l’honneur de l’empereur Ibrahim toucha bientôt à sa fin et Rhamani lui annonça alors qu’il envisageait de rompre leur liaison. La jeune femme en fut surprise, mais non peinée, car l’ambitieux politicien, à l’emploi du temps surchargé, ne dormait chez elle que quelques heures chaque nuit et les trente ans qui les séparaient commençaient de lui peser. En revanche, elle s’inquiéta aussitôt de son avenir. Privée de logement et de subsides, elle devrait trouver un travail ou séduire un autre protecteur. Mais le comploteur ajouta que, pour se faire pardonner, il l’invitait au bal donné par l’empereur. Elle écarquilla ses yeux.
« Mohamed II n’a que vingt ans, expliqua

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