Le Chant qui délivre : Préface de Hamid Salmi
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Le Chant qui délivre : Préface de Hamid Salmi , livre ebook

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Description

Brahim Saci est un artiste complet à la croisée des mondes. C’est un homme courtois, fraternel, discret, mesuré et profond. Mais quand il prend la plume ou lorsqu’on lui donne la parole, sa passion du verbe et son ardent désir de dialoguer avec son prochain s’enflamment.
Il faut bien le dire, Brahim Saci est mu par cette passion de relier les amis qu’il aime et les auteurs qu’il estime.
Sa poésie coule de source, elle est dépouillée de tout artifice. Elle charrie toute la gamme infinie d’émotions et de sentiments que peut éprouver un homme face à sa propre vie et ses conditions de vie. Comme un palimpseste, cette poésie émerge de la matrice culturelle de l’auteur et se nourrit de toutes les langues et cultures qu’il a rencontrées sur son chemin. Au détour de chaque poème, on ne peut s’empêcher de deviner et de saluer la présence discrète et furtive d’auteurs appartenant à de multiples époques et traditions. Citons pêle-mêle : Si Mohand Ou Mhand, Cheikh Mohand, Victor Hugo, C. Baudelaire, P. Éluard, Slimane Azem, O. Kheyyam, J. Amrouche…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 janvier 2023
Nombre de lectures 3
EAN13 9782312130743
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Chant qui délivre
Brahim Saci
Le Chant qui délivre
Préface de Hamid Salmi
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2023
ISBN : 978-2-312-13074-3
Accepte ce qui est, laisse aller ce qui était,
Et aie confiance en ce qui sera
Bouddha
Préface
Brahim Saci ou l’invincible tendresse du poète.
Brahim Saci est un artiste complet à la croisée des mondes. C’est un homme courtois, fraternel, discret, mesuré et profond. Mais quand il prend la plume ou lorsqu’on lui donne la parole, sa passion du verbe et son ardent désir de dialoguer avec son prochain s’enflamment. Je pense qu’il m’a justement sollicité pour préfacer ce livre afin de m’inviter à entrer plus profondément dans son œuvre poétique et son vaste monde intérieur. J’ai compris aussi qu’il voulait me relier à son cercle d’amis et sa vaste généalogie de poètes, romanciers, écrivains passés et présents.
Il faut bien le dire, Brahim Saci est mu par cette passion de relier les amis qu’il aime et les auteurs qu’il estime.
Sa poésie coule de source, elle est dépouillée de tout artifice. Elle charrie toute la gamme infinie d’émotions et de sentiments que peut éprouver un homme face à sa propre vie et ses conditions de vie. Comme un palimpseste, cette poésie émerge de la matrice culturelle de l’auteur et se nourrit de toutes les langues et cultures qu’il a rencontrées sur son chemin. Au détour de chaque poème, on ne peut s’empêcher de deviner et de saluer la présence discrète et furtive d’auteurs appartenant à de multiples époques et traditions. Citons pêle-mêle : Si Mohand Ou Mhand, Cheikh Mohand, Victor Hugo, C. Baudelaire, P. Éluard, Slimane Azem, O. Kheyyam, J. Amrouche…
Le noyau culturel originel de l’auteur est dense. Il faut préciser qu’il appartient à une lignée de médiateurs, appelés marabouts. Ils sont rompus au maniement du verbe awal qui doit apporter la réconciliation et la paix dans une société segmentaire où domine l’honneur avec ses deux polarités (don/contre-don, défi/riposte). La solidarité aussi bien que le système vindicatoire, peuvent, à tout moment, se déclencher et s’enchainer. Le verbe du médiateur qu’a généré le monde amazigh est un verbe désarmé. Il est porté uniquement par le don de bénédiction ( baraka ) et la puissance de la malédiction (da3wusu) en cas de grave transgression d’un pacte conclu ou rupture de la parole donnée. On retrouve, dans quelques-uns des poèmes que vous allez lire, les traces de ces exhortations et ces avertissements.
