Fragments de vies
77 pages
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Fragments de vies , livre ebook

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Description

Ouvrons-nous toujours les yeux sur le monde qui nous entoure ? Sommes-nous sensibles aux sentiments et aux actes de chacun ?


Découvrez les Fragments de vies de Jade, Jean, Nicolas, Elias, Ambre et bien d’autres encore... Un recueil de textes courts et de poésies pour un voyage au cœur de l’humain.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2023
Nombre de lectures 3
EAN13 9782383512745
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Fragments de vies
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Adeline Michalet-Cantat & Gabin Butel
Fragments de vies

 
 
Note des auteurs
Chères lectrices,
Chers lecteurs,
 
Nous sommes heureux de vous présenter « Fragments de vies », notre recueil de textes courts et de poésies.
Vous allez pouvoir pousser la porte de destinées diverses et devenir témoins de quelques bribes de temps.
Élisa, Nicolas, Jade, Élias, Simone, Mathieu et bien d’autres encore, vous attendent afin de vous livrer leurs émotions. Ces émotions que beaucoup ne laissent pas transparaître et qui sont pourtant bien ancrées en nous.
« Fragments de vies » est né de réflexions sur des sujets de société, des thèmes ou des situations qui parfois, peuvent révolter et qui sont trop souvent mis sous scellés. Il a puisé sa source dans les sentiments, la joie, l’évasion et l’espoir également, mais il a surtout pris ses racines dans le regard. Regard sur le monde et sur autrui. Avez-vous déjà pris le temps d’ouvrir les yeux autour de vous ? Vous êtes-vous déjà posé des questions telles que : qui est cet inconnu ? Que fait-il dans la vie ? Montre-t-il sa véritable identité ou alors est-ce un masque porté pour cacher des fêlures ou des vices ? À la place d’untel qu’aurais-je fait ? Qu’aurais-je ressenti ? Que se passe-t-il dans les maisons, une fois les volets fermés et les issues closes ? La lumière y brille-t-elle ou au contraire est-ce l’obscurité qui y prend toute la place ? Autant d’interrogations qui ont permis d’écrire ces textes parfois avec sourire, d’autres fois avec rage mais toujours avec le cœur.
Si certains textes de « Fragments de vies » ont été écrits à quatre mains, d’autres, en revanche, ont éclos sous la plume de l’un ou de l’autre, nous vous laissons les découvrir.
Ce recueil est un partage de passion, raison pour laquelle nous avons voulu que nos mots soient mêlés dans ces pages.
Nous vous dévoilons, aujourd’hui, des morceaux de destins et nous vous les offrons. Ils sont vôtres à présent.
Prenez bien soin de vous et de ceux que vous aimez.
 
Adeline et Gabin.
 
Oser
(Adeline)
Quand le froid s’insinue jusque dans notre cœur,
Quand au feu nos espoirs se sont consumés,
Quand même avancer ne devient que douleur,
Quand on cherche sa place dans cette réalité.
 
Quand les murs se resserrent et ne sont que prison,
Quand le monde extérieur n’est plus qu’une oppression,
Quand nos rêves insensés poussent à la déraison,
Quand souffrance se conjugue avec le mot passion.
 
On s’abîme alors au plus profond de soi,
Naufragé solitaire, on livre son combat.
Quand le corps et l’esprit sont exténués,
Ne reste comme seul choix : dériver ou oser.
 
Oser exprimer les non-dits qui lacèrent,
Hurler son silence comme une nécessité,
Au risque de ne récolter que de la poussière,
Oser clamer l’envie que l’on ne veut plus cacher.
 
Bousculer les codes, faire place au changement,
Oser danser la vie tant qu’il est encore temps,
Tenter faire de ses jours une joyeuse ritournelle,
Vivre l’instant présent sans penser éternel.
 
Oser se mettre à nu et abaisser les armes,
Faire de nos mots une force pour ne pas renoncer,
Se battre et affronter les noirceurs de l’âme,
Oser juste pour vivre et ne plus chanceler.
 

Essai transformé
(Adeline et Gabin)

—  S’il te plaît, Papa, raconte-moi encore une fois.
—  D’accord, mais après il faudra vraiment dormir mon Ange.
C’est un soir de 1999, le 31 octobre exactement. Nous jouons contre les redoutables All Blacks et sommes menés de deux points. Le ballon est récupéré par les Tricolores, coup de pied dans la boîte de Galthié et Dominici surgit de son aile. Le cuir frappe la pelouse et, comme un signe des Dieux de l’Ovalie, il rebondit en faveur du numéro 11 qui l’attrape en un éclair. Le demi d’ouverture, Merhtens, rate son plaquage et Dominici file comme le vent pour aplatir. Le stade est en délire. La France mène. La France gagne. Nous sommes en finale de la coupe du monde ! Même si nous sommes tombés face aux Australiens, ce match contre les Néo-Zélandais demeure pour toujours gravé dans ma mémoire. Cet essai est le symbole de l’espoir. Cette victoire signifie que rien n’est jamais perdu, qu’il faut toujours y croire, jusqu’à l’ultime seconde.

