Pam est là ?
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Description

"Pourrais-je utiliser votre ordinateur pour accéder à ma boîte à mail, je me trouve dans une urgence et le mien a été saisi à la douane?" Par cette simple phrase, Pamela vient de changer le cours de sa vie. Jeune New-Yorkaise fraîchement débarquée à Paris, son ordinateur à été confisqué à la douane alors qu’elle attendait la réponse d’un éditeur au sujet de la publication de son roman. Trépignant d’impatience, elle ne peut s’empêcher de s’adresser à ce parfait inconnu, assis à la terrasse d’un bistrot parisien... Les évènements vont alors s’enchaîner pour Pamela. Souad El Mesbahi imagine le parcours initiatique d’une pétillante jeune femme, dont l’énergie et l’impétuosité la rendent aussi amusante qu’attachante. C’est un roman d’amour résolument ancré dans le XXIe siècle, où la technologie tient une grande place dans notre quotidien, nous isolant souvent les uns des autres, mais pouvant parfois se révéler être un puissant facteur de rencontres. Écrit avec beaucoup de talent de narration et de sens du rythme, cet ouvrage trace le portrait de la société contemporaine avec un humour irrésistible et beaucoup de légèreté ; un grand bol d’air frais à lire sans modération.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 octobre 2011
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748369823
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pam est là ?
Souad El Mesbahi
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Pam est là ?
 
 
 
Je voudrais remercier ma sœur, Sanaë, pour son soutien de chaque seconde, l’Italie pour le vent de fraîcheur qu’elle a fait souffler sur ma vie, Julien, un collègue de mon ancienne vie qui m’a appris comment fonctionne une imprimante et la jeune femme de La Poste, qui m’a laissé utiliser son papier adhésif pour fermer l’enveloppe qui contenait ce manuscrit… Et l’écriture qui a été la deuxième chose a sauvé ma vie.
 
 
 
 
 
 
 
