Nouveau voyage dans le pays des nègres
313 pages
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Nouveau voyage dans le pays des nègres , livre ebook

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Description

Extrait : "Il n'est pas de voyage, si court qu'il soit, qui ne demande des préparatifs. Mais quand il s'agit de parcourir un pays sans aucune ressource, dans lequel la monnaie et le papier, ces deux éléments d'échange des nations civilisées, sont remplacés par des marchandises destinées à satisfaire les bizarres fantaisies de plus de vingt peuplades ; quand, en outre, le voyage peut durer trois, quatre et même cinq ans, c'est une véritable expédition..." À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN : Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants : Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin. Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 33
EAN13 9782335075854
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0006€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335075854

 
©Ligaran 2015

Introduction
La mission dont je rends compte dans ce livre m’a été donnée par le gouvernement, comme une récompense des fatigues que j’avais supportées et des dangers que j’avais courus en remplissant une autre mission dans la Sénégambie.
Voici la lettre de M. l’amiral de Mackau, qui m’invitait à me mettre en route :

« Paris, le 21 avril 1846.
Monsieur, je vous ai déjà fait connaître que je donnais mon approbation au voyage d’exploration dans l’intérieur de l’Afrique centrale, dont vous m’avez exposé le plan.
Vos préparatifs étant aujourd’hui terminés, le moment est venu de vous rendre au Sénégal, où vous avez à prendre encore diverses dispositions indispensables au succès de l’entreprise. J’ai donné des ordres à l’administration maritime du Havre pour que vous soyez embarqué avec tous vos bagages sur le premier navire du commerce qui fera voile pour la colonie, et je vous invite en conséquence à partir sans délai pour ce port.
Vous trouverez ci-joint les instructions que j’ai réclamées et obtenues pour vous de l’Académie des sciences, du Muséum d’histoire naturelle, du Dépôt général des cartes et plans de la marine et de la Société de géographie. Les recommandations et les indications qu’elles renferment me dispensent de vous donner moi-même des instructions détaillées sur les points qui doivent être particulièrement l’objet de vos investigations. D’ailleurs, votre relation d’un voyage au Bambouk et les développements dans lesquels vous êtes entré sur le nouveau voyage que vous allez entreprendre, montrent que vous avez la parfaite intelligence des diverses questions qui peuvent se présenter à votre examen.
Les relations que notre commerce pourrait entretenir par la suite avec les populations des régions inconnues que vous allez parcourir, l’étude de la situation politique de ces différentes populations et celles de tous les faits qui, directement ou indirectement, se rattacheraient à nos possessions de l’Algérie, sont les points sur lesquels les départements du commerce, des affaires étrangères et de la guerre, qui ont bien voulu contribuer aux frais de votre entreprise, désirent vous voir porter surtout votre attention.
En ce qui touche le département de la marine, je vous invite à recueillir soigneusement toutes les notions qui seraient de nature à intéresser les établissements que la France possède sur la côte occidentale d’Afrique, et surtout nos comptoirs de la côte d’Or ; dans le cas, prévu par vous-même, où, arrivé à Sakkatou et venant à y rencontrer des obstacles qui vous empêcheraient de pénétrer plus avant dans l’intérieur du continent africain, vous prendriez le parti de vous rabattre sur le golfe de Guinée, vous chercheriez notamment à constater les moyens de communication de ces comptoirs avec la Sénégambie et le pays des Bambaras. Réduit dans son exécution à ces dernières proportions, votre projet me semblerait présenter encore un champ suffisamment vaste à votre ardeur, et pouvoir même être très fécond en résultats utiles aux sciences géographiques comme aux intérêts positifs de l’industrie, du commerce et de la politique de la France en Afrique.
Si, à partir de Sakkatou, de trop grands obstacles ne s’opposent point à la continuation de votre voyage, et si vous êtes assez heureux pour le mener à fin, ainsi que vous l’avez conçu, en le poussant jusqu’à la côte orientale d’Afrique, vous aurez là une question spéciale à étudier, celle des ressources que les populations des pays voisins du littoral pourraient offrir pour des recrutements de travailleurs libres à destination de nos colonies, et principalement de Bourbon. Je vous signale cette question comme méritant votre attention particulière. Je vous invite à observer en outre avec soin l’influence qu’exerce sur toutes les populations que vous visiterez, le commerce de traite qui se fait encore sur une partie des côtes orientales et occidentales du continent africain.
J’écris sous la date de ce jour à M. le gouverneur du Sénégal pour l’entretenir du voyage d’exploration que vous allez entreprendre. Je lui fais connaître qu’indépendamment de la somme de 24 000 fr. mise à votre disposition par MM. les ministres de la guerre, des affaires étrangères, du commerce et de l’instruction publique, pour concourir aux frais de l’entreprise, il vous sera alloué, pour le même objet, une somme de 10 000 fr. sur le budget du Sénégal. M. le capitaine de vaisseau Ollivier est en même temps prévenu par moi que l’intervalle de temps qui s’écoulera entre le moment de votre arrivée et celui de votre départ pour Bakel, sera employé par vous à compléter les apprêts de votre voyage et à vous livrer exclusivement à des études spécialement appropriées au but que vous vous proposez d’atteindre. Enfin, sans avoir à réclamer pour vous une sympathie personnelle qui vous est assurée de sa part, je le prie de vous accorder toute l’assistance et toutes les facilités qui pourront dépendre de l’administration locale.
Je fais des vœux bien sincères, Monsieur, pour que vous réussissiez à surmonter heureusement les difficultés et les dangers de la courageuse entreprise à laquelle vous vous dévouez avec tant d’abnégation. J’aime à espérer que vous rapporterez de ce voyage à travers des régions que l’on peut dire inconnues à l’Europe, des notions fructueuses pour les sciences, pour la civilisation et pour le commerce, et que vous inscrirez votre nom parmi ceux des explorateurs qui ont le plus honoré notre époque. L’appui comme les sympathies du gouvernement sont d’avance acquis à votre entreprise.
Vous me ferez part de vos progrès dans l’intérieur, autant que les circonstances le permettront, et vous ne cesserez notamment de donner de vos nouvelles à M. le gouverneur du Sénégal, qu’autant que vous vous croiriez privé de tous moyens, même éventuels, de communication avec lui.
Recevez, etc.
«  Le vice-amiral, pair de France, ministre de la marine et des colonies ,

