Bagatelles & autres manières de poésie
276 pages
Français

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Bagatelles & autres manières de poésie , livre ebook

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Description

« ... Ce matin, j’ai de la rosée le sédiment brûlant. Et c’est ton chant, celui qui m’enchantait, qui m’enchante encore. »



« Ancien pompier, tout feu tout flamme, feu mon grand-père, imberbe, à la Sainte-Barbe, incinéré. »



« ... Des vers qui font danser ma bohème à leurs échos feutrés. J’ai l’idée d’un poème d’une force démesurée. J’ai l’envie d’un poème pour l’humanité. »



En sept périodes, une façon de poésie tous azimuts : des styles entrechoqués, des couleurs disparates, des rimes d’asphaltes gris et des envolées de saison. Un peu de tout, beaucoup de tout, et deux doigts de rien. Ça ressemble à la vie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 septembre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414486496
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-48648-9

© Edilivre, 2020
Avertissement 1
Je voulais que ce recueil de poésie (le 3 ème du genre, pour ce qui me concerne) — ­regroupant 180 poèmes ou espèces de poèmes inédits qui somnolaient dans mes tiroirs avec 500 autres jamais publiés — invite à une balade en sept périodes possibles de l’existence, qu’elles soient temporelles ou d’humeur. Un type que j’avais baptisé unilatéralement « B. B. d’Avril » aurait proposé ses textes foutraques et foutus n’importe comment dans un sympathique bordel ambiant.
J’avais travaillé au corps mon subterfuge.
Blaise Blaze d’Avril aurait été le pseudonyme-maître pour cette édition. Je lui avais concocté une courte biographie : il était né pour la seconde fois le 11 décembre 1972, Avenue Michel Goutier, Noisy-le-Grand, Seine-Saint-Denis, Île-de-France, France, Europe, Hémisphère nord, Terre, Système solaire, Bras spiral d’Orion, Voie lactée, Amas de la Vierge, Univers. Derrière lui se serait caché Pierre-Pol Adi , un drôle de jacques ; puis, derrière celui-ci et ainsi de suite : Aline Decoq , revenue d’une haute tension poudrée, Lolita Dolores , née d’une dernière pluie douloureuse, et enfin, Bernard Constant , pétri d’une équanimité exaspérante. Autant de pseudonymes qui auraient conduit à ne rien savoir du véritable auteur ; le principe de la chose, en fait.
Un objet rustique en forme de poisson — évidemment (et subtilement ?) à cause du nom « Avril » — aurait illustré la couverture.
Parmi ces 180 textes, nombre de mes 350 « créations de jeunesse » auraient été dûment signalées parce que leurs mises au propre, entre 1969 et 1972, me tiennent particulièrement à cœur ; c’est qu’elles ont été faites sur une machine à écrire portable culte qui me provient d’un de mes grands-pères : une « Mignon » AEG (conçue en 1913 pour la firme Allgemeine Elektricitäts-Gesellschaft par le docteur Von Hefner-Alteneck) en ferraille noire avec son coffret bois d’origine couleur marron (socle et couvercle) datant de 1927 au plus tard.
Mes correcteurs m’ont sévèrement corrigé.
Ils m’ont fait remarquer que mes écrits ne sont pas tous extravagants et que la structure de ce bouquin est loin d’être improvisée (ce qui met un sale coup à la notion de « foutraque » et de bordel ambiant ») ; qu’utiliser un ou plusieurs pseudonymes ne sert à rien car j’ai des thèmes d’écriture privilégiés et un style assez identifiables pour ceux qui suivent assidûment mes productions ; qu’on se moque comme du Grand-Turc, de l’an quarante et de colin-tampon réunis des subtilités de mes fabrications et de mes nostalgies.
J’ai cédé à presque tous leurs arguments.
J’ai éliminé la référence au foutre (qui allait pourtant si bien avec le bordel) et à son suffixe -aque ; j’ai repris mon nom de naissance ; et, pour la couverture, j’ai choisi une autre illustration (celle de ladite machine à écrire réputée de 1927). Mais je n’ai pas pu renoncer à une quinzaine de mentions personnelles de type « Mignon AEG et précisions (signalant les jeunes années de création) » ni à contextualiser quelques textes (1 par période) qui me semblaient le mériter ; on a ses coquetteries et ses entêtements.
Ceci dit, il me reste trois choses à faire ici :
Avec la plus grande déférence, remercier José Martí 1 pour avoir écrit « Versos sencillos. » 2 , dont la partie « I » est prétexte à écho (en période 2).
Remercier aussi Luc A. pour son illustration de « À la hune. » (en période 2, également) dont il convient de noter que le titre ne comporte pas de faute d’orthographe, malgré les apparences.
Souhaiter au lecteur que la promenade soit plaisante.


