Ivresse et détresse

Nora Sudynès

Description

« Traces de vie...
Que l'on sème de peur de ne pas exister tel le prisonnier qui marque les murs de sa geôle de graffitis pour garder une mémoire.
Traces de vie...
Quand on a vécu sous la loi du silence... Silence de mort, mutisme de tombe... Mots censurés, émotions larvées, bridées, désirs réprimés, reniés.
Traces de Vie...
Des mots qui fusent comme des geysers sous pression... Des mots que l'on cisèle en rimes pour les faire chanter, des mots pour "eu-phéminiser" le tragique intérieur. »

Sujets

• Poetry
• Poésie
• Littérature

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 23 juin 2014
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782332735768
• Langue: Français

Extrait

Couverture
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ISBN numérique : 978-2-332-73574-4

© Edilivre, 2014
Autres ouvrages de l’auteure

Autres ouvrages de l’auteure :
Nora Sudynès , Il était une fois… Luna, éditions Baudelaire, 2011
Nora Sudynès, Narcose dans le grand bleu , Edilivre, 2013
Dédicaces


Reconnaissance à ma fille…
Une pensée à ceux qui ont fait partie de mon itinéraire vie : ma fille, son papa, ma petite-fille, Martine, Leila, Michel et tous ceux que j’aime…
Introduction
Ma petite enfance et mon enfance ont été ponctuées par des silences et des non-dits.
En réponse à cette équation de vie à multiples inconnues, j’ai développé un imaginaire débordant et extravagant.
Par ailleurs, cette absence de communication n’est pas restée sans séquelles : le substrat de ma personnalité s’est laissé envahir par des peurs, des terreurs et des angoisses paroxystiques.
Petit à petit, la pointe de l’iceberg est apparue : mes blessures, mes cicatrices se sont réouvertes de manière ponctuelle et récurrente ;
Je passais par des périodes d’exaltation pendant lesquelles j’éprouvais un besoin frénétique de créer. Suivaient des périodes de détresse et de dépression durant lesquelles je flirtais avec la mort comme si elle m’était familière.
Seul, l’avènement de ma fille se manifesta comme une victoire de la vie et de l’amour sur la survie qui était mienne : son éducation fut la plus belle œuvre que j’ai réussie !
Habitée par un doute existentiel, ma vie a été une longue recherche de la Vérité, en quête du sens de l’existence et de mon identité.
Pour pallier ces écueils, une petite jongleuse enfouie au fond de moi, s’est mise à mettre des mots sur ces fantasmes gloutons qui m’envahissaient la raison : j’ai commencé à jongler avec les mots et les syllabes comme on jongle avec les quilles.
Parfois, ces phonèmes, ces sons fusaient comme des geysers sous pression : désincarcération des angoisses et des peurs, exorcisme des fantasmes… catharsis et libération de mon Moi intérieur.
Quand j’ai pu mettre les mots en rimes et les faire chanter, j’en ai fait un autre langage, celui de la Poésie, qui m’a permis d’humaniser la folie meurtrière des vitupérations de l’enfance.
J’ai créé des vers, des rimes, des strophes, des poèmes… une façon « d’eu-phéminiser »
mon tragique intime… ce tragique qui, pendant des années, a parasité et paralysé toutes les entreprises de ma vie…
La mer(e)
La mer m’a donné ses caresses,
Elle a désaltéré ma soif de tendresse.
J’ai couru, couru à travers son écume.
Au-delà du rideau de brume,
Mes pensées cherchaient éperdument.
J’ai couru à tous les vents,
La mer m’a grisée de ses senteurs marines,
Elle a rejoint mes pensées intimes.
Elle s’est révélée sublime et puissante,
Elle a comblé mes passions délirantes.
J’ai deviné que la mer aimait le vent déchaîné.
J’ai compris qu’elle aussi, était sauvage,
Qu’elle était piège plein de naufrages.
La mer, berceau de tant de rêveries
Pouvait devenir un univers de sauvagerie.
Mais… il fallait pardonner…
Elle aussi… avait ses velléités.
Je croyais trouver en elle l’Absolu
Et j’ai compris qu’on pouvait être déçu.
Cyclothymie
Mon rêve est sublime… utopique
Mais inaccessible.
Mes idylles sont rares, platoniques
Mais indicibles.
Mes pensées sont idéalistes
Mais irréalistes…
Ma volonté est révolutionnaire
Mais démissionnaire, velléitaire.
Mon âme est sensible, artiste
Mais infiniment triste.
Mon cœur est impétueux, généreux
Mais écorché, triste et ténébreux.
J’ai peur…
J’ai peur d’un Amour Mort,
J’ai peur que ne se répandent
Des cendres… amour-a-mor
Des désillusions de mon enfance.
Je voudrais que tu sois ce hêtre
Que j’abreuve aveuglément
De ma passion, de mes tempêtes ;
Que mon amour soit transcendant.
Je voudrais que la transhumance
Soit notre seule saison.
Je voudrais que la blonde moisson
Soit notre corne d’abondance.
J’ai peur d’un amour triste,
J’ai peur que ne s’enkystent
Le feu sacré de nos cœurs
Et la trame de nos ardeurs.
Addiction
Toi, la clope…
Tu as toujours eu les mots pour le dire…
Pour embrumer mon esprit et le pervertir.
Tu as toujours su te travestir
Pour m’assujettir et me séduire.
Tu m’intoxiquais d’illusions,
Et mes sens entraient en ignition.
Tu me promettais flamme et chaleur
Et, qui plus est, la paix intérieure.
Je savourais chaque « inspire » et chaque « expire »
Et je me pliais à tous tes désirs.
Couleur noire de Vésuve,
Tu t’insinues et tu m’abuses.
Tes volutes de fumée fuligineuse
Se dérobent en spirales vertigineuses.
Tes arguties fumeuses
Me promettent une vie sulfureuse.
Pareille aux succubes,
De ta voix...