L’auteur revient souvent sur le thème de la marchandisation actuelle du monde. Il tente d’exorciser certains grands maux de la civilisation moderne et dénonce la perversité de l’égo démesuré que les anciens Grecs appelaient l’ubris. Le lecteur découvrira dans ces pages une multitude de références à la bible, au soufisme, au bouddhisme, à la philosophie des Lumières. Cet héritage de médiateur ( tirubda ) est intimement relié chez notre auteur à la kabylité ( taqvaylit ) au sens de sagesse laïque ( tamusni ).
La kabylité est un autre savoir complémentaire et essentiel dont la source est l’assemblée du village. Les Kabyles des anciennes républiques villageoises se sont très vite ouverts à la philosophie des Lumières via l’instruction française et l’émigration. Le père et le grand-père de notre auteur avaient déjà immigré en France. On voit d’ailleurs affleurer dans certains poèmes, à la fois les traces d’un patriotisme ardent pour le pays d’origine et l’admiration pour les valeurs de citoyenneté générée par la philosophie des Lumières.
Revenons à cette assemblée traditionnelle ( agraw ), l’auteur a intériorisé ces valeurs au cours de son éducation au village jusqu’à l’âge de dix ans. Il est venu ensuite rejoindre son père en France . Pour parfaire cette initiation, au sens ancien et fort du terme, il a puisé chez le grand artiste Slimane Azem tout ce que cet homme exceptionnel a transmis dans ses chants et incarné dans sa vie réelle : honneur, courage, intégrité, authenticité, fraternité, générosité…
Voici donc notre artiste, Brahim Saci, chargé de la puissance de ces multiples transmissions qui poussent comme des rhizomes. Ce sont des racines-pensées qui courent sous terre pour jaillir tel un véritable feu d’artifice dans le ciel de l’auteur sous forme de poésie, de musique, de mélodie, de dessin…
L’auteur nous prend par la main et nous accompagne pour nous faire visiter son luxuriant jardin intérieur. Page après page, nous passons d’une passion à une autre, d’un sentiment à un autre, d’une pensée à une autre. On parcourt ainsi tout un spectre de fragrances uniques et de sensations subtiles.
Ce qui m’a imprégné en profondeur, c’est le sentiment de liberté et de tendresse qui se dégage de ce livre.
Notre auteur à un besoin irrépressible et illimitée de s’exprimer sur tous les sujets essentiels qui occupent les humains. Il veut donner à chaque monde qui l’habite un moyen d’expression original et inattendu. Il utilise actuellement deux langues : le français pour la poésie écrite et le kabyle pour chanter. Mais dans quelle langue rêve notre auteur ? Probablement dans une langue hybride constituée de plusieurs idiomes entrelacés et nourris par ses deux mondes expérientiels, kabyles et français. J’espère que cette langue composite débouchera un jour sur l’écriture de romans, d’expression kabyle et/ou française, lesquels nous aiderons à traverser la nuit noire de l’âme pour vivre l’éternité de l’instant.
Sans épuiser toute la richesse de l’œuvre, je laisse le lecteur méditer ces quelques vers inspirants de l’auteur :
Que deviendra le monde ?
Sans les poètes libres
Si partout à la ronde
Est rompu l’équilibre
Regarde la fleur !
Même si son temps est court.
Elle resplendit d’amour
Elle vit l’instant, sans se préoccuper du temps.
Hamid Salmi
Thérapeute.
Chercheur en Ethnopsychiatrie.
L E TEMPS DÉVORE TOUT
Le temps dévore tout
Avec nous il joue
Emportant les êtres chers
Nos rêves et nos prières
Rien n’échappe à la faux
Ni la beauté ni les mots
Certains sont bannis du dernier verre
Pressée est la terre
Adieu nos heureux jours !
Adieu nos amours
Tout s’en va
La fin presse le pas
Chante ma guitare !
Quand l’un arrive un autre part
Ô mon âme accepte ce qui est
Le temps peut faire ce qui lui plaît.
C E N ’ EST PAS UNE FABLE
Ce n’est pas une fable
Ces laboratoires du diable
Empoisonnent l’Europe !
Ô Ésope !
