Le Gardien du Volcan
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Le Gardien du Volcan , livre ebook

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Description

L’homme n’est qu’une pièce de monnaie.
Révélant sa face lorsqu’il naît
Son revers lorsqu’il est mort
Mais qui donc joue avec cette pièce en or ?
Lorsque je présentais mon premier roman, cinq fois remanié pendant cinq ans, avec en exergue cet autre quatrain de métromane incurable, atteint du syndrome d’Asperger :
Ce livre de feu sera mon talisman
Je l’emporterai comme la salamandre
Le faucon dans l’or du firmament
La myrrhe et l’encens de mes cendres,
j’avais bien songé à écrire testament au lieu de talisman.
Mais voilà, la pièce que vient de lancer le destin retombe une fois de plus sur sa face : celle de la magie. Celle de l’inspiration et de la vie.
Le but de cette autobiographie poétique est toujours d’apporter un témoignage, à travers mon existence picaresque de pilote et de poète éprouvés, sur l’édification de mon unique ouvrage de science-fiction : La Comète du Samouraï.
Par orgueil, j’ai bien failli tout abandonner.

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Informations

Publié par
Date de parution 12 septembre 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312125701
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Gardien du Volcan
John Falco
Le Gardien du Volcan
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2022
ISBN : 978-2-312-12570-1
L’homme n’est qu’une pièce de monnaie
Révélant sa face lorsqu’il naît
Son revers lorsqu’il est mort
Mais qui donc joue avec cette pièce en or ?
Bonjour LEN
J’ai bien reçu votre exemplaire de : La Comète du Samouraï .
Mon parcours de poétereau et d’écrivaillon de SF s’achève avec ce « chant du cygne ».
Merci de m’avoir permis de croire en mon étoile et de créer tous ces jolis bijoux de livres.
Merci d’avoir soutenu mon île et le sourire de ma muse, durant ces cinq belles années de publication et de journées du manuscrit.
Très bonne continuation à vous et bon vol !
À un de ces jours peut-être, sous une étoile plus florissante !
***
6 septembre 2022.
Il y a une semaine exactement, j’expédiais ce courriel aux Éditions du Net, bien décidé à mettre un terme à ma vanité d’écriture.
Mais voici qu’en roulant, pas plus tard qu’hier, à bord de mon vieux Discovery vert, sur la corniche du Cap la Houssaye, cette image m’est apparue.
Plus qu’une analogie, une parabole : celle de l’homme et de la pièce de monnaie.
Elle résume pour moi tout notre insignifiant destin.
Alors pourquoi garder sous le boisseau tant de vérité ?
Lorsque je présentais ma grande Comète du Samouraï , avec en exergue cet autre quatrain de métromane incurable, atteint du syndrome d’Asperger :
Ce livre de feu sera mon talisman
Je l’emporterai comme la salamandre
Le faucon dans l’or du firmament
La myrrhe et l’encens de mes cendres,
j’avais bien songé à écrire testament au lieu de talisman. Mais voilà, la pièce que vient de lancer le destin retombe une fois de plus sur sa face : celle de la magie. Celle de l’inspiration et de la vie.
Le but de cette autobiographie poétique est bien d’apporter un témoignage, à travers mon existence picaresque de pilote et de poète éprouvés, sur l’édification de mon premier roman de science-fiction.
Par orgueil, j’ai bien failli tout abandonner.
Comment parler d’un livre qui ne se vend pas ? Avec quel sentiment d’amour propre, quel mérite, quelle satisfaction ?
Faut-il encore changer de pseudonyme, afin de travestir son désabusement ?
Faut-il attendre seulement le miracle d’un succès, d’un grand prix, l’acquiescement d’un vaste lectorat, avant de se pavaner comme un matamore de la littérature, un tranche-montagne ?
