Mythomania sur le Net
134 pages
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Mythomania sur le Net , livre ebook

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Description

Ana est une prof à l'approche de la cinquantaine qui s’inscrit sur un site de rencontre pour une énième et dernière fois dans le but de confondre certains anciens contacts parjures qui sévissent toujours sur le Net. Pour ce faire, elle se crée un nouveau profil avec les atouts indispensables pour attirer les célibataires et beaufs en tout genre qui ne manqueront pas de répondre à l’appel.
Dans cette arène virtuelle où le mensonge est à son zénith, elle torée avec aisance, maniant banderilles et épée de main de maître. Il arrive cependant que ce qui était programmé ne tourne pas tout à fait comme elle l’avait prévu...
Cette aventure au cœur du Net nous entraîne dans le récit de nombreuses péripéties que l’auteure aborde avec l’humour et l’autodérision qui la caractérisent.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 octobre 2013
Nombre de lectures 2
EAN13 9782332638854
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-63883-0

© Edilivre, 2014
« Ce roman est une fiction. Aucune personne réelle n’y figure et tant les personnages que leurs noms sont purement imaginaires. »
Chapitre 1 Odyssée
1. Départ
8 h 27. Dans le hall des départs via le retour il fait très chaud. Suis-je mélancolique ? Pas vraiment car nous allons nous revoir dans un peu plus d’un mois. Au fait, nous reverrons-nous vraiment ? Je n’en sais rien. Cet homme avait pourtant l’air très ému au moment de nos adieux, mais ils le sont tous, alors.
Je m’interdis d’être triste. Certes, nous nous aimons. Mais j’ai découvert chez cet être un côté macho excessivement prononcé, trop accentué à mon goût. En fait, pour être plus claire et selon la conception de la vie de cet énergumène, une femme n’a que le droit d’être belle. Elle ne peut user de sa faculté de raisonnement ni davantage exprimer son opinion. N’est-ce pas en l’occurrence une forme de machisme caractérisé ? Cet aspect de la personnalité de Yiórgos découvert il y a peu me dérange au plus haut point. En outre, au cours de notre séjour en Grèce, nous avons été confrontés tous les deux à une situation très inattendue. Un incident aussi inopportun que particulier m’a permis d’entrevoir chez lui un côté pour le moins négatif qui me déplaît.
Tout ceci me conforte décidément dans l’idée que jamais je ne pourrai vivre avec cet homme. Je le verrai sans doute de temps en temps, mais j’ai la ferme intention de continuer seule mon chemin de célibataire et je le ferai ! Je ne veux plus souffrir.
9 h 05. La mélancolie commence tout de même à me gagner. Je suis assise dans l’avion en attente du décollage. Dans quelques heures je serai chez moi. Je ne dois pas verser dans la tristesse. Je réalise tout à coup que nous sommes tout près de cet endroit où nous avons pris des photos d’un avion en train d’atterrir, clichés qui pour un peu allaient nous imposer une nuit entière, voire même davantage dans un poste de Police. Quel souvenir que cette arrestation ! On se serait crus dans un vrai film policier.
Question : suis-je suivie en ce moment même ? L’idée que l’on me prenne pour la compagne d’un espion me fait encore rire. Qu’on s’ennuie donc à me suivre puisque je n’ai rien à cacher ! Qui sait, peut-être pourra-t-on lire demain aux aurores dans les journaux un article avec un titre du genre : « L’arrestation de deux touristes français soupçonnés d’espionnage sur le territoire grec »…
Je me demande encore quel crime j’avais pu commettre à part être en compagnie d’un homme qui prenait des photos de vieilles maisons comme cela peut arriver effectivement lorsque l’on est touriste. À vrai dire, Yiórgos et moi avons vécu une situation pour le moins surprenante au cours de laquelle j’ai été témoin, malgré moi, d’une forme de xénophobie caractérisée. J’en frissonne encore.
Après avoir été interpellés dans la rue de ce village où nous nous promenions tranquillement, nous avons été soudain contraints de monter de force dans un véhicule de Police. À peine arrivés dans les locaux officiels, mon compagnon d’infortune s’est vu demander d’emblée s’il était musulman ou chrétien. Je ne pouvais m’empêcher de chercher quel rapport il pouvait bien y avoir entre la prise de photos dans un pays de la Communauté européenne et l’appartenance à une religion. Une chance pour nous deux que mes souvenirs dans la langue de Shakespeare aient été encore acceptables. Cela m’a permis d’assister Yiórgos dans le long et pénible interrogatoire qui allait suivre.
2. Langueurs inutiles
Nous avons tout d’abord attendu longuement au premier étage. Un policier avec qui je tentais désespérément de communiquer en italien ou bien encore en anglais m’a avoué qu’il ne pouvait s’exprimer qu’en grec ou en allemand, or il s’avérait impossible pour moi d’aligner quelques phrases correctes dans l’une ou l’autre de ces deux langues. En bredouillant quelques mots d’un anglais hésitant, il m’a demandé mon nom et mes coordonnées. Je me suis exécutée docilement. Je n’étais pas très rassurée car j’avais en fait oublié tous mes papiers à l’hôtel et ne pouvais en aucun cas prouver mon identité. Lorsqu’il comprit que j’habitais une ville proche de l’Allemagne, il s’est empressé de me demander si j’étais allemande. D’après ce que je compris plus tard, c’était une bonne chose pour moi que je ne le sois en l’occurrence pas… Jusque là tout allait presque bien malgré l’ambiance assez insolite et le manque de preuves évidentes de mon identité qui me perturbaient beaucoup.