1. Les nombres en exposant « en italiques » renvoient aux « Notes » en fin d’ouvrage.
« Poésie : un aboli bibelot d’inanité sonore…
Hésitation prolongée entre le son et le sens. »
Stéphane Mallarmé.
« La ville ouvre ses compas,
Ses couleurs, ses tire-lignes.
Sur les grèves étagères
L’homme à l’encre sympathique
Contemple avec méfiance
Les signes de son bonheur. »
Léon-Paul Fargue.
« Car si les poètes ne sont pas
à l’ouest, qui le sera ? »
Pierre Élie Ferrier, dit PEF.
À mes amours et à mes amis, ceux d’hier, d’aujourd’hui et de demain, ceux d’ici et ceux d’ailleurs, cette inanité écrite on ne sai-t à quelle époque vraiment, et venue précisément d’on ne sai-z où, qui a parfois la rudesse du cuir, et parfois la douceur du velours. 2


2. Éclaircissement si nécessaire : un « cuir » est un son « t » mal placé ; un « velours » est une liaison erronée « en z ». Ces « fautes » sont aussi appelées des « pataquès », ce dont il ne faut pas faire tout un plat non plus.
Période 1 Jeunesses intranquilles
« Il respire le soir des romances espagnoles et noie ses vertiges à la gnôle, la transpiration des muses en jus de désespoir. »
Des crimes lointains

