Physiologie du barbier coiffeur perruquier
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Physiologie du barbier coiffeur perruquier , livre ebook

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Description

Extrait : "Oui, merlan, je vais te chanter, je vais chanter ta poudre, tes mouches et tes marteaux de défunte mémoire ; l'édifice capillé que l'occiput humain promène sur le globe, la moustache, la papillote et la royale aussi ; tes graisses d'ours, de chameau, celle de la panthère qui produit des cheveux blonds, et celle du chacal qui en fait pousser partout..." À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN : Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes. 

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 19
EAN13 9782335047691
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0006€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335047691

 
©Ligaran 2015

À l’Editeur.

MONSIEUR,
Les conséquences colossales des trois glorieuses journées nous avaient gratifié d’un Mayeux éphémère, que les physiologistes de l’époque nous ont produit sous les phases burlesques d’une chétivité féconde. Nous avons vu ce dévoué citoyen prendre l’hôtel-de-ville, monter sa garde, lion sur les boulevards, député et ministre, dissimuler ses imperfections architecturales dans chacun de ces emplois, déployer partout la bosse de l’activité, une éloquente faconde, de l’outrecuidance et une vérité entraînante que n’aurait point désavouées un orateur de six pieds.
Le trône de sa popularité fut partagé par l’illustre Robert-Macaire, l’industriel prototype, le héros du génie, l’inventeur des sociétés en commandite, le floueur du gendarme, l’homme enfin qui, en parcourant tous les degrés de l’échelle sociale, a répandu des lumières dans chacun des états, procuré à tous l’industrie, les moyens d’arriver à la fortune, et celui d’adjoindre à sa famille un homme armorié. Nous avons vu cet honorable père de famille terminer ses jours dans sa robe de chambre, laissant après lui une réputation granitique, achetée par des tribulations au-dessus de l’humanité et auxquelles ne croiront pas nos neveux ; car, dans nos temps de prodiges, nous allons de succès en excès et cela est si vrai que, plus marche le temps, moins la faculté vous en laisse pour vous guérir d’un rhume, malgré l’invention du navet d’Arabie (lisez nafé), et celle des pompes funèbres. L’art de guérir est arrivé à de prompts résultats.
Un maître d’arme, expert ès-art, nous a peint l’ingénuité du pioupiou, la bravoure du soldat, son dévouement, ses cicatrices et l’abnégation de sa vie, qu’il rachète seulement par le petit verre, la chique et le butin en campagne. Il nous a parlé du grognard de Friedland, de Moscou, de Waterloo, nous avons vu sa tombe ! Honneur, trois fois honneur au courage malheureux ! paix à sa cendre ! La tombe d’un grognard est un monument devant lequel s’inclineront toutes les générations futures !
Que n’a-t-on retracé du notaire, du procureur, de l’homme de loi, de l’avoué, de madame son épouse et de Dodore, sort fils ; du médecin éclairé, philanthrope, généreux, du médecin des salons, du boudoir, de celui des tréteaux ; dans la rue : nous avons entendu le virtuose, le dilettante ouvrant un large bec, donnant son coup de voix. On nous a montré le chasseur de Paris, dont le chien. Munito, chassant sur deux pattes, rapporte un chat empaillé que son maître vient de tuer d’un seul coup de fusil, au grand regret d’un maraicher qui s’en servait d’épouvantail contre les moineaux. Le chasseur de province, qu’avec raison on appelle M. Decraque, rembourré de récits de sangliers, d’ours, de cerfs dix cors ou dix cors jeunement, de défauts de lièvres, de fusils Robert, de poudre avariée et de beaucoup de mensonges.
Que n’a-t-on pas dit sur l’étudiant, l’étudiante, la lorette, le bas bleu, la soubrette, la portière, etc. On a oublié la fille de joie ; cependant sa haute nuance se trouve souvent dans les salons et s’y décèle malgré l’incognito. La catin en tartan est facile à trouver et ne se cache nulle part. Nous avons savouré le cigare avec le fumeur et la fumeuse, tué le temps avec le flâneur, fermé notre porte et retiré notre pratique au tailleur assez sot pour nous présenter son mémoire ; nous avons bâillé en lisant le calembourg, nous nous sommes reconnu dans le pacifique soldat citoyen, et avons fait un bon sommeil sur le fils Macaire, le plus incontestable des somnifères.
La physiologie a déjà exploité bien des ridicules, bien des professions : cependant, il est un état sur lequel on n’a rien dit, et que, jusqu’alors, on a laissé dans sa boite à poudre : je veux parler du perruquier ; permettez-moi de l’en exhumer et que, frisé, coiffé et rasé, je vous présente mon merlan passé à l’eau de cologne.
Dut sa frisure vous être agréable, et le maintenir près de vous en bonne odeur ! ! !
Prologue

