Brin de causette avec la vie
178 pages
Français

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Brin de causette avec la vie , livre ebook

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Description

« Bonjour la Vie !

À l'automne de ma vie, j'ai appris à t'appréhender, à t'apprécier, à te remercier, mais aussi à te craindre. Tu es facétieuse, secrète, parfois désespérante. Tu es complice du hasard, avec lui, vous êtes en vigie et tirez la ficelle invisible qui tient l'humanité debout.

Humblement, dans ce recueil, j'ai tenté de retranscrire tes humeurs ressenties, primesautières ou d'effroi, et tes mises en garde susurrant ton indignation à la destruction programmée de la Vie sur la planète Terre.

Encore quelques mots : “Retiens le temps ! On t'aime tant... la Vie !” »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 avril 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414052929
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-05290-5

© Edilivre, 2017
Préface
Bonjour la Vie !
Je sais que tu n’es pas très causante : le bavardage t’indispose. Je devine que ma demande d’un brin de causette avec toi, que je sollicite et souhaite depuis longtemps déjà, deviendra au fil des pages de ce recueil, un monologue que tu jugeras peut-être pathétique, alambiqué, décalé ou grandiloquent. Tant pis ! J’accepte ce risque.
Entendras-tu les questions universelles que je m’approprie, sur ton mystère, sur le sens de ton jeu, sur ta fragilité, sur ta dureté ou ton injustice envers l’Homme ? Déchiffreras-tu les interrogations philosophiques, métaphysiques ou naïves, qui taraudent mon âme, tourmentent ma poésie, que je vais te poser tout au long de cette supplique poétique ?
Comprendras-tu dans ce brin de causette, avec toi, mon humeur morose, mes angoisses, ma révolte, mon incompréhension, mes peurs à exister dans ce monde vivant de plus en plus absurde, inhumain, où le virtuel prend l’ascendant sur le réel, où le mal domine, et, y compatiras-tu ?
Dis-moi sans trahison, ni faux-semblant, s’il faut te considérer comme un cadeau divin ou une malédiction, une magicienne qui nous embrume d’illusions ou une mère protectrice ?
A l’automne de ma vie, j’ai appris à t’appréhender, à t’apprécier, à te remercier, mais aussi à te craindre. Tu es facétieuse, secrète, parfois désespérante. Tu es complice du hasard, avec lui, anonymes, vous êtes en vigie, et vous tirez la ficelle invisible qui tient l’humanité debout.
Certains de mes contemporains trouvent ton silence assourdissant et dédaigneux. Je fais partie de ceux, qui perçoivent tes nombreux messages subliminaux, de mises en garde, susurrant ton indignation à la souffrance imposée tragiquement, honteusement, au verbe « vivre », l’ensanglantant et le déshumanisant. Aussi, humblement, dans ce recueil, j’ai tenté page par page de transcrire tes humeurs ressenties, tantôt primesautières, mélancoliques, tantôt guerrières, désespérées ou d’effroi, à la destruction programmée de la vie sur la planète Terre.
Encore quelques mots : « retiens le temps ! Je t’aime tant… la Vie ! »
Rolland ABONNEL
I Frivolité
De couleur jaune, rose ou bleu, les illusions, les rêves sont frivoles, mais dans leur tourbillon et leur envol, ils gratifient d’un sourire la folie environnante.
Chacun, sur son tableau de chasse a épinglé sa « Marylin », à la robe légère, qu’il a croisée au coin d’un songe, sur la margelle de la nuit.
Chacune, en Diane chasseresse, a espéré dans la clairière d’un bois faire prisonnier un « Jules », chevaleresque et crack de l’amour.
