Là où tout commence
250 pages
Français

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Là où tout commence , livre ebook

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Description

Là où tout commence vient couronner l’œuvre poétique de Jean-Noël Pontbriand. Ce livre est une anthologie constituée d’extraits de recueils déjà parus. Il a choisi parmi ses recueils certains des plus récents, dont Lieux passages ou Laissez passer l’ombre le cheval suivra; ou d’autres plus anciens, comme Jack Kerouac blues ou encore L’il nu.   En plus de donner un aperçu de l’ensemble du travail poétique de l’auteur, ce florilège dresse de celui-ci un portrait significatif pour lui, puisqu’il en a lui-même choisi les poèmes.


La vie de Jean-Noël Pontbriand a été vouée entièrement à la poésie. En plus d’écrire et de faire paraître 13 recueils, il a été professeur de création littéraire à l’université Laval de 1980 à 2013 et il a produit des essais portant sur la création littéraire même et son enseignement.


Le lecteur trouvera dans cette nouvelle présentation d’une partie de sa poésie la mise en évidence de sa manière de travailler les images et la forme. L’auteur, en revisitant des thèmes qui lui sont chers comme l’enfance, l’identité ou la mort, met l’emphase sur des aspects précis de sa philosophie de vie. Il montre ses images différemment, leur donne de nouveaux contextes et, de cette façon, leur   apporte un nouvel éclairage. Au bout du compte, Là où tout commence laisse émerger une philosophie de vie qui témoigne du rôle unique que Pontbriand assigne à l’art :


au commencement il y eut la parole
l’engouement pour les mots
l’insatiable besoin de dire chaque chose pour en avoir connaissance
et la frénésie du voyage pour nourrir cette parole
lui donner notre corps à manger
et notre sang à boire
jusqu’à la plus ultime conséquence des mots sur la page
et la levée de l’esprit dans la chair.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 juin 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782896454730
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

/* Script */ /* Script */ /* Script */


tout
commence
anthologie personnelle
suivi de
Jack
Kérouac
blues /* Script */ /* Script */ /* Script */
Les Écrits des Forges, fondés par Gatien Lapointe en 1971, bénéficient
de l’appui financier du Conseil des arts du Canada et de la Société de
développement
des
entreprises
culturelles
du
Québec
(SODEC).
Illustration de couverture: Lierre
de
vigne
sauvage,
monoprint                                          
Christine
Céré
Photographie de l’auteur: Pierre Barellon
Dépôt
légal:
troisième
trimestre
2022
(papier)
                   
deuxième
trimestre
2023
(epub)
Bibliothèque
et
Archives
nationales
du
Québec
Bibliothèque
et
Archives
Canada
ISBN: 978-2-89645-432-7
(papier)
ISBN: 978-2-89645-473-0
(epub)
©
2022,
Écrits
des
Forges
992-A,
rue
Royale
Trois-Rivières
(Québec)
G9A
4H9  

Téléphone:
819 
840-8492
ecritsdesforges@gmail.com
www.ecritsdesforges.com
En
librairie:
Diffusion
Prologue
1650,
boul.
Lionel-Bertrand
Boisbriand
(Québec)
J7H
1N7
prologue@prologue.ca


Avec
la
participation
du
gouvernement
du
Canada

/* Script */ /* Script */ /* Script */
JEAN-NOËL
PONTBRIAND

Là où tout commence
anthologie personnelle
suivi
de
Jack
Kérouac
blues
/* Script */ /* Script */ /* Script */
/* Script */ /* Script */ /* Script */
Le
temps
est
aussi
nu
que
le
soleil.