Le temps à Paris était particulièrement doux pour l’automne, il flottait dans l’air une odeur de beignets et d’essence de moteurs qui envahissaient les narines de la capitale. Le ciel couvrait l’atmosphère d’un voile qui flottait sur les toits de la ville lumière, laissant cependant percer un soleil timide mais présent ; la ville avait la teinte d’une carte postale jaunie oubliée dans un tiroir. Les touristes et les riverains avaient jeté anoraks et pulls sur leurs épaules, pour profiter de ce moment clément offert par la nature et le réchauffement climatique. Le soleil avait déjà commencé sa course folle, il était bientôt midi, et certains déballaient des sandwichs qu’ils mangeaient tout en se promenant, les yeux avides de découvrir ce que les guides avaient décrit comme les endroits incontournables à visiter à Paris. Les autres, éparpillés en miettes, faisaient la joie des volatiles attirés comme les abeilles par la ruche, glanant les restes qui s’étaient perdus par maladresse sur le trottoir. Pamela venait de descendre du taxi qui l’avait emmenée de l’aéroport Charles de Gaulle aux pieds des quais de la Seine. Elle n’eut pas besoin de resserrer son trench beige autour de sa taille pour se protéger du froid, ni de mettre les gants qu’elle gardait dans son sac à main : la jeune femme au chandail carmin et à la jupe noire laissa l’air doux emplir ses poumons, qui lui signala au passage qu’elle se trouvait près de la zone réservée aux restaurants sur pilotis. Leurs effluves furent la première chose qu’elle sentit quand elle sortit de la voiture, un mélange d’huiles aux relents sucrés et forts à la fois qui provenaient de la baraque à roulettes garée au bout de la zone de stationnement des taxis. Un jeune homme à casquette rayée vendait des beignets, des gaufres, des crêpes qu’il préparait en chantant Douce France à des étudiants en uniformes, occupés à commander leurs collations. Tandis que Pamela le regardait jongler avec la pâte comme s’il effectuait d’un tour de magie, l’eau lui venait à la bouche en cette fin de matinée. Un bruit provenant en droite ligne de son estomac lui rappela qu’elle avait pris son dernier repas il y avait plus de cinq heures. Et si le risotto aux fruits de mers qui lui avait été servi à bord avait été apprécié à sa juste valeur, Pamela considérait qu’il devenait urgent de subvenir à ses besoins vitaux en sucre, sa passion cachée depuis l’enfance. Pamela estima à trois quarts d’heure le temps d’attente pour avoir sa crêpe au chocolat, étant donné le nombre d’écoliers massé devant la caravane, surtout que le vendeur affable prenait son temps pour plaisanter avec chacun d’entre eux, des habitués qui devaient venir chaque jour avec l’argent que les parents avaient prévu pour un en-cas moins calorique. Pamela comprenait que ce genre de douceur pouvait affoler les papilles et abandonna l’idée de sentir fondre le Nutella sur sa langue. Elle se résigna à entretenir un monologue sourd avec ce gargouillement lointain, et revint à des préoccupations plus terre à terre, sollicitant d’avantage ses neurones que ses papilles. Entre-temps, son chauffeur avait contourné le véhicule pour aller chercher sa valise dans le coffre, et bien que celle-ci soit assez petite pour que Pamela la garde avec elle, l’homme qui lui avait jeté des regards bienveillants dans le rétroviseur tout au long du trajet, avait insisté pour qu’elle admire le paysage sans être encombrée par cet objet. D’habitude ce genre d’attention serait allé droit au cœur de la jeune femme, mais aujourd’hui, ce zèle ne faisait qu’accroître son agacement, à tel point qu’elle ne remarqua pas la péniche qui fendait l’eau avec la majesté d’un aigle, ni le mime qui suivait les passants en les parodiant. Pamela avait à cette heure-ci d’autres soucis en tête qui l’empêchaient de savourer ces instants typiques de la capitale française qui attiraient des gens des quatre coins du monde.
— Merci, dit la jeune femme à la chevelure brune et aux yeux caramel à son chauffeur quand il déposa la valise auprès d’elle
— Je peux la porter jusqu’à votre hôtel, proposa le taximan désireux de rendre service
— Ça ira, j’ai l’habitude, dit Pamela en tendant sa carte pour payer la course. Mon hôtel est à quelques rues d’ici… dans une zone interdite à la circulation, précisa Pamela pour que l’homme ne prenne pas ombrage.
Marcher me fera du bien pensa la jeune femme qui voulait profiter de cette distance qui la séparait de son hôtel pour retrouver son calme. Pamela remercia encore une fois son chauffeur en lui glissant un pourboire dans la main comme elle le faisait à New York, et commença à marcher en resserrant d’un geste machinal son trench beige.
— « Je dois ressembler à une furie », se dit la jeune femme en tirant sa valise à roulette qui faisait des bonds sous l’effet de la rapidité de ses pas. Pamela espérait que son maquillage tenait encore, surtout le fond de teint. En ce moment, elle essayait le « Long Lasting 24 heures », qui promettait une tenue à toute épreuve. Comme celle qu’elle avait connue ce matin à l’aéroport, juste après le débarquement. « Je n’en reviens pas, je n’en reviens pas qu’ils aient osé faire ça » répétait la jeune femme en longeant le pont, ses talons hauts ne freinant en rien sa vitesse. « Évidemment, plus de rouge à lèvre non plus » remarqua Pamela en apercevant son reflet dans le petit miroir qu’elle avait extrait de la poche de son sac à main. Plus de trace de cette couleur pêche ambrée dont elle avait ourlé ses lèvres juste avant de descendre de l’avion. « Ce n’est pas le plus important », se dit-elle en continuant à marcher plus vite que la plupart des gens qui flânaient le long des quais de la Seine.
À son passage, certains passants se retournaient pour lui lancer des regards où Pamela pouvait lire de la désapprobation. « Moi aussi j’aurais aimé profiter de la vue », aurait voulu dire Pamela aux passants qu’elle frôlait et qui lui lançaient des regards furibards, quand sa valise venait de bousculer un promeneur contemplatif. Pamela avait l’habitude de fredonner la chanson de Joséphine Baker dès qu’elle posait un orteil à Paris, J’ai deux amours, mon pays et Paris. Paris, le coup de cœur, la seconde patrie, avec ses musées et ses virées shopping, ses moments de flâneries gracieuses qu’elle ne manquait pas de s’offrir dès qu’elle avait une minute dans son planning, c’est ce qui était d’ailleurs prévu, si cet incident à l’aéroport n’avait modifié les plans…
« Je déteste ça, je déteste ça, répétait Pamela qui se repassait en boucle le film de sa mésaventure. Comment ont-ils osé toucher à ce que j’ai de plus précieux ? » se demandait encore Pamela qui continuait de ruminer sa colère qui lui fit oublier qu’elle s’approchait de son endroit préféré à Paris, le pont Alexandre III, avec ses dorures visibles et ses multitudes de lampions devant lesquels elle ne manquait jamais de s’émerveiller à chaque fois qu’elle prenait le temps de s’y attarder.
Au moment de contourner un groupe de touristes qui mitraillaient la façade d’un bâtiment qui se trouvait de l’autre côté du pont et que la guide indiquait du bout de son parapluie, Pamela aperçut quelque chose qui pourrait calmer sa colère. Comme happée par un aimant, la jeune femme aux cheveux qui flottaient dans le dos traversa la route qui la séparait du trottoir d’en face où se trouvait un café avec des tables à l’extérieur. Un troquet comme on en voit souvent à Paris, un charme baroque qui s’étalait sur deux façades d’un immeuble dessiné par un architecte renommé. Sur chaque table, un menu couvert de cuir attendait les clients qui voulaient plonger dans une ambiance 1900. De la large porte d’entrée, on apercevait le comptoir brillant où étaient accoudés deux hommes qui faisaient dos à la rue. Pamela en quelques enjambées, se retrouva déjà devant la table qui avait attiré son attention.
— Je peux emprunter votre ordinateur ?
— …
— Je ne vous le demanderais pas s’il ne s’agissait pas d’une requête sérieuse car je vois bien l’incongruité et la maladresse de ma demande mais… hésita Pamela avant de continuer sur sa lancée. Pourrais-je utiliser votre ordinateur pour accéder à ma boîte à mail ? Je dois faire face à une urgence et si je pouvais faire autrement et bien je ne me gênerais pas, c’est juste que je me retrouve sans ordinateur, le mien a été saisi à la douane sous prétexte que je ne voulais pas le faire passer au scan, ajouta Pamela les yeux levés au ciel en signe de protestation tardive. J’attends une réponse de mon éditeur qui sera peut-être déterminante pour la suite de ma vie, lâcha Pamela d’une traite comme le ferait un parachutiste qui veut larguer sa cargaison.
Pamela venait de raconter ce qui constituait le résumé de sa vie à un parfait inconnu assis à la terrasse d’un bistrot parisien, dont le seul intérêt était de posséder un ordinateur portable, ce qui l’avait attirée comme un papillon par la nuit. Le jeune homme pianotait frénétiquement d’un doigt long et fin,

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