De glace et de buée

Paul Gagnaire

Description

L’espoir n’est qu’un blessé devant la déchéance. Seul compte alors le temps, détenteur de la chance, miroir trouble à double tranchant. Celui-là même qui passe ennemi et ronge la beauté, jouant à sa guise d’une vie qu’il a souillée. Animant ces pantins aux visages ridés errant sans sourire. Ces fleurs fanées sans pétales ni tige, existences aveuglées que le désespoir fige... Entre chien et loup, Paul Gagnaire distille un spleen sous influence, mais libre et inspiré. De glace et de buée, un authentique romantisme nourri d’envolées lyriques, à la plume délicate soufflant le chaud comme le froid, caressant nos rêves et raclant nos peines.

Informations

• Publié par: publibook
• Nombre de lectures: 30
• EAN13: 9782748354263
• Langue: Français

Extrait

De glace et de buée

Paul Gagnaire De glace et de buée

Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0115029.000.R.P.2010.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2010

Je suis une eau que le temps rend fétide, enfermée dans les parois opaques d’un verre à moitié vide. Et je ne déciderai jamais d’être bue. Sauf si je me transforme en non-moi. En air.

La muse involontaire Soyeuse comme un drap blanchi par la douceur, intuitive sorcière à la plume glissante, la volupté surprend et se montre charmante, se faisant notre fée puis notre ravisseur. Ensorcelant le verbe et notre faible esprit, sa cynique beauté empreinte de noblesse d’une muse glaciale aux atours de prêtresse exorcise nos vœux, inspire notre écrit. Elle est de ces disciples sans lien au réel, la douce et vieille femme aux cheveux angéliques, à la vue fatiguée, aux paroles mystiques, accoudée au pommeau d’une canne éternelle.

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Votre main « Le sablier céleste perd grain après grain, polissant la fenêtre qui voit mon jardin où le frêle pommier fleurissait le matin, jeune arbrisseau naïf caché par le sapin. Le joli rossignol et la douce mésange qui chantaient sous mes yeux sur de fins cerisiers sont de grands corbeaux noirs que l’aurore dérange croassant gravement du haut des peupliers. Ma vue est fatiguée de ces folles hauteurs et s’incline bossue vers mes doigts recourbés découvrant horrifiée le gardien des labeurs, une main bleuissant aux éclats dérobés. Elle qui travaillait, là voilà travaillée, métissée, maladive, enlaidie et rugueuse, symbole d’une vie que le temps a souillé, une époque passée dont je deviens honteuse. » Le calme et la sagesse qu’apporte votre âge auraient-ils fait défaut à votre jugement comme une pluie stérile ou un ogre sans rage, comme une vérité dont on dit qu’elle ment ?

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