Gilles Hénault



TOUT
COMMENCE /* Script */ /* Script */ /* Script */
/* Script */ /* Script */ /* Script */
A ube éclatée d’herbe au réservoir le Gange coule son                  
lait
de
Zanzibar
à
Bombay
les
eaux
scintillent
dans
le
regard
des
vaches

l’océan
s’amplifie
dans
le
feu
des
marées

le
soleil
pulvérise
l’épopée
des
douleurs

homme
dieu
des
savanes
Iroquois
voyageurs
les
litanies
des
peuples
se
succèdent


allons-nous
de
souffle
écorchés
dans
nos
mots
par
quelle
étoile
éteinte
que
nos
cœurs
transfigurent
sentinelles à venir de phoques inviolés dans le carbone
et
le
butane

nous
ne
savons
plus
vivre
hormis
dans
nos
tombeaux
sans le silence éclos de la passion où allons-nous de
cycles
et
de
vertige  

sinon
dans
les
dérives

s’accrochent
nos
mains
le
Nord
roule
ses
axes
autour
de
nos
désirs
l’Équateur
s’allonge
dans
la
peau
des
négresses
le
rythme
des
tamtams
aiguise
la
lumière
perce
de
son
dard
l’écho
des
Amazones
ô gestes sans raison simple main qui se tend dans la
nuit

nos corps sont des lieux sans issue des chemins qui se
noient
dans
un
trait
d’horizon

9 /* Script */ /* Script */ /* Script */
nous
ne
savons
plus
vivre
hormis
en
nos
tombeaux
une ombre luit dans le champ labouré un soupçon de
réveil  
une
fleur
de
cactus
un
roseau    
la
lumière
et
tout
s’estompe
en
eau
dans
le
roc
éclaté
tout
s’amenuise
d’algues
au
plafond
de
la
mer
tout
se
perd
en
écho    
rongé
contre
le
temps
vaincu
de
rumeurs
excessives

sur la plage déserte à nouveau recueillie un dieu greffe
son
nom
dans
l’arbre
délivré
tous les oiseaux s’assemblent     les marées s’accomplis-
sent

la terre dénoue son axe des griffes du soleil pour quel            
ailleurs
fertile    
porteur
de
quel
espoir
nous
ne
savons
plus
vivre
O
Sibérie
lointaine    
Laponie    
Terre
de
feu

réserve des aurores vous serez de pollen esquimaux            
réjouis
les
phoques
du
désir
poursuivront
vos
étés

noyés
sans
floraison  
fusillés
de
kayaks
nous
pensons
à
vous
dans
nos
écrits
couchons
vos
mémoires
sur
le
corps
des
totems

10 /* Script */ /* Script */ /* Script */
héroïques
guerriers
protecteurs
de
la
nuit
le
soleil
en
vos
yeux
trouve
sa
complaisance  

d’argile
de
vent
de
sève
et
de
verglas
la
meute
des
songes
s’élève
le sang nous a quittés la marche s’est perdue                        
quelque
part
éblouis dans un sommeil d’enfant nous cherchons            
liaison
dans
ce
port
de
lumière

ce
jour
lointain
de
nous
dans
les
masques
ajourés
l’été serait-il cette saison de grâce issue de nos désirs
jonction
de
soleil
de
marche
et
d’horizon

nos pas dans leur élan sont-ils porteurs d’éternité            
nouvelle

cette
ébauche
de
chant  
ce
songe
à
peine
éclos

sont-ce les seules richesses que ne ronge le fer ni la            
rouille
de
l’oubli
je
rejoins
dans
ma
chair
la
fable
d’Homère

Ulysse
toujours
vivant
dans
nos
voyages

infiniment
recommencé
chaque
homme
est
dans
sa
nuit

porteur
d’aube
et
de
lumière

suffit
qu’un
vent
se
lève
au
milieu
des
marées.

11 /* Script */ /* Script */ /* Script */
/* Script */ /* Script */ /* Script */
DÉBRIS

Et c’est de désirs morts que je suis endeuillé .
Alfred
Desrochers /* Script */ /* Script */ /* Script */
Je traîne en
avant
mon
enfance
étranglée
l’inconnu sortilège qui flambe à chaque carrefour de            
mes
rêves      

parfois j’entends chanter dans les mots un peu de            
vraie
couleur      
un
coin
de
mon
pays        

mon père est un désir inconnu qui pleure sous la
misère       ma mère s’éreinte à nous porter       notre
maison
s’écrase
sous
le
poids
de
l’hiver

nous somme accrochés l’un à l’autre comme des
noyés repus     aucun ne sait son nom     personne ne
peut
le
lire  
c’est
la
grande
nuit
de
l’ignorance

