Octave
99 pages
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Octave , livre ebook

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Description

Octave de la Poudrière, nîmois de son état, est salarié. Mais pas comme les autres. Beaucoup de métiers de l’ombre existent mais le sien est réellement... spécial.


Secoué par d’obscures précédentes missions – et en particulier par un événement qui remet, inlassablement, toute son humanité en doute – il doit faire face à un nouveau défi : reprendre du service aux Émirats arabes unis.


Toujours accompagné de ses fractures liées à ses traumatismes, mais aussi de son appétit et de son besoin de jouir de la vie, son avenir n’a jamais semblé si incertain.


Un défi professionnel et personnel qui l’emmènera au bout de lui-même. Plongez-vous au cœur de cette aventure... décoiffante !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 juin 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782383510871
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Octave

Mission très confidentielle aux Émirats
LaSAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires deproduction participant à la réalisation de cet ouvragene sauraient être tenus pour responsables de quelque manièreque ce soit, du contenu en général, de la portéedu contenu du texte, ni de la teneur de certains propos enparticulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ilsproduisent à la demande et pour le compte d’un auteur oud’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entièreresponsabilité.
Pauline Hirschauer



Octave

Mission trèsconfidentielle aux Émirats
Déjà parus chez Nombre7 Éditions

LesTribulations de Caméliope – Tome 1 :
Des Banlieusards Déjantés Jouent au Détectiveen Inde


LesTribulations de Caméliope – Tome 2 :
Retour à Capcity-le-Soubresaut


LesTribulations de Caméliope – Tome 3 :
Lâchez-moi les tétines !…
Remerciements àCéline B. qui s’est prêtée en toutespontanéité au jeu des confidences sur une sériede dix entretiens

Puis dans l’ordrealphabétique avec une place particulière pour chacundans mon travail de réécriture :

