Moi, Batsinguli
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Description

Batsinguli Nado, 25 ans, vient d’un pays d’Afrique, le Mbatsi. Il habite à Awune, la capitale. Attentif, méticuleux, fantasque, il poursuit des études littéraires et décrit une année charnière dans sa vie : celle où il se convertit au christianisme. Mais c’est aussi le moment pour lui de voir ses fiançailles annulées par Nelle. Heureusement, grâce à la lecture des textes bibliques et son implication auprès de son Église, la vie reprend son cours. Il va d’ailleurs y rencontrer son prochain amour, Précieuse Esther. Ses études et son implication religieuse ne l’empêchent pas de travailler, en tant que serveur dans une clinique, instituteur, ou encore agent de nettoyage à l’aéroport international. À la fin de son master, il cherche désespérément un directeur de thèse, intéressé par son sujet de prédilection : l’homosexualité dans la production littéraire contemporaine. C’est en tant que pizzaiolo qu’il verra sa candidature acceptée par une université française et que son rêve deviendra réalité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 décembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334205337
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-20531-3

© Edilivre, 2017
Dédicace


A Alphonsine BOUROBOU, ma mère, qui m’inspira le goût de l’écriture dès ma tendre enfance.
Exergue



Jésus leur dit : Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif.
Jean : 6v.35
La crainte de l’Eternel est le commencement de la science ; les insensés méprisent la sagesse et l’instruction.
Proverbes : 1v.7
Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi.
Galates : 6v.7
Prologue
J’ai vu des choses ici-bas. Du haut de mes vingt-cinq ans, j’ai vu et entendu des choses. Tant déshonorantes que merveilleuses, tant humiliantes que honteuses, tant importantes que dangereuses, tant asphyxiantes que scandaleuses !!! Eh oui, j’ai aussi vécu des choses. J’ai également dit des choses (et nous nous repentons au passage), également fait des choses, également subi des choses, également permis des choses. Les humains m’ont parfois fait faire certaines choses (nous leur pardonnons pour cela). Récapitulons : j’ai vu, j’ai vécu et j’ai entendu tant des choses. J’ai dit, j’ai permis et j’ai subi tant des choses. J’ai fait et l’on m’a fait faire tant des choses !
Que dire de celles que nous avons délibérément et malencontreusement perdues, de ces personnes aussi que nous avons parfois et publiquement déçues, de ces promesses généralement non tenues, de ces accusations soigneusement entretenues, de ces individus malicieusement promus, de ces flemmardes financièrement charnues, de ces faux serviteurs puissamment revêtus, de ces amitiés faussement maintenues, de ces mensonges jalousement répandus, de ces hommes arbitrairement déchus, de ces vieillards journalièrement dépourvus, de ces femmes ordinairement décousues, de ces enfants abusivement battus, de ces bienfaitrices malheureusement disparues, de ces diplômés finalement ambigus, de ces Ecritures volontairement et inconsciemment méconnues ???
Que ceux qui ont des oreilles pour entendre entendent ce qu’un cœur contrit et brisé (le mien, bien entendu) déclare et confesse en l’honneur de la Justice et de la Vérité. Donc pour avoir dit, vu, fait ; subi, entendu, refait ; permis, vécu et défait des choses, il devient urgent pour moi de vous entretenir à ce propos. Une sorte de devoir de mémoire que je reconstitue aujourd’hui ou que je tenterai de reconstituer car il n’est pas toujours aisé de se livrer aux autres. Ce faisant, je parlerai aujourd’hui comme si jamais je ne parlerais plus. Comme si ces instants étaient les ultimes. Comme si aucune autre occasion ne me serait plus jamais donnée pour le faire. Comprenons que la confession vient d’être faite : il s’agira de dire la vérité et de rendre justice, de dire (je le répète) la vérité et de rendre justice, mesdames et messieurs !!!
Le séminaire qui bouleversa une vie
Noé est une petite assemblée chrétienne que je nomme aussi, pourquoi « je », d’accord, que nous nommons PDF. PDF comme Pierre De Feu ? PDF comme Parti Des Flemmards ? PDF comme Parmi Des Faux ? Ou tout simplement PDF comme Parmi Des Fossoyeurs ? Admettons le premier PDF, donc comme Pierre De Feu, même si j’aurais préféré PDF comme Personnes Déguisées en « Frères ».
Je suis un habitant d’ Awune 1 , petite ville côtière comptant plus de neuf cent soixante-quinze mille trois âmes, (soit 975 003 habitants). Celle-ci est la principale ville de ce pacifique et minuscule pays envahi par non seulement des désordres mentaux ambulants (c’est-à-dire des tueurs ou briseurs de destinées) mais également par des pervers narcissiques, ces égoïstes que l’on ne compte plus. Mbatsi , pays natal. On appellera les habitants de celui-ci les Mbatsiardes et les Mbatsiards. Sa superficie est de 314 087 km². Ce pays, dont nous parlons, est strictement situé dans la partie australe de l’ancien continent : berceau de la bêtise humaine ou par euphémisme, préférez “Berceau de l’humanité”.