Combien de temps futile à vitupérer, pour mieux cracher sa bile, lorsque rien de tout cela ne se profile à l’horizon ? Encore combien à attendre, pour sortir de ce noir désir ?
Le bon exemple serait au contraire celui de Daniel Keyes, dans l’édition augmentée de Des fleurs pour Algernon , que je relis à présent.
Une autobiographie qui vante le succès du roman, écoulé à plus de cinq millions d’exemplaires.
Quant à moi, le calcul est vite fait ! J’ai vendu cinq exemplaires de mon roman (alors inutile d’en rire, merci !).
Mauvais, abscons, mal écrit. Bardé de fautes, d’incompréhensions, de cuistrerie, de béotisme, etc.
On dira ce qu’on voudra de ce livre que j’ai mis huit ans à écrire. Les gaoulettes et compagnie n’ont qu’à bien se tenir ! Car il aura bien survécu à six transmutations, dans l’athanor des Éditions du Net. Et à une ultime participation, sous forme de cerbère tricéphale, à cette Journée du Manuscrit Francophone de 2022.
La Saga d’Ankaa, Alpha du Phénix, Les Défricheurs d’Infini, Dragon 209, Ankaa : Alpha du Phénix, La Comète du Samouraï sont autant de titres pour le même ouvrage.
Car faire et défaire sont les principes mêmes de la création. Comme la myosis et la mydriase pour la prunelle de l’œil, la systole et la diastole pour le cœur, le grand œuvre se déroule en deux sempiternels mouvements : dissoudre et coaguler.
Y a t-on suffisamment réfléchi, concernant ceux du faramineux Univers ? Et si tout se passait seulement, comme dans une tapisserie de Pénélope ? Le sac et le ressac de la vague, sur la plage infinie de la connaissance ? Où le poète vient de ramasser sa modeste pièce en or ?
En 2014, je rencontrais à Granville – tandis que j’obtenais mon brevet de pilote ULM par un zéro faute – un troubadour du nom de Christian Talon, qui me donna l’idée du roman : et si la Lune était un vaisseau d’extraterrestres invisibles, qui exploitaient nos ressources depuis la nuit des temps ? Notre eau, notre or, notre énergie ?
Une idée certes farfelue ! Mais qui réussit tout de même à me faire lever la tête au ciel. Afin de contempler notre satellite naturel dans toute sa féerie. Des années plus tard, mon esprit vagabondait encore, comme un philosophe des cavernes, aux confins du Cosmos visible et imaginaire.
J’ai ainsi engendré le brouillon du premier space opera made in Réunion.
Comme presque personne ne semble apprécier mon dilettantisme, j’ai fini par classifier ma différence de métromane, sous un néologisme formaté par mes soins. Un nouveau sous-genre de science-fiction, que je revendique aujourd’hui : la Poésie-Fiction.
Eh non, cela n’est pas de la fiction poétique !
Vade retro les Rimbaud, Baudelaire, Nerval ou autres classiques bertiliens !
Car il s’agit bel et bien d’un roman poétique de science-fiction, écrit en langue française, par un poète réunionnais.
Un roman poétique, investi par le symbole de l’oiseau de feu. Et qui aura choisi pour étoile l’alpha de cette constellation : Ankaa du Phénix.
Les quatre dragons
Il fait beau : il pleut !
Il pleut toujours au Tremblet. Une véritable cascade qui mitraille la tôle dans un grand bruit assourdissant.
Je me réveille dans la chambre haute d’un gîte familial serti dans un écrin de forêt.
En ouvrant les volets détrempés, j’ai comme l’impression d’avoir dormi dans le creux d’un arbre. Un arbre pleureur, ployé sous le déluge du ciel.
J’aime tellement cette pluie qui me rend triste, qui tend devant mon âme, éternelle mélancolique, les barreaux filandreux de sa chevelure élégiaque.
Cette pluie entremêlée de lumière. Quiète, moite et angoissante quintessence de la vie.
Une douce odeur de café à la vanille a vite fait de me hameçonner par le rostre, pour me traîner un étage plus bas. Le fil invisible et olfactif me force à dégringoler quatre à quatre l’escalier.
