On n a pas tout raté
204 pages
Français

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On n'a pas tout raté , livre ebook

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Description

Josse, sexagénaire désabusé et amer, se retrouve soudainement déclassé au rang d’ancien travailleur, lie inutile d’une société suintant la rentabilité, catégorie des vieux oisifs pour qui le temps jusqu’à présent avait été trop court, et devenait subitement d’une longueur insoutenable. C’était la retraite. Un cerveau qui s’étiole, un physique qui défaille, l’isolement, des compétences enterrées; loin du stéréotype médiocre de la moyenne jouisseuse, consommatrice, bien-pensante et suffisante, Josse se désole de cette existence terne, morose et péniblement similaire. À cela une seule échappatoire, son trois pièces et l’alcool, un quotidien rythmé par les moments d’ivresse et de torpeur. Jusqu’au jour où un chat salutaire et salvateur va faire irruption dans sa vie… Aristote disait de l’homme qu’il est un animal politique. Autrement dit, l’homme n’est pas solitaire par nature. Pourtant cette sociabilité naturelle peut s’avérer relever du calvaire, pire de l’insoutenable. Ce dont Josse fait péniblement l’expérience à chaque incursion vitale dans cet univers vil et insipide. Reclus, cloîtré, cynique et pathétique, il fuit le monde. Intention d’une volonté libre, pessimiste et désabusée, mais non moins souffrante et désarmée. Car en effet, peut-on endurer le poids de la solitude dans une existence pour laquelle elle n’est pas faite? N’est-ce justement pas parce que l’homme est déterminé à être cet être sociable qu’il ne peut que souffrir face à cet état de quarantaine? C’est ce que Josse découvrira au détour d’une rencontre particulière. Un roman à la fois désopilant et truculent, mais tout autant émouvant et attendrissant. L’auteur, au moyen de sa plume acérée et corrosive, nous séduit et nous transporte dans une histoire captivante, dont la simplicité est transfigurée, esthétisée, et surprenante.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 10
EAN13 9782748351002
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0079€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

On n’a pas tout raté
Jacques Marile On n’a pas tout raté
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0114127.000.R.P.2009.030.40000 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2009
Forcé de vivre au milieu des hommes, cette nécessité m’a causé des maux sans nombre. Beaumarchais
Si l’humanité ne survit que par les moyennes, elle ne vaut que par les extrêmes. Paul Valéry
Sa vie a basculé un jour. Il avait l’air de rien ce jour. Il est arrivé sur lui, insidieusement par une addition de faits, le principal étant l’âge. C’était la retraite, ce mot ridicule. De l’activité quotidienne fébrile qui fait écran aux vilenies du monde, il s’est retrouvé face à son futur, embarqué dans un nombre improbable de jours à occuper, sans trop savoir comment. Ce jour-là, on lui a donné son dernier compte. Les au-tres, jovialité de circonstance oblige, ont organisé le « pot de départ »… Rigolades, tapes dans le dos, promesses de se revoir, de, sans suite comme il se doit. Et il se retrouva chez lui, la tête bruissante des derniers échos de la vie pro-fessionnelle. Illusion du soulagement des responsabilités angoissantes. Pendant quelques mois, on est occupé, empêtré dans les démarches pour la reconstitution de sa « carrière ». On voit les anciennes relations, on se croit encore considéré, reconnu, si tant est que cela fût jamais. En réalité, on fait partie du système qui exige une « rentabilité » en dehors de toute autre reconnaissance. Tant que vous êtes écono-miquement utile pour l’entreprise, on vous accepte dans le rouage du rapport de fric. Ensuite l’oubli de votre présence est si vite consommé qu’on ne se souvient même pas de votre nom quelques mois plus tard. « Ah, untel, il était comment déjà ! ».
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Après, il s’agit d’occuper ce qui vous reste de vie. Pas facile… pour la plupart ça se résume à : voyages, croisiè-res, résidence secondaire (avec tondeuse, pinceau, marteau, barbecue et apéros), petits enfants (pas trop grands, sinon ils se moquent de votre existence, sauf pour vous soutirer du pognon), pêche, pétanque pour les plus fauchés… etc. Personne, vraiment personne ne vient vous demander d’apporter vos compétences. Rejeté, vous êtes rejeté. Et puis, vous êtes pris en charge par la mécanique administrative. Bosser encore, même quelques heures par semaine, trop compliqué pour les fonctionnaires et pour les employeurs. On vous interdit de travailler sauf à gri-gnoter en douce un dessous-de-table maigrelet. Alors on enterre ses compétences, et c’est ainsi que l’on aperçoit un tas de « demi-vieux » jeunes encore, désœu-vrés, essayant vainement de s’occuper, par exemple à la construction d’une cathédrale en allumettes. Il gêne « bo-bonne », toujours dans ses pattes, il promène le chien, les enfants sont loin, il les voit une fois par an, il dégoise en vain sur le gouvernement, les syndicats, les jeunes, à lon-gueur de demis dans les bistrots, il fait les courses, il fait de la bagnole, et regarde la télé… il s’ennuie très vite… sauf exception avec le pognon. Le temps était trop court, maintenant il est trop long. C’est un rythme à prendre, se résigner à l’inéluctable. À ce moment de la vie, on voit le monde tel qu’il ne va pas. Et cette prise de conscience est destructrice.
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