L Émoi de l âme, les mots du coeur
320 pages
Français

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Description

« Celles et ceux qui nous jettent un opprobre assassin Qu'ont-ils plus en prières et oraisons sans fin ? Sont-ils en droit de quête au sein de leur jardin Donnant à leur bréviaire un message divin ? De ces vers décriés et parfois censurés Il nous faut être fiers, et ne jamais laisser Les penseurs atrophiés prétendre les brûler Et nous jeter la pierre de la moralité. Ô poètes amis, doux compagnons de plume, N'ayez point de remords, surtout point d'amertume À coucher chaque nuit, et plus que de coutume, Ces mots qui vous font tort en vos œuvres anthumes. » À nouveau, tout comme dans son premier recueil De la brume à la plume, Manu Edouard Moulin dépose ici ses émotions, ses impressions, ses sentiments, ses troubles ; tout ce qui touche son être et le laisse souvent tant à vif qu'il lui est impératif d'écrire pour ne pas sombrer. La poésie est une île, un refuge où il trouve apaisement et réconfort. Modeste poète, fantasque, indiscipliné, il recherche, loin des règles de l'art que les maîtres professent, un nécessaire besoin de partager sans contrainte tout « l'émoi de l'âme, les mots du cœur ». Avec, au-delà de l'humilité qui le caractérise, un talent certain à dépeindre nos humeurs vagabondes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 juillet 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342162295
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0071€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'Émoi de l'âme, les mots du coeur
Manu Edouard Moulin
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
L'Émoi de l'âme, les mots du coeur
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
À mes filles adorées, mes petits-enfants chéris…
 
À ma muse, mon égérie dont la patience préserva ma nécessaire solitude.
« Enivrez-vous »
Il faut être toujours ivre. Tout est là : c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.
 
Et si quelquefois, sur les marches d’un palais, sur l’herbe verte d’un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge, vous répondront : « Il est l’heure de s’enivrer ! Pour n’être pas les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. »
Charles Baudelaire, Petits Poèmes en prose.
 

« Les mots sont les passants mystérieux de l’âme. »
Victor Hugo
 
« Égarée aux tréfonds de mes pauvres tourments
Ma plume sans tribune au gré des mauvais vents
N’est plus qu’un faux visage où des larmes de sang
Immolent ma raison sur l’autel de Satan. »
Manu Edouard Moulin, extrait de Poète égaré.
Lettre en vers à monsieur Baudelaire
À vous mon cher poète à qui je dois le goût
De coucher chaque nuit, sur des feuillets discrets,
D’humbles vers qui se prêtent à mon cœur un peu fou,
Je veux là, aujourd’hui, mon amour déclarer.
 
J’ai lu bien des poèmes où je me suis laissé
En des rêves porter au seuil de l’empyrée,
Et leurs auteurs à même ainsi de me combler
Surent en cela donner l’envie de m’évader.
 
Je devrais donc me plaire en la diversité
Que m’apportent ces rimes où ces proses soignées,
Mais pour me satisfaire autant qu’il est souhaité
Vos ouvrages s’affirment en toute primauté.
 
Je n’ai point honte à dire, à ceux autour de moi,
Que j’aurais eu nature à vivre auprès de vous,
Que j’aurais aimé lire et toucher de mes doigts
Vos premières écritures offertes en avant-goût.
 
Que je chéris ce temps où vous fûtes jadis
Soumis aux fleurs du mal au club des Haschischins 1  ;
Comme vous sur-le-champ j’aurais prisé ce vice
Substituant la morale en plaisirs libertins.
 
Je sais qu’un soir viendra où je serai convié
À quitter ce bas monde en pierrot anonyme ;
Mais ce banal état ne saurait m’inquiéter
Tant ma raison profonde aime à vous croire intime.
 
À vous mon cher poète, aède du Parnasse,
Je dédie là ces vers que je sais maladroits
Mais sachez qu’ils reflètent un émoi qui embrasse
Et bénit sans revers tout ce que je vous dois.
 
Et chaque nuit encore, à cri, à cœur, à corps,
J’écrirai sans remords jusqu’au temps de ma mort.
Thème n° 1. L’écriture…
 
 
« L’écriture, toute écriture, reste une audace et un courage. Et représente un énorme travail. »
Michèle Mailhot
Pauvre Molière
Je vis dans une époque où je me sens perdu,
Le cœur trop déchiré et l’âme mise à nu ;
Je souffre et je suffoque au point de défaillir
Sous les coups répétés d’un langage à proscrire.
 
Je lis, ou bien j’entends, des monceaux d’inepties
Que chaque jour passé rend plus insupportables,
Et les comportements auxquels je suis soumis
Ne font que conforter mes peurs insurmontables.
 
Je voudrais réapprendre aux enfants ignorants
Ce que nos grands auteurs savaient si bien clamer ;
Je souhaiterais répandre un nouvel engouement
Pour un Français qui meurt de n’être plus aimé.
 
J’aimerais voir Molière, depuis son paradis,
Écouter en plaisir un peuple s’exprimer
De façon claire et fière, comme il le fut jadis,
En phrases aimant servir une langue choyée.
 
Je voudrais être loin, dans un monde bercé
Par des rimes bénies du peuple d’empyrée,
En tout temps prendre soin du moindre ver trouvé
Et faire de « Poésie » le mot le plus fêté.
 
Ô mes amis rêveurs qui comme moi souffrez
De ne point jouir assez de votre attachement
À cet art dit mineur et souvent mal aimé
Sachez vous libérer en bravant le néant.

