L autre regard
71 pages
Français

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L'autre regard , livre ebook

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Description

Comme dans son précédent recueil Le regard neuf, avec L’autre regard l’auteur poursuit, porté par des mots bien à lui, l’expression de son émerveillement devant les hommes, les femmes et les enfants qu’il côtoie, frères et sœurs humains rencontrés sur son chemin d’homme, parfois angoissé, et de poète.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 décembre 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342351033
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-342-35104-0

© Edilivre, 2021
Exergue

“Le poème ne conduit pas, il est conduit
Ainsi qu’un mot, deux mots, dont l’innocence
Soudain fait apparaître
Notre céleste insuffisance”
Henry Bauchau
“Il faut plus de temps pour lire la poésie que
pour l’écrire : on ouvre ; on s’y installe ;
se l’approprie ; mais encore faut-il se laisser apprivoiser”
Charles Carrère
Poète Sénégalais
Le Poverello
De l’aube grise jusqu’à la nuit profonde,
il traverse montagnes et vallons,
bâton à la main,
ceinture autour des reins.
Pauvre, vêtu de l’air du temps, le soir
il suit la route des étoiles
et la lune abrite son sommeil.
Le jour, les oiseaux nichent sur son front
et il parle au soleil.
Il est le pèlerin libre et serein,
au cœur ouvert à toute misère,
qui va son chemin sur la terre.
Bénissant les enfants comme les chiens,
il chemine avec Dieu, en silence,
et rassemble, au cours de son errance,
quelques frères humains.
Les innocents
Ils portent dans leurs bras
des enfants blessés –
grands oiseaux pantelants
au sang noir, séché.
Sous l’averse fumante,
ils courent vers l’inconnu
et de vibrants éclairs
leur entaillent la chair.
Pourquoi vont-ils ainsi ? –
mais l’ont-ils jamais su ? –
Sur quel terrain de guerre
les portent leurs pieds nus ?
Les enfants sont mis là
sur le sol brûlant
et leurs yeux ébahis
regardent dans le vent.
Mer du nord
Un ciel trop bas,
une mer trop grise,
se confondent sur l’horizon
masqué de brume.
Des vagues vives
mordent les rives,
et posent aux pieds des dunes
l’écume et les goémons.
Des oiseaux marins
aux cris éperdus
luttent dans le vent du nord.
Et sur la plage de sable fin,
quand la saison
court à sa fin,
des enfants cherchent encore
de rares coquillages.
Entre les brise-lames,
à deux pas du rivage,
un lourd bateau ostendais
traîne son chalut,
et, au soleil couchant,
ramène dans son sillage
l’odeur des embruns
et du poisson frais.
Tout cela, il est vrai,
me remet en mémoire
l’image d’un enfant brun
qui rêvait de voyages.
Le peintre de l’instant
Paisible, elle attend sur la berge de la rivière
le canot qui l’invitera à la promenade.
L’eau verte s’éclaire de touches lumineuses
qui vibrent dans le courant, où les embarcations
glissent doucement ; clapotis, bruits d’avirons.
Un jardin inondé de lumière où coulent des glycines,
comme cheveux en cascade –
déferlement de verdures habillées d’anémones,
de tulipes, de soleils. La mère et l’enfant
se tiennent là, dans ce jardin fleuri ;
ils goûtent la fraîcheur de l’ombre
sous la ramure frémissante.
Taches claires, immobiles, les nymphéas
ouvrent leur large corolle sur l’étang
où le vert et le jaune cohabitent sur fond
de bleu cobalt. Comme la mer : bleue, verte ou violacée,
selon l’heure du jour.
D’ailleurs, ciel et océan se ressemblent comme
si l’univers n’était plus qu’une immense harmonie.
Le peintre attentif, observe : la nature,
les humains, les couleurs, les lumières.
De son œil de visionnaire,
il surprend l’indicible.
Il traque l’infini.
Robes blanches, foulards au vent, des femmes,
sous leurs ombrelles vertes, fièrement campées
entre ciel et terre, dans un champ de foin multicolore.
Belle Isle en mer : la mer se déchaîne
autour des rochers sombres – les vagues, autant
de petites touches de couleur.
A Venise, le ciel rougeoie au crépuscule,
enflammant le palais des Doges.
A Rouen, autre incandescence : une cathédrale
se liquéfie dans le soir couchant.
Touches de couleur, scintillements dorés ;
à chaque fois la toile n’est plus qu’une
immense vibration.
Les coquelicots, lèvres écarlates offertes
sur un tapis de verdure, invitent à la promenade
et à l’amour. Tandis que la table dressée pour
un déjeuner lumineux respire la quiétude
d’une chaude journée habitée du bonheur de vivre.
Mais cette ivresse est fugace. Il faut capturer l’instant.
Le peintre attentif, attend – il sait attendre –
attendre de saisir l’instant où la lumière
prendra sa juste place.
Alors, soudain, du bout de son pinceau, il a saisi
la lumière et l’a jetée sur la toile :
l’instant est devenu éternel.
Les mots
Les mots trahissent la parole
...

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