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Description
Informations
Publié par | Encyclopaedia Universalis |
Date de parution | 10 novembre 2015 |
Nombre de lectures | 0 |
EAN13 | 9782852293977 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.
ISBN : 9782852293977
© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.
Photo de couverture : © Monticello/Shutterstock
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Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Encyclopædia Universalis .
Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Poème sans héros, Anna Akhmatova (Les Fiches de lecture d'Universalis).
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POÈME SANS HÉROS, Anna Akhmatova (Fiche de lecture)
Les dix dernières années du XIX e siècle ont vu naître en Russie quelques très grands poètes, parmi lesquels seuls Boris Pasternak et Anna Akhmatova (1889-1966) auront survécu à l’époque stalinienne. Anna Akhmatova, d’emblée, a défini par la réflexivité l’acte de poésie ; elle élabore son écriture de la maturité dans une identification à une génération dont « la cruelle époque a détourné le cours », et, au-delà, à tout un peuple malmené par l’histoire. Dès 1936, elle se fait mémorialiste de son siècle.
Elle avait été, dans les années 1910 et jusqu’à l’année fatale 1921, une poétesse pétersbourgeoise de grand talent, au centre d’un milieu culturel, cosmopolite et inquiet, ébranlé à plusieurs reprises par des tempêtes historiques : deux guerres, deux révolutions. Mais la sombre année 1921, – le poète Alexandre Blok mourant de misère physique et morale, Goumiliov, son premier mari, fusillé, le pays entier, autour d’elle, « pillé, trahi, vendu » – fait d’Akhmatova une exilée de l’intérieur. Elle s’écarte et se tait. Et quand en 1936 la poésie revient à elle, c’est sous une forme entièrement nouvelle : « En 1935 je recommence à écrire, mais mon écriture a changé, ma voix est devenue tout autre. »
Anna Akhmatova est désormais investie d’une mission : dire ce qu’est la « vie après la fin », assumer le devoir de parole au nom de tout un peuple. « Et cela, vous pouvez le décrire ? – Je peux », répond Akhmatova, qui attend de rendre visite à son fils, à la femme hagarde qui fait la queue avec elle devant la prison des Croix à Leningrad. Dire le désastre, tel sera désormais l’objectif d’Akhmatova. Elle écrit alors les chefs-d’œuvre que sont le Requi