Déclamations atones
148 pages
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Déclamations atones , livre ebook

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Description

Deux feux Me consument : Les femmes et l'écriture. Et ce n'est point une sinécure De trop aimer les deux. Parfois, j'échoue, j'assume.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 août 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342054378
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0064€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Déclamations atones
Hassan Takhmazov
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Déclamations atones
 
 
 
À toutes les femmes que j’ai aimées, quelle qu’en fût la manière, et à toutes celles qui me haïront, quelle qu’en soit la raison.
 
 
 
Deux parties : recueil de poèmes et aphorismes (+ bonus)
« Momento mori »
Recueil. La fragrance des moribonds
Je me pré-hante
Je me pré-hante,
Pas dyslexique.
Mais, j’appréhende,
Cela se peut,
Le rite initiatique.
Je me présente,
Un peu :
Un brun rétro,
Un brin désinvolte,
J’aime tant les mots,
Tant les maux me survoltent.
Deux feux
Me consument :
Les femmes et l’écriture.
Et ce n’est point une sinécure
De trop aimer les deux.
Parfois, j’échoue, j’assume.
 
 
Le vieux moujik
Sous l’ombrelle liquide d’une fontaine de boulevard,
Tu n’as cure, vieil homme, des gouttes impertinentes.
Tu bois la foule, ce sablier bavard
Que le soleil couvre d’une dentelle impotente.
Qui es-tu, vieux moujik ?
Quand tu souris de tes trois dents,
Tu bouleverses les dunes irrésolues.
Si un prodigue astre y consent,
Tu chériras chaque grain sans refus.
Qui es-tu, vieux moujik ?
Tes yeux rouges déversent sur les pavés
L’amertume d’un monde révolu,
Et sur ta moustache centenaire perlée
De vodka, mille histoires perdues.
Qui es-tu, vieux moujik ?
Blême de lassitude, ta crinière erre dans la pisse.
Tes mains lépreuses semblent encore battre le fer.
Au rythme des kolkhozes, leurs nervures se raidissent.
Des regards délétères elles n’en ont que faire.
Qui es-tu, vieux moujik ?
À nos offenses de l’apatride le désespoir est arrimé.
Mais, tu demeures le plus heureux des moribonds,
Car tu as cessé de croire, de prier
Qu’un sens plus pur nous meuve vers la raison.
Qui es-tu, vieux moujik ?
Toi que le ciel gratifie de sa voûte,
En guise de toit, et éclaire ton front houleux,
Toi qui entends, fiévreux, retentir dans chaque goutte
L’air d’une Kalinka maladive, lorsqu’il pleut,
Mais qui es-tu, mon vieux !
Toi qui pour un adieu vendrais ta chapka,
Toi qui règnes sur d’ardents macadams furieux,
Pourquoi tes pieds nus reposent déjà dans la taïga ?
Toi dont les bras décharnés se tendent pour embrasser tes aïeux,
Et souriant si noblement dans ta crasse, tu aboies,
Tu siffles au soleil un ultime écho de Katioucha
Que la foule s’entête à couvrir de cliquetis radieux.
Tu n’es plus, vieux moujik.
 
 
 
Aventure d’un pieux et d’une auréolée
Ô laissez-moi, je vous prie, vous conter la pieuse aventure de Mona Moor et du Père Fidy à Mans. Mona était une jeune théologienne pleine de grâce et dévouée en la matière, à peine à l’aube de sa puberté, mais non loin d’un adulte air. Le Père Fidy vit en son sein un potentiel de taille, et voulut étudier son inébranlable obédience en détail. Et pour ce, l’affaire ne fut point évidente, car la jouvencelle eut, au départ, quelques réticences à se dévêtir devant Père Fidy de la crainte de son inexpérience. Mais, alors que le temps passait et que les communions se succédaient, elle prit soudainement confiance. Elle n’eut guère honte de jouir autant, encore, encore et encore de la religion. Ainsi, Mona et père Fidy furent inséparables dans la prière. Ils confessaient à corps perdu au chevet du Divin, elle s’agenouillant devant, baisant le mât du seigneur, lui, priant son saint, derrière. « Ô Mona ! Mona Moor ! Mona Moor ! Mona Moor ! Je ne vous savais pas si catholique ! fit-il avec entrain. ». Puis vint de nuits en nuits surgir le doute qu’un tel consensus de chasteté fût permis. Alors ils explorèrent ensemble les annales de l’Évangile plus en profondeur, en missionnaires d’une juste cause. Mais était-ce une culbute à la décence d’avoir tant voulu l’attirer dans ce cercle vicieux ? Mona, paniquée s’écria ; « Mon père que dois-je faire ? Sait-on seulement à quoi on s’attend ? Je crains tant, mon père, le pire à Mans ! » Le Père Fidy la soulagea alors du doute profond qui égratignait ce jugement dernier, en lui contant ce vieil adage ; "l’habit ne fait pas le moine" et en lui demandant, de surcroît, de mettre une croix sur cette mésaventure futile. Et pour se faire, il lui tendit son long chapelet et dans sa génuflexion, lui imposa de sa bouche sa prude parole et devant Jésus Christ. Et c’est ainsi que Mona Moor sut sa perfidie.
 