* * *
C’est si peu de chose la Vie !
C’est un souvenir qui prend la pose, pour plaire au peintre de notre vie, qui, de son pinceau transforme un brin de nostalgie en drame ou en apothéose.
En joie ou en mélancolie, en croyance ou en peur de l’au-delà, c’est le parfum du lilas que l’on respire de son enfance jusqu’au trépas.
C’est le cœur qui s’ouvre comme une rose. C’est l’épaule d’un ami, quant à chaque illusion qui s’enfuit, le chagrin dépose une envie de paupières closes.
C’est si peu de chose la Vie !
Alors, ma Belle, chassons les lumières sombres ! Encore, osons un bouquet de promesses, peut-être l’ultime de notre vie, avant que tombe la pénombre : ce voile obscur de la vieillesse.
Osmose de pluie et de soleil, d’amour, d’orgueil, de modestie, de rires d’enfants qui s’émerveillent, de cris, de pleurs, de révolte pour cette planète en agonie : c’est toutes ces choses… la Vie !
Un effleurement de la main
Aujourd’hui, les femmes renversent les rôles,
Vingtaine ou cinquantaine attendrissante,
Dans une foule, une file d’attente,
Messieurs ! Ce sont elles qui nous affriolent.
Parfois, d’un subtil frôlement d’épaule,
D’un effleurement de main messagère,
Ou d’un regard plus long que nécessaire,
Elles ont le monopole du protocole.
Sans tabou ! Aux hommes dament le pion.
Clins d’œil ou mouvements conscients du bras
Nous invitent, souvent dans l’anonymat,
Pour un flirt ou l’espoir d’une passion.
Proposition de s’asseoir sur un banc ;
Elles parlent de peinture, d’art, de Mozart,
Et, quand tombe la fraîcheur dans le square,
Collent leur cuisse à la nôtre : nous défiant.
Sur notre mâle territoire elles étendent
Leur emprise. Leurs sourires, leurs soupirs,
Disent sans ambiguïté : « Je vous désire ».
Cyniques, sans langage codé, elles commandent.
Séductrices ! Elles restent nos bien-aimées.
Elles pensent le romantisme anachronique,
Mais après les cabrioles érotiques,
Elles espèrent Venise comme leurs aînées.
Qu’elles jouent d’un effleurement de main,
D’un frôlement anodin d’une épaule,
Messieurs ! Laissons aux femmes le beau rôle,
C’est peut-être le grand amour sur leurs seins.
Jules est le meilleur
L’arrogant Yves se croit irrésistible ;
D’un naturel charmeur et séducteur,
Comme un chasseur pervers, il prend pour cible
Au hasard de la vie, un tendre cœur.
Dans sa besace tant de Belles séduites !
Par son regard enchanteur, ses fables
Pathétiques, ses promesses hypocrites,
Il se croit un tombeur invulnérable.
Goujat, à l’ego surdimensionné,
Froid charlatan de l’amour empressé,
Quand il rencontre la proie à capturer,
Comme un acteur il la fait fantasmer.
Prévenances pour obtenir ses faveurs ;
Des yeux la désirer, l’halluciner,
Qu’elle y voit un reflet porte-bonheur,
Et, mots d’amour pour la faire trébucher.
Aucun dilemme et aucun état d’âme.
Le premier soir, après le restaurant,
Baiser ardent, main en feu en flamme,
Champagne au frais dans son appartement.
Mais, au réveil, parfois une surprise ;
Sur la table un petit mot griffonné,
Mis en évidence, qui ridiculise
Le soi-disant séducteur patenté.
Ce matin, Yves, sur sa table de nuit,
Découvre ces quelques mots de la Belle :
« Soirée sympa mais la nuit sans magie.
Ni enchanteresse et ni étincelles ;
Ton copain Jules est le meilleur au lit.
Dans mon tableau de chasse t’es au bas de l’échelle ».
Ma Marylin
A Cavaillon, à l’heure du soleil déclinant,
Assis, sur un banc public du square ombragé,
Passif, seul, j’observais le regard nonchalant,