Au bout d’une heure, on nous a fait descendre au rez-de-chaussée du bâtiment. Nous avons pris un escalier étroit et sombre qui conduisait à un couloir donnant sur des portes de bureau dont l’atmosphère et la configuration pouvaient faire penser réellement que nous nous trouvions dans un pays en voie de développement.
«  Five minutes  », «  No problem  », ne cessait de nous répéter un policier au sourire mielleux qui en fait semblait ne pas se préoccuper de notre cas. Les choses n’évoluaient absolument pas. Le temps passait et la possibilité de prendre le dernier bus pour atteindre le ferry de retour devenait de plus en plus improbable.
Yiórgos était très nerveux. J’avais beau essayer de le rassurer et de lui conseiller de se calmer, rien n’y faisait. Je ne cessais de me demander ce que nous avions pu faire qui contrevenait aux lois en vigueur, à part nous promener dans les rues d’un village. C’est vrai, nous avions pris des photos. Mais qui n’en prend pas en vacances ? Pour ma part, je m’étais attardée sur la végétation que l’on ne rencontre pas dans nos contrées du nord de la France et m’étais donc concentrée exclusivement sur ce genre de clichés. J’avais aperçu des figuiers, des kakis de toute beauté et m’étais empressée de saisir leurs couleurs dans la lumière radieuse de ce milieu de journée.
J’essayais de me repasser le film de cet après-midi afin de tenter de comprendre ce qui nous arrivait. Après réflexion, je me souvins que Yiórgos m’avait avoué que les maisons qu’il photographiait se trouvaient être les vestiges d’un odieux génocide qui avait eu lieu d’après lui au début du XX ème siècle. Les grecs avaient en effet procédé à l’extermination de milliers d’albanais et leurs maisons abandonnées attestaient de ce massacre éhonté.
J’essayais de relativiser. Ce qui était curieux, c’est que le fait que j’aie laissé mes papiers à l’hôtel n’avait pas l’air de chagriner les représentants de l’ordre. En revanche, la présence de Yiórgos paraissait susciter l’animosité générale. J’avais peine à comprendre. Il est vrai que le stress généré par cette situation le rendait lui-même passablement agressif. Ceci expliquait sans doute cela. En ce qui me concerne, ce qui m’encourageait à garder mon calme, c’est que je n’avais absolument pas envie de passer la nuit au poste. Par conséquent, je me montrais on ne peut plus conciliante. J’avais en outre des médicaments importants à prendre le lendemain matin à jeun et il fallait à tout prix que je sois rentrée à temps. Au bout de quelques heures, je commençais à relativiser et parvins à admettre que leur prise pouvait être tout de même différée de quelques heures sans que cela ne soit préjudiciable à ma santé. J’avais remarqué par ailleurs la présence d’un hôpital situé en contrebas de la colline voisine. Donc, pas d’affolement.
Ce qui commençait en revanche à m’inquiéter, c’était l’origine albanaise de mon compagnon. Plus je repensais à cette histoire de génocide et moins je ne pouvais m’empêcher de faire un rapprochement inquiétant. Je me souvenais également que quelques heures plus tôt nous avions tenté de louer une voiture en sortant du ferry. Lorsque le loueur s’était aperçu que le lieu de naissance de mon ami était situé en Albanie, nous nous étions vus refuser l’accès à un véhicule. Je me maudissais alors d’avoir oublié de prendre aussi mon permis de conduire…
3. Outrages
Yiórgos était donc né il y a un peu plus de soixante ans en Albanie, ce qui a priori n’est pas un crime. Mais, dans cette région grecque limitrophe de l’Albanie où nous étions de passage, cela semblait constituer un handicap majeur, voire un délit. Dans quel pays me trouvais-je donc ? Certes pas au bout du monde, juste dans une contrée membre de la Communauté européenne. C’était à n’y rien comprendre.
Si j’avais été au préalable en possession de mon permis de conduire, nous aurions été en mesure de louer une voiture. Nous aurions donc visité la côte comme nous avions prévu de le faire, nous nous serions baignés et nous aurions fait l’amour dans la mer, sur le sable chaud et nous n’en serions pas là, à attendre sur un banc qu’on nous interroge dans un commissariat en trépignant d’impatience !
Suite à cette impossibilité de voyager comme nous en avions l’intention, ne pouvant pas visiter cet endroit de la Grèce et profiter de la beauté sauvage légendaire de l’endroit, nous nous sommes dirigés vers cette station de bus providentielle, et avons pris le premier autocar en partance pour un village assez proche. Je passe sur le manque de courtoisie de l’employé qui m’a vendu nos tickets car j’y étais préparée. Cinq jours dans ce pays au bord de la faillite ne vous étonne plus de rien.
Nous sommes montés dans l’autobus n° 21 en partances pour Kalitsa. Pas un bonjour, pas un regard de la part du chauffeur. Pour un peu ce dernier ne nous aurait pas ouvert la porte et il serait parti sans les deux touristes que nous étions et qui étaient en l’occurrence ses seuls clients.
Le véhicule a démarré et nous nous sommes serrés très fort l’un contre l’autre Yiórgos et moi. Il faut bien avouer qu’à cet instant précis, nous étions encore heureux. J

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