COMME QUOI LA PRISON DONNE DES IDÉES.
Lecteur, as-tu des démangeaisons, ta peau, plus ou moins polie, plus ou moins douce, plus ou moins rugueuse, plus ou moins calleuse, n’aurait-elle pas quelques parties où la dartre et le ciron t’imposeraient l’impérieuse obligation d’y porter les premières phalanges de ta droite, qui, caressant ton épiderme, te ferait éprouver la douloureuse satisfaction qu’on a oublié de porter en sixième ligne, lors de la classification des sens dont jouit l’espèce bipédine qui s’est départi le plus d’esprit parmi les animaux qui couvrent le globe. Eh bien ! cette démangeaison que tu éprouves à la peau, n’est rien en comparaison de cette autre espèce qu’éprouvent certains individus, qui les force à remuer la langue ou la plume, au grand tourment de ceux qui cohabitent leur planète. Oh ! Lhomond, grand Lhomond ! que de coups d’épingles s’épargneraient tes semblables (en structure s’entend), si chacun te portait dans sa poche et apprenait la première ligne du premier alinéa du premier chapitre de ton premier volume : la grammaire est l’art de parler et d’écrire correctement ! Parler et écrire correctement, mais c’est le nec plus ultra de l’intelligence humaine ; mais si tout le monde affectionnait également Lhomond, où en serait le velouté, la peau blanche et le cuir ?
À propos de cuir, lecteur, tu ne sais où je veux en venir ; eh bien ! sache donc que, dans ce moment, je suis colloqué, intra muros, pour six heures d’arrêts forcés, parce que mon commandant, grand jurisconsulte, président du conseil de discipline, capitaine retraité, dessinateur par état, et juge et partie, n’a pas trouvé convenable que j’aie manqué à la garde, à laquelle on avait commandé ma cuisinière, qui en avait reçu le billet parlant à sa personne, et qui avait jugé à propos de le réduire en cendres, en allumant son feu. Or donc, bien que j’en ai légitimement prétendu cause d’ignorance, le conseil, sans égard à l’éloquence de ma défense, soutenue cependant par de bons poumons, et eu égard aux conclusions du capitaine-rapporteur, qui a cité, non sans l’écorcher, (vu qu’il n’en fait pas son état) l’article tant de la loi, m’a infligé, avec toute la paternellité dont il est susceptible, six heures d’habitation hôtel des zharicots, sans s’informer si ce légume m’allait ou ne m’allait pas pour le quart d’heure. Six heures se passent sans doute, mais six heures en face de quatre murailles, c’est long. J’ai donc fait venir six cigares que j’ai fumés et cinquante-deux volumes de Napoléon-Landais que je n’ai pas lus, sauf un que j’ai ouvert par hasard et qui m’a présenté pour premier article le mot commode : commode meuble, Commode, empereur romain : ce hasard aurait-il voulu établir quelqu’analogie entre mon commandant et cet empereur ? non, je ne le pense pas, d’abord mon commandant n’est ni empereur, ni commode ; ensuite, s’il s’est montré barbare et cruel envers les braves pères de famille que la loi déguise tous les mois en armifères citoyens, certes, sa barbarie n’égale pas celle du susdit empereur et ne va pas au-delà de trois jours de prison, maximum pénal dont nous a gratifiéla loi bâclée par des chambres qui ne montent pas la garde ; maximum, du reste, dont mon chef tricoloré se montre très prodigue, avec variantes d’adoucissements parcellaires. Que Dieu lui rende en gros ce qu’il donne en détail, et le préserve des commodes, des commodes qui arrivaient des cinquièmes sur la garde royale, lors des trois glorieuses.
De ce mot, je tombai sur celui de tzar, puis sur celui de seringue ; je connais ces deux mots-là, parce qu’ils ont quelques rapports avec l’indignation. Je ne pus m’empêcher d’y voir un singulier rapprochement, un tzar et une seringue ! deux objets qui ont pour mission de faire fuir la moitié des figures qui les regardent et de soulager l’autre moitié, celles qui les touchent. Puis, essayez donc de rallier les fuyards, faites-les donc se donner la main et surtout le baiser de paix. J’en étais là de mes réflexions, quand le guichet, moderne vomitorium, m’amena une victime de la giberne citoyenne, c’était mon barbier, qui, parmi ses pratiques, en avait qui se faisaient faire la barbe à l’heure même des revues. Il eût beau se défendre, employer des raisons et des cosmetiques, qui attendrissent et la peau et le cœur, ses arguments glissèrent sur le conseil, et, quoiqu’il se démenât et jouât du peigne et du rasoir, il en eut pour six heures de tristes réflexions.
Brave et digne commandant, va ! qui m’envoie compagnie et me donne à jaser ! je me sens une démangeaison, et nous allons, en revanche, te faire une physiologie. Qu’elle te s

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