Dans l’animation de l’endroit, les gens pressés.
Un vent, fort, frais, de fin d’été : le dit mistral,
Flagellait les visages et décoiffait les femmes,
Annonçant avant l’heure les couleurs automnales,
Même en chaude Provence l’hiver est au programme.
A la droite du banc, sortant d’une venelle,
Je vis s’approcher en luttant contre le vent,
En vain, une femme, en ample robe, jaune-javel.
Le mistral autour de sa proie tourbillonnant.
Coquin, il jouait, soulevait pour mon plaisir,
La robe de la jeune passante, en dévoilant
Ses cuisses rondes et fesses blanches. Le vent, en satire,
Sans vergogne, la maltraitait en brutal amant.
En essayant de plaquer le tissu contre son corps,
Elle offrait sa plastique à mon œil impudique ;
Au travers de sa robe claire, comme incolore,
J’admirais dans le soleil ses formes érotiques.
Avec le mistral qui ne lâchait pas sa prise,
Elle passa devant moi. Je l’imaginais nue,
Aux postures sensuelles, à la poitrine exquise.
Envie de lui sourire, mais c’était incongru.
Magnifique image ! Du regard je la suivis.
Puis, du décor la belle femme disparut,
Sans savoir, qu’un instant, elle entra dans ma vie,
Cheveux flottants, déshabillée à son insu.
Elle fut ma Marylin dans ce vent du Midi,
L’espace d’un désir, le temps qu’elle tourne la rue.
Mémé a cent ans
Grand-mère a cent ans
Mais elle refuse qu’on l’appelle Mémé
Ni Mamy ni Mamet ;
Pour nous ses trois petits enfants
Dans la quarantaine c’est frustrant.
Elle dénie la vieillesse
Elle porte encore robe dentelle
Sur son corps d’une extrême finesse.
Dans son appartement tout est connecté
Du lave-vaisselle à la télé.
Virtuose du clavier, en experte avec doigté,
Elle jouit des capteurs et puces électroniques ;
Elle inonde ses proches de mails, de SMS.
Son compagnon est un robot
Qu’elle nomme « Nounours la tendresse » ;
Programmé, c’est un second cerveau,
Lui manque l’âme sensible, l’esprit vénal,
Pour devenir un amant et satisfaire ses fantasmes.
En atomes de carbone sont ses vertèbres dorsales,
Et ses hanches, ses genoux, en titane.
Quand son cœur s’est détraqué,
Un chirurgien de notre époque numérique
Lui implanta un greffon technologique,
En boule plastique, aux mouvements sans instinct,
Vide de sentiments, sans amour avoué,
Mimant le cœur humain.
Elle a une vessie artificielle cellulosique,
Un visage siliconé aux lèvres boursouflées,
Quand elle pleure ses larmes sont synthétiques.
Pour dormir elle ingurgite une potion magique
Et pratique des injections hypodermiques
Qui éliminent la ventripotence anatomique.
Elle régénère ses neurones, évidemment
La nuit, en coiffant un casque, électrodes branchées,
Lui shootant du neuf volts sur le crâne ;
Au matin son esprit est conquérant.
Notre grand-mère a cent ans ;
Elle s’est transformée en diva numérique,
Et, dans son corps en plastique,
Elle a conservé les ardeurs d’une femme
Aux songes érotico-romanesques bien ancrés.
Souvent, elle repense à ses culbutes adultères,
Avec des amants tout feu tout flamme ;
Mais pécheresse dévouée à Pépé,
Elle regrettait ses extases illégales de la chair.
Aujourd’hui, notre grand-mère bionique,
C’est en digital, par écran interposé,
Qu’elle drague. Grâce à des molécules miracles,
Son visage rajeuni. Transfigurée, frémissante,
Elle attire des quinquas, des poètes attendris.
Même, qu’elle veut s’initier à la sensualité moderne !
Devenir bisexuelle, et prendre une jeune amante,
Pour sa prochaine centaine.
Et je vous parlerai
Centenaire je serai
Et je vous parle

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