Grains de sable
140 pages
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Grains de sable , livre ebook

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Description

Ces grains de sable ponctuent en vers ou en prose de façon attrayante et variée le long chemin d’une vie bien remplie.
Il s’agit tout d’abord des grains de sable des plages algéroises et des heures adolescences, ensoleillées et heureuses.
Puis s’ouvre une parenthèse sous les drapeaux avec « l’Armée de l’Air comme office de tourisme » au cours du second conflit mondial. C’est, après quelques mois d’instruction en Algérie et au Maroc, une année riche de découvertes comme élève pilote aux USA Ces mois d’instruction ont pour conclusion l’affectation à l’escadrille « Jeanne d’Arc » en tant que pilote de chasse sur le front des Alpes.
La paix revenue voici le temps des chansonniers, dans une Algérie qui veut croire à la joie de vivre. L’Histoire étant ce qu’elle est, les épreuves traversées, voici la longue phase de reconstruction familiale et professionnelle.
Ce sont, avec le temps qui passe, les tristesses des disparitions d’êtres chers mais aussi les joies des naissances nombreuses, petits-enfants et arrière petits-enfants. Ainsi s’atténuera la nostalgie du pays perdu.
Enfin, beaucoup plus tard, d’hier à aujourd’hui, voici les félicités du crépuscule.
Ces textes pleins de charme et de joie de vivre, témoins d’un parcours personnel mais également de la « grande Histoire », sont teintés d’une mélancolie discrète que l’auteur avoue dans ces derniers vers :
« Grains de sable trouvés.
Le long du grand chemin.
Comme des grains de blé
Qui ne germeront plus
Que de plages
Perdues
Mais jamais oubliées »

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312007373
Langue Français

Extrait

Grains de sable
Jacques Derivière
Grains de sable
De là-bas et d’ici

LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
De ma terrasse les bords de la Garonne
Et, dans mes rêves, la Méditerranée

© Les Éditions du Net, 2018
ISBN : 978-2-312-00737-3
Les vrais poèmes n’ont guère besoin d’explication.

Mais il ne s’agit ici
Que de rimes adolescentes
Et ballades de chansonnier
D’hier et d’aujourd’hui
De là-bas et d’ici
Pêle-mêle
Comme grains de sable
Insignifiants et inégaux
Simples témoins
Du temps qui passe

Aussi
Quelques commentaires en postface
Ne nous ont pas semblé superflus.
Les heures adolescentes 1940-1942
… et algéroises




Sous l’effet d’influences diverses
… et d’humeurs changeantes.
R ÊVES
Je me sens seul, tout seul, le soir au coin du feu.
Mon âme est triste, et loin. La flamme qui scintille
A plus de vie que moi. Pas une blonde fille
Penche contre mon front son front tendre et heureux…

Rêves sereins et chers des calmes soirs d’été…
O Rêves… Rêves blonds qui peuplez ma jeunesse,
Rêves d’or, rêves bleus, je rêve de tendresse,
Rêves fous et cruels de l’hiver tourmenté…

Venez rêves lointains, venez rêves très doux,
Venez je vous implore et que vos joies m’enivrent,
J’ai besoin de rêver car j’ai besoin de vivre.
Dites-moi rêves fous, que serais-je sans vous ?
T ROIS GOUTTES SONT TOMBÉES
Trois gouttes sont tombées sur la vitre ternie
La première souffla « Ma course est bien finie. »
La seconde m’a dit « J’ai vu de beaux pays,
Les champs dorés de Beauce aux frissonnants taillis,
Les vignes de Champagne ainsi que la Provence,
J’ai vu de beaux pays puisque j’ai vu la France. »
Le cœur lourd de regrets la troisième se tut
Car de sa Liberté elle avait tout perdu.
Venant des océans et des nues infinies
Trois gouttes sont tombées sur la vitre ternie.
C RÉPUSCULE D ’ ÉTÉ
Écoute sangloter là-bas la source fraîche
Cristalline et sereine où boivent les oiseaux
Et entends le zéphyr qui berce les roseaux
Frôler son souffle mol aux griffes d’une brèche.

Foule ce sable chaud que l’onde bleue pourlèche
Et s’étale indolent sous d’obliques fuseaux ;
Regarde ces flocons empourprés sur les eaux
Coiffant de lentes vagues d’une ardente flammèche.

Vois, glissant sur le flot, la barque du pêcheur
Qu’un long sillon poursuit de sa tiède blancheur.
Mais l’horizon brûlant de sa lèvre enflammée

Boit la chaude clarté du déclinant soleil,
Bientôt ne restera qu’une blonde fumée
Couronnant le tombeau du globe de vermeil.
N UIT
Ce silence pesant ?
Comme mes doigts sont gourds
Et mes paupières lourdes
Et la route déserte.
Réponds-moi, toi là-bas, penché sur un cercueil,
Que dis-tu ?
« Et si le monde ne se réveillait plus ? »

Mais le premier rayon
Couronne la colline
Le premier chant d’oiseau
Jaillit comme un appel.

