De l Aurore au Crépuscule de l Aube
446 pages
Français

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De l'Aurore au Crépuscule de l'Aube , livre ebook

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Description

De sa mémoire d’enfant, le village de Karomo surgit, à l’ombre de ses palmiers, ses manguiers, niché au creux de la chantante rivière Kabokwe. Et avec lui, son cortège de souvenirs heureux, baignés d’une chaude lumière. Là, l’amitié, la bienveillance et l’hospitalité ne sont pas de vains mots, et la nature environnante, canopée majestueuse et arbres séculaires, ainsi que ses animaux si proches, félins et oiseaux virevoltants, en font un véritable petit Éden. La famille y prend toute sa place, les ancêtres qui veillent de là-haut, le regretté grand-père et l’oncle qui jamais n’a plié. Et cette vieille salle de classe bien-aimée où tant d’écoliers ont usés ses vieux bancs. Fenêtres béantes sur l’extérieur, où les sourates se mêlent au catéchisme imposé par le colonialisme. Une enfance heureuse, choyée, rythmée par des rites immuables, la présentation au clan, l’attribution du nom selon les coutumes des anciens, la circoncision au septième jour et les séances d’exorcisme qui peuvent s’avérer bien effrayantes, loin du cher village. Quel bonheur ensuite de rentrer au bercail ! Un temps loin de la guerre et de l’horreur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414236169
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0127€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-23614-5