Signé Baron DE MACKAU. »
Quand on reçoit une pareille lettre, dans laquelle la plus haute bienveillance s’allie de la manière la plus gracieuse à l’expression des sentiments les plus flatteurs, on marche devant soi, sans autre pensée que de justifier les témoignages qu’elle renferme, sans autre désir que de répondre à l’attente de celui qui vous envoie.
C’est ce que j’ai cherché à faire ; j’ai marché malgré l’hostilité des populations, malgré la fièvre, malgré la dyssenterie, cet horrible mal impitoyable aux Européens ; et je ne me suis arrêté que devant l’impossible.
Prisonnier huit mois des Bambaras, j’ai su, seul de ma race, en présence d’une puissance qui pouvait mettre cinquante mille hommes sous les armes, préserver de tout outrage la dignité de la nation que je représentais.
Rendu à la liberté par une de ces fantaisies de sauvage dont on profite, mais qu’on n’explique pas, je suis revenu à l’île de Saint-Louis après seize mois d’absence, seize mois passés sans toit pour abriter ma tête, sans lit pour reposer mon corps, sans soins pour garantir ma santé violemment atteinte par un climat meurtrier, et, chose plus pénible encore, sans un compatriote qui pût adoucir mes ennuis, soutenir mon courage et redire mes souffrances.
J’avais parcouru environ 1 000 lieues, et je m’étais avancé vers l’intérieur du continent africain, à plus de 250 lieues de l’Océan.
À Saint-Louis, l’état d’épuisement où m’avait réduit mon voyage me valut un congé de convalescence qu’on me força d’accepter. « Si vous restez, me disait-on, c’est un suicide que vous accomplissez. » Je partis donc, et j’arrivai en France en 1848, au mois de juin !…
Les exigences du service obligèrent mes chefs à me replacer, un an après mon retour d’Afrique, dans le cadre réglementaire de mon corps, et à me donner une destination.
Cette décision, dont je compris la nécessité, ne me découragea pas ; j’avais trop à cœur de répondre à la confiance qu’on m’avait témoignée. N’avait-on pas, d’ailleurs, mis à ma disposition une somme fort élevée dont mon honneur avait besoin de justifier l’emploi ?
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