Étonnement dissident

Corine Molaro

Description

Boire à la source de l'étonnement est l'un des premiers gestes de l'enfant.
Tel un filtre magique, il charme toute notre existence. La poésie s'y abreuve volontiers pour mieux soulever les voiles de la réalité.
Dans cet ouvrage, retrouvez les animaux de la ferme avec leurs joies et leurs peines. Vous voguerez ensuite sur les couleurs de l'arc-­en-ciel, qui vous portera en musique jusqu'aux planètes avant de vous faire redescendre sur un coussin d'humour.

Sujets

• Poetry
• Poésie
• Littérature

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 12 septembre 2014
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782332766793
• Langue: Français

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
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Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-76677-9

© Edilivre, 2014
Présentation
La vie est une fleur sauvage dont les doigts fins carrassent tous les êtres. Humons son subtil parfum empli de sagesse, peignons sa poésie aux concepts élargis afin de nous étonner de cette belle Terre qui ne doit pas mourir.
Le sang évanescent de l’aurore à l’enfant,
Le sang sacrifié de l’arable et des bêtes
Et le sang des volcans s’échappant du couchant.
Dédicace


Dédié à Célia Molaro
Animal
Animal
 
 
Animal,
Ton cœur bat comme le mien :
Il salue le jour avec entrain,
Il hume la tendre rosée du matin,
Que caresse l’aurore sur son chemin.
Ton cœur bat comme le mien :
Il traverse l’espace des senteurs éphémères
Que joue la symphonie de l’air
Dans les champs perlés de lumière.
Ton cœur bat comme le mien :
La flore vagabonde épuise pour nous ses attraits
Au miroir de la vie en des rythmes secrets
Où le refrain des songes donne ses bienfaits.
Ton cœur bat comme le mien :
Et quand la lune se suspend à la nuit,
Nous nous endormons sans bruit
Dans les vagues du rêve de l’oubli.
Ton cœur bat comme le mien :
A la saison des petits, l’amour te grandit.
Tu cherches pour eux le meilleur abri
Et avec abnégation, tu les nourris.
Animal, ton cœur
bat comme le mien.
Animal, pourquoi pleures tu ?
Je sais,
La création
Ne t’a pas octroyé nos larmes.
Les tiennes, insidieusement
Se déversent en torrent soumis,
Perlant ton sang de flots dissonants,
Y charriant de sombres peines.
Animal, pleurons ensembles :
Tes vastes espaces
Réduits
Par la meute sanguinaire
Des machines et des cultures,
Alanguies de miasmes.
Sols durcis de métastases chimiques
En songes avariés de la vie.
Nature fracassée
Aux racines souillées,
A l’ordonnance flétrie.
Jungles soupirantes
Feuilles anesthésiées
Fleurs indolentes
Fruits dorés d’eau
Graines OGM.
Animal, nos facultés de penser sont différentes :
Spontanée est la tienne, liée à la génération de ton espèce, elle irrigue tout ton être sans pouvoir s’en émanciper.
Abrupte est la notre. Ses nombreux sentiers doivent être explorés pour être retenus. Certains peuvent nous égarer dans une abstraction trop desséchée où l’appât du gain n’a plus qu’à la cueillir.
Dans la noirceur de la porcherie,
Gisent, entravés,
Des êtres torturés à l’envie.
Des fermes d’autre fois familiers,
Au chien, à l’éveil équivalant,
Ils savouraient...