Florilège Concours 2020-2021(récit, poésie, théâtre, chanson)

L’Association Libanaise des Enseignants de Français (ALEF)

Informations

• Publié par: Dar Al Nahda Alarabia
• Date de parution: 01 janvier 2023
• Nombre de lectures: 1
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 4 Mo

Extrait

L’Association Libanaise des Enseignants de Français (ALEF)
 
 
Florilège
Concours 2020-2021
(récit, poésie, théâtre, chanson)
 
 
 
Ouvrage collectif coordonné
par
Ilham Slim-Hoteit
 
 
 
 
Dessin de la prémière de couverture: Aya Hoteit
© Tous droits réservés ALEF
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Dédicace
 
 
 
A La mémoire de Jamil Salloum
l’ami fidèle de l’ALEF,
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Préface
 
La pandémie de Covid 19 et les différentes crises que vit le Liban depuis 2019 ont entraîné une mutation des pratiques pédagogiques.
Pour aider les enseignants dans leurs efforts d’adaptation aux nouvelles conditions de l’enseignement/apprentissage, l’Association Libanaise des Enseignants de Français (ALEF), a proposé, au cours de l’année 2020-2021, des formations sur l’enseignement en ligne, et, pour briser la routine des élèves et des étudiants confinés, des concours sur la poésie, le théâtre en ligne, la chanson RAP et deux rencontres avec des écrivains, activités qui ont remporté un vif succès.
Etant donné l’excellence des prestations des élèves et des étudiants, nous avons pris la décision de publier les productions des lauréats de tous les concours organisés en 2020-2021.
Nos concours de 2020-2021, présentés ci-dessous, sont tous accrédités par la Fédération Internationale des enseignants de Français (FIPF) et organisés en partenariat avec l’Institut Français du Liban (IFL).
«  Raconte-moi une histoire  »
Organisé en 2020 et adressé aux élèves du préscolaire et du primaire, il vise à cultiver l’imaginaire, l’art de raconter et à familiariser les élèves avec la structure d’un récit. Ce concours a été parrainé par les Editions Hatem qui a eu l’amabilité de publier le premier prix  La Fée des cèdres   d ’ Aya Hoteit.
« Jouons au théâtre en ligne : des représentations théâtrales virtuelles »
Ce concours favorise la cohésion du groupe classe, il contribue aussi à éveiller la créativité des jeunes dans tous les domaines, linguistique, artistique, culturel et social. Il est destiné aux Cycle III de l’Éducation de Base (classes EB7, EB8, EB9), au Cycle secondaire et au niveau universitaire (étudiants de FLE).
«  De vive voix  ». Ce concours reprend les fameux contes des « Belles Histoires de Pomme d’Api», racontés par les élèves de la EB7 qui s’adressent aux enfants de la maternelle (GS). Il favorise l’art de raconter et vise à accomplir un rôle ou une tâche innovante : lire de manière fluide et expressive son histoire et associer l’image à l’expression orale.
«  Ecris et dramatise-moi une poésie  ». Ce concours concerne les classes de maternelle et du cycle primaire. Il se propose de familiariser les élèves avec la structure de la poésie, à écrire une série de vers et à lire de manière fluide et expressive sa poésie.
«  Poésie en chanson  ». Ce concours s’adresse au cycle III de l’Éducation de Base : B7, EB8, EB9. Il vise à consolider les connaissances théoriques sur la poésie et ses spécificités, motiver les apprenants à lire autrement un poème, s’inspirer d’un poème existant pour rédiger un poème personnel ou en groupe et développer l’interdisciplinarité entre écriture poétique et musique.
«  Poèmes en herbe  ». Cultivés par nos élèves les futurs poètes, des poésies à divers thèmes, soit touchant des actualités du vécu des élèves, soit valorisant l’Amitié, l’Amour, le Beau ou même exprimant, l’injustice, la peur, le rêve et l’Espoir …classes concernées : cycle primaire.
«  Chanson Rap » . Pour ce concours, il a été demandé aux élèves de produire un texte de rap qui raconte leur propre expérience dans   l’enseignement à distance durant le confinement sous forme de vidéo clip. Public concerné : les classes de seconde et première.
Pour les deux rencontres littéraires avec les écrivains Philippe Claudel et Alexandre Najjar, élèves et étudiants ont participé à des ateliers de lecture et d’écriture et ont écrit de beaux textes « A la manière de … ».
Ces concours ont interpellé les élèves et les étudiants, ils leur ont permis de travailler ensemble et de découvrir des compétences qu’ils ignoraient et ils ont révélé des talents endormis. Ils leur ont permis également de devenir écrivains , interprètes, réalisateurs, musiciens, acteurs et poètes en herbe. Pour ce travail de grande qualité, ils ont produit des clips qui pourraient concurrencer les professionnels du métier.
L’ALEF remercie les établissements scolaires et universitaires qui ont participé à ces concours, les élèves et les étudiant. e.s pour leur créativité, les enseignant.e.s qui ont encadré ces travaux, les membres du Bureau Central de l’ALEF, initiateurs de ces projets pour leur engagement, les comités de rédaction et le comité d’organisation. Elle remercie également la FIPF et l’Ambassade de France pour leur soutien moral et financier.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
« Raconte-moi une histoire »
Thème « Le cèdre »
 
