Errance Poétique
140 pages
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Errance Poétique , livre ebook

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Description

« Tes journées sont remplies d’un avenir incertain,

Tu possèdes peu de choses, elles sont ton unique gain ;

Si jamais leur perte s’annonçait, tu n’aurais plus rien.

Heureusement, au-delà du bien,

tu te contemples parmi les tiens ;

Ils sont pour toi ta source d’entrain.

Leur présence, tu en jouis comme la charité du grain ;

Tu sais à quel point la vie est faite de refrains,

Le tien réside dans l’attente du surlendemain,

Espérant qu’il sera une source abondante de pain. »



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 mai 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414450398
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-41196-2

© Edilivre, 2020
Exergue

« Si vous voulez que j’aime encore, Rendez-moi l’âge des amours »
Voltaire
Aux âmes meurtries
Au lecteur
« Voilà le rôle de la poésie. Elle dévoile, dans toute la force du terme. Elle montre nues, sous une lumière qui secoue la torpeur, les choses surprenantes qui nous environnent et que nos sens enregistraient machinalement ». Cette citation, que nous devons à Jean Cocteau dans son célèbre ouvrage Le secret professionnel , paru en 1922, résume, il me semble, ce que nous devons concevoir comme le projet de l’art poétique. Le poète, à travers sa subjectivité, fait éclater les frontières du visible pour tenter d’extraire tout ce qui s’y cache. Ainsi, il ne doit pas être un simple observateur du monde, mais son plus intime spectateur. Le poète anéantit la pudeur des sens, des émotions, des sentiments, mais aussi celle de la science, physique ou chimique, ainsi que celle des actes quotidiens les plus infimes qui soient. Au travers de la poésie, les représentations objectives finissent par céder devant les subjectivités que le poète transmet de par son travail. Il est le seul à pouvoir atteindre la vérité car il est le seul à pouvoir refléter la vie dans tout ce qu’elle a de plus mystique et de plus profond. Lorsque Cocteau dit : « Elle dévoile, dans toute la force du terme », il ne fait qu’insister sur cette capacité que détient la poésie à démystifier le monde et ses représentations objectives. Autrement dit, le poète pénètre au cœur même de la vie, sans apparence et sans voile . Il décortique les sous-entendus, les faux semblants, les interprétations objectives, afin de faire apparaître aux yeux du monde la forme essentielle de chaque réalité. J’aime à penser que la poésie est la divinité des apparences.
C’est ce que j’ai essayé d’entreprendre dans ce modeste recueil. Modeste, car je ne prétends nullement être celui qui accomplit au mieux ce « travail vivant de la poésie », comme disait Jérôme Thélot. Il est à noter, sur ce point, qu’aucun poète ne le prétend d’ailleurs. Notre travail poétique nous oblige à faire preuve de modestie, sans quoi le lecteur ressentirait une « distance » vis-à-vis du poète et de sa singularité. En effet, celui-là est le seul à pouvoir juger de la qualité d’un poème. Nous autres, poètes, ne sommes que des intermédiaires ; nous nous efforçons seulement à démystifier la vérité. Au-delà de ce travail, le mérite revient au lecteur, au juge suprême de notre art. De plus, il serait contre-productif de vouloir opposer les qualités d’écriture poétique. Etant donné que chacun cherche à faire ressortir ses perceptions individuelles, nous devons obligatoirement respecter chacune d’entre elles. Chaque poète possède, en tant que caractère poétique, une sensibilité qui sera évidemment différente de celle d’un autre. Or, justement, ce sont toutes ces subjectivités qui permettent au lecteur de pouvoir s’approcher de la vérité et de pouvoir passer au travers de ce voile épais qu’est le monde en tant que représentation existentielle.
Ma sensibilité m’a incité à traiter la plupart du temps de ce que j’appelle les « mauvais sentiments ». Mauvais au sens restreint du terme, c’est-à-dire au sens où les humains les perçoivent comme tel : douleur, souffrance, orgueil, égoïsme, etc. Toutefois, et le travail du poète commence ici, l’objectif n’est pas de décrire et de présenter ces sentiments comme ils le sont dans les représentations communes, mais bien de les considérer sous un angle dévoilé. Ainsi, mon travail a été de discuter de ces sentiments, mais en les appréhendant comme fondement de l’humanité, c’est-à-dire comme fondement de la vie elle-même. Mon angle principal a été celui de la perception, parfois inexacte, que peuvent avoir les humains sur ce qu’ils considèrent comme mauvais. Or, cette qualification est certes objective, mais ce qui fait le travail poétique, c’est de l’envisager sous un angle purement subjectif, celui du poète lui-même en tant que détenteur d’émotions et de sentiments singuliers. L’objectivité du mauvais doit céder, et même se soumettre, à la subjectivité propre du poète, dans tous les sens qu’elle recouvre. Il me faut vous préciser que bon nombre de poèmes que vous découvrirez dans ce recueil ont été, en partie, tirés de mes propres expériences. Cela est inéluctable pour quiconque veut se lancer dans le travail poétique. Notre dimension humaine, et donc limitée, transparaît irrémédiablement dans les émotions que l’on s’efforce de partager. Il me semble pouvoir affirmer que la beauté du geste artistique réside dans ce partage. N’oublions pas que la subjectivité, lorsqu’elle est poussée à son extrême, fait ressortir toute la profondeur émotionnelle du poète. Bien entendu, et pour ne pas moraliser le lecteur, certains thèmes, plus conventionnels, ont également été abordés, sans toutefois perdre leur caractère de représentation sensorielle.
