Elegies pour Nicolas
66 pages
Français

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Elegies pour Nicolas , livre ebook

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Description

Elégies pour Nicolas est un condensé de douleur que les larmes n'ont pas suffit à atténuer. Véritable éphéméride du malheur, ce recueil couvre les jours sans soleil qui ont suivi ce triste 10 janvier 2006 et se referme quasiment sur l'anniversaire de cette date fatidique. A travers des vers chargés de regrets, certes, mais éclairés par l'amour et l'espérance, une présence survit à la mort ; tel est le message livré dans ces poèmes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2010
Nombre de lectures 213
EAN13 9782296686496
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0424€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ÉLÉGIES POUR NICOLAS
 
 
Poèmes
Johayna Françoise H. BASSÈNE
 
 
ÉLÉGIES POUR NICOLAS
 
Poèmes
 
 
L’H ARMATTAN
 
Photo de couverture :
 
Nicolas Bassène assis dans la cour de la maison familiale
 
 
 
© L'H ARMATTAN, 2010
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris
 
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
 
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
 
ISBN : 978-2-296-10271-2
EAN : 9782296102712
 
Remerciements
 
 
Merci !
 
À tous ceux qui m’ont tenu la main dans ma descente aux enfers, particulièrement :
 
À Clémentine, ma Véronique sur mon chemin de croix ; pour toutes les marques d’amitié accomplies dans le silence, la discrétion et la simplicité.
 
À Hachem, lorsque le devoir est accompli dans l’affection et la compassion, il prend une tout autre dimension.
 
À Sammy, tu n’as pas hésité à déchirer ton manteau pour me couvrir quand je tremblais de douleur.
 
À Youssouf, ta présence à mes côtés a été d’un très grand réconfort.
 
 
À Nicolas Bassène, in memoriam
 
« Alors il était nuit et Jésus marchait seul, …
Il s’arrête en un lieu nommé Gethsémani.
Il se courbe, à genoux, le front contre la terre ;
Puis il regarde le ciel en appelant « Mon Père »
Mais le ciel reste noir, et Dieu ne répond pas ».
 
A. de Vigny, Les Destinées , Le Mont des Oliviers
 
Prologue
 
 
La vieillesse et son cortège de maux, de transformations physiques et psychologiques nous préparent à la mort. Ainsi la disparition d’une personne âgée, malgré la douleur de la séparation, est souvent mieux acceptée parce que jugée plus naturelle. Elle fait partie d’un parcours normal, inscrit dans l’histoire d’une vie. Le travail de deuil est, alors, moins difficile que lorsque la mort survient dans la plénitude de la vie.
 
J’ai ressenti la perte de mon époux comme un processus interrompu ; beaucoup d’étapes restaient encore à parcourir, probablement les plus agréables. Avec lui disparaissait une partie de mes repères, de mes attentes et de mes projets. J’ai eu l’impression que le temps s’était arrêté.
 
Cette épreuve met en évidence la fragilité de l’être humain, et le sentiment qui l’accompagne est à la limite du supportable ; rien n’est acquis d’avance.
 
Le destin ouvre, pour ainsi dire, le regard de l’âme à l’existence de Dieu, à sa puissance, à sa sagesse, à sa magnificence ; toutefois le désarroi peut obscurcir ces attributs divins et faire crier à l’injustice, surtout quand la mort frappe de plein fouet une personne qui a passé sa vie à soulager, avec abnégation, les souffrances des autres.
 
La première réaction face à l’épreuve de sa maladie a été le besoin d’assumer la situation de conflit née de l’opposition entre nos projets, nos souhaits et la réalité. Nous avons engagé un combat, allant, parfois, jusqu’à l’acharnement. Nous avons perdu successivement toutes les batailles, puis la guerre. Toutes les armes matérielles comme spirituelles se sont avérées inefficaces. Le soulagement et l’espoir n’ont ouvert qu’un tunnel vers la mort.
 
Quand l’individu perd tous ses moyens, qu’il crie au secours et n’entend pas de réponse, il baisse les bras et subit le verdict du destin. Cela n’atténue pas, pour autant, sa souffrance. Bien au contraire, à défaut de résignation, la reddition l’anéantit.
 
L’étape de prostration franchie, j’ai pris conscience de ma nouvelle situation et j’ai tenté de maîtriser ma douleur par égard pour toutes les personnes que j’aime et qui me le rendent. Pour tenter de renforcer les liens intérieurs avec celui qui m’a quittée, malgré lui, j’ai éprouvé le besoin d’exprimer ce que je n’arrivais plus à contenir, par amour, par fidélité et pour mémoire.
 
Pour ce faire, j’ai choisi l’écriture. Elle m’a permis de faire revivre quelque chose qui fait défaut, de me libérer des tensions fortes entre la rupture et le désir de continuité. L’homme étant une créature parfaite, avec un corps et une âme, son absence matérielle entraîne naturellement l’illusion de retrouvailles possibles, une certaine imagination face à son devenir, d’où la dimension eschatologique donnée à certains poèmes. J e me suis sentie solidaire des auteurs que j’ai cités ; sans doute leur créativité était l’expression d’un deuil, d’une absence, d’une douleur, tout comme la mienne.
 
Ce recueil m’a permis de revivre et de retracer des événements, des gestes, des actions, des démarches, des états d’âme. Certains poèmes ne sont pas datés, ils ne sont pas liés à une circonstance précise, ils traduisent des émotions quasi permanentes ; j’aurais pu les écrire plusieurs fois.
 
Ce qui était, n’étant plus et ne sera plus, restent les sentiments que j’ai éprouvés tout au long de l’année qui a suivi la perte de mon époux, le 10 janvier 2006.

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