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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 décembre 2007 |
Nombre de lectures | 273 |
EAN13 | 9782296917118 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0474€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
La peau de rien
Zoltán Böszörményi
La peau de rien
Anthologie
Traduit en français
par Manolita Dragomir-Filimonescu
L’Harmattan
© L’H ARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’ÉcoIe-PoIytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-04419-7
EAN : 9782296044197
Fabrication numérique : Socprest, 2012
PREFACE
Au premier contact avec la poésie de Zoltán Böszörményi immédiatement nous prenons conscience d’une volonté d’appartenance aux méandres de la société humaine, mais également d’une dualité face aux principes du monde, allant des oppositions aux convergences selon le rythme du balancier de la conscience ou de l’inconscience.
Le plus souvent Zoltán Böszörményi tente de restituer une identité à l’objet, il joue de l’érosion du temps et recherche désespérément sa place dans l’instabilité des systèmes établis.
Par la multiplicité de sa culture notre poète fut nourri de légendes et de sources mythologiques, l’appel de la mémoire ancestrale le guide en construisant son inconscient.
Par le biais de l’écriture, Zoltán Böszörményi se réincarne, recherche les traces de son existence, recherche ses racines et se met en quête d’identité afin de tenter de se rattacher à la présence universelle du message de l’amour pourtant si fugitif si fragile, qui n’est pas sans réveiller les stigmates du cœur et du corps. Son verbe anticipe l’image du futur au travers de l’enfant il voit déjà le vieillard qui s’agenouille.
Mais jamais il ne renonce à l’idée même de l’espérance il lance loin les graines de sa poésie dans les sillons nouveaux et il attend sagement le miracle de l’éclosion. Eclosion qui verra peut-être naître une révolution nouvelle érigeant les fondations de meilleures conditions humaines.
Il joue avec l’alchimie des éléments, il se fait le disciple de Pythagore pour formuler de nouveaux théorèmes sans cesse il veut reconstruire en brandissant son poème comme une bannière militante, oui, Zoltán Böszörményi veut croire aux miracles de la poésie, même si la poésie ne rime pas exactement avec son destin.
L’auteur s’interroge souvent sur l’acte de poésie !
Qu’est-ce que la poésie ?
Celle de la forme ou celle du fond ?
Assurément est celle du cœur liée au cheminement de la vie, dans l’instant toujours unique.
Au-delà de la poésie nous découvrons l’importance de la réflexion philosophique, l’écriture porte la vibration de la modernité, c’est un souffle qui donne une respiration à l’âme, une libération de l’être.
La brièveté des textes donne encore plus de densité au thème, ils se font les leviers de l’esprit.
La poésie de Zoltán Böszörményi se mérite, elle exige de son lecteur de l’attention c’est un long cheminement vers la purification à la cadence du jeu des mots, ce sont toutes les nuances existentielles qui fleurissent ici. Il ne vous reste plus qu’à savoir les cueillir.
MICHEL BENARD
Poète et Peintre,
Lauréat de l’Académie Française
LE POINT
Le point d’où sort le tout,
Il est vivant en moi, en toi,
Inspiration riche en perpétuel mouvement
Il palpite en chaque expérience du matériel
En chaque tentation.
On est séparé et on est ensemble,
A présent et toujours prêts à
Chaque grande mesure.
Le point est la vie et sa taille,
Sans lui pas d’équilibre, par le geste
Je n’arrive pas au sommet,
Si on nous unit, moi et toi on
Voit le tableau complet : en nous
Le point court à tout rompre.
POUR QUI ?
Des principes enchaînés aux rochers
Que l’on élève que l’on relève
Dans la hauteur ? A qui les menottes
Si l’on n’a jamais la clef des solutions ?
A qui la promesse si elle ne devient pas
Réelle ? Puisqu’on mesure la bénédiction
Dans laquelle la chance soit toujours tamisée
Pour qui ce doux chant,
S’il fait vivre une absence nouvelle ?
LE PORT DE MONACO
La mer sème
De nouveau vague sur vague
Mes semailles sont tombées à l’eau
Des bateaux se blottissent
Dans le port sans ancres balancent
Leur sort va sur cette eau
LA PIERRE
On peut seulement
Dans la grande pierre
Calmer le temps
Car la grande pierre
Ne peut pas se mouvoir
Elle n’a pas de rêves
Elle ne pique pas de crises de nerfs
Il ne faut même pas la rouler
Elle n’en devient plus fine
Malgré ses dimensions
Elle a assez peu de fantaisie
L’effet d’entraînement
Elle pourrait aller comme fondation
D’une pyramide
Ou le socle d’une statue.
SIC
Les âges
se sont amassés
dans un autre je flâne tout seul
j’appelle au clairon
mes armées courageuses
tel celui qui n’est attendu
que par le désastre.
LE SOIR AU BORD DE LA MER
Te parler
Je n’ai pas le courage
On nagerait dorénavant
Vers les feux des bateaux
Toi, tu cries comme celui qui
Regrette ce qu’il avait dit
la nuit a dissolu
chaque mot dans l’eau
Salée.
MUSIQUE SUR LA PLACE
C’est inutile de m’avoir jeté le mauvais œil !
A présent seulement
La découverte du moi
C’est important,
Je m’attends que la réalité
Avance vers moi.
A présent
Le MOI
Lui seul est important,
Mes visions,
Comme la musique sur la place
De loin
De très loin
Ondulent
Vers les nuées.
PARFUM
Dans un beau pays de contes de fées
Traînant la voiture puissante du souci
Par des brumes lourdes, au-delà de l’aiguille
Une maison en carton agenouillée : chapeau.
Comme si tout était en ordre,
L’ombre du soir bouge à peine
Sur la coquette paire de rails
Le train-temps déverse.
Le lac de la nuit a séché.