Pour finir, dans ce premier recueil de poésie, j’ai privilégié majoritairement la pratique du vers libre , non pas qu’elle ait une quelconque supériorité par rapport à ce qu’on appelle la poésie classique , celle qui respecte les règles prosodiques, mais simplement car mon aventure de poète devait commencer par cette expérience. A titre personnel, la prosodie réclame un effort soutenu et bien distinct de celui du vers libre. Bon nombre de poètes réfutent cette distinction, considérant les efforts égaux, ou du moins équivalents. Toutefois, j’insiste sur le fait que cette remarque est purement singulière, et n’implique que moi et ma pratique poétique. C’est pour cette raison que le lecteur retrouvera dans ce recueil une liste de poème à caractère prosodique, bien moins conséquente que celle en vers libre. Il me faut ajouter que ce choix ne découle pas seulement de raisons liées à ma situation actuelle de poète, mais aussi parce que les thèmes abordés, reflétant un grand nombre d’expériences personnelles comme indiquées plus haut, m’ont paru plus en phase, plus en accord avec la pratique du vers libre. Je suis convaincu que si je les avais abordés de manière prosodique, beaucoup n’aurait pas la valeur qu’ils ont dans ce recueil. Quelque part, nous pouvons admettre que leur « puissance poétique » aurait été humiliée au profit de futiles contraintes formelles.
Par conséquent, je laisse le soin au lecteur de juger de la qualité de ce recueil, en espérant que le voyage auquel il assistera lui rendra la vie un peu moins pénible, car comme disait Marcel Proust : « En réalité, chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même. »
Poésie en vers libres
Mauvais sentiment
Sentiment humain par excellence,
Ô nature, pourquoi une telle qualité ?
Elle enivre le cœur des bons hommes,
Et fait éclater les chaînes de l’unité.
Elle rit face à nos tourments ; pauvres âmes !
Voilà que tu fleuris et déjà tes pétales fanent.
Vois comme elle cherche à te corrompre ;
Elle n’est pas ici pour acclamer ta liberté,
Mais pour faire rejaillir sans cesse ta fierté.
Ego sans pudeur, tu montres ta nature tel un insensé ;
Rends-toi, et fais vite œuvre de partage.
Arrive le temps de la fin ; où iras-tu à ton âge ?
Chez qui iras-tu te réfugier ?
Pauvre âme… Le monde ne peut t’admirer
Tant que ton cœur est prisonnier.
Fouille les terres des bons sentiments,
Cherche-les ; ne recule pas !
Tu y es presque, va !
Continue ! Ne relâche pas…
La liberté ne s’achète pas, ô fraternité !
Elle se conquiert comme un être aimé.
Le trésor des temps nouveaux est toujours enchaîné,
L’homme n’est pas encore prêt à le déterrer.
Il préfère passer son temps à idolâtrer la coutume ;
La finalité est son but, conducteurs aveugles !
Si vous pensiez être des maîtres,
Hâtez-vous de vous en soustraire.
Loin est le temps des floraisons,
Là où les champs s’inondent d’émotions.
L’herbe jaunit ; la sécheresse des cœurs
A rendu l’homme à sa nature ; êtres de peurs.
C’est pourtant si simple : consomme ton esprit.
L’homme est imparfait, c’est ce que tu dis ;
Je répondrais que oui, mais il n’est pas abruti.
Enseigne-lui les chemins qui mènent au trésor ;
Apprends-lui, tu verras alors qu’il en ressortira plus fort.
Il ira sur les chantiers de la bataille,
Comme il l’a toujours fait ; pas de représailles.
L’homme bon tire son enseignement des âmes déchirées,
Non pas de sa crédulité.
Je sais qu’au fond de moi : point de lumière,
Si invisible aux cœurs impurs et pourtant si clair ;
Quand l’homme l’aura aperçu, il avancera sur ses sentiers.
Point de lumière, tu en fais dorénavant ta destinée ;
Chaque pas éclaire tes journées.
Si tu ne t’arrêtes pas, malgré les difficultés,
Tu apercevras alors toute son immensité ;
Tu imploreras le pardon suprême,
Et seras ébloui par une telle absence de blasphème.
Cœurs impurs, le son de la délivrance arrive,
Elle a mis du temps, la voici maintenant offensive ;
Elle te traque et tu la repousses ; âmes oisives !
Tu te complais, n’est-ce pas, dans ta pauvre nature…
Je le vois ; aussitôt que ton cœur s’illumine,
Les hordes de ta symphonie te contaminent.
Le chef d’orchestre se meurt mon ami,
Prends garde qu’à ton réveil, il ne soit déjà parti.
Pardonnez !
Je ne suis peut-être pas ton idéal,
Tu ne vois en moi que l’ombre du mal.
Je tiens à te...

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