Pourtant…
L’immatériel brouillard de mon âme
Estompe l’obélisque…
Le rêve,
Des images tristes,
Et rien.
Enfin
Lointains
Les tambourins.
Puis la fanfare sonore…

La nuit a été longue et j’ai eu froid.
L E PORT
Je me souviens du soir
De nos premiers baisers
Le port était désert
Et la ville endormie

Des pointillés d’argent
Dessinaient des étoiles
Sur le miroir des eaux
Et tout était silence

Un chat maître des lieux
Passait indifférent
Je te tenais la main
Et nous ne parlions pas

Sur tes lèvres crispées
J’ai posé un baiser
Et j’ai bu dans tes yeux
Le fruit de mes caresses

Je me souviens du soir
De nos premiers baisers
Le port était désert
Et la ville endormie.
O Ù ÊTES - VOUS CE - SOIR ?
Au cinéma sans doute ?
Et moi, tout seul, j’écoute
Le tic-tac du réveil
Car je n’ai pas sommeil.

Vous m’oubliez peut-être,
En rage tout mon être.
Auprès de vous ce soir
Qui est venu s’asseoir ?

J’ai écrit ce poème,
Parce que je vous aime
Comme un enfant jaloux,
Tout seul et loin de vous.

Malgré moi je vous aime
Je vous aime quand même
Bien que vous soyez loin.
Et vous, m’aimez-vous moins ?

Car malgré tout j’espère
Et je ne puis le taire
Que vous m’aimez aussi
Et cela me suffit.
L ARMES
Et puisque c’est ainsi
J’irai

J’irai moi-même lui dire
Que je ne souffre pas
Que j’ai tout oublié
Depuis longtemps
Déjà

J’irai moi-même lui dire
Que ça sent bon la vie
Que d’autres sont jolies
Dans le soleil
Une fleur au corsage
Et les cheveux au vent

J’irai moi-même lui dire
Que l’ivresse est charnelle
Dans le soleil
D’avril

J’irai moi-même lui dire

Mais pourquoi faut-il
Lorsque mon cœur est gai
Que mes yeux aient
Des larmes.
É TERNITÉ
Le panache vert de l’espérance
Dans l’infini du ciel
Est une méduse
Noyée

La terre a des odeurs de chairs
Et les filles rieuses
Des langueurs exquises

Pourquoi la montagne est si loin ce matin
Et le monde si grand

Je sens mon cœur brûler d’insatisfait
Je suis las et ne veux plus chercher
Peut-être que Dieu un jour
Ayant pitié de moi
Comprendra

Je voudrais de l’infini dans la lumière
Et pouvoir l’enserrer
Dans les fleurs du coteau
Comme la moindre pierre
Contient l’éternité.
S OUVENANCE
Lentement ton regard
Si clair s’évanouit
Comme un songe
Crépusculaire
Et vain

Je ne puis croire encore
Au flot indolent
De tes cheveux
Épars

Là-bas
Calme et triste
L’horizon silencieux
N’a que des demi-teintes
Défuntes

Au carrefour menteur
Sont les chaînes
Lointaines
Brisées

Solitaire
Je m’en vais
Dans mon mépris amer
Et mon ennui superbe
Pleurer
M OTS
Le penseur malgache
Avait un chapeau d’or
Qui riait au soleil
Et le plomb fondu
Et les fruits confits
Sur la mer s’enfuient
En rayons vermeils

Au grand mat repeint
D’azur et fumée
Un joyeux lutin
Au ventre boulot
Crie trop fort
Et chante faux
Des mots

Des mots
Qui rient au soleil
Avec le chapeau d’or
Du penseur Malgache

Des mots
R UPTURE
Ainsi tout est fini, fini entre nous deux,
Fini mon fol espoir et fini mon beau rêve,
Finie douce illusion qui tristement s’achève,
Et de toi sont finis les si tendres aveux.

Tu reprends ton chemin et je reprends le mien
Subissant le cœur lourd la froide divergence
Qui, de nos destinées, a rompu la tangence.
Je reprends mon chemin et tu reprends le tien.

Au cycle des amours ne soyons pas rebelles,
J’aurai le souvenir et tu resteras belle
Du charme d’un sourire et d’un geste gracieux.

Tu ne pleureras pas, non, tu seras bien sage
Et nous nous souviendrons de ce triste passage
Dont nous rirons tous deux quand nous serons bien vieux.
C AR , TOUT BAS , JE VOUS AIME
« Je doute du présent,
Et ris de vos poèmes,
Puis-je avouer, pourtant,
Tout bas, que je vous aime. »

Quand je vous reprochais ainsi de me mentir
Je n’attendais de vous le moindre repentir.
Je songeais simplement que vous étiez méchante,
Que c’est tant pis pour moi si mon espoir déchante.

J’avais déjà compris que vous ne m’aimiez pas
Lorsque vos pas légers s’éloignaient de mes pas :
Vous ne pouviez m’aimer en parlant de méfiance
Et que de m’approcher vous était vraie souffrance.

Je songeais simplement et j’espérais pourtant,
Vous me donniez si peu, je vous demandais tant.
J’aurais voulu vous voir confiante et amoureuse
Tout contre moi blottie et vous sentir heureuse.

Votre main dans la mienne et vos yeux dans les miens
J’aurais imaginé que vous m’aimiez enfin,
Alors j’aurais rêvé de plus ardentes fièvres
Et de brûlants baisers déposés sur mes lèvres.
Hélas ! Il n’en est rien ! Demain comme aujourd’hui
Vous me laisserez seul, silencieux dans la nuit,
Sans un mot, sans espoir, sans larme et sans sourire.
Moi, douloureux et fier, j’achèverai d’écrire…

E

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