De mères en filles
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Description

« Ma plume est-elle vulgaire ? Mon style alambiqué ? Comment éviter que ces vers Ne soient de tous la risée ? Puiser au fond des mots, l’élixir du sens, Jeter aux yeux du monde En pâture, ses sonnets Risquer qu’elle ne brille Que de par son absence Cette beauté fragile qu’on ne peut imposer » (Raphaëlle). La magie des mots, le désir d’écrire, l’envie de créer, est un plaisir partagé dans cette famille sur trois générations, une grand-mère poétesse, Germaine Longhais, une mère peintre, Marie-Claire Valenti, une petite-fille comédienne, Raphaëlle Valenti, et une arrière-petite-fille, Nell Valenti, qui elle aussi compose des textes depuis l’âge de huit ans. Ainsi, c’est tout naturellement qu’un ouvrage les a réunies... Elles l’ont très justement intitulé "De mères en filles".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 juillet 2012
Nombre de lectures 2
EAN13 9782748382600
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De mères en filles
Raphaelle Valenti
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
De mères en filles
 

« Les Pavots », Marie-Claire Valenti
 
 
 
Préface
 
 
 
Elle naît en 1922.
Les vestiges de la Grande Guerre sont encore bien présents dans cette France à genoux.
Son père et sa mère l’élèveront sur les ruines d’une société à reconstruire, tant sur le plan urbain que psychologique.
Germaine Longhais, ma grand-mère n’a pas vu cette guerre-là mais a traversé l’autre, la terrible, 39-45.
 
Les valeurs et les priorités ne sont pas les mêmes en ce début de siècle.
À cette époque, quand on est une enfant, on se tait, on ne met pas les coudes sur la table, on ne s’exprime pas au milieu des adultes. On grandit en silence…
 
Et puis à quatorze ans on est envoyée à l’usine car il faut aider la famille à vivre ou survivre.
Fi ! de ses velléités d’artiste, d’intellectuelle… Point d’espoir d’études quand on est une fille et même si on en a toutes les capacités.
Pour ma grand-mère l’avenir est tout tracé. Elle fera sa carrière à EDF jusqu’en 1976.
 
Ses angoisses, ses frustrations et ses espoirs elle ne les a pas criés, elle les a écrits. Toute sa vie elle a posé sur le papier ce qui bouillonnait dans son cœur.
Non elle ne s’est pas révoltée, ce n’est pas dans sa nature. Germaine est réservée, effacée, à la limite du « glacial », pourraient dire certains. Oui elle est comme ça ma grand-mère, mais sous ses airs sibériens, se blottissent des trésors d’intelligence et de grandeur d’âme.
Une grande artiste déguisée en petit être fragile.
 
Aujourd’hui elle ne peut plus guère écrire, ses yeux lui font défaut.
Moi sa petite fille, j’ai rouvert ses cahiers, humblement rangés dans un placard d’une rue Élisée Reclus, j’ai redécouvert ses superbes poèmes endormis…
De mères en filles, nous avons décidé qu’il était temps de leur redonner vie, aux yeux de tous, et donc de les publier.
 
Cet ouvrage, ponctué d’aquarelles de Marie-Claire Valenti, sa fille (ma mère), de quelques-uns de mes poèmes ainsi que ceux de Nell Valenti, ma fille de 10 ans poétesse en herbe, nous avons voulu qu’il existe pour lui dire toute notre fierté.
 
 
Bonne lecture
Raphaëlle
 
 
 
 
Le poète, en hommage à Germaine
Raphaëlle
 
 
 
À quoi ça rime d’être poète ?
Rien de plus inutile mon ami
Un médecin ou un prophète
Génère bien plus de sympathie
 
Tu divagues, tu penses, tu jettes
Sur le papier ta litanie
Tu vagabondes… viens-en au fait !
Comme seul témoin ta feuille noircie
 
 
Capitulez donc pensées infectes
Car l’envoûteur étourdi
dans le magma des choses surfaites
lui, met du sens, de l’inédit
 
Tu entrevois, toi l’exégète
Dans le miroir de nos vies
Ce qu’aucun médecin ou prophète
Ne pourrait voir : la poésie
 
 
 
Solitude
Germaine
 
 
 
Moi je n’ai pas d’absent
À qui je puisse penser
Mon âme est sans tourments
Je suis privilégiée
Car je suis solitaire
Comme un vieux misanthrope
Je suis célibataire
Et mes pensées galopent
Dans l’azur éthéré
Étant un peu poète
Je ne pense qu’à rimer
Ma vie est ainsi faite
Comme le colimaçon
Je reste en ma maison !
 
 
 
 
Brève rencontre
Germaine
 
 
 
Un regard appuyé me fit lever la tête
Il était grand soigné, quarante ans peut-être
Risquant un œil, un peu plus tard
Je rencontrai le regard noir
Plongeant le nez dans ma revue
Je simulai n’avoir rien vu
Lorsqu’à ma correspondance
Je me levai sans impatience
Je le vis soudain s’élancer.
 
Je pensais bien l’avoir semé
Quand tout à coup sur l’autre quai
Derrière moi le retrouvai
Il monta dans la même voiture
Mais là, s’arrêta l’aventure
Car arrivée à ma station
Je filai tel un papillon
Ouf ! mais j’ai les jambes en coton !
 
 
 
Petite femme
Raphaëlle
 
 
 
Femme lasse, femme fatiguée
De n’être point aimée
 
Femme fardée pour les yeux de personne
Espère incrédule que son corps ne frissonne
 
Femme blottie sur son chagrin
Dans un grand lit à moitié plein
 
Lieu complice de caresses solitaires
Témoin passif de ces plaisirs amers
 
Comme Pénélope attendant son Ulysse
L’absent messie creuse la cicatrice
 
Petite fille veut encore croire pouvoir un jour poser,
Sur une épaule aimante ses rêves d’amour brisés
 
 
 
Ça passera
Raphaëlle
 
 
 
Ça passera, tu verras
Sur mon cœur plane le fantôme de notre histoire mort-née
Tu erres dans mes yeux comme ombre égarée
 
J’ai si mal de te savoir dans les matins d’une autre
Viens, reste dans ma vie, fais de moi ton apôtre
 
Ça passera, tu verras
Ces vestiges d’une idylle fugitive et sensuelle
Gesticulent dans mon âme me torturent, me rappellent
 
Je pleure toutes ces nuits que nous n’avons pas passées
Ces étreintes pleines d’amour que je n’ai que rêvées
 
Ça passera, tu verras
Je suis seule, déchirée par notre amour mirage
Faut penser à panser, éviter le naufrage
 
La douleur qui m’habite finira en soupirs
le fantasme de toi rejoindra les souvenirs
 
Tu passeras, tu verras…
 
 
 
Mirage
Germaine
 
 
 
Dans la douce fumée bleutée
Qui s’échappe en volutes pâles
J’entrevois son visage aimé
Rayonnant d’ardeur sous le hâle
 
Son beau visage ardent, viril
Ses yeux qui se posent caressants
Sur les miens calmes et tranquilles.
Sa longue silhouette se dessine
Dans le fin brouillard transparent
Et s’avance vers moi, câline
 
Mais la dernière volute s’enfuit
Emportant mon rêve audacieux
Et la vision chère s’évanouit
Dans le bleu et le blanc des cieux

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