Musique !
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Description

Christophe, magnat de l’internet, est en proie à un déséquilibre devenu trop important entre une vie professionnelle plus que réussie et une vie personnelle plus que ratée.
Il est également musicien amateur, depuis toujours. Alors, après une ultime goutte d’eau qui fait déborder le vase de ses échecs sentimentaux, il décide de créer un groupe dans l’espoir de redonner un sens à sa vie. Il rassemble un batteur, véritable magicien des baguettes, une bassiste de talent et un génie des claviers. Il y a également Stéphanie, qui deviendra vite la voix du groupe.
Christophe mène cette aventure sans carte ni boussole, mais avec la complicité indéfectible de sa sœur et les clins d’œil de son vieil ami jazzman, Henry.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 avril 2014
Nombre de lectures 2
EAN13 9782332703941
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-70392-7

© Edilivre, 2014
Samedi soir, 22h30. Une scène mythique face à cinquante mille personnes. Les artistes sont dans leurs loges, épuisés. Ils sont épuisés mais heureux d’avoir tout donné à leur public dont on entend encore les clameurs dans le stade qui se vide lentement. C’était un concert exceptionnel.
Chapitre 1 Quand le déséquilibre menace…
Une adresse renommée, celle d’un grand restaurant parisien.
L’établissement est luxueux et la table exception­nelle. La salle est pleine et, pourtant, l’atmosphère est feutrée. Normal, il y a de la place entre les tables et n’entre pas qui veut ici. Il ne suffit pas d’avoir le portefeuille bien garni pour pouvoir être accueilli le temps d’un repas. L’établissement tient farouchement à sa réputation de sanctuaire pour la préservation de l’excellence culinaire associée à l’art de vivre à la Française. L’attribution des places se passe un peu comme à l’Académie française. Il faut attendre qu’un siège se libère, généralement pour une cause définitive, puis être coopté par les habitués avant d’être accepté dans le saint des saints. Chez « Haudevent », du nom du magicien des saveurs qui règne sans pitié sur ses brigades de cuisine et de salle, aussi efficaces et talentueuses l’une que l’autre.
Les mets sont d’un tel raffinement que des émotions visuelles et olfactives naissent dès l’arrivée des plats. Elles se renforcent d’une composante gustative majeure dès la première bouchée, montent en puissance à chacune des suivantes jusqu’à atteindre leur paroxysme lorsqu’une gorgée d’un vin magnifiquement choisi vient ajouter sa note à la dégustation. Il n’est pas rare qu’elles ne s’éteignent que des heures après que l’on ait quitté l’endroit.
Bien entendu, l’extériorisation sonore des émotions n’a pas cours en ces lieux. Pas de pâmoison à grands coups de « haaa » ou de « hôôô », même les « hummm » inévitables se doivent d’être les plus discrets possibles. Mais les expressions, pourtant contenues, sur les visages des convives finissent toujours par trahir leur ravissement intérieur.
Un couple est à table pour dîner. Les plats et les vins, soigneusement sélectionnés sur la carte avec les conseils du maître d’hôtel et du sommelier, sont un enchantement pour les palais expérimentés. Pourtant, l’ambiance est froide. Inexistante serait plus juste. C’est ça, en fait, il n’y a aucune ambiance. La jeune femme rompt le silence :
– C’est tout simplement exquis !
– En effet, répond l’homme en s’essuyant délicatement les lèvres une fois sa bouchée avalée.
– Tu as fait un excellent choix mon chéri, renchérit-elle en espérant relancer la conversation.
La réponse tarde un peu, on ne peut plus laconique.
– Ravi que ça te plaise.
Le dîner se poursuit ainsi, ponctué d’échanges simples et sans intérêt.
« C’est tout simplement exquis, tu as fait un excellent choix », Christophe n’entendait que ce genre de banalités depuis le début du repas. Chacune de ses tentatives pour sortir du registre extatique s’était soldée par un échec déprimant. Il n’avait pourtant pas tenté l’impossible en ouvrant un débat sur la relance par l’investissement ou par la consommation ! Il souhaitait juste amener Vanessa à se dévoiler un peu plus pour cerner sa personnalité, ses opinions, sa culture. Il estimait d’ailleurs sa démarche légitime vis-à-vis d’une femme qui se voyait déjà lui passer la bague au doigt alors même qu’ils ne se fréquentaient que depuis trois semaines. Encore aurait-il fallu qu’il y ait quelque chose à dévoiler, et ce repas fut un excellent révélateur du néant soigneusement caché derrière le vernis et les apparences. Et puis cette façon de l’appeler « mon chéri »… Sans commentaire !
Il en fut pour ses frais. Au moins avait-il pris plaisir à déguster de nouveaux plats à cette table qu’il affectionne particulièrement. Mais le plus douloureux pour lui resta sans doute qu’il avait voulu y croire cette fois, une fois de plus, une fois de trop, et qu’il n’y croyait plus. Plus du tout !
La froideur hivernale piquait à vif quiconque osait mettre le nez dehors. Naturellement gentleman, il raccompagna la belle au pied de chez elle, la laissa avec un sourire navré et rentra chez lui. Seul. Tout seul.
Il s’enferma dans la pièce dédiée à la musique et joua toute la nuit.
