Narcose dans le grand Bleu
144 pages
Français

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Narcose dans le grand Bleu , livre ebook

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Description

Pourfendeur d'un monde où le profit et la pollution sont vécus comme la norme, Félix, écologiste, fait la rencontre de Nina sur une plage du Lavandou.
Cette idylle naissante est vite sabotée par la passion dévorante de Félix pour la plongée sous-marine.
Déçu par l'inertie de l'homme face à la pollution, à l'industrialisation et au nucléaire, Félix refuse de faire naître un enfant dans ce monde en décadence : il dénie farouchement les désirs de grossesse de Nina.
Que va devenir leur relation...?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 octobre 2013
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332613370
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-61335-6

© Edilivre, 2014
Remerciements…
Au Club de plongée et à ses membres qui se sont mis, de bonne grâce, à ma disposition pour me livrer leurs expériences et en tirer les enseignements qui s’imposaient.
Ils ont su mettre en exergue les exigences techniques et physiques requises pour pratiquer le sport de la plongée en insistant sur les mesures de sécurité à prendre impérativement quand on veut descendre dans le Grand Bleu.
C’est grâce à leur altruisme que j’ai pu traiter d’un sujet que je ne maîtrisais pas au départ.
Préface
Je ne suis ni philosophe, ni économiste, ni sociologue, ni visionnaire.
La société telle qu’elle est décrite dans quelques extraits de ce roman, est vue à partir du point de vue du personnage principal, Félix : il déplore les dérives et l’évolution aberrante de la société d’aujourd’hui ainsi que l’attitude destructrice et défiante de l’homme vis-à-vis de la Nature
Ce point de vue est à mettre en relation avec celui du citoyen moyen qui s’inquiète du Devenir des hommes, de l’écosystème de la planète et qui a peur de voir grandir ses enfants et petits-enfants dans un monde qui va vers la décadence… le chaos… ou l’Apocalypse ?
1
Il s’appelait Félix…
Il gisait, immobile ; ses yeux clos ne risquaient pas d’être éblouis par la lumière aseptisée du scialytique. Son lit était d’une blancheur d’albâtre. Seules, les pommettes rosées de son visage révélaient un leurre de vie. C’était le miracle des soins acharnés de la réanimation qui assurait l’assistance, la suppléance et la surveillance des fonctions vitales. Il fallait en effet surveiller l’efficacité de la respiration, de la circulation, de l’hydratation, de la nutrition du patient dans le coma. Il s’agissait d’une lourde prise en charge.
Eh oui… de nos jours, nous mourons les joues rosées derrière la vitre de la salle de réanimation, parfaitement hydratés, perfusés.
Félix était bardé d’une multitude de fils reliant les capteurs aux appareils d’enregistrement et de traitement qui venaient s’ajouter aux tubulures de perfusion et aux sondes et électrodes diverses.
Le coma est une perte de conscience ; c’est la « présence d’une absence » où l’angoisse de chacun est palpable. Même si le corps est bien là, qu’en est-il de la vie psychique ? Reviendra-t-il ?
Personne ne se mithridatise contre la mort. Seules, les Parques, 1 filles de la nuit, étaient à l’aise dans cet univers ultra-médicalisé où régnait une odeur de Dettol et d’éther.
On entendait le bip angoissant et énervant des appareils du monitoring à intervalles réguliers et rapprochés ainsi que le cornage du respirateur.
Nina, sa compagne, ne pouvait voir Félix qu’à travers les vitres de cet aquarium… Encore une fois, il lui filait entre les doigts comme il l’avait fait sa vie durant. Sauf qu’autrefois, il avait l’agilité d’une anguille et là, ce corps figé, cette immobilité angoissait Nina au plus haut point.
Des milliers de questions se bousculaient dans sa tête : Quand ? Comment ? Dans quelles circonstances ? Pourquoi lui ? Reviendrait-il ? Dans quel état ?
1. Divinités du destin dans la religion romaine, identifiées aux Moires grecques.
2
Nina vient juste d’avoir trente ans quand elle rencontre Félix.
Elle est en vacances dans le Var en France non loin du Lavandou et de Bormes-les-Mimosas.
Elle flâne sur la plage du domaine de Brégançon : c’est un paradis de pins et de rochers au bord de la mer. Nous sommes en mai et la température de l’eau réchauffe déjà les côtes tandis que le soleil hâle les peaux laiteuses.
Elle entre prudemment dans la mer jaugeant la température de l’eau : tout son corps frissonne. Nina scrute le fond : les posidonies ondulent dans la houle tandis que de petits poissons s’enfuient en flèches.
En sortant de l’eau et en crapahutant sur de petites rocailles recouvertes de goémons glissants, sa pèlerine assortie à son maillot de bain glisse de ses épaules et s’envole sous un coup de vent. Le tissu en crêpe drosse sur le sable et disparait de sa vue.
C’est alors que la voix d’un homme lui fait tourner la tête : il s’approche, pavoisant avec le tissu coloré :
« C’est le coup du mouchoir ? » dit-il
« En tous cas, ça a marché ! » s’exclame Nina… Ils éclatent de rire tous les deux.
« Félix » dit-il… pour vous servir.
Il la dévisage : Nina a un physique très avenant même si son sourire se fige dans une légère retenue. Son air abandonnique date de sa tendre jeunesse quand son père, garde-chasse, était tombé sous une balle perdue, tirée par un chasseur.