© Edilivre, 2018
Dédicace
Je ne peux dédier cet humble ouvrage fignolé par ma plume aussi modeste
Qu’aux meilleurs de mes nombreux amis qui me lisent et m’encouragent, du reste,
Qui se reconnaîtront par leur assiduité à tourner les pages de mes ouvrages.
A toi aussi, ô ma famille, ainsi qu’un faible hommage à la plus noble image
Qui se mire de ton affection, aux encouragements que tu me prodigues à foison.
A travers donc ces lignes par ce nouvel écrit de sentir ta fierté j’ai besoin.
Préambule
Depuis mon enfance, qui fut ce qu’elle a été, bien d’années se sont écoulées et, telles des bulles dans un verre de champagne, les souvenirs remontent au premier plan de la mémoire. Si pendant les années qui suivirent mon enfance, les conversations, lors des réunions familiales ou tout simplement pendant ce que l’on appelle vulgairement les palabres sans palabre sérieuse sous un manguier ou autour du feu, ou lors des rencontres fortuites avec l’un et l’autre des membres de la grande famille, étaient souvent la belle occasion d’évoquer ces souvenirs lointains, mais le temps, impatient, inexorablement estompe tout, puis peu à peu émousse et malheureusement peut souvent effacer toutes leurs traces.
J’ai longtemps donc hésité ; des souvenirs de gosse, racontés, commentés, expliqués par un adulte que je suis devenu, était-ce bien sérieux, bien convenant de les mettre en surface pour les raconter ? Aurai-je le langage, les aptitudes que j’avais alors pour les reproduire avec sagacité et exactitude ? Avais-je des événements particulièrement intéressants à relater, où saurai-je les raconter avec la même âme, la même verve, la même poigne d’enfant ? Serait-il judicieux de ne pas oser mettre sur ligne ce trésor en moi cumulé ? Cependant en supprimant ces liens rigides que nous avons avec d’autres générations, de leurs meurs, de leurs passions, en un mot de leur bonne ou mauvaise fortune, nous priverions les générations suivantes des choses curieuses, des faits attachants, des racines intéressantes, nous leur fermerions en quelque sorte des sources abondantes en histoire, en héroïsme. Quoiqu’il en soit tout le monde me donnera plus tard raison d’avoir osé, d’avoir balbutié, même en mimique, de mettre en écrit une note du passé, une seconde peut-être de ce que j’ai pu voir et vivre comme témoin oculaire ou entendre de mon entourage immédiat.
Comme beaucoup, heureusement, après mainte cogitation, mainte hésitation, j’ai dû traverser la tourmente. Malgré quelques séquelles liées sans doute à d’inévitables carences de mémoire qui, à cet âge peuvent surgir et nous contraindre à des trous de mémoire, je m’efforcerai de relever le défi et de me rapprocher le plus possible des émotions, des ressentis de cet enfant que je fus.
Je peux donc me hasarder à dire que ces lignes ne vous entraîneront pas dans des méandres inutiles, des aventures rocambolesques esquissées pour épater ou appâter la galerie ; je ne vous pousserai pas non plus dans un labyrinthe inextricable d’odyssée non ulyssien d’où l’on sort complètement démuni de sa mémoire. Elles ont réellement été vécues par moi-même, par mes plus proches. D’ailleurs, c’est bien conforté par les témoignages de ces derniers que j’ai pu me décider à oser la donne pour sauvegarder par écrit ne fût-ce que le reflet ou un brin d’un simple quotidien d’antan. Je ne relaterai donc que des faits saillants ayant survécu dans ma mémoire, ma seule mémoire hélas. Mais j’ai cette hantise de ne me référer qu’à la seule survivance de ma seule mémoire. Je suis convaincu que ceux qui ont constitué, et il en reste encore, je l’espère, l’ossature si fine à mon univers d’enfant s’y trouveront. Pour ceux qui découvriront quelques récits de ces années magnifiques, le cadre, les noms leur aideront à saisir l’importance de chaque fait souligné. Nombre de mes contemporains, peut-être, pourraient rapporter parfois mieux que moi, des souvenirs semblables. Mais si tel est le cas qu’ils veuillent bien m’accorder l’opportunité de comparer leurs assertions aux miennes ou tout simplement compléter les miennes dans leur véracité : je suis convaincu qu’elles seront complémentaires ou correctives. Qu’ils veillent aussi oublier vite mes travers, mais qu’ils se souviennent de mes vers, de mes sourires de poète.
Mais, soyons indulgents. C’est l’histoire d’un gamin qui comme tant d’autres s’éveilla à la connaissance de la vie dans un monde à la fois d’amour et d’injustice, amour de sa famille où dès la naissance, il se sentait le centre du monde tellement qu’il était choyé par la famille, injustice imposée par un régime colonial rude, un gamin qui découvrit le goût de la mangue, les senteurs de feux de brousse à l’âge où aujourd’hui, beaucoup de bambins en Europe ou dans certains milieux aisés africains exigent déjà une ribambelle de droits et de goûts parfois comiques, des gadgets farfelus. Dois-je croire que malgré ce bémol, le lecteur trouvera dans cet ouvrage des faits qui sont autant de jalons attachants mon histoire aux événements qui ont laissé en moi tant d’agréable mémoire. Mais quand on n’est qu’un petit lutin qui se blottissait au creux d’un rêve, on ne peut, aux coups du Destin offrir qu’un embrun de ce que réellement l’on a vécu. Car le temps, inlassablement passe et glisse comme une vague effaçant de nous moindre trace : il use inexorablement tout, ne laissant qu’un sillon vague. Et c’est bien ce vague sillon qui, sur le tableau de notre passé, au fur des ans nous aide à supprimer, sinon à raturer cette partie douloureuse de notre passé qui nous a causé déprime et déception.
Devenu un adulte maintenant, presque embrassant vertement l’automne de sa vie, plus que jamais je suis convaincu que la survivance en nous d’amères ou bonnes leçons cumulées dans le passé, les bons souvenirs gravés en nous doivent trouver une main tendue dans la génération suivante pour qu’elle comprenne le comment et le pourquoi du chemin présent.
En effet combien de récits entendus de la bouche de ceux qui en furent des témoins oculaires où les phrases, parfois inexprimables, se terminaient en sanglots, d’autres en éclats de joie. Mais faute de n’avoir pas été écrits ou tout au moins contés, tous se sont effrités, effrité même le nom du héros qui devait être notre modèle de la vie, effrités aussi même les exploits de ces hommes qui avaient le courage, la carrure de réveiller leurs cauchemars pour mieux transmettre ce dont l’humain est capable au nom d’une idéologie, d’un clan, au nom du sang. ! Car gare, sont vraiment morts ceux qui sont oubliés, n’oublions jamais cette amère évidence de notre mémoire !
Dans chaque chapitre de cet ouvrage, je me suis empêtré profondément dans cette Afrique que d’aucuns ne voient plus comme vivante, mais comme prête, au nom de la globalisation à tout ingurgiter, pour soulever des émotions oubliées, émotions que tout lecteur pourra comprendre, malgré le basculement d’un univers désossé par la peur du changement. Mais pour ne pas perdre notre âme, j’ai confié à certains personnages la mission de recréer le monde, de valoriser ces coutumes qui par la force des choses ont dû être jetées aux calendes grecques, de recoller ainsi les morceaux pour ne pas sombrer. C’est donc des récits très ancrés, mais aussi avec une coloration universelle toujours présente.
Ainsi donc partout, j’essaie de faire retrouver la lecture du monde faite par l’Afrique non encore déflorée de ses valeurs. Malgré les chicottes, malgré le lavage systématique du cerveau que l’homme noir a subi à travers l’histoire, peut-on croire à des idées et principes à tout vent lancés à maintes reprises par l’autorité coloniale, idée lancée telle que, je fais allusion ici principalement aux fétiches ancestrales, que les noirs ne prétendent point avoir une force quelconque dans leurs fétiches, vous, l’autorité coloniale, vous mettrez tout en œuvre pour les faire disparaître. D’autres formules utilisées sont légions dans la bible, dans l’enseignement pour faire du noir un être faible, docile et obéissant au blanc et qu’il ne se révolte jamais contre l’injustice criante du colonialisme. Au final, les autorités ecclésiastiques devaient interpréter l’Évangile d’une façon qui serve à mieux protéger les intérêts de la métropole belge dans cette partie du monde. Ils ont, conformément à leur Evangile, introduit, à travers chaque tribu congolaise un Dieu unique. Ce singulier personnage descendu d’un pluriel rendu désuet lorsque le monothéisme s’est imposé, parfois par la force, sur ces tribus. Nous sommes passés d’une myriade de dieux ancestraux où chacun réclamait son culte particulier à un seul qui, vénéré de différentes manières, est devenu d’abord le premier facteur ayant favorisé la colonisation des pays africains, puis de division entre les hommes. Mais des millions d’années de croyance en des forces surnaturelles (que la science a démontrées en fait bien physiques) ne s’effacent pas aussi facilement. Des résidus de pratiques ancestrales, qu’aucun prédicateur jamais ne pourra effacer, continuent de marquer la vie quotidienne de bien des personnes liées pourtant à une religion moderne et monothéiste.
Je trouve magnifique cette image du parcours souterrain du soleil fignolée un jour par ma grand-mère répondant à ma question du pourquoi la nuit et le jour ne peuvent se croiser, ou pourquoi la lune de notre village nous suit où que nous allions ou l’importance des nganga qui font réellement vivre les hommes dans une autre dimension. Certaines scènes peintes avec un cœur engagé se sont imposées en moi avec force me captivant tel un aimant, comme celle de mon grand-oncle supplia

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