Il y a tant à dire
J’entends le diable rire
Quelques démons
Détruisent une civilisation
Quelques malfaisants gnomes
Injectent à l’homme
Par la force du venin
Pour que commence le règne du Malin
L’argent corrompt
La raison
Ô seigneur !
Le christ est en pleurs
Les marchands du temple
Deviennent un exemple
On verse du venin
Dans le sacré vin.
L E MONDE A PEUR
Le monde a peur
Les injections de la terreur
Sèment la panique
On voit le déclin des républiques
Est-ce la marque du tohu-bohu ?
Qui l’eût cru
Le veau d’or
Transforme en cobayes nos corps
Ces peuples qui ont tout compris
C’est ce qui se dit
Descendent l’échelle de l’évolution
Esclaves de leurs pulsions
Ils vénèrent des veaux
Des robots
Ils masquent des enfants
Le mensonge parade triomphant.
V A MA PLUME !
Va ma plume !
Témoigne du brouillard et des brumes
La raison est sur l’enclume
Soufflez ô vent sur l’écume
Furieuse est la mer
On détruit la terre
Pour plaire
Au maître des enfers
Que devient l’Europe des lumières ?
Elle empoisonne ses enfants, ses pères
Imposant les injections du diable
Bradant ses institutions en trinquant à table
Avec les marchands du temple
Les ténèbres contemplent
Le triomphe de la bête
Les démons font la fête.
L A FINANCE DÉTRUIT L ’E UROPE
La finance détruit l’Europe
Corruption, dessous-de-table et enveloppes
Empoisonnent une civilisation
Transformant un continent en prison
La science est dévoyée
Le serment d’Hippocrate est brisé
La médecine est au service des marchés
Les vrais médecins sont sanctionnés
La raison est perdue
Les ogres de la finance voilent notre vue
Les marchands du temple sèment la peur
Jésus-Christ est en pleurs
La dictature s’installe
Le vrai titube le teint pâle
L’intelligentsia se vend aux enchères
Les victimes avec leurs bourreaux prennent un verre.
E NIVRONS - NOUS
Enivrons-nous
Soyons fous
Réinventons notre jeunesse
Le temps presse
Il broie il délaisse
Il élève il abaisse
Il trahit des confiances
Il brise des espérances
À chacun sa chance
Quand vers vous elle avance
Accueillez-la
Ne fuyez pas
Les regrets prennent de l’avance
Pour nous attendre au détour d’une errance
Le ciel sera lourd ce jour-là
Le chagrin guette nos pas.
L ES MÉDIAS DU DIABLE
Les médias du diable
Épouvantables
Sèment la désinformation
Et la frayeur
Tohu-bohu aux pays
Dits
Des lumières
On assassine pour plaire
Aux laboratoires de Lucifer
Qui préparent le règne de l’enfer
On voit prospérer l’impur
Les républiques deviennent des dictatures
Aide-nous seigneur des univers
On empoisonne des générations entières
La bête gouverne l’Europe
Pleure Ésope !
I L PLEUT SUR P ARIS
Il pleut sur Paris
Comme il pleut sur ma vie
Mais à chaque fois que s’approche le vide
L’encrier se vide
La muse s’élance
Puise dans nos errances
Le cœur en larmes
La plume comme seule arme
Le pas se presse
Pour rattraper ce qui nous blesse
Pourquoi cette envie qui nous abime ?
Pourquoi ce désir des abimes ?
Pourquoi cette course vers l’éphémère ?
Seul mon verre
Semble sortir de l’illusion
Pour me rappeler chaque saison.
J E ME SUIS RAPPELÉ MA MÈRE
La voix du talentueux Azal Belkadi
Me transporte ce soir en Kabylie
Il rend hommage à sa mère
L’émotion ébranle la terre
Je me suis rappelé ma mère
Mon univers
Les larmes aux yeux
Le cœur en feu
Pour celle que je ne peux retrouver
Elle est dans l’éternité
Auprès de papa, s’alourdissent mes pas
Ici ou là-bas, tout s’en va
Ô cruelle mort !
Insatiable tu dévores
Tout sur ton passage
Tu laisses tant d’épaves sur les rivages

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