Depuis lors, Nina a toujours été en quête d’un ersatz qui comblerait le vide qui l’habite.
C’est une amoureuse de la nature et du monde végétal. L’étude des fleurs et des plantes la passionne et elle a acquis de solides connaissances en botanique.
Elle remercie chaleureusement Félix puis s’éloigne et part du côté de la dune vers des bosquets où abonde la végétation. Elle rencontre nombre de spécimens sur son chemin.
Pour elle qui compose des herbiers, c’est une véritable aubaine.
Tandis qu’elle marche et escalade les rochers, elle découvre de petits jasmins blancs 2 qu’elle cueille avec mille précautions tant les fleurs paraissent fluettes et graciles. Plus tard, quand elle composera son herbier, elle découvrira que c’est une espèce rare qui pousse effectivement dans les rochers.
Nina continue son escalade et bute sur de magnifiques choux marins 3 qui se frayent un espace entre les rocailles.
Tandis qu’elle redescend des falaises, elle se retrouve parmi des conifères où elle caresse de petites clochettes blanches au cœur roséolé. 4 Les pétales diaphanes semblent plus fragiles que du papier à cigarettes. Un peu plus loin, dans les pinèdes, de magnifiques fleurs blanches en forme étoilée 5 éclatent de leur feuillage vert d’eau.
Nina décide de regagner la côte : sa progression est lente et pénible tant le sol devient humide et marécageux : elle cueille un nénuphar d’une beauté rare. 6
Plus loin, elle ne peut éviter une rose des marais dont les fleurs roses font un diamètre d’une vingtaine de centimètres !
C’est là qu’elle est prise à son propre piège : en voulant observer un de ces magnifiques spécimens, elle s’envase de plus en plus dans la tourbe et prend peur. Elle reste immobile afin de ne pas s’enliser un peu plus. A chaque fois qu’elle veut lever le pied de la vase, ça fait des « schlop » tel le bruit de succion d’une ventouse qu’on essaye de tirer de son support.
Elle est bel et bien prisonnière de la gadoue et ne peut s’extirper de ce marasme.
Elle a la sensation d’avoir les pieds dans la tombe et se met à hurler « Au secours ! »
Félix qui est toujours dans les parages, s’approche avec précaution par crainte de s’empêtrer lui aussi. Il lui tend un très long bâton en guise de perche afin de lui donner une prise et peut ainsi la tirer du bourbier. Devant l’état de Nina qui est engluée de la taille aux pieds, ils se regardent et éclatent de rire tous les deux.
« Le destin a voulu que je sois sur votre route » dit-il d’un ton tranquille.
« Ça n’est pas pour me déplaire » dit Nina. Maintenant, je ne vais plus vous lâcher !
Félix jette un œil sur la récolte de Nina et lui dit :
– « Vous êtes une fine bouche : vous avez choisi les espèces les plus rares qui sont protégées sur tout le territoire français !
– Vous vous intéressez aussi à la botanique ? » demande-t-elle, d’un air candide.
– Bien sûr, répond-il. Je dispense des cours de biologie, d’économie et d’écologie et je suis un passionné de plongée toujours en quête de faune et de flore.
– Vous êtes mal tombé avec moi, dit Nina. J’adore les plantes, les fleurs et je compose des herbiers, ce qui me permet de parfaire mes rudiments en botanique.
– Et vous, vous aurez à en découdre avec moi, répond-il en souriant car je suis un fervent défenseur de l’écosystème !
Vous voyez là-bas, dit-il en montrant des posidonies au bord de l’eau : même ces algues sont protégées. J’étais justement en train de faire des prélèvements dans l’eau pour voir où en est la pollution. La plupart des gens ne sont pas conscients de ces tristes réalités !
– Ah mais… moi si… et si je crée des herbiers, c’est pour la bonne cause !
Nina était toutefois impressionnée par cet homme indigné aux idées bien arrêtées.
Chemin faisant, Félix lui parle avec enthousiasme de son amour pour les océans, les plantes aquatiques et la faune sous-marine.
Nina ne peut s’empêcher de l’interrompre en apercevant un magnifique spécimen de fleur rose aux pétales lancéolés : un œillet superbe de couleur parme. 7
Quand elle s’approche pour le cueillir, elle regarde Félix de son regard vaste et abyssal craignant quelque peu sa réaction.
– Et puis… zut…, dit-elle, en cueillant ce trésor.
– Votre authenticité me fait fondre, dit Félix attendri … c’est vrai que vos intentions sont loin d’être malsaines.
– Ne croyez surtout pas que je vais galvauder ces trésors !
Pardon… Ça vous dérangerait d’en prendre soin pendant que je vais me décrotter dans la mer ?
– Allez, allez prendre un bain de mer… vous n’en serez que plus séduisante !
Félix la regardait évoluer vers la mer : elle avait quelque chose de maladroit dans sa démarche et pourtant, elle dégageait une aura indéfinissable.
De son côté, Nina se demandait ce qui attirait cet homme dans les parages… Voulait-il échapper à la solitude, à l’ennui, profiter de la nature ou tout simplement effectuer des prélèvements d’échantillons, comme il l’avait dit ?
Son visage buriné laissait deviner un homme énergique d’âge mur ; son torse était musclé et sa stature athlétique était celle d’un sportif. Bref, il avait toutes les qualités pour faire de la plongée qui, à ce qu

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