Anne, pour sesmultiples relectures et l’amélioration des rebonds dutexte
Anne-Marie, pour sonanalyse de première lectrice qui m’a mise en confiance
Christian, pour sonexigence porteuse à travailler le texte dans le moindre détail
Fabienne, pour sonregard de grande lectrice
Gwenaëlle, poursa relecture inattendue et le pointage d’améliorationdans la cohérence
Isabelle, pour savision à la fois panoramique et précise, sur matechnique d’écriture
Jean-Michel, pour lelissage orthographique et syntaxique de l’ensemble de mon texte
Stéphanie,pour son œil avisé et romanesque sur la lecture del’ensemble de mon ouvrage
Enfin je remercieCharlotte, Hugues et leurs enfants, pour leur excellent accueil àAbu Dhabi
Chapitre 1
Depuis la tragédie,je feinte. Le violent traumatisme de ce jour-là a complètementrebattu les cartes pour moi. Je ne fais plus que paraître endépit de mes efforts et de mes multiples tentatives. Je jouela vie, je la frôle, je la contourne, sans jamais plus luirentrer dedans. Un homme postiche. Certes dans l’organisationde ce monde je suis utile et j’ai ma place. Mais voilà,je sais que je sonne faux. Je suis bancal.
Petit déjeuner,rue de la Poudrière à Nîmes. J’ouvre leslourds volets de bois encore imprégnés de la fraîcheurnocturne. Elle sera distillée en petites vagues jusqu’endébut d’après-midi. Le ciel est bleu dans l’airtransparent du matin. La grosse bougie turquoise trône intactesur la petite table ronde de la cuisine. Deux moitiés de cireévidées, unies dans un troisième corps rond.Trois mèches. Trois flammes possibles. La journées’annonce particulière. Ce sera peut-êtrel’occasion de l’allumer.
La stridulation dela bouilloire sur le gaz invite ma colocataire à s’extirperde son lit tiède. Et voici que Saint-Bernard vient déjàse frotter aux jambes admirables et nues de celle qui partage mamaison. Il m’a été légué par unefamille venue de Paris. Leurs enfants sont allergiques aux poilssoyeux de l’animal. Il a un destin exceptionnel, ce chien,rescapé d’une mer de vase bretonne où sonenlisement a failli lui coûter la vie. Serait-il complice demon karma ?
J’allumela bougie ? On se lance ? fais-je en lançant un clind’œil à l’hôtesse de mon quotidien.
Ben non, onattend, ce sera pour marquer quelque chose de très spécial,coasse-t-elle en gratouillant la tête de Saint-Bernard.
J’ai quittéle journalisme de guerre. Je ne sens plus les odeurs detranspiration, de peur et de sang. Les images sont devenues floues,enveloppées dans un linceul jaunâtre. Mais les bruits dufront persistent, ils s’accrochent à mon cerveau. Monoreille restera à jamais dressée. J’entends lesrafales des projectiles qui claquent tant que la queue de la détenteest pressée. Je distingue le bruit sec, à coup sûrmortel, du fusil d’assaut. Les balles traçantes sifflentla nuit tandis que des grenades explosent à grand fracas. Jereconnais yeux fermés le type d’arme qui crépite,chuinte ou gazouille. C’est vrai, comme tous mes compagnons,j’avais en permanence la boule au ventre à l’idéede sauter sur une mine. Et chaque fois que j’étais deretour intact d’une mission dangereuse, je me sentaisl’obligation de faire la fête pour relâcher latension. Jusqu’au soir de l’Immonde-dérapage…
Il nous attendait. Comme une ombre anodine. Calmement tapi sur lebas-côté de la route. Un rendez-vous inéluctable,avec une mort banale au bout, loin de tout héroïsme. Cene sont pas les bruits de guerre qui ont généréen moi la peur de mourir, mais bien cette saleté de glissade.Un terrible traumatisme qui m’a fait perdre un morceau demémoire. Envolé. Disparu. À jamais inaccessible.Et ce jour-là j’ai abandonné le journalisme deguerre, et, bizarrement, pour continuer de survivre, j’airejoint le journalisme de « parcours de vie ».
L’Agence estune sorte de gigantesque plateforme numérique. Elle collectedes données, les traite, les organise, les références…En quelques années son rôle est devenu incontournable.Et tout ce qui vit et travaille dans notre sociétépasse maintenant par elle. Une sorte de matrice géante, qui,en permanence, a besoin d’être alimentée. La placequi m’a été proposée appartient àl’Incubatrice. Les clients viendront piocher dans cedépartement en achetant droits et franchises. C’est làque se façonnent les nouvelles tendances, lignes de mode,faisceaux d’influences de notre monde…
Mon travail, comme pour des centaines d’autres collègues,consiste à collecter la matière première.Nourrir la bête. Au travers d’entretiens avec despersonnes au préalable strictement sélectionnées.Selon des paramètres complètement géréspar l’Intelligence artificielle. Ces personnes ont étérepérées par leurs traces sur le Net, et ont étécodifiées pour « l’améliorationsociale » qu’elles pourraient représenter.Notre mission est de les approcher pour en « extraire »les éléments de parcours, d’organisation, detypicité qui serviront pour des modélisations àvenir. L’Incubatrice traitera ce matériau brut et, selondes clefs cryptées, le restituera sous forme de produitd’inspiration pour les clients. C’est devenu l’originede presque toutes les « créations »actuelles, produits de mode, séries audio-visuelles, ligneséditoriales, slogans politiques…
Il y a d’autres ramifications dont je ne me ferai pas l’échoici car cela touche des concepts insaisissables et souterrains oùse mêlent économie et politique. Je sens qu’il y adu lourd insaisissable, de l’ordre du darknet. Les détracteursparlent d’une machine hors de contrôle, mais pour ma partj’y vois un moyen pour l’humanité d’échapperaux éternelles répétitions, refaire toujours lesmêmes erreurs, tourner en rond.
Je rentre d’unemission dans une petite bourgade cévenole où j’aiinterviewé pendant quelques jours un ancien cadre parisienreconverti dans la production de châtaignes. J’en aiprofité pour m’immerger dans l’ambiance de nosforêts et arpenter les chemins noirs où l’on necroise jamais âme qui vive. Seul au monde, ou presque. Zérocorruption. Ni du corps, ni de l’esprit. J’ai appris àrepérer les empreintes des sangliers et à écouterle silence joyeux de la nature sylvestre. J’ai fait le plein dechants d’oiseaux que je suis incapable de nommer. Et j’aiété chaste durant cette mission. Pas par conventionmais faute d’opportunité. Je dis les choses tellesqu’elles sont… Il était temps que je rentre versla capitale gardoise et que je me reconnecte à l’énergievirile du mâle tapi en moi avec son besoin d’activitésexuelle. Véridique.
J’aimeretrouver les sensations de ma ville natale. Tout se joue entrevitalité et retenue. Depuis quelques jours, je suis ensuspens, en mode vacances sans vraiment l’être. Et jesavoure ce décalage. Hier je me suis couché tard, maisle jour m’appelle et je sais que je veux profiter de macolocataire avant qu’elle ne parte travailler. À cetteheure pas de nouvelle mission en vue. Je me délecte du tempsqui s’égrène. Nous sommes au début duprintemps.
Bizarre quandmême ce silence de l’Incubatrice, fais-je dubitatif, enme caressant la barbe naissante. Un moment de disgrâce ?J’espère que non. Et toi ? Du neuf ?
Cette semaine jevais explorer les oppidums à l’ouest de la ville. Surles traces de vie de nos ancêtres les Gaulois.
Tu as fini lapartie sud de la ville, entre la gare et l’autoroute ?
J’alterneles deux terrains, je garde l’esprit ouvert !
Elle oscille entrel’environnement botanique, les vestiges du passé et lamodernité urbaine. Depuis quelques années, macolocataire développe un goût accru de l’explorationdes sentiers non battus. Elle relève le moindre détailde charme qui l’interpelle lors de son quadrillage pédestre.Elle contribue au développement de l’applicationRandotoucourt en proposant des circuits insolites pour touristes,promeneurs et mêmes habitants du cru. Il y a toujours denouveaux éléments à découvrir dans sonquotidien, cartes IGN détaillées à l’appui,GPS prêt à localiser ou sketchnotes manuels pour lesvisuels en mal de lyrisme.
Tu n’aspas envie de te poser parfois ? lui demandé-je.
Ben non, j’aimemarcher, le mouvement me calme !
Y a d’autresmanières de se calmer, non ?
T’es pasla meilleure personne à pouvoir me conseiller, je pense,chiche que tu te poses toi-même d’abord ! dit-elleen me lançant un regard acéré.
Elle n’a pastort, je sors d’une nuit agitée.
La mêmeque l’autre soir ?
Ah non jamaisdeux fois le même plat !
Peut-êtreun jour… chantonne-t-elle.
Le plus simpleserait qu’on se mette ensemble, minaudé-je tout enmimant un cœur avec mes deux mains.
Ce n’estpas demain la veille, s’esclaffe Chiche.
Nous pouffons derire. Je ne me lasse pas de ses tics de langage redondants, jamais.J’ai transformé son « chiche »perpétuel en surnom affectueux.
Toujours parcourupar cette douce complicité, je verse l’eau bouillantedans la théière. Quelles que soient mes frasquesnocturnes, je ne déroge jamais au rituel du matin quand nosmétiers permettent de nous croiser. Je connais Chiche depuisplusieurs années. Notre

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