 
À celle qui me trouvera
À celle qui me trouvera, je dédie ce buvard d’éther, m’y grave et m’y enterre pour celle qui me trouvera ni beau ni sincère, mais qui cherchera à comprendre pourquoi et qui, à la place, découvrira un palimpseste asséché d’amours et d’anthrax d’une charogne qui aboie le droit de chérir encore une fois, de vénérer, sans loi, la poutre dans ton œil. Je serai alors un monument de recueil, vestige de tes hantises, un curieux mille-feuille, amer et savoureux, du Rostand que tu liras de tes lèvres, du Sade que tu abomineras de tes yeux. Je sortirai dès lors, tel un génie éreinté, d’un fût de rhum ambré, pathétique, bourré et pervers à souhait et t’éventrerai d’une envie de me connaître. Je t’inventerai le beau, le laid, le lancinant, le triste, le gai, le fascinant, entre-ouvrant une fenêtre vers le plus obscur de mes entrailles. Tu y tomberas, comme un ver luisant, tu te débattras dans cette catabase, jusqu’au centre de la Terre. Puis j’éteindrai la lumière sur tes rêves et ton esprit, te noierai dans du marbre d’Italie, du pâté, de la vinasse, je chierai du ragoût mondain, on y valsera sur du Chopin, sans patins à glace. Je plumerai les girouettes, me jetterai des roses des vents et te cueillerai, le long de ma chute, des ailes d’anges, te confectionnant un bouquet mâtiné d’orties, d’orgueils et de chérubins mutilés. Je fleurdeliserai ta peau, écorcherai la mienne, pour te préserver du mordant, tu auras froid, tu auras mal, comme une sodomie boréale sur un champ d’arquebuses, poudrée comme une marquise hottentote. Je te ferai vilaine, enfarinée, tu racleras la planche à pain, jusqu’à ce que tes joues fessières brunissent et apprennent à faire du feu, selon la technique ancestrale. Tu chériras le bel apôtre du désordre, l’évadé de la Géhenne, je te ferai prier la corde et vénérer la gaine. Je serai l’héroïnomane, tu seras le garrot qui maintiendra mon âme à l’abri du temps. Telle une vieille gouine frustrée, tu m’accableras d’être un homme authentique et nous forniquerons, pour la réciproque mathématique. Tu vas morfler, joli cœur ! Je te ferai mienne ! Je lécherai ta laideur, tes couleurs criardes, l’on se réjouira de nos pâleurs malsaines, comme deux pauvres fientes, bienheureuses connardes, nous défierons les dieux au jeu de la passion et ferons bonne chère de ces cons d’Apollon, Cupidon, briseurs d’amphitryons, bouffeurs de Ferrero Rochers. Je flairerai ta porte cochère, sur du Richard Cocciante, m’insinuerai en collabo’ contre tes yeux de verre et dénoncerai toutes les étoiles d’espoir qui y luiront, grégaires, à mon despote palpitant. Gitans, tristes manouchards dansants sur le Styx du sexe, pas un rond, clodos du dancefloor, on parcourra le monde avec Nicolas Hulot, cet écolo ballot, qui nous apprendra à nous torcher avec de l’eucalyptus. En tout cas, on essaiera, à s’en faire des lupus clairsemés de « je t’aime », gratifiés de « va chier ». Je vampiriserai ton aorte, jusqu’à plus soif, je t’inoculerai le plus ingrat des virus ; celui de la tendresse et sa cohorte, entre deux vaisselles à mémé brisées, je raillerai tes coiffes de pouffe, ton haleine de gobelin du matin. Je t’aimerai d’un amour Ikea, tu te démerderas avec ça. Tu riras, te rageras contre le sort, la mauvaise foi, l’ignorance, le déni et l’excès, car c’est tout ainsi et non autrement que j’épouserai celle qui me trouvera, à regret, certes, à la mort, assurément, dans cent naissances, la maladie et la démence dans son essence, avec banquets d’encens, chialant, dansant et déplaisirs, des plaisirs, oui ! Mais, aucuns remords.
 
 
Marie
Au fond d’une vallée où le silence est maître,
J’entends le chant matinal
D’une cloche ou d’un glas, peut-être,
Qui berce ton corps si pâle,
Marie.
Tel un pèlerin, je marche et marche sans répit,
À l’insatiable recherche de ton salut.
Mes nuits resteront à jamais nuits,
Car mon soleil a disparu,
Marie.
Le doux sommeil dans lequel tu vis,
Comble mon âme en traîtrise.
Que le ciel foudroie mon cœur aigri,
Car l’amour sans toi, n’est plus de mise,
Marie.
Martyre d’une vie sans fin,
Pourvu que je succombe,
Que je rejoigne ces vallons lointains
Où je fleuris chaque jour ta tombe,
Marie.
 
 
Liberté en envol
Une frêle colombe noire d’un pays lointain, les ailes brisées, se traîne avec peine vers de nouveaux rivages. Foudroyée par le mépris de dieux insensés qui ne sont pourtant que des êtres de chair, mais surtout de rage. Créatures cupides qui prônent une guerre dont elles déplorent la conséquence, et ensanglantent nos rivières de mille colombes en souffrance. Fraternité est un des maux bel et bien de mise pour la sombre colombe en mal de mots sur l’égalité que l’on lui promet, elle agonise et accepte qu’on la compare à ses consœurs et non aux coques qui se prennent pour des cygnes. Ces mêmes oiseaux, bien trop dignes pour se souiller dans le goudron, car ils prétendent qu’un sang impur coulerait dans leurs sillons, de loin imposent la servitude, à ces colombes indignées, et de près tendent le doux poison qu’ils appellent Liberté.
 
 
Et je ne bouge pas
Les guerres éclatent, la faim détruit,
L’espoir s’efface, mais l’h

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