L Eternité d hier
470 pages
Français

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L'Eternité d'hier , livre ebook

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Description

Régina et Ré. Chacun sonde le cœur de l’autre en quête d’éternité. Puis observent par la lucarne de la ruche, cette ruche pulmonaire qui abrite depuis si longtemps maintenant leurs deux âmes jumelles de frère et sœur complices. Regardant au loin, cherchant un coin de ciel, une réponse aux interrogations déchirantes qui les tourmentent comme beaucoup d’adolescents. Mais depuis des années, ils n’aperçoivent que ce vieil arbre torturé et épuisé. Comme lui, ils sont malades. Comme lui, ils comptent les jours… Autour d’un univers narratif singulier, Parme et Simon Oeriu signent à quatre mains un voyage poétique aux portes de l’amour et de la mort. Un recueil lyrique, torturé et bouleversant autour de la maladie et de la mucoviscidose en particulier, où spleen et spiritualité se fondent en une même âme blessée.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 6
EAN13 9782748366501
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0121€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Éternité d’hier
Du même auteur
Simon Oeriu Un Déluge infini-Les armes de l’Arc-en-ciel, 2011
Parme et Simon Oeriu L’Éternité d’hier D’enfer en paradis
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0116367.000.R.P.2011.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2011
Prologue Régina regardait Ré. Ré regardait Régina. Chacun sondait le cœur de l’autre en quête d’éternité. Puis ensemble ils observaient par la lucarne de la ruche, cette ruche pulmonaire qui abritait depuis si longtemps mainte-nant leurs deux âmes jumelles de frère et sœur complices. Ils regardaient au loin, cherchant un coin de ciel, une réponse aux interrogations déchirantes qui les tourmentaient comme beau-coup d’adolescents. Mais depuis des années, ils n’apercevaient par la lucarne que ce vieil arbre torturé et épuisé, transpercé de toute part par les dards d’abeilles tueuses qui le perfusaient d’une substance miel-leuse, destinée à le maintenir artificiellement en vie, opération presque réussie, bien qu’une sève noire aux accès écarlates s’écoulât de temps à autre des blessures que les dards lui infli-geaient. La ruche, elle, était plutôt confortable, quoiqu’un peu exi-guë, et les jumeaux l’égayaient artificiellement de multiples décorations florales ou de coquillages moussus qu’ils culti-vaient aisément sur le terreau naturel que leur offrait le mucus des alvéoles. Ce mucus verdâtre était en effet omniprésent, et tapissait consciencieusement les moindres recoins de la ruche, les alvéoles servant occasionnellement de rangement quand elles ne constituaient pas une séparation entre deux alcôves. Le mucus revêtait également le sol au niveau des couloirs bronchi-ques, et ainsi il était difficile de naviguer entre les pièces pieds nus, à moins d’aimer patauger dans les boues glauques de la maladie et de la mort. Ré et Régina se prenaient alors à rêver d’ailleurs, d’un autre monde, d’un monde où la maladie, la mort et la disparition des êtres chers seraient vaincues par une forme d’éternité. Mais ils savaient que tout ceci n’était probablement qu’un rêve. C’était du moins ce que leur avait suggéré l’excursion in-trospective qu’ils venaient de réaliser dans leur monde intérieur.
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Ils s’étaient en effet hasardés, un jour où l’air se faisait rare, à pousser la vieille porte qui se situait tout au fond de la ruche, derrière laquelle se cachait le monde obscur de leur inconscient. Elle n’avait pas servi depuis des années, l’accès en était par conséquent obstrué par un enduit verdâtre, tapissé par endroits de sang séché. Après avoir dispersé sur cette barrière naturelle une ou deux fioles de mucolytique, les deux jumeaux parvinrent à forcer la porte pour se retrouver rapidement plongés dans des ténèbres apocalyptiques au sein d’infinies étendues de sable noir parse-mées de quelques rochers lunaires non moins obscurs. Au loin, dans un flot de lumière grise et argentée, la vue d’une étrange créature leur fit froncer un instant les sourcils, qu’ils avaient broussailleux. Cette créature grisâtre était une femme, ni belle ni laide, dont la peau rappelait tour à tour celle d’un oiseau ou d’un reptile, arborant des tons verdâtres ou gris selon l’humeur de son corps. Elle se faisait saigner par endroits, en s’infligeant les assauts de ses griffes acérées, puis ruisselait tout à coup de toute part, l’eau coulant à flots sur sa physionomie étrange, puis scintillait d’une lumière rose un peu pâle pour ruisseler à nou-veau dans un accès de pleurs effrénés. Cette créature, prénommée Anima, leur était familière : c’était leur âme. Ef-frayée par leur présence, Anima replia sur elles ses ailes d’oiseau de proie blessé et disparut en un bref tourbillon de fumée bleue ardoisée, laissant derrière elle un œuf craquelé comme seule trace de son passage, dont Ré et Régina rassem-blèrent tant bien que mal les fragments épars. Un peu plus loin, leurs deux regards d’un brun profond découvrirent à l’unisson un autre individu, non moins étrange, un homme plutôt bien fait, aux doigts griffus également, d’une étrange beauté malgré deux crocs couverts de sang qui s’échappaient d’un sourire in-différent. Sa peau changeait de couleur à chaque instant, alternant principalement entre un orange éclatant de joie et un rouge écarlate mêlé de noir qui n’était que souffrance et irradiait la mort. Sa chevelure immense oscillait elle aussi entre des nuances tantôt sombres, tantôt mordorées, si bien qu’il arborait successivement la robe d’une coccinelle ou d’un oiseau de feu. Cet être d’une beauté à la fois déconcertante et inquiétante était Vita, l’existence. Il disparut lui aussi, laissant derrière lui un petit bouillant en verre ; lorsque Régina le saisit entre ses mains, il se mit, comme son nom l’indique, à bouillonner d’un liquide rouge couleur de vie. Quand Ré le saisit à son tour, il se mit
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