Aya Hoteit, Collège Protestant Français
Georges Hanna El Nakad, collège Notre Dame de Balamand
Séréna Lasbeh Aaoun, Collège Sainte Anne Besançon
Groupe de Mabarat El Kawthar
 
 
 
 
 
 

 
 
Collège
 
 
Protestant Français, CPF
 
 
Il était une fois, dans le pays des cèdres, une grande forêt millénaire où vivaient des cèdres géants, au bois odorant et aux longues branches qui lui donnaient un air de grandeur et de majesté.
Très résistants, ces cèdres s’adaptaient parfaitement bien aux climats les plus rigoureux.
Dans cette forêt, faune et flore s’aimaient et vivaient en paix, de la plus petite herbe aux grands arbres, du plus petit colibri au plus majestueux des aigles.
Une jeune fée les protégeait, les entourant de ses soins, s’occupant des arbustes et des brindilles, créant un environnement de gaieté et d’espoir.
Au cours d’une journée froide, grise et sombre, un jeune bûcheron entra dans la forêt, coupa les branches sèches, ramassa les brindilles laissant derrière lui sa cigarette à moitié allumée.
Tout d’un coup, un incendie éclata brûlant toute espèce : les pauvres animaux s’entraidaient pour l’éteindre, mais, effrayés, ils finirent par s’enfuir…
La fée des cèdres se sentant perturbée et seule face au désastre essaya, dans une dernière tentative de sauver les cèdres, de les transporter dans d’autres pays où les lois interdisent aux hommes de fumer dans les bois. Dans ces pays étrangers, elle planta les cèdres émigrés près des palmiers, des érables, des chênes, des trèfles et des oliviers.
Là, les cèdres vivaient tranquillement, mais, pris de nostalgie, ils se souvinrent de l’odeur de leur terre natale et de la beauté de leur pays.
Un long palmier s’approcha du cèdre en lui disant :
« Bel arbre, qui es-tu ? »
 Je suis le cèdre, répondit-il fièrement, je représente la mémoire, l’espoir et la liberté. Ma fée protectrice m’a transporté ici pour me sauver de l’incendie ».
L’érable, habitué à vivre dans un climat très froid admira la force du cèdre et son pouvoir de s’adapter au climat le plus glacial.
Le chêne à l’écorce épaisse et crevassée fut étonné de la sagesse et de la longévité des cèdres.
Le trèfle, symbole de la chance, regrettant de voir le cèdre laissé à son sort loin de son pays, voulut l’aider à le regagner lui disant :
« Tu es toujours libre…tu peux repartir, si tu le veux ».
-J’attends pour rentrer le jour où régneront dans mon pays ordre, luxe, calme et paix, répliqua le cèdre.
Montrant audace et courage, le cèdre réussit, la plupart du temps, à surmonter toute difficulté.
Au printemps, la fée, bienveillante et soucieuse de l’état de son protégé, remarqua un jour que les rameaux vifs de son cèdre commençaient à jaunir ; elle s’inquiéta :
« Que se passe-t-il, mon cher ami ? Pourquoi es-tu si pâle ? »
-Je replonge dans mes souvenirs, l’odeur de mon pays m’appelle, ma terre natale me manque beaucoup …répliqua le cèdre d’un ton rêveur et triste.
Essayant de le calmer, elle demanda l’aide de son ami l’olivier.
L’olivier, lui-même déraciné, sentant la douleur profonde du cèdre, lui dit :
« Retourne dans ton pays, rejoins tes ancêtres et tes amis, tu les as abandonnés à leur sort... Ils affrontent seuls incendies et misère … et toi, tu souffres de ta solitude, vas-y retourne à ton paradis perdu… ».
La fée, sentant la mélancolie des cèdres, décida de les ramener à leur pays et de les replanter là où ils sont nés, où ils peuvent mieux jouir de la vie.
Tels ces cèdres, les émigrés libanais ont fui la guerre et la misère de leur beau pays et se sont dispersés dans tous les coins du monde. Mais nostalgiques et fidèles, le rêve du retour ne cesse de les bercer tous.
Mais malheureusement cet avenir lumineux tant attandu, semble s’éloigner ce joure-là, le 4 août 2020: catastrophe horrible …les cèdres crient leur douleur et leur révolte. « Beyrouth ne meurra pas ! Nous restons pour la reconstruire, pour rendre notre pays millénaire encore plus beau…»
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le Cèdre magique
 
 
 
Georges Hanna El Nakad,
Collège Notre Dame de Balamand
 
 

lL était une fois, en hiver, sur la montagne habillée de neige, un grand cèdre magique muni d’une porte géante. Pour l’ouvrir, tu dois rassembler des cristaux et les mettre dans les espaces de forme bizarre. Ce cèdre est appelé le cèdre Crista-Neige . Il était géant, il était un arbre merveilleux, immense et majestueux! Dans son immensité, il donnait une impression d’immortalité, mais, sans neige, ce cèdre meurt. Le méchant Aiglo qui a volé le cristal de neige caché dans un coffre à l’intérieur de l’arbre s’est emprisonné dedans. Aucun être humain n’a découvert ce cèdre, l’emblème de grandeur, de noblesse, de pérennité et de force.
Cela fait des années que les quatre amis, Kavin l’intelligent, Drigori le rigolo, Arthur qui avait un œil d’aigle et Martin qui avait un rythme vif qui atteint son terme en peu d