les
granges

ouvertes n’ont pu retenir la vie       les cochons
éventrés
pendent
sur
une
échelle    

je brasse en tremblant le sang noir qui s’écoule de la
blessure ouverte       ma mère   ô ma mère jamais
conquise       l’écheveau de ton amour m’enchaîne au
rouet de tes attentes     je n’en finis plus de naître à
mes
désirs    

je me traîne en moi-même d’une fenêtre à l’autre
attendant la lumière       j’ausculte ma mémoire her-
beuse   parsemée de rosée     mais tu veilles aux portes
closes du matin     ton regard attend toujours la
chance
à
la
loterie
du
coin      
la
ville
au
loin
s’étale
et

14 /* Script */ /* Script */ /* Script */
vous rêvez néon au fond de la chaumière éclairée d’un
fanal      

nous déambulons dans la nuit malheureuse entre l’amour
vorace et la haine anonyme     ô ma mère imprécise au
visage de vent ta présence me poursuit       et toi mon
père
dans
la
misère
d’un
pays
raboteux

tu roules à l’infini la bosse de ton courage n’espérant
même
plus
la
délivrance    

ainsi résonne en moi le cri d’un désespoir inconscient de
sa
voix      
ce
morceau
de
silence
au
silence
emmêlé

15 /* Script */ /* Script */ /* Script */
II
Comme la mémoire remonte en nous la neige de
l’enfance       le froid sourd des planches mal ajustées
qui craquent à chaque pas         entre les mots muets
qu’on tente en vain de rendre à eux-mêmes     et la
chanson coincée des gestes qui permettraient qu’on
vive encore     et qu’on ait une fois de plus peur de ce
froid de cette absence       de cet écart entre chacun
de
nous  

le
vent
souffle
des
mots
que
nous
ne
dirons
jamais  

notre sang court dans la ferveur des glaces     nos
corps confondus avec l’eau d’un puits multiplié de
sources
neuves

je recommence à compter     ai-je perdu en chemin le
nom que tu m’avais donné       me suis-je perdu
quelque
part
sans
souvenir
de
cette
tragédie      

qui dira les mots tirés de nous       cet écho du cœur
dans la nuit qui nous répond         cet ange à genoux
dans
l’ombre
de
nos
corps    


16 /* Script */ /* Script */ /* Script */
III
Je descends  
une
à
une
les
marches
du
soleil    
il
y
a

du
noir
dans
les
combles
du
cœur      

chaque pas terrassé suspendu quelque part entre l’âme
et
la
nuit
je
retourne
à
ma
soif

j’écris par besoin d’entendre quelque chose    
quelqu’un
peut-être
dans
ce
trou
de
silence  

la décharge au poing comme une grenade coupera
l’eau des robinets     videra la maison de sa nuit pour
annoncer
le
soleil  

nos vieux habits sont déchirés     nous voyons poindre
l’âme
entre
les
trous

17 /* Script */ /* Script */ /* Script */
/* Script */ /* Script */ /* Script */
ÉPHÉMÉRIDES


nul amour n’a la terre qu’il embrasse et ses fleuves le fuient .

Paul-Marie
Lapointe /* Script */ /* Script */ /* Script */
/* Script */ /* Script */ /* Script */
NOUS N’AVONS   rien à taire de nos désirs qu’on  
alimente on ne sait pourquoi     ni pour qui     hors
soi-même confondu par tant de rêves et d’attentes    
d’hivers
et
de
silence
ne
reste
que
l’écho
d’une
vie
rivée
à
sa
croix      

avec
les
clous
qui
éclatent
dans
la
charpente
des
heures    

tant
va
la
cruche
à
l’eau    
les
poissons
s’anémient    

le
cycle
dort
au
fond
avant
toute
nuance
l’ulcère
à
vif    
la
chair
osée

ce cri lancé sur la neige comme un soleil sur la
toundra.

21 /* Script */ /* Script */ /* Script */
COMME J’AI MAL  
à
l’âme
entre
les
maux
du
corps    

suffit d’une porte éclairée     la promiscuité soudaine
de
la
terre
et
des
cieux      

les étoiles qui scintillent    

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