Le Temps de quelques instants
74 pages
Français

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Le Temps de quelques instants , livre ebook

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Description

« Encore moins qu’une langue morte Tout au plus un vocable mortel Un verbe à l’heure dans un motel Concevant la vie comme une escorte »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 novembre 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748395884
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0041€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Temps de quelques instants
Éric Jodoin
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Le Temps de quelques instants
 
 
 
 
Remerciements
 
 
 
Tous sont pour la belle nature, qui ne s’est jamais découragée de moi, malgré tout, et à ma famille.
 
 
 
Avant-propos
 
 
 
Il y a quelques années, j’ai été mis à pied, n’utilisant déjà point de voiture, imaginez ma déconfiture, la perte monétaire, négligeable de toute façon, trop près du salaire minimum, ne se compare en rien à la richesse que je trouvais un peu plus tard, errant un peu trop désespéré dans les boutiques de vêtements usagés. Même si j’en trouvais de bons, qu’encore je ne me lasse de porter, ce fut un livre qui me réchauffa le plus dans les hivers depuis. Phédon , de Platon, qui me permit de rencontrer celle a qui maintenant j’offre tout mon cœur. Celle avec qui j’aime me réveiller pour aller dormir au parc l’été, avec qui j’aime traîner toute la nuit dans la métropole, celle, coquine, que j’ai envie d’enlacer amoureusement dans les bois : la philosophie. Elle me présenta une nouvelle, quoique ancienne façon de concevoir l’intellectualité, de laquelle je m’éloignais de plus en plus, à cause du cynisme politique de la relation québeco-canadienne de la couronne ; toute institution étant devenue source d’une amère douleur, je sombrai dans une indifférence vengeresse et punitive, qui allait me consumer tout entier. Ce fut un soulagement d’une profondeur à la hauteur de mon désespoir, qui maintenant, graduellement, remplace l’indifférence par le détachement, et étanche ma soif de justice avec un juste qui jamais ne se déshydrate. Amoureux, je m’élançai même vers les sommets périlleux de la montagne universitaire pour lui cueillir des fleurs de savoir, poussé par de sensuelles pulsions poétiques, défonçant les barrages que j’avais construits pour éclairer ma pénombre.
 
De cette montagne, je n’atteignis même pas le premier plateau, cependant, et parce que je vais tenir des propos à son égard, je tiens à souligner que je ne dénigre personne. L’aventure universitaire que j’entrepris se révéla fort bénéfique. En d’autres circonstances, j’y retournerais bien volontiers. Toutefois, l’indifférence institutionnelle face à la situation québécoise et la valorisation sans retenue de la couronne dans notre société, jettent un discrédit considérable, pour ceux et celles en quête de savoir véritable. Le savoir institutionnel se révélant plus ignare que l’ignorance populaire quant à la réalité des choses, et fort plus coûteux. L’université ne cherchant que des solutions aux problèmes engendrés par la couronne, sans jamais même envisager la couronne comme l’origine de problèmes majeurs au Québec. Ce n’est pas la prouesse technique que constitue une greffe de cœur qui me rebute, mais bien l’absence de cœur des institutions, ainsi réduites et satisfaites. Malgré tout, et surtout, l’université m’a laissé avec la nécessité désireuse de l’éducation et de l’implication sociale. L’écriture de ces quelques pages se révélant de nature thérapeutique, en ce qui me concerne, et une façon d’honorer la grandeur d’âme de ceux et celles qui humblement et tendrement y persévèrent, comme professeurs ou étudiants.
 
L’intellectualité n’est pas du domaine de l’ingénierie, de la médecine et ni du droit, non plus de la gestion et du politique, mais est d’abord le détachement des facultés corporelles pour l’appréhension par la pensée. Un premier réveil, qui mènera à la philosophie, ou une première chaîne de laquelle il est possible de tisser tout un empire. Un ouvrier peu scolarisé, gagnant le salaire minimum, contraint à un détachement de l’acquisition et de la possession matérielle, s’en trouve à être potentiellement au moins aussi intellectuel que les précédents, sinon plus par les temps qui courent. Le travail intellectuel contemporain se résumant à la possibilité de la jouissance personnelle et perpétuelle des plaisirs de la vie et non à son détachement pondéré, réfléchi et volontaire. Le minimum et les exigences pour l’atteindre étant de plus en plus élevés, contrairement aux surplus, le besoin de récupérer croissant aussi, le détachement des choses et la nécessiter de se retrouver en soi, simplement, consciemment ou non, font du bas de notre société le haut de son intellectualité.
 
Ainsi, je rajouterai seulement que les poèmes ne sont ni nommés ni numérotés, pour faciliter une lecture en continuité. Ils sont néanmoins séparés en deux parties, la première reflétant le discours poétique, une expression ferme de la dialectique qui s’en remet tout entière à la souplesse de la poésie naturelle. La seconde, l’histoire poétique, exprime une poésie farouche, qui n’a de limite expressive que la confiance en l’intégrité de l’humilité de son centre dialectique.
 
 
 
Sommaire
 
 
 
Les rimes sont utilisées à défaut d’avoir Socrate pour me faire accoucher, question de me donner un rythme, l’expression poétique me permet le détachement de la logique du langage et de sa mécanique empirique, pour tenter d’embrasser la dialectique. Mon intention était de ne pas vous expliquer la philosophie, car beaucoup et mieux que je peux en faire se trouvent déjà dans la République. Moi-même n’étant qu’une créature pathétique, blessée au cœur par son amour sauvage de la société, qu’elle a la bonté de soigner, et, sont les effets de ses soins que je ne voulais qu’exprimer et la tendresse de son intelligence. Pas par égoïsme mais par peur, peur de nuire avec mes mots, à celle qui me fait tant de bien, peur aussi que par mes maladresses, d’autres restent dans la détresse, peut-être détournés de la philosophie, par mes idioties. Ceci étant, le châtiment qui m’attend pour n’avoir pas dit, me semble plus souffrant que celui de m’avoir trompé. Guidé par la peur, je ne suis pas philosophe. N’étant philosophe, ou pas encore, je me sens plus à même d’en discuter simplement entre amis, et c’est donc ainsi, d’un ami à l’autre, que je vais t’expliquer comment je conçois la philosophie. L’intention qui m’anime s’inscrit dans ce renouveau écologique de respect de la nature et de ses créatures, et où l’université civilisée semble produire des philosophes domestiqués, les plus naturels en demeurent ceux de l’université des ruelles.
 
Point de grandes théories j’ai inventé, pas de formules complexes j’ai calculé, tout ce que j’en sais est déjà écrit et je ne vais que te le répéter.
 
« Ne te souviens-tu pas que nous disions de ces derniers qu’ils aiment et admirent les belles voix, les belles couleurs et les autres choses semblables, mais n’admettent pas que le beau lui-même soit une réalité ? […] il faudra donc appeler philosophes et non philodoxes, ceux qui en tout s’attachent à la réalité ? Sans aucun doute 1 . »
De cet extrait, j’en conclus que la réalité ce sont les choses en elles-mêmes, que la réalité même est en elle-même. Et que le philodoxe s’attarde ...

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