66
pages
Français
Ebooks
2013
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Études de l’être
Ann’acoluth (Anne Meynard)
Études de l’être
poésons et slamsie
LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Edouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-01214-8
Avant-Propos
Les poèmes qui suivent, inspirés par les rencontres et l’empreinte de la vie cheminent entre « cette hésitation prolongée entre le son et le sens » de Paul Valéry, l’idée de « faire d’une larme une perle » de Musset et aussi de faire d’un déchet un bijou, d’un malheur un rire fou et tout et tout...
Ils ont résonné dans quelques oreilles captivées avant de venir s’exposer pour vous et j’espère pour votre plaisir.
Études de l’être
C HIRURGIE TRANSCEND E NTALE {1} OU LA COMPLAINTE DU PROF DE L ETTRES
Cette voix m’interpelle je la suis et te trouve
Tes courbes m’ensorcellent ta musique me trouble
Je fais le tour de tes questions afin de mieux
T apprivoiser. Sauvage à la peau sensible
Viens me voir de plus près que j’entende sonner
Le souffle de tes vers à pieds !
Je te respire, je te chante, te voilà réussi(e)
Tu m’as séduit je t’épie je t’épie j’épie
Zeuxe, Découvrant tes secrets, réclamant ta
Monnaie sonnante mais trébuchant à terre
Je t’occis, mot rose, dépolis tes replis
Aimant tes p’tits défauts comme de charmants soucis.
Déjà je t’opère sans anesthésie.
Puis je t’alite et rationalise tes dérivations
Je te dissèque de l’anal au col ut h ile
J’ouvre tes entrailles, j’analogie et je
Par’ hyponoian, avec modération.
Espérant comprendre ce fin réseau de sang.
Tes viscères rouges et vifs se laissent-ils
Lire ?
Métonymiquement, j’opère tes schémas
Sors tous tes intestins découvre tes organes
Mais ton cœur où est-il ?
Passant à la micro…chirurgie je retouche
Tes idées tes hypo et aussi tes hyper
Posant des épenthèses pour tenir mes quinze mots !
De ton métal espère mieux, espèce rare
Il reste si peu de matière à faire rêve
Devant moi se disloque ton corps pourtant si beau
J’ai perdu l’essentiel, je ne vois plus tes yeux.
Par ces opérations ton corps est malhabile
Tes cordes se sont tues et tes pieds sont débiles
Silhouette déformée, je n’entends plus ta bouche.
Alors je referme mes livres, je referme tes plaies
Petite synesthésie qui te rend à la vie
J’ai aussi une voix, un cœur et une langue
Je fais des études de l’être…
G RAND - MÈRE
Grand-mère sans regret
Grande mer adorée
Vit seule et isolée
Vie de sel insolée
Insulaire et osée
Dans un certain jardin
Entourée de requins
Le petit chien est mort
Mais les figues poussent encore
Caravane trouée,
Sans électricité
Sans facture à payer,
Sa petite liberté
Grand-mère sans regret
Grande mer adorée
Vit seule et isolée
Vie de sel insolée
Insulaire et osée
Loin de cinq enfants déchirés
Aux recoins de leurs intérêts
L’eau de la pompe est imbuvable
Mais tous les fruits sont admirables
Divorcée d’un homme égoïste,
Pléonasme.
Qui la voulait comme bonniche,
Euphémisme.
Elle ne s’est jamais remariée,
Quel intérêt ?
Car elle est très bien « éduquée »,
Guillemets.
Grand-mère sans regret
Grande mère adorée
Vit seule et isolée
Vit de sel de soleil
En pleine ville, c’est osé
Ses beaux arbres fruitiers
Baignent d’ombre son Eden
Entretiennent sa santé
Lui évitent des peines.
Elle est pleine de vie,
Quand les autres ont crevé
Par immobilité
De gras ou d’égoïsme
Grand-mère sans regret
Grande mer adorée
Vit seule et isolée
Vie de sel insolée
Insulaire et osée
Mais quand viendra l’hiver ?
Le petit chien est mort
Qui chauffera son corps
Sous le soleil glacé ?
Nomade sédentaire
Elle n’admet aucun tort
Femme sur ses ressorts
Elle tient sa destinée
Ma grand-mère accusée
Du choix de liberté
Gagnera-t-elle encore
Contre ses enfants « morts » ?
Qui la préfèrent
Humiliée pas fière
Oui pour faire
Leurs petites affaires
Ô Marianne,
Tant de chemin encore
Toutes les Femmes
Définies par des torts
Quand coulera le temps
Paisible libre égal
Et permanent
Grand-mère sans regret
Grande mère délaissée
Vit libre et isolée
Vie douce dessalée
Insulaire de fierté.
C ONTINUER
Il y a tant de gens qui m’aiment
Mais c’est toi qui manques à l’appel
Trois paires d’yeux cherchent ma confiance
Pourquoi j’ai perdu l’espérance ?
Je ne sais plus leur sourire
Bien trop de chagrin me tire
Le cœur en arrière :
Notre jeunesse, frère.
Pourquoi t’es plus là ?
Le temps passe et puis quoi ?
T’es plus là pour raconter tes délits
Plus là pour écouter mes conneries.
Il y a tant de gens qui m’aiment
Mais c’est toi qui manques à l’appel
Tu ne serais pas fier
De voir traîner mon corps
La famille, les potes se serrent
Autour de sa vie au point mort
Tu m’aurais mené divaguer
Sur cette vie au coin d’un troquet
Ce n’est qu’une bouée crevée
Autrement je dois relever
La tête
Où est cette sacrée étincelle
Qui va stimuler ma cervelle
M’empêchera de me noyer
Sans personne pour me secouer ?
Il y a tant de gens qui m’aiment
Et un seul qui manque à l’appel
Je sers les dents, je sers les yeux
J’aperçois à peine six feux
Cherchant à m’allumer
Pour découvrir mes idées
Oui, pour mes marmots
Redresser mon dos
Au moins pour ces petits cœurs
Digérer mon malheur
Recouvrir la mélancolie
Reprendre goût à la vie.
Il y a tant de gens qui m’aiment
Et un seul manque à l’appel
Mais il faut bien continuer
Entretenir la cheminée
Six étoiles pétillent dans mon ciel
Vont bientôt faire des étincelles.
S ENS
Oui, ouï dire le bruit des textes
Hum, savourer le goût des mots
Oh trop c’est trop
Nausée de sens
Souffle un peu court
Un brin de zèle et d’insolence
Et vient le dessert au cerveau
En rimant tombent en ruine
Toutes ces vérités
Qui ne sont que trahies .
I L Y A
I l y a
t elle m ent de
M ir-
O irs
Partout
que
personne
Ne SE Voit
É CRAN
La langue coule au bord de l’écran s’agglutine et colle en images subliminales. Les images parfaitement chromatiques s’amoncellent en mille-feuille médiatique.