—  Tu penses que moi aussi je pourrais avoir un souvenir comme ça ?
—  Ton souvenir Camille, bientôt, c’est toi qui le fabriqueras.
Ces mots ont déjà plusieurs années, mais ils n’ont pas vieilli pour autant. Au contraire, ils possèdent toujours la même saveur et résonnent encore en moi.
L’essai de Dominici, que ce soit à la télé, sur la toile ou encore à l’école de rugby, je l’ai vu et revu, sous tous les angles. Je le connais par cœur, mais j’en garde surtout l’image forgée dans mes songes par le récit de mon père.
« Il faut toujours y croire », c’est ce qui m’a portée.
J’ai enduré des galères, j’ai surmonté des obstacles, j’ai livré des batailles acharnées et pas seulement sur des terrains.
D’abord, la mise à l’écart. Dans le vestiaire pour commencer, puis sur le banc. Le banc des remplaçants qui s’est transformé pour moi en banc des reclus, celui de l’étrange, de la bête curieuse dont on ne sait pourquoi elle a chaussé des crampons.
Ensuite, la pitié. Celle de mes coéquipiers ne sachant plus comment me faire comprendre que ma place est ailleurs. Loin des mêlées, des rucks et des cadrages-débordements.
Enfin, le mépris, son flot d’insultes et de sifflets au moment d’entrer en jeu. Le chaos lorsque je perds le contrôle de mon premier ballon et que celui-ci se mue en offrande pour l’équipe adverse. Aucun pardon. Ni mes excuses ni mes larmes ne viennent absoudre ma maladresse. Je dois apprendre de mon erreur, m’endurcir pour me galvaniser et repartir à l’assaut.
« Qu’importe le regard, qu’importe le résultat, l’essentiel est de t’amuser. Laisse vibrer ce qu’il y a en toi » sont les seuls mots de réconfort que l’on m’accorde. Encore une fois, ils sont l’œuvre de mon père et deviennent mon mantra.
On m’octroie une ultime chance et je me fais un devoir d’appliquer la devise paternelle. C’est ainsi que j’accède au silence. Aucun bruit dans les gradins. Tout le monde retient son souffle. Un silence purificateur qui précède mon tout premier essai. J’ai franchi la ligne. J’y suis arrivée.
 
Depuis, le temps s’est écoulé, m’amenant durement, jusqu’à ce soir.
Je ne suis plus seule, isolée dans le vestiaire aujourd’hui. Au sein de cette équipe, où l’on se bat chacune pour nos sœurs, je ne suis plus l’intruse, ni l’attraction, ni même la différence que l’on expose sur un banc.
Au prix d’interminables efforts sous la pluie, dans la boue, le vent et le froid, j’ai gagné ma place. J’ai gagné le droit de revêtir le maillot tricolore, celui des Blanco, Pelous, Rougerie, Hermet et Trémoulière. À mon tour, j’ai l’honneur de le maculer de mon sang, comme Jean-Pierre Rives face aux Gallois.
À l’instar du coq floqué sur notre cœur, fier et hardi, vaillant et fort, j’avance pour conquérir mon destin.
Le silence se fait dans l’arène.
Soudées les unes aux autres, nous entonnons La Marseillaise .
Mon regard se pose, là-haut, dans les tribunes.
Devant les yeux de mon père, j’écris le rêve d’une enfant.
Ce soir, je porte le numéro 11, comme Dominici.


Au marchand de l’oubli
(Adeline)
Tout le monde ici le connaissait. Une figure, un véritable personnage. Si les bambins paraissaient effrayés à sa vue, ils avaient, néanmoins, très vite foi en lui.
Georges, il est vrai, avait une physionomie ingrate suscitant, chez certains, du dégoût.
Jojo, comme on le nommait, était trapu, boiteux et avait des prunelles vertes. Malheureusement, on ne discernait que son nez boursouflé et sa tache lie-de-vin qui lui recouvrait une partie du visage.
Jojo n’avait pas été gâté par Dame Nature. Gamin, il subissait des railleries constantes et on le surnommait « le Bâtard ». En grandissant, le pauvre s’était même vu affubler du sobriquet de « Quasimodo », matricule le meurtrissant à vie.
Oh, Jojo avait bien une Esméralda dans son cœur, la seule d’ailleurs qu’il n’ait jamais eue. Elle s’était enfuie avec un Phœbus parisien, un bellâtre ambitieux qui lui avait ôté son unique amour. Noyant son chagrin dans l’alcool, on prétend qu’il s’était rendu à Paris pour tenter de la rejoindre. On le récupéra aux abords du parvis de Notre-Dame chantant sa passion à tue-tête, une bouteille à la main. Il faisait rire les badauds qui, par leurs moqueries, firent preuve d’inhumanité à son encontre.
Jojo était revenu une semaine plus tard dans un tel état de souffrance que la population avait eu pitié de lui. Le garage allait fermer définitivement ses portes ; une aubaine pensèrent les habitants ! Tous savaient que Jojo collectionnait des objets obsolètes qu’il rafistolait, réparait et chinait. Le maire lui proposa d’ouvrir une boutique d’antiquités bouleversant ainsi sa destinée.
En pleine nuit, l’échoppe était éclairée. Jojo s’émerveillait sûrement sur sa dernière trouvaille : un fauteuil voltaire qu’il lui faudrait retapisser, un secrétaire en acajou aux pieds brinquebalants qu’il saurait retaper, poncer et teinter à l’identique après une touche de pâte à bois.
Quand nous nous engouffrions dans son antre, une sonnette retentissait et nous atterrissions aux confins d’un univers de bric et de broc. Cela sentait bon la sciure, la cire ou la peinture. Il nous embarquait dans des histoires plus belles et plus fantasques les unes que les autres et

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