Mon enfance,
tu mériterais
qu’on te torde le cou,
qu’on te bute
avant que tu me cloues.
Tu mériterais
qu’on flingue tes bombances,
que j’en aie le passif allégé.
Reniés les régals aux souffrances
des grâces ingénues,
je pourrais me gaver d’apparence
à me forger des vertus.
Mais tu restes là,
comme un glaive
oscillant.
Et ma conscience,
pile au-dessous,
depuis longtemps
face perdue,
tremble de se savoir
à jamais fichue.
État des lieux
En pleine jeunesse,
j’avais juré à mon âme, la main sur le cœur :
« Si ma vie tourne mal,
je saurais te rappeler nos fatras dérisoires. »
Nous y sommes.
Je m’imaginais maudit
comme il sied au poète,
et j’ai des allures d’épicier repu.
Rappelle-toi
nos mondes en ratures
à nos brouillons changeants,
nos envies d’une maudite éternité,
nos craintes d’être épargnés par le vent.
Rappelle-toi,
aux tétins durcis
de mes jeunes libertines,
par peur de manquer d’infortune,
je grimais le printemps en automne.
Je m’imaginais damné,
et me voilà
accablé par mes défaites.
Mes idéaux en pelures
n’ont plus rien des luxes sombres
qui somnolaient
à mes basques d’adolescent.
Les interrogations poétiques
Que fait-on de :
Soleils bleu chair ?
Culs-de-bouteilles
Prisonniers des rayons,
Derniers éclats ?
Peaux contre peaux,
Voix contre voix,
Voies sans résistance ?
Aux nuées tendre les mains,
Aux oiseaux de plénitude
Frayer des passages ?
Quoi faire naître :
Tranchant ou miel,
Compromis ou raideur ?
En réserve,
Heureusement,
La contemplation.
Nogent, du côté des abattoirs
Qui sont ces bâtisses de soifs amères,
ces monuments de chairs lourdes
qui nous attendent aux bas-fonds ?
Ce sont nos femmes,
leurs museaux d’étreintes fugaces,
leurs odeurs de frites.
Ce sont nos femmes,
celles qu’on frotte en bande
et qui nous sucent en bâillant.
Ce sont nos femmes
aux sexes fatigués
de nos assauts brutaux.
Nous sommes des épaves
ensanglantées et puantes
à qui personne n’ose ressembler.
Un jour, crois-le !
nous referons des pâtés de sable
qui s’écrouleront sous l’effet
des vagues et du vent,
et cela n’aura aucune importance.
Un jour, nous referons des pâtés de sable
comme lorsque nous étions enfants.
Un jour, ce seront des fraîcheurs
à croquer, douces et dorées,
qui nous tendront les bras
dans l’écume où pataugeront
des baigneurs insouciants.
Ce sera loin des abattoirs,
juste au début de nos rêves.
Mignon AEG, Texte n° 272 – 1971
Attention… danger
Tu es antimilitariste.
Je ne sais pas si ça fait artiste,
mais je sais qu’on en fusillera
quand les armes prendront le pas.
En attendant, ne sois pas triste,
tu seras un bon guitariste
des bourgeoises sous les doigts,
infidèles, comme il se doit.
De vieux fascisme en dictature,
ce qu’on ne peut voir en peinture
fera un nid dans tes couplets.
Tu finiras par être artiste,
beau garçon détrousseur de pistes,
les passionnés sont hors la Loi.
Je fais confiance à ta dent dure,
sous l’exil des murmures,
silhouette amie de mes combats.
Mais d’ici que tu reviennes,
hélas,
les fusils auront mis bât.
Des injustices
Sur la photo, à la « une » d’un quotidien, des ministres goguenards, un ouvrier intimidé.
Banlieue parisienne, 1977.
Aujourd’hui ceux-là, d’autres demain…
Plaisir pour mes mains responsables qui dépècent un journal.
C’est autre chose qu’un plaisir,
cela tient de la satisfaction à détruire.
C’est autre chose qu’une destruction,
cela tient d’une abolition légitime de leurs paroles.
Leurs paroles ,
c’est autre chose qu’une parole,
cela tient d’une atmosphère engluée.
C’est autre chose qu’une atmosphère,
cela tient d’un liant fiel-sourire.
C’est autre chose qu’un sourire,
cela tient d’une grimace paternaliste et dédaigneuse.
C’est autre chose que du paternalisme,
cela tient d’une sodomie incestueuse.
C’est autre chose que du dédain,
cela tient de l’étalage de leur ignominie.
C’est autre chose que de l’ignominie,
cela tient de l’abjecte vengeance au début du déclin.
C’est autre chose qu’un déclin,
cela tient d’une moisson future devenue présent combat.
Le combat ,
c’est autre chose qu’un combat,
ce sont leurs forces minées par notre force.
C’est autre chose qu’une force,
c’est l’union de misère et castration.
C’est autre chose qu’une castration,
c’est la famine intellectuelle et le pain gris.
C’est autre chose qu’une grisaille,
c’est notre vie obscure contre leurs fastes en couleurs.
C’est autre chose qu’une couleur,
c’est l’éclat de leur oppression.
C’est autre chose qu’une oppression,
c’est le bâillon de nos respirations.
C’est autre chose qu’une respiration,
c’est un halètement qui va croissant.
C’est autre chose qu’un croissant,
c’est une brioche qui deviendra quotidienne.
C’est autre chose que le quotidien,
c’est le sel vivifiant de toute minute.
C’est autre chose qu’

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