Heureusement que j’ai trouvé le temps d’enfiler mon habit de lumière. Ironie de ma belle-sœur, décontenancée par les couleurs criardes de ma combinaison de bûcheron, bariolée d’orange et de vert.
– Tu pars dégager la vanille, Janus ?
– Faut bien gagner sa croûte, Sylvia ! J’ai un nouvel avion à payer !
– Combien ?
– Pas moins d’une brique à verser encore ! Si je le fous pas en vrac avant, comme pour les trois autres !
– Et sans indiscrétion, il te propose combien ton frère pour ta prestation ?
– Cent euros par jour ! Si je veux solder mon ULM , il va me falloir presque foutre en l’air toute la forêt !
– Et tes livres ? ose t-elle, en me servant l’odorant café pointu, dont le sang noir sourd du cœur sulfureux d’une italienne.
– Oh j’ai bien dû vendre cinq romans l’année dernière ! Autrement dit cent mille fois moins qu’un grand écrivain aventurier de chez Gallimard, qui lui s’est pourtant cassé la gueule du toit d’une maison !
Mais pas de sa maison d’édition, rassure-toi !
Au contraire cette dernière constitue plutôt un solide tremplin, qui lui aura permis de se propulser jusqu’à la stratosphère.
De quoi chauffer ses vieilles bottes auprès d’un feu de chalet jusqu’à la fin de sa vie !
– C’est de la jalousie, Janus ?
– Pour sûr ma belle-sœur, de la pure jalousie ! Dis-moi quel écrivain vagabond ne rêve pas d’un chalet dans les montagnes ? Ne serait-ce que pour poser de temps à autre son gros sac de randonnée et sa tente miteuse de nomade !
Ah, s’asseoir enfin à cinquante ans, avec sa muse et son vieux chien, auprès d’un feu rose et crépitant, comme une source claire !
Et prendre alors le temps de relater ses périples, sans se préoccuper de la marmite.
Mais assez postillonné sous mon propre arbre à palabres, ma tronçonneuse m’attend !
La pluie s’est rassérénée. Bien à l’abri sous un appentis, à l’arrière de la grande bâtisse, je révise mes cours d’affûtage, appris dans les forêts boréales circonscrivant un grand lac québecois. Non loin du village amérindien de Pointe-Bleue.
Le sentier qui mène à la vanilleraie est tracé dans une scabreuse coulée de lave, au milieu des brandes de goyaviers et de fougères ruisselantes.
J’arrive bientôt au niveau d’un gros tronc de manguier, débité hier seulement par ma valeureuse scie à chaîne, qui m’invite par reconnaissance à déployer mon attirail.
La reine de cet éventaire reste bien la tronçonneuse orange aux dents brossées de frais, qui scintillent dans cette fusion d’eau et de lumière qu’auront su apprécier les anciens adeptes de Dionysos, dans le principe humidifiant du Ganos grec.
Et puis viennent les commensaux de cette grande dévoreuse de steaks ligneux : la scie d’élagage, la lime ronde – appelée parfois abusivement queue de rat – le casque anti-bruit, les jerricans d’essence parcimonieusement assaisonnée d’huile, le bidon d’huile à chaîne. Sans oublier la glacière où reposent tranquillement les corps fuselés en forme de grosses munitions de quelques bières des Mascareignes .
Ma mission consistera aujourd’hui à décapiter tous les tuteurs envahissants de vanille, en majeure partie les goyaviers, pour laisser sourdre la lumière à travers les hauts feuillages de la forêt pluviale. Un véritable stroboscope pour ces lianes dansantes d’orchidées lactescentes.
Ma mission sera d’accélérer en définitive le processus de déhiscence des futures gousses, issues des fleurs vierges, qu’auront fécondées les doigts intrusifs de mon jeune frère Juan.
Mais pour l’heure trêve de circonlocutions ! Et revenons-en à nos moutons, ou plutôt à nos avions !
Je disais donc à ma belle-sœur que j’avais possédé autrefois trois aéronefs, tous détruits, tous disparus. Ces avions, je les considérais jadis comme mes dragons. Celui que je bichonne à pr

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