Amateur de guitares, Christophe les collectionne de la classique à la folk en passant par toutes sortes d’électriques. Certaines ont même été caressées ou brutalisées par les doigts experts d’artistes connus. Mais s’il aime les collectionner, il adore en jouer, depuis toujours. Plus qu’un loisir, c’est pour lui un moment privilégié pour se ressourcer et connaître des sensations à la fois apaisantes et fortes que seule la musique peut déclencher. Enfin pour lui. Comme le jacuzzi ou le saut à l’élastique pour d’autres.
Il alla se coucher vers 6 heures du matin, épuisé, mais la tête à nouveau sur ses épaules, en partie lavée de la grande désillusion de la veille.
À quelques pâtés de maisons, Stéphanie était levée depuis quelque temps déjà. Elle s’apprêtait à sortir pour rejoindre son lieu de travail, à pied.
Jolie jeune femme, elle n’est pas dans les standards plastiques des magazines de mode, mais a ce charme, cette beauté simple et inexplicable, qui accrochent le regard, même furtivement, du passant qui la croise. Malheureusement pour elle, une véritable timidité maladive la cantonne à la solitude et à son emploi de serveuse dans une brasserie des beaux quartiers.
Une enfance heureuse avec des parents attentionnés, attentifs, peut-être trop tant ils souhaitaient donner à leurs enfants tous les atouts pour réussir. L’adolescence, la peur de décevoir qui tétanise devant les copies d’examen, qui fait qu’on ne tente plus rien pour ne plus risquer l’échec, et qu’on se replie sur soi… Les causes de son mal, pesant, ne sont plus très claires dans sa mémoire, mais les conséquences, elles, sont bien là !
Heureusement pour elle, une passion la porte depuis sa plus tendre enfance : le chant. Elle a une voix extraordinaire, capable de produire des sons purs comme le diamant, ou éraillés tout droit sortis des tréfonds d’un saloon enfumé, et avec laquelle elle est à l’aise aussi bien dans les registres feutrés sensuels que cuivrés brillants.
Elle s’y adonne de préférence chez elle, dans son petit studio sous les combles, ou lorsqu’elle se croit seule, hors de portée d’oreilles indiscrètes. C’est là sa façon de s’évader de son quotidien. Elle a bien imaginé prendre des cours, mais n’a jamais osé pousser la porte d’un professeur. Quant à tenter une carrière, bien sûr qu’elle en a rêvé, mais elle sait maintenant que ça ne sera jamais plus qu’un rêve. Alors elle chante pour elle, et parce qu’il faut bien une exception pour confirmer la règle, elle chante quelques fois avec un couple d’amis musiciens qui vivent dans le quartier.
Sa vie sentimentale est à l’image du chant. Elle se trouve quelconque, en toute fausse modestie comme bon nombre de ses semblables, même si elle voit bien qu’elle ne laisse pas les hommes indifférents. Mais plus encore que son jugement lapidaire sur ses atouts physiques, c’est bien sa timidité qui fait barrage à son épanouissement sentimental. Ceux qui ont osé faire un premier pas en ont subi les conséquences. L’aventure, lorsqu’elle est allée plus loin qu’un simple échange de politesse, n’a jamais duré.
Ainsi va sa vie.
6h30, Stéphanie prend son service au « Méditerranée », une brasserie particulièrement bien située dans l’un des plus beaux quartiers d’affaires de la capitale. L’établissement voit affluer tout ce que la place compte de jeunes cadres dynamiques. Défilé de fourmis en costumes sombres et chemises claires, donnant tous l’impression d’être investis d’une mission divine dont l’objectif suprême est de refaire le monde. Certains en sont même sûrement persuadés ! Alors face à l’enjeu et à l’urgence de la situation, ils courent. Ils courent pour gober leur café, pour avaler leur sandwich ou engloutir leur steak frites. Pour laisser un pourboire aussi…
Heureusement qu’il se trouve quelques exceptions dans cette foule pour rompre l’uniformité monotone. D’un côté, il y a les piliers de comptoir invétérés, fonds de commerce de tout débit de boisson digne de ce nom, qui refont le monde à leur manière en commençant par astiquer le zinc toute la journée. De l’autre, il y a les touristes qui viennent observer les fourmis d’ici pour les comparer à celles qui courent dans leur pays. Et pour prendre en photo les piliers de comptoir, statues contemporaines qui devraient être inscrites au registre du patrimoine Français.
Et il y a ceux qui font le monde.
Ce qui fascine le plus Stéphanie, c’est leur regard. Généralement perçant, d’acier ou de braise, il est, selon elle, le seul vrai signe extérieur de l’intelligence supérieure.
Ces personnages hors du commun devancent le temps et écrivent l’histoire, ils n’ont donc pas besoin de courir. Alors quand ils viennent ici, ils savourent leur café, dégustent plat et dessert du jour, et prennent même le temps de déposer un pourboire.
Ils ne sont, bien entendu, pas nombreux. La pratique quotidienne de l’intelligence supérieure n’est pas un sport de masse. Ils ne viennent pas régulièrement, non plus, préférant sans doute leurs vastes bureaux pour prendre leur café et les tables étoilées pour déjeuner. Stéphanie se demande toujours, d’ailleurs, ce qu’ils peuvent bien venir faire au « Méditerranée ». Ont-ils besoin de se fondre dans la masse pour « disparaître » du devant de la scène l’espace d’un instant ? Essaient-ils de garder contact avec le quotidien des fourmis pour ne pas se dé

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