Écrivez, écrivez, sans jamais vous lasser,
Refusez le présent et sa médiocrité
Où seul est toléré un langage blessé
Fait de mots messéants 1 et de verbes atrophiés !
 
Je vis dans une époque où je me sens perdu,
Où trop de gens se moquent en phrases corrompues
D’un français élégant qui fut souvent tenu
Comme un bel élément aux mille et cent vertus.
 
 
Petites lettres (mes amies)
Petites lettres vous tenant
Là, par la main, dans mes cahiers
Formant ainsi des mots plaisants
Écrits en plein et en délié ;
Petites lettres je vous aime
Tant vous fleurissez mes poèmes
Où va mon imagination
Se perdre en rêves et illusions.
 
Vous courez et parfois dansez
Sous ma plume qui vous dessine
À l’encre bleue de l’aniline 1 ,
À l’encre noire de la Chine
Et laisse mes feuilles enchantées,
Frémissantes et souvent comblées.
 
Petites lettres vous venez,
Parfois bien tard, sur le matin,
Portées par le souffle divin
D’une muse qui tient ma main
Chassant ainsi les anxiétés
De nuits trop souvent agitées.
 
Alors, heureux et apaisé,
Je m’endors un peu à regret
En espérant vous retrouver
Au sein de mes songes ouatés.
 
 
L’écriture
Elle est l’amie sincère et toujours bienfaisante
Accordant à toute heure un repos salvateur
Lorsque l’âme se perd en raisons affligeantes
Et que le cœur se meurt, soumis à trop de heurts.
 
Elle est cette présence, oh combien rassurante,
Qui vous prend par la main et guide vos émois ;
Elle est cette appétence où l’esprit se sustente
En ouvrant un chemin où tous les mots vous choient.
 
Elle est celle qui mène au sommet du bonheur
Et vous offre le vent de moult inspirations
Que des muses aériennes apportent en vers chanteurs,
Bénis, et fleurissant toute composition…
 
Ô, fidèle écriture, maîtresse de la nuit,
Comme il est doux de vivre au fil des émotions
Que toujours tu procures et chaque fois conduis
Vers des mots qui délivrent un lot de sensations !
 
 
Le vagabond des mots
Loin des classes austères où je fus éduqué,
Loin des grands presbytères où je fus sermonné,
Me voici aujourd’hui suivant une autre voie,
Goûtant aux plus doux fruits d’une vie sans charroi 1 .
 
Je vais au gré du vent, là où l’envie me porte,
Là où sont bien souvent tous ces mots qui m’exhortent
À ne point oublier que je suis avant tout
Un rêveur aux souliers toujours crottés de boue.
 
J’écris la nuit, le jour, sans me préoccuper
Des préceptes de cours, des règles énoncées ;
Seul mon cœur est raison, et berce ces émois
Qui sont le diapason de mes vers maladroits.
 
Ainsi suis-je heureux, et j’avoue peu m’importe
Un livret nébuleux issu de vos retortes 2  ;
Je suis un vagabond, un poète qui voue
À ses rimes sans nom un amour souvent fou.
 
Oyez mes braves gens, qui de moi vous gaussez,
Riez votre content, je resterai sans loi ;
Rien ne m’est plus plaisant qu’une plume insensée
Sur le papier couvrant des mots sans bel arroi 1  !
 
 
Poète sans le sou
Poète sans le sou, tu n’as d’autre avenir
Que ces lieds 1 opportuns qui cachent ta misère
Et te laissent un peu fou tant n’est d’autre désir
Que celui au matin de parapher tes vers.
 
Tu ne veux pour survivre en ce monde vénal
Qu’une chandelle qui saura bien t’éclairer,
Un peu de raison ivre où l’absinthe amorale
Aura fait poésie de tes rimes émiettées.
 
Poète miséreux, tu vis de sous les toits
Où s’en viennent parfois certains amis de peine ;
Là, vous êtes heureux, clamant à chaque fois
Quelques écrits au choix d’une plume incertaine.
 
L’amour ne t’est offert qu’avec parcimonie
Au gré de tes maîtresses issues de noirs bouis-bouis ;
Cela va pour te plaire au regard de l’ennui
Que serait une hôtesse attitrée en ton lit.
 
Poète dépourvu, tu te fous du malheur
Menant les créanciers jusqu’au pas de ta porte
Où la déconvenue les fait crier sur l’heure
Un appel aux huissiers pour que la loi l’emporte.
 
Écris !
Écris toujours mon bel ami,
Moque-toi donc des ennemis,
Ceux qui te veulent à leur merci
Tant les gêne ta poésie !
 
À Charles Baudelaire
 
 
Amis poètes, qu’avons-nous fait au ciel ?
De ces vers qui nous font souvent l’âme légère
En laissant reposer nos blessures amères,
Qu’a le ciel, sans raison, à semer sa colère
Et ne point pardonner nos rimes éphémères ?
 
Pourquoi donc sommes-nous à ce point désignés
Comme étant mécréants et pour toujours damnés ?
Quel est donc ce courroux qui nous veut consignés
Au fin fond d’un néant où l’enfer nous est voué ?
 
Celles et ceux qui nous jettent un opprobre assassin
Qu’ont-ils plus en prières et oraisons sans fin ?
Sont-ils en droit de quête au sein de leur jardin
Donnant à leur bréviaire un message divin ?
 
De ces vers décriés et parfois censurés
Il nous faut être fiers, et ne jamais laisser
Les penseurs atrophiés prétendre les brûler
Et nous jeter la pierre de la moralité.

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