On m’appelle Batsinguli. Batsinguli Nado, pour être précis. Nado avec ‘‘o’’ et non avec ‘‘a + u’’, et qui donne par exemple Nadeau. (A ne pas confondre avec Alain Nadeau ou Maurice Nadeau, ces passionnés de littérature). J’ai 25 ans, soit un quart de siècle. Je suis un jeune homme attentif (très attentif), méticuleux (je le suis encore davantage) et fantasque (allez consulter vos dictionnaires !) J’ai une vingtaine de frères et sœurs, cousins et cousines y compris. Je suis le cinquième enfant de ma mère et son premier garçon. J’ai passé les cinq premières années de mon enfance au sein d’une famille normale car, j’avais mon père et ma mère, des frères et des sœurs aussi, sans oublier Grand-mère. Tous m’entouraient et m’inondaient de sollicitude. Nous étions une dizaine d’âmes dans cette petite barque qu’était notre famille immédiate. Mais mon père fut, malheureusement et prématurément, le premier à la quitter. Faussant la compagnie à ma mère, et de surcroît avec une énième vie en elle. Mais à cet âge, comment pouvais-je mesurer l’étendue de cette plaie béante qui s’ouvrait ? Avais-je même le temps de me soucier de ce qui se passait ? Loin de là. Seulement, la conséquence de cette disparition m’atteindra plus tard, j’ai envie de dire quelque part, là où les autres jeunes de mon âge répétaient incessamment « papa » et que le « oui » coïncidait, tandis que chez moi, mon « papa » était toujours suivi d’un immense silence et une occasion qui mélancolisait et turlupinait toujours ma mère. N’eût été l’indispensable et salvatrice présence de Grand-mère, Mââm, aurait sans doute connu d’autres moments encore plus rudes. Oui, c’est vrai, Grand-mère a été à la fois « l’époux » de notre mère, donc notre « père », et a priori notre grand-mère. Elle a été présente partout : lorsqu’il fallait consoler notre mère ou la soutenir, elle a su le faire en mère responsable, vertueuse et digne ; lorsqu’il fallait nous nourrir, nous élever, nous soigner (avec les diverses plantes naturelles dont elle en maîtrisait la science), nous scolariser ou nous éduquer, elle n’en avait pas failli. Elle avait assumé et surtout bien assuré son rôle de grand-mère et sa casquette « d’époux et de père » ! Un instant. Arrêtons de remuer le passé, veux-tu, car il nous tourmente et concentrons-nous sur le présent qui, demeurant la seule donnée temporelle réelle, fortifie et occasionne cette flamme imbibée d’un vouloir dire franc et mesuré. Je suis nostalgique, cher ami. Vous m’excuserez pour ces quelques minutes prises lors de ma présentation, celle-ci était nécessaire, voire cruciale pour une meilleure compréhension de tout ce qui suivra.
Je suis un jeune homme sérieux. ‘‘Sérieux’’, dans tous les sens du terme. Je mesure un mètre soixante-sept (soit la taille normale d’un être humain, c’est selon) et je pèse soixante-sept kilos au moment où j’écris ces mots. (C’est toujours bien de le préciser car ce poids demeure inconstant et changeant !) J’ai un corps plutôt svelte. Je pourrais être confondu à une noix de coco, c’est-à-dire noir à l’extérieur et blanc au-dedans, si tel est le cas, c’est à juste titre. Ce que je fais dans la vie ? Ou ce que j’ai fait dans ma vie ? Ou tout simplement ce que je compte faire de ma vie ? Je suis un jeune homme sérieux (c’est la dernière fois que je vous le répète). Attentif. Méticuleux. Fantasque. Ordonné. Les gens disent que je suis intelligent parce que j’ai fait des brillantes études, notamment universitaires. Dans quel département étais-je déjà ? Dans la Weltliteratur . La littérature générale et comparée, soit des études littéraires ou de Littérature, ou encore les études de Lettres, tout simplement. Lettres comme Lettres Modernes. Nous autres, hommes de Lettres, nous ne sommes pas aimés du plus grand nombre. Les gens disent, dès qu’ils nous voient, quoiqu’en riant ou en ironisant que les ‘‘littéraires sont des éternels sentimentaux et qu’ils ne sont bons que pour les livres’’. Conception plutôt surannée et niaise, à mon sens. Ils disent de nous que nous lisons beaucoup (chose plutôt positive !), que nous avons toujours le nez fourré dans les livres, que nous parlons beaucoup, que nous sommes des gros flemmards ( comme si lire était chose aisée sans passion et sans volonté ), que nous sommes des vrais illusionnistes et je ne sais quoi d’autre. Ils ne disent jamais que si nous lisons beaucoup c’est parce que nous écrivons aussi beaucoup. Ils ne disent jamais que nous participons puissamment à la construction de la société. Ils ne diront jamais que les plus grandes révolutions des siècles passés et du siècle présent sont aussi l’œuvre des littéraires. Ils ne voudront jamais admettre que nous dénonçons beaucoup à travers les livres, que nous proposons beaucoup dans ces livres et que nous innovons largement à chaque sortie d’un livre… Nous y reviendrons.
Assez parlé de moi. Désolé, mais comprenez que c’est difficile de taire tous ces propos insensés qu’on nous lance au visage au quotidien. Allons maintenant sur ce qui est à l’origine de ma venue ici. Enfin !
En fait… « Arrête ! arrête ! ne recommence pas. Tu ne vas pas commencer ton propos par ‘‘en fait’’, quand même ! Tu as dit que tu avais des choses à dire, lesquelles ? » Bien sûr que j’ai des choses à dire ! Bien sûr que j’ai envie de dire et de tout dire, d’ailleurs ! Bien sûr que je suis venu pour parler ! Et comme vous avez hâte de m’entendre, allons à l’essentiel !
Nous étions en 2006, année où tout avait basculé dans ma petite existence. 2006, fut l’année carrefour. Mais aussi l’année des rencontres et surtout, l’année du ‘‘Grand rendez-vous’’. C’était au mois de décembre, le vingt et un, ce